Marlens c’est une toute petite combe sud, ridicule vue depuis le bas. Faut pas croire naïvement (comme moi la première fois) que tu décolles et Bim ! tu te fais propulser dans un plafond de lamortquitue dézalpes… Non, non, non, faut prendre un peu, tournicoter ici, passer là, sauter le petit col, se laisser déraper, sauter sur les freins, reprendre à gauche, monter sur l’arête, jouer à moitié sous le vent, revenir au vent, faire trois tours, choper le dynamique irrégulier du versant du Charvin, machiner, se faire branler, cisailler, pilotouiller pour enfin avoir le droit de Paf ! choper le bon truc à enrouler qui te montera jusqu’au-dessus du plafond. Bref le temps de faire tout ça, t’as plus qu’une envie c’est de descendre te recoucher.
Bon, hors sujet mais le même jour tu vas un peu plus tard à Planfouille, tu décolles et tu tournes de suite à droite, tu fais pardon, pardon, pardon, oui je tourne, non pardon le biplace je tourne dans l’autre sens, pardon, attention le stab’, oups non écarte-toi t’as les semelles sales, pardon je passe, non arrête de crier je ne suis plus là, ha pardon mais non je reste pas, pardon, pardon j’enroule, oups, ouf… le temps de faire trois tours et de prendre 200m, puis tu files sur le bas du relief derrière à droite et là y’a presque plus personne et tu passe au-dessus des dents de Lanfon sans jamais être sorti du thermique. Et là ensuite tu fais le vol que tu veux.
Marlens donc (prononcer MARLAN, pour les gars du Sud-Ouest, oui je sais, c’est idiot, c’est un peu comme Métabief), il y a la vallée de Doussard à Albertville qui ventile costaud, un peu comme Luchon les belles journées. Et puis le météo, selon sa force et surtout son altitude, il fait ce qu’il veut ! Déjà en cette saison, si ça rentre bas il peut se canaliser depuis Annecy et s’enquiller dans la vallée. Alors protégé, machin toussa… ben ça dépend des fois et faut être sur place ou connaitre de part une fréquentation assidue… c’est toujours la même histoire. Parce que “derrière” Marlens, il y a de beaux reliefs taillés de belles vallées, donc moi je ne sais pas ce que le vent y fait ; et “devant” Marlens, il y a les Bauges. Une vallée transversale qui sépare. Donc le vent…
Mais il y a une tactique valable : on passe voir l’atterro, de là on fait quelques pas pour aller chez Dézair et là on demande à Madame Laura ou à Monsieur Patrick si c’est bon ou pas ! Et voila.