siv : entre théorie et pratique

Je suis abonné depuis juin dernier au manuel de pilotage de D Eyraud et je me suis pris au jeu de découvrir et d’apprendre. Je n’ai pas compté le nombre d’heures consacré mais cela dépasse allègrement 100 heures.

Et force est de constater que ma manière de piloter n’a guère changé. Un peu comme s’il y avait une scission entre théorie et pratique.

Et paradoxalement je ne pense pas avoir perdu mon temps avec son manuel. Par exemple si je vois un vrac en vidéo j’analyse bien mieux maintenant les erreurs faite par le pilote.

Aux abonnés de son manuel quel est votre ressenti entre théorie et pratique ?

oh ? 100 heures sur le manuel ? ou 100 heures de vol à tenter de mettre en pratique ?

Comme toi,je me suis abonné au manuel de pilotage en Décembre.
C’est donc un peu tôt pour savoir si ça va modifier mon pilotage,mais une chose est sûre, c’est un vrai plaisir de continuer à apprendre au niveau théorique.Quelle clarté pédagogique! Quelle simplicité!

Son travail pédagogique est le résultat de 15 ans d’observation" clinique".Un vrai bonheur à consulter.

Maintenant,c’est certain que la pratique est indispensable (SIV et exercices) pour modifier son durablement son pilotage .
Seules les émotions construisent l’intelligence du corps dont on a aussi besoin quand le cerveau s’affole.

J’ai fait un SIV en 2001 et plus rien depuis. Ce manuel m’a donné envie de refaire un SIV avec lui pour reprendre et travailler les fondamentaux.

Il n’y a que la pratique et la répétition pour automatiser ces gestes et que cela devienne des actions réflexes

Oui, mais la pratique en “réel” reste je trouve le plus efficace. Avoir une bonne base théorique est bien, une bonne base gestuelle en milieu sécurisé est bien aussi évidemment, après il faut aller sur le terrain pour mettre en pratique, ça claque pas pareil et je trouve ça plus enrichissant.
Hier et avant hier, après deux périodes de foehn consécutives et la limite de la neige très haute, c’était le début de la saison de cross. Les premiers triangles de +135pts ont été faits.
Mercredi 15.02 c’était sain, et jeudi 16 c’était super chimique dans les Alpes valaisannes. Sur 45km je me suis un peu forcé à avancer, la Nature m’a offert 3 demi-ailes et 2 frontales.
Au début j’étais stressé parce que tout l’hiver avait été thermique mais soyeux, malgré parfois des bons varios. Hier c’était la première journée teigneuse printanière en raison de masses froides d’altitude se rapprochant de l’Ouest alors qu’en vallée il faisait plus de 15°C… Après les premières fermetures ça à commencé à être plus propre, moins stressant et mieux géré, maintenant je me sens mieux pour la suite de la saison, toujours alerte bien-sûr, mais plus en confiance.
Je pense que c’est super d’avoir une bonne compréhension théorique et une bonne base pratique en SIV par exemple, mais après il faut aller pratiquer en réel c’est là que la vraie sensation se développe. Bien-sûr la vraie sécurité se trouve dans la pratique régulière et concernée.

largement + de 100 heures de lecture et visionnage sur son site.

Le seul exercice du manuel que j’ai mis en application est le vol dauphin. Il me faut préciser aussi que je suis souvent à - de 100 m/sol. Donc mollo mollo sur l’engagement et surtout la marge qu’il me faut garder entre mon niveau de pilotage et l’exercice fait.

Hello,

Les meilleurs acrobates mondiaux passent plus de 400h/an à s’entraîner et malgré ça il leur arrive toujours de merder des figures. Le processus d’apprentissage demande du temps et énormément de pratique. Ne t’en fais pas, ça va venir. Un conseil : prends ton temps et ne grille pas les étapes.

Prendre son temps et ne pas griller d’étape est la règle d’or en parapente. Tu fais bien de la rappeler. J’y adhère totalement. Je la suis d’autant plus facilement que je ne subis aucune pression externe et mon ego pour ma vitesse de progression est muet.

Quelque part mon questionnement est de comparer quelqu’un qui ne ferait que de la pratique avec régulièrement des stages siv et quelqu’un qui a une approche théorique.

Acquérir des automatismes de faire le bon mouvement sans trop comprendre pourquoi et quelqu’un qui va d’abord se coltiner toute la théorie pour la mettre en pratique qu’ensuite.

Pour répondre (partiellement) à ton questionnement: je suis aussi abonné, et je passe sur le site pour lire quelques sections de temps en temps. Les recommandations trouvées me confortent par rapport à mes sensations. Une partie que j’ai trouvé particulièrement utile est à la base: savoir mesurer/établir une garde efficace. ça j’ai passé un peu de temps en vol pour établir si j’avais une bonne garde. La position dans la sellette est aussi une section que j’ai trouvée utile.
Bon, il y a 3 ou 4 ans j’avais déjà fait un siv, avec les exercices habituels fermetures, autorot, 360 engagés sortie chandelle, etc…
je vais en refaire un cette année, ayant changé de voile. Le manuel de David me permet de comprendre ce qui se passe, de me préparer, donne des conseils éprouvés par l’expérience. Après pour s’améliorer effectivement, rien ne vaut pratique et exercices, et comparer son ressenti par rapport aux instructions.

