La spirale engagée est une manoeuvre dangereuse et sans aucun intérêt en voltige, à réserver pour des descentes rapides si on ne sait pas la faire avec une oreille extérieure.
On prend une vitesse tangentielle énorme et une vitesse angulaire infernale qui charge la voile à 4G, les suspentes n’aiment pas ça et le tissu non plus.
C’est une manoeuvre à étudier en SIV, avec un instructeur très expérimenté et en milieu sécurisé.
Il y a deux risques évidents qu’il faut savoir gérer si on ne veut pas se tuer :
1 - Le voile noir (cela m’est arrivé, avec une Awak 18).
La centrifugation accentue la pression du sang en bas du corps et la diminue fortement en haut, le cerveau se retrouve sous-alimenté et brutalement le champ de vision rétrécit et on plonge dans le noir. On tombe très rapidement dans les pommes et on se retrouve par terre en impactant à une vitesse verticale incompatible avec la résistance du squelette.
Adieu l’artiste, on t’aimait bien.
Les pilotes de chasse ont des combinaisons “anti-G” qui leur compriment le bas du corps, ce qui diminue fortement la centrifugation du sang et leur permet de résister aux accélérations qu’ils encaissent.
Pas les parapentistes.
Les pilotes de formule 1 et surtout de super kart connaissent aussi le phénomène, qu’ils rencontrent au freinage. Dans ce cas, le sang est en surpression au niveau des yeux et le voile noir est identique au niveau du symptôme sinon de la cause.
La seule façon de se sortir en bon état d’une spirale engagée avec voile noir est d’en sortir dans la seconde et pour ça il faut savoir le faire et le faire en aveugle. Je savais le faire et j’avais du sang-froid, je me suis tirée sans difficulté de cette situation hyper-dangereuse.
Avec un vieux mal de tronche le reste de la journée.
Je ne décrirai pas ici la manoeuvre pour ne pas inciter des pilotes inconscients à se risquer dans un exercice au-dessus de leur niveau technique.
Cela s’étudie en SIV.
2 - La cascade d’incidents.
Quand on charge énormément la voile, avec des vitesses énormes, il faut parfaitement maîtriser la sortie de la figure qui, j’insiste lourdement, n’est pas du domaine de la voltige. Cette maîtrise s’acquiert après un certain nombre d’exercices en SIV avec étude de la sortie dissipée (dissipation de l’énergie cinétiques dans la ressource sous forme d’énergie potentielle) et de la sortie en chandelle (je déteste ça) qui permet de travailler des placements judicieux et des positions du corps, ce qui ouvre la porte à l’étude de figures de voltige.
Se lancer dans la voltige avec un bagage technique et une expérience du vol aussi minces est une excellente façon de passer du vol libre à la spéléo en costume de bois, voire avec beaucoup de chance - c’est relatif - à la pratique du fauteuil à roulettes.
Commence par apprendre à voler puis fais plusieurs stages SIV, et quand ton niveau technique le permettra l’instructeur acceptera de te faire travailler diverses figures mais n’espère pas faire des hélicos ou de l’infinity à brève échéance. Tu es encore un poussin à peine éclos et il y a des professionnels très expérimentés, avec des milliers d’heures de vol, qui travaillent toujours l’hélico sans réussir à le “passer” correctement (avec voile et sellette d’acro), que pourrais-tu espérer avec du matériel standard et aussi peu d’expérience, à part te tuer ?
Arrête tes conneries, mec !
