Stage init avec des Air Design UFO

Hello,
un petit retour d’expérience :

Cet automne l’ecole Flyeo a proposé ce qui était sans doute le premier stage d’initiation au Parapente via des Mono Surfaces. Co-encadré par Fabien Blanco et moi-même, ce programme s’adressait avant tout à des grimpeurs, alpinistes, randonneurs ou skyrunners pour lesquels le Vol Libre représente – tout au moins pour le moment – un moyen plus qu’une fin en soi.

Les parapentes utilisés furent des UFO (Air Design) en taille 18 et 21. Ces derniers nous ont semblés plus adaptés à un stage débutant (simplicité de démêlage, de pilotage) et ont un cahier des charges qui représente assez bien ce que l’on recherche sur un décollage montagne. Les stagiaires ont également pu tester au gonflage une SkinP 16.

Nous avons revisité l’enseignement pédagogique d’un stage initiation classique pour en adapter le contenu technique aux spécificité des monosurfaces et le contenu théorique en vue de donner rapidement des outils à ceux qui souhaitent pratiquer des vols sur des décollages et atterrissages non officiels, principalement en montagne.

Le stage a mixé quotidiennement de la pratique et de la théorie. Après une journée de pente école (avec 95% de réussite) nos élèves ont pu enchainer rapidement de nombreux vols (une douzaine en 2jours) sur sites variés, au cours desquels ils ont apprivoisé leur machine (maniabilité, descente…) et leurs repères dans l’espace. Ainsi dès le 4e jour ils furent en capacité de randonner, décoller d’un petit sommet et atterrir dans un champ, le tout en autonomie.

L’expérience a confirmé ce dont nous étions convaincus et a permis d’atténuer certains discours entendus ici ou là :

  • Sur plus de 50 vols réalisés en conditions diverses, pas forcément favorables, personne n’a « cratérisé ». Ce qui prouve que pour un individu un tant soit peu sportif et qui n’a pas de référentiel préconçu, poser avec une monosurface est facile et efficace.
  • Les vitesses et finesses soit-disant trop faibles n’ont jamais été limitantes et cela reste vrai dès lors que l’on utilise ces voiles dans le cadre pour lequel elles sont conçues (si vous voulez faire du cross prenez une autre machine).
  • Le prétendu comportement « mini-voile » se limite à une mise en virage légèrement
    plus rapide que sur un parapente classique, mais les grands angles ne sont jamais atteints et les sorties ne sont pas radicales.

A notre sens l’utilisation de ce type de matériel, simple et sans prise de tête, reste d’une accessibilité évidente dès lors que l’on s’inscrit dans une démarche cohérente : connaitre et accepter les spécificités et limites de ces voiles, avoir une attente qui corresponde à leur cahier des charges (la notion de gain performance ne nous semble pas intéressante au-delà de ce qui existe déjà si c’est au détriment du coté « idiotproof »).
Il faut également avoir conscience que, pour un pilote venant de la monosurface, la bascule vers le parapente classique devra passer par un stage de formation à l’acquisition de nouveaux gestes de pilotage.

De notre point de vue ce stage-test fut très positif et riche d’enseignement. Nous avons donc décidé de le reconduire en 2017 et nous proposerons également un stage perfectionnement « monosurface haute montagne », toujours avec la même philosophie « Randonner,grimper, voler sans prise de tête ».

Bons Vols !!

Ton post mériterait l’ouverture d’un fil spécifique car il est très intéressant et pose de nouvelles questions sur le matériel, les différentes pratiques et l’enseignement.

À mes yeux, l’immense avantage de ce type de mini voile est de retrouver la simplicité qui avait fait le succès de notre sport à ses débuts. On monte, on étale le bout de tissu, on cours et on vole, si ça secoue on met les mains aux oreilles et zou on est en bas avec la banane. Quelle simplicité quand on compare avec les tendances actuelles, partir en cross demande une capacité d’analyse fine à l’échelle d’un massif, l’utilisation d’un matériel exigeant et coûteux, bref une formation et un niveau que la majorité des pilotes peinent à atteindre.

La formation décrite met bien en valeur cette facilité et la différence d’objectif. Le seul bémol serait le risque pour ces stagiaires de se retrouver dans une situation aérologique pourrie par manque d’expérience. Ce n’est pas une critique mais bien une question car j’ai moi aussi formé des pilotes sportifs dans cet objectif ‘vol de descente simple’ (avec des Skins :wink: )

Bonne initiative, puisque ça colle à un publique existant qui ont dû être ravis de leur stage, surtout avec le nombre de vol qu’il y a eu à la fin. Par contre, sorti d’un “cadre encadré”, j’espère que ceux qui vont vouloir aller voler en montagne à la suite de ce type de stage, sans avoir eu le temps d’acquérir la maturité nécessaire à appréhender ce que pourrait être l’aérologie et les décos de montagne/haute montagne, sauront rester humble. C’est sûr que pour un stage classique c’est pareil, le pioupiou sorti d’init ne peux pas aller thermiquer dès le lendemain, mais il me semble qu’il est plus facile de se faire piéger par les conditions de la montagne/haute montagne que par les conditions d’un déco plus classique où il y a bien souvent toujours du monde les jours où le pioupiou pourrait voler, ce qui n’est pas le cas quand on va faire sa rando derrière chez pépé… Vous avez abordé cette discussion comment avec les stagiaires ?

Hello,
Tout à fait d’accord avec ton commentaire, il est difficile d’imaginer comment les piou piou vont se projeter par la suite. Pour notre part nous avons insisté, comme lors d’un stage classique d’ailleurs, sur l’importante fragilité qu’est la leur au sortir de ces stages. Et ce d’autant que , en toute logique , ils risquent de voler avec des sellettes light et , peut être, sans secours. Donc prudence et surtout ne pas hésiter à se renseigner auprès de pros avant toute sortie. Ceci étant, les publics que nous avions ont déjà l’habitude de se renseigner pour projeter leurs sorties montagnes, reste à espérer qu’ils fassent de même pour les vols ! :pouce:

Oui mais des fois les vieux briscards de la montagne qui s’intéressent au parapente pour économiser leurs genoux à la descente n’imaginent que difficilement à quel point ils peuvent redevenir novices dans ce milieu si familier et pourtant si différent qu’est celui situé seulement 100 m au dessus de celui qu’ils connaissent. D’autant plus à cause de l’habitude du vide et de la pratique du risque calculé… Alors que là ils ne sont pas en mesure de calculer grand chose. Je crois, mais ne suis pas moniteur, que ce cas de figure devrait faire l’objet d’un discours bien spécifique, peut être à développer amplement dans ce type de stage init.

je plussois.
après une solide expérience d’alpiniste je suis venu au parapente. maintenant je conjugue au maximum les 2 et mes genoux et mon dos me disent merci.
pour moi l’idéal c’est un secours xlite. depuis que j’en ais un je ne me pose plus trop la question. vu le poids et l’encombrement il est désormais toujours dans le sac.
pour autant normalement les alpinistes ou randonneurs peuvent avoir aussi une bonne connaissance de la météo de montagne et les démarches nécessaires pour s’assurer de la réussite de la sortie. j’aime à croire qu’ils vont faire de même en incluant le vol dans leurs sorties en prenant en plus en compte l’aérologie du mieu et du moment.
il est sûr que tout ça n’est pas inné et s’aquiere avec des connaissances et de l’expérience.

Oui le problème est là… “Savoir que” ne veut pas dire “être capable de”… L’aérologie n’est pas la même chose que la montagne et ça s’apprend, comme la montagne, avec l’expérience… Qu’on a clairement pas en sortant de stage init. Et l’erreur, quasi inévitable quand tu débutes, n’a pas les mêmes conséquences quand tu est dans une petite vallée d’un site classique ou au fond d’une vallée encaissée entre des 3000.