Je me suis abonné début janvier, et la théorie m’aide pour la pratique (après coup) :wink: je vois ça comme une référence mais rien ne vaut la pratique (pour mon cas) car j’ai beaucoup de mal à comprendre un concept si je ne l’ai pas vécu. Maintenant, j’arrive à comprendre mieux ce qu’il se passe ou ce qu’il s’est passé.

[quote]savoir mesurer/établir une garde efficace. ça j’ai passé un peu de temps en vol pour établir si j’avais une bonne garde. La position dans la sellette est aussi une section que j’ai trouvée utile.
[/quote]
Ce qui m’a le plus intéressé est très différent de ce qui t’a plu et tourne pour ma part autour du timing, comment une action selon le moment où elle est réalisée peut être une bonne action ou une mauvaise. Eviter ce qu’on appelle communément le surpilotage.

[quote]j’ai beaucoup de mal à comprendre un concept si je ne l’ai pas vécu.
[/quote]
C’est pour cette raison qu’il est très peu probable (pour ne pas dire exclu) que j’expérimente pour la première fois le décro ou même une amorce de vrille sans être dans un cadre siv. Quand bien même il me semblerait avoir compris la théorie.

Je connais bien David pour avoir fait 4 stages SIV avec lui. C’est à la fois un excellent technicien et un formidable pédagogue.

Je vois un peu son manuel comme les bouquins de PP Ménégoz : cela se lit bien et cela donne des idées, on y réfléchit et on passe ensuite sous la houlette du maître pour apprendre ce qu’il enseigne et après on relit son ouvrage avec un nouveau regard et d’autant plus d’intérêt.
Ce n’est pas pour rien que les stages SIV ont été renommés “stages de pilotage avancé”.

Je n’aurais jamais essayé de mettre ma voile en vrille comme ça, connement, pour agrémenter un vol. L’avoir fait X fois en SIV avec David et le bateau dessous m’a appris à sortir de cet incident de vol sans m’encacater le fond de culotte. J’ai rencontré 3 fois cet incident en vol et la gestion éduquée en SIV fut efficace.
Lors de mon 1er vrac, il y a bien longtemps, j’avais eu le temps de réfléchir à ce qu’écrivait Pierre-Paul et de bloquer au bon moment un shoot mahousse, une violente rentrée de NE avait mis tout le monde à la rue même les biplaceurs.
C’est ce matin-là que je compris que le moment était venu de faire un 1er SIV.

"Les exemples vivants sont d’un autre pouvoir,
"Un prince dans un livre apprend mal son devoir. (Corneille)
:trinq:

Ta perception est que pour apprendre il faut impérativement passer sous la houlette du maître. Que son manuel n’est qu’un support, un complément, mais ne pourra pas aboutir à une réelle compétence.

Ce dont je m’aperçois d’ores et déjà c’est que ma progression est lente avec pour unique support son manuel et que probablement à un moment il me faudra passer par un siv pour passer un cap.

Par curiosité je suis allé voir les calendriers de siv de diverses écoles, la demande semble plus forte que l’offre, c’est bien booké.

Je le comprends, en visionnant les vidéos il est impressionnant comment un départ en autorotation peut parfois être brutal, il faut être sacrément réactif et affuté pour bien gérer un tel évènement.

il reste plein de dates avec Zoller à Villeneuve

http://www.siv-at.pro/index.php/siv/dates

Je m’étais arrêté à quelques écoles françaises, j’ignorais même l’existence de cette école suisse

zoller c’est le monsieur qui homologue et teste les parapentes, il propose quelques dates de SIV à côté. c’est un type qui sait de quoi il parle, il vole depuis toujours, il a tout testé, et en plus il est très bon pédagogue.

Ouais mais il a de l’accent et il dit des trucs étranges, genre : “fait un virage à nonante”… Définitivement, faut pas y aller! :stuck_out_tongue:

Pour les SIV avec David en 10 et en 12, j’avais un avantage important : ma caravane étant sur le parking de Planfait, à 50m des Passagers du Vent, je lui avais dit : quand tu as un trou dans un stage, envoie-moi un stagiaire et je rapplique.
J’ai fait 2 stages comme ça, les deux autres ce fut en remplaçant au pied levé une excellente copine qui avait eu un empêchement et qui m’avait téléphoné. Je n’ai jamais eu besoin de m’inscrire à l’avance et cet avantage m’affranchissait aussi des conditions météo.
Ma caravane n’est plus sur le parking mais je suis toute la saison à Planfait et s’il me prend l’envie de faire un SIV je procéderai à nouveau ainsi. David me connaît et il sait que je suis fiable.
:trinq: