Stage d'évitement des incidents de vol

Une petite réflexion que j’aimerais partager avec d’autres pratiquants.

Apres 9 ans de vol, j’ai fait mon premier stage pilotage (SIV) début mai de cette année. J’ai donc un peu pris le temps de murir la réflexion. J’y ai appris beaucoup de chose, des 3/6 avec conduite de sortie, des évitements, des amorces de décro et aussi à piloter les fermetures.

J’avoue avoir appris pas mal de chose mais je me demande si on prend bien le problème par le bon côté :
Je n’ai JAMAIS en 9 ans de vol pris des fermetures aussi violentes que celle que j’ai provoqué en SIV. J’ai bien sur pris des fermetures, mais JAMAIS dans cette amplitude. J’en ai même remis en cause mon matériel (sellette hamac).

Pour moi, dans ma tête, fermeture = problème dans l’adéquation matériel/pilote/environnement.

Donc je suis un peu emmerdé. J’ai démystifié la gestion d’une aile fermée, mais j’ai pas l’impression d’avoir beaucoup progressé dans ma pratique courante vue qu’en 9 ans, j’ai jamais pris des fermetures de cette puissance. C’est un peu comme si j’avais appris à gérer en moto un travers de 30° à 150km/h alors que je ne depasse jamais le 90 (je caricature bien sur !)

Bon au final je ne suis pas sûr du tout de retourner en SIV, sachant que je ne suis absolument pas intéressé par l’accro et que je n’ai pas l’ambition de monter sur des voiles D ou CCC en vue de plus de perf par exemple.

Donc je me demande quelle formation je pourrais imaginer pour continuer à progresser et j’imagine une formation du type « j’apprends à gérer ma voile pour ne pas sortir du domaine de vol ». un espèce de SEIV (simulation d’evitement des incidents de vol) :smiley:
J’ai bien aucune idée de comment cela peut se traduire dans la vrai vie, mais le stage proposé au pyla pour la gestion de l’aile au sol est peut être une piste. En tous cas, j’ai beaucoup de mal à l’immaginer dans le calme du dessus d’un lac.

Pour moi ça correspond au programme de n’importe quel stage thermique/perf en fait.
J’ai quasiment toujours commencé le premier vol du matin en stage par du tangage, c’est un peu ça apprendre à éviter les fermetures finalement.

Il a été dit dit, sur le fil des accident a st hilaire, que le parapente est avant tout une affaire de mental.
donc se prendre des vracs pas possible en siv permet entre autre de limiter le stress en cas de gros vrac, heureusement rarissime et du coup le sur pilotage générateur d’accident.

J’enfonce un peu une porte ouverte, mais le SIV, ça sert à savoir quoi faire le jour où tu as un incident de vol… : ça ne t’es peut-être jamais arrivé en 9 ans de pratique, mais ça ne veut pas dire que ça ne t’arrivera jamais !
Toi qui voles en Sigma 10, je peux te dire que le jour où je me suis retrouvé sous cette machine semi-twisté, en autorote avec une grosse cravate (après certes l’avoir un peu cherché), j’étais bien content d’avoir fait plusieurs SIV, même s’il dataient de quelques années, pour analyser et identifier la situation, et réagir correctement en conséquence !

Je suis tout à fait d’accord avec Man’s, l’intérêt premier d’un SIV est d’abord d’identifier le type d’incident pour y appliquer l’action de sortie efficace.

L’autortation et la vrille sont deux rotations que l’on peut confondre si on ne les a jamais vécues. Si tu contres une vrille en pensant arrêter une autorot t’es super mal !

Comme dit plus haut, les stages perf et cross sont principalement orientés sur comment éviter les incidents par un pilotage actif, un meilleur placement, une détection des zones à risque etc. L’idée de mettre l’accent sur comment éviter les incidents est bonne, aux écoles de faire passer le message de ce contenu qui existe déjà.

Ouaip, je suis d’accord avec vous, alors j’ai pas du réussir à passer par le clavier le fond de ma pensée.

Oui, je pense que le SIV est utile. Et oui je pense avoir appris beaucoup de choses dans ces différentes manœuvres.