Faire un stage de ce genre avec Fabien me tente beaucoup. Je m’inscris.
(mission : si tu vois Fabien, transmets-lu le bonjour de son copain Philippe de Chamonix, rencontré en septembre à l’Aiguille du Midi, je l’aurais fait moi-même mais je n’ai pas vu Fabien depuis)

Ancienne alpiniste d’un très bon niveau (la Walker dans la journée par exemple), je suis revenue à la montagne par le parapente en 2007 et à peine sortie d’init j’ai tout de suite attaqué les vols-rando… avec un accident à la Tournette et fracture du genou en octobre.
10 mois sans voler, c’est LONG.
L’automne 2008, à peine en état de voler à nouveau, j’ai enchaîné sur plein de vols-randos dans les Aravis, puis en 2009 je suis passée à l’Ultralite 19 et j’ai continué à écumer les Aravis, avec quelques décollages très engagés et le vol du Mont Blanc fin septembre, puis le Raid Chamois.
Au printemps 2014, j’ai remplacé l’Ultralite 19 bien fatiguée par la U-Turn “Everest” 21, non-homologuée. C’est un excellent jouet, très légère (2,6kg) et très facile à décoller même par vent fort… mais ce n’est pas à mettre entre toutes les mains, pilotage précis de rigueur.
Si j’avais attendu un peu, j’aurais pris la Skin 18.
Je ne sais pas si la Skin a assez de finesse pour décoller en sud à l’Aiguille du Midi, idem la UFO, il faudra que je me renseigne. De toute manière, il n’y a pas long à porter pour décoller à l’Aiguille, je l’ai fait plusieurs fois avec la Diamir (4,3kg) mais j’ai mis un but cet automne par vent un peu trop fort. Avec la U-Turn, j’y serais allée.
Râââhhh ! Vivement le printemps.
:trinq:

le vol en sud de l’aiguille du midi se faisait en spiru 1er génération…ayant eu la spiru et la skin entre les mains, pour moi ça passe large en skin.sous reserve de conditions “idoines”…

Hello again,

Alors pour lever un secret qui n’en est pas un : Philippe = Pilou ROTFL
Ca c’est fait…Pour ce qui est de la skin ou de l’Ufo , oui en sud de l’Aiguille ca vole très bien jusqu’à Cham , re :mrgreen:

Concernant le stages et vos interrogations tout à fait légitimes concernant la sécurité des stagiaires au regard de leur décision de voler ou non ( et ce quel que soit leur âge) je vais faire un peu de provoc’ en énonçant ici le même message que je délivre parfois à des aspis, des guides ou des jeunes freeriders: “la seule garantie efficace de sécurité dont vous disposez au moment de vous engager dans votre activité réside dans vos capacités d’analyse et de renoncement, le reste c’est de la gentille masturbation intellectuelle
C’est un peu drastique et âpre, néanmoins je crois fortement à cette attitude.

Pourquoi ?

Simplement parce que se réfugier derrière un arva, un airbag ou parachute de secours n’est en rien garant de la sécurité. C’est simplement une béquille morale sur laquelle on s’appuie “au cas où”. Mais le “au cas où” veut dire qu’à un moment on s’en remet à la chance et on espère que ca va bien se passer. Que l’arva permettra au secouriste de nous trouver, que l’airbag m’empêchera de me fracasser sur mon tableau de bord, que le parachute de secours m’emmenera vers un bosquet de feuillus.

Bien entendu il faut utiliser ces outils, mais ne pas se dissimuler derrière eux, ne pas se défausser de ses choix. Etre capable de dire “NON, là c’est pas pour moi” est le premier pas vers un pilote/grimpeur/alpiniste…mature et conscient des enjeux de son activité.
C’est pourquoi, dans ce stage, je présente le renoncement comme un paramètre indispensable , c’est aussi pourquoi dans les prochains stages je souhaite amener quelques éléments et quelques outils utiles à chacun sur la gestion du risque.