MAIS je préférerais developper des compétences pour éviter d’avoir besoin d’utiliser ce que j’ai appris en SIV.
Comme si il me manquait une “brique” de formation du type “voler safe” ou gérer la turbulence ou un autre truc du style…

Bon, pas grave pour moi, je ne me sent pas en danger (c’est pas pour ca que je ne le suis pas :d) mais c’est plutôt une réflexion générale sur des stage ou je vois des pioupiou de 100 vols à qui on apprend à gérer une fermeture au lieu de leur apprendre à ne pas fermer…

Ils font peut-être les deux, pas au même moment, pas au même endroit.
En tout cas c’est ce qu’on peut conseiller…

je suis OK avec Patrick et Man’s, au risque de me répéter mais lors de mon SIV, en expliquant que je voulais identifier les sorties de domaine lors de conditions thermiques l’école avait mis dans mon programme: départ en vrille lors d’un virage appuyé et aussi provocation d’une fermeture asymétrique en bout de ressource. J’ai pas fait de décro, OK, mais ces deux seules manœuvres me permettent encore et toujours d’identifier mes limites de sortie de domaine de vol, et surtout d’éviter de sortir de ce domaine de vol

Un type de stage qui a changé ma pratique c’est le pilotage au sol à la Dune,
Au départ, vu que je vole en plaine et parfois en bord de mer, je voulais apprendre à contrôler ma voile au sol dans du vent fort. En plus de ça j’y ai aussi appris le pilotage au sol en mode assis par terre, voile au dessus de la tête puis de là, aller chercher l’incidence de fermeture de la voile, la ramener, et ainsi de suite.
C’est con mais maîtriser cet exercice a boosté ma relaxitude dans une masse d’air qui bouge, Je sais garder la voile à sa place, je sais où elle va commencer à fermer.
Bref c’est peut être une option qui correspond à ce que tu cherche, et en bonus être propre pour gonfler dans du vent qui arrache et savoir gérer lorsque le gonflage marche pas bien dans les mêmes force de vent c’est un gros gain de sécurité.

J’ai fait mon premier SIV cette année (après 5 ans de vol, disons que cette année j’ai plus de temps que d’habitude) J’y ai découvert un chapitre complet de pilotage que j’ai envie d’explorer plus, je dois dire que la tempo explosive est utile à maîtriser justement lorsque le point précédent ne suffit pas. Le reste, à moins d’en faire beaucoup pour maîtriser le pilotage avancé, ben en fait je préfère rester au sol lorsque les conditions sont trop atomique pour moi

Fraclo tu voles en S10, même si tu as un pilotage habile te permettant d’éviter les fermetures, ça reste une voile qui commence à être exigente et des gros vracs de l’espace qui finissent sous secours ça peut arriver. C’est chimique, ça tape, ça peut fermer violemment. Même si ça ne t’es jamais arrivé ça peut, la marge de surpilotage est pas enorme, d’excellents pilotes ont fini sous secours avec une S10.

Le Siv sert à découvrir les limites de la voile, connaître les sensations que les sorties du domaine de vol procurent pour pouvoir les identifier, et apprendre le pilotage adapté, le but c’est d’apprendre et se rentrer dans le cerveau tout ça et la gestuelle appropriée. Quelle dose de contre je dois appliquer quand je sens un côté s’effondrer? Quelle dose je ne dois pas depasser? Le but c’est vraiment de planter la graine de connaissance qui formera le savoir faire complet automatique

Préventif ou curatif, la question est là.
Ne faudrait il pas en effet par commencer dans le bon ordre ?

Je répete encore, je sais à quoi sert le SIV et je sais ce que j’y ai appris, hors de question de remettre en cause le principe du stage SIV…

Mais comme dit Guy, ne devrait on pas commence à apprendre à prevenir la fermeture plutot que directement la banaliser en apprenant à faire avec.
Ca m’interpelle juste de voir des mecs posé avec un grand “sourire” :
putain c’était tchernobyl j’ai pas arreté de fermer dans tous les sens, heureusement que j’avais fait un SIV
Je me dit qu’on a juste un peu repoussé la limite…

Bon, je ne suis pas nombreux avec moi meme dans cette idée, donc on va pas en faire un fromage non plus :mrgreen: :mrgreen:

Ben non, je pense qu’on est nombreux à penser que le pilotage c’est ce qui se passe en prévention des fermetures.
Peut-être qu’il faudrait que tu reformules ta pensée car on n’a peut-être pas compris ce que tu veux dire précisément ?

Apprendre à rester dans le domaine de vol c’est pas ce qu’on fait dès le début de la formation ? Avec le travail au sol et les exercices en vol ?
Et lorsqu’on va plus loin, en SIV on peut y aller uniquement pour du pilotage. Dernièrement j’ai fait deux jours uniquement à travailler 360/sortie chandelle. On peut faire une semaine de SIV à ne faire que du pilotage si on veut. Et ça c’est du balisage du domaine de vol et de la prévention des fermetures.

Concretement je ne vois pas bien comment mettre en place des exercices pour prévenir des fermetures.
il y a les zones a éviter, on en parle des l’init.
il y a l’aréologie a éviter, on en parle des l’init.
il y a le pilotage -> exercice de tangage.
Ensuite il y a le placement dans le thermique, pas évident à mettre des exercices en place, les plus grosses fermetures se produisent chez des pilotes passifs car soit ils ne comprennent pas ce qu’il se passe, soit parce qu’ils n’ont pas la niak d’enrouler.
L’autre cas c’est quand ils sortent du thermique top tôt à cause du nuage.
Les pilotes qui sont à l’attaque et qui mordent dans le thermique, et qui vont jusqu’au plaf font rarement des fermetures quelque soit l’aérologie.
Les fermetures seraient elle plus liées au mental qu’au pilotage ?

il y a des stage pour cela
https://chamrousseparapente.fr/methodologie-de-la-securite/

il me semble qu’il y avait aussi une formation proposée par la commission sécurité gestion des risques

https://www.scoop.it/t/securite-en-vol-libre (voir publication du 25 fevrier)

et puis il y a aussi la possibilité de contacter flying enclume dont la sécurité gestion des risques est un sacerdoce

L’evitement de l’incident de vol ça s’apprend en continu dès le début de la formation, c’est l’apprentissage du pilotage actif, garder la voile sur la tête, gérer et utiliser le pendule. Tangage, roulis, jolis wingovers, thermiquer proprement, adopter de bons appuis, un bon timing, etc…

:canape: On en parle puis on oublie !

fraclo.

j’ai une autre vision après que les pro et autres sachants t’aient répondu.

100% de gens que je connais, qui ont fermé grave au point d’impacter fort le sol… avaient fait des stages SIV

Tu écoutes tout le monde et in fine, c’est toi qui voit, off course.

J’aime bien apporter un contre exemple à ce marché de la peur.

je vole en PP depuis 30 ans, j’ai appris tout seul… ben oui c’est possible. j’avais une grosse expérience en delta qui ne m’a apporté que sur l’aspect cross… coté maniement de voile et pilotage cela ne m’a aidé en rien, j’ai dû tout ré apprendre.

Aujourd’hui je vole environ 200h/an exclusivement dans la baston, le soaring me saoule.

Des sketches, j’en ai évidement subit des copieux et me suis débrouillé tout seul en vieil autodidacte.

EN terme de marge, j’ai fait d’autre choix.

  • Je me contente de voler en B, suffisant pour mes cross entre 50 et 200 kil
  • Je ne vole par par vent météo sup à 15 km/h (sauf en plaine)
  • Je garde dans un coin de ma tête les conseils prodigués dans certains articles sur le pilotage…

Pour l’instant… un tumbling en delta sur un échantillon de 2000h et pas eu besoin du secours en PP sur environ 2000h aussi.

Donc, tous les parcours ne se ressemblent pas, d’où mon envie de témoigner… évidement, je ne suis à l’abri de rien.

:lol: j’ajouterai que j’ai énormément de vols au compteur, déjà fermé grave sans impacter le sol et jamais fait de SIV. Tous mes collègues plus ou moins de même génération sont ds la même situation…comme quoi. (J’ai fait une fois un trou dans la planète à cause que je faisais grave le con au raz du sol en ayant trop grave fumé des pètes juste avant :oops: )
Mais il faut se méfier de ce genre de statistiques, ça n’a rien de fiable.
Si il se vend autant de SIV c’est qu’il y a une demande alors…chacun cultive son jardin comme il veut. Tant qu’on ne se trompe pas sur le bénéfice réel que ça apporte.