Je prêche pour une paroisse, peut être moins glamour et moins fun, où l’on dit : si tu ne comprends pas, si tu doutes, abstiens toi car tu es dépassé. Si tu décides de t’engager , soit concentré , soit entrainé, aie envisagé les conséquences potentielles et soi prêt à les assumer.
C’est une paroisse ou il faut un peu laisser l’égo dans la poche et se regarder bien en face. C’est une paroisse qui demande de se forger de l’expérience et donc d’y consacrer de l’énergie et du temps.
Mais je crois sincèrement que c’est aussi la voie , ou tout au moins Une voie, qui permet de voler/grimper/skier… en accord avec soit, avec les éléments, avec les autres. C’est aussi , me semble-t-il, un état d’esprit qui permet de se rapprocher d’un véritable sentiment de liberté car tous les actes sont réfléchis, pesés et assumés. Pour ma part c’est dans cet état d’esprit que j’ai pu mener mes choix les plus engagés.

Bon , allez , là je deviens lyrique et je m’égare. Vous excuserez , j’espère , ce discours un peu passionné. Que voulez vous j’aime trop évoquer tous ces beaux sports que nous pratiquons et la joie ainsi que la santé de ceux que j’encadre comptent beaucoup à es yeux .

Bonne soirée à tous !!

Complètement d’accord avec ce type de discours, j’ajouterais même que pour moi ce ne sont même pas des béquilles, car une béquille est un palliatif à une faiblesse temporaire ou permanente qui permet de se donner l’illusion de pouvoir faire presque comme les autres. Donc je n’utiliserais pas ce terme de béquille, mais je parlerais plutôt de “possible seconde chance”. Possible par ce que justement ces solutions peuvent ne pas fonctionner ou ne pas être suffisantes, et c’est justement ce qui fait qu’il ne faut pas compter dessus, puisque si cette possible seconde chance est nécessaire, c’est que déjà on a perdu le contrôle de son futur immédiat et qu’elle peut ne pas être suffisante voire ne pas fonctionner.

Après suite à ton couplet sur les capacités d’analyse et le renoncement, j’en ajouterais un autre pour enfoncer le clou qui est qu’en sortant d’init on a pas les connaissances nécessaires à cette analyse et que par conséquent sans un apprentissage sérieux et assidu on est par conséquent la sécurité n’est pas garantie… et je finirais sur les moyens à disposition pour mener à bien cet apprentissage.

merci Philippe de partager ici ce retour d’experience de stage. tres interessant.
on comprend bien où est la “paroisse” :init:
j’ai une question concernant les arguments qui te permett(rai)ent d’avancer “la seule garantie efficace …”.
sauf erreur, on a très peu de recul concernant ce public ?
est ce que tu restes en contact avec eux pour évaluer dans la durée ce que ca donne(ra) ?
y a t il eu, par exemple, un brief avec la commission secu et le suivi des incidents accidents possibles ? une suggestion de club ou ils devraient s’inscrire ? ou alors ils sont du coté obscur de la ffme ? :wink:

:+1:
on a (eu) un (bon?) exemple là : http://www.parapentiste.info/forum/meteo-aerologie/dimanche-jai-rate-un-truc-quoi-t39899.0.html

Hello,

En ce qui concerne les stagiaires il y un évidement un suivi puisque tout d’abord nous les avons invité à nous contacter pour toute question relative à leur pratique ou à un choix de conditions et de site (ce que certains ont fait), de même nous leur avons suggéré de se renseigner auprès des locaux , des pros, de lire etc…; bref ce que l’on peut faire classiquement pour s’informer. D’autres ont en plus choisi de continuer leur formation puisqu’ils ont décidé d’effectuer des petites journées complémentaires durant l’automne.Enfin tous sont très motivés pour venir au stage de perfectionnement que nous mettrons en place le printemps prochain.

Quand tu dis qu’il y a peu de recul sur “ce public” j’imagine que tu fais référence au fait qu’ils pilotent des monosurfaces. Je ne sais pas si cette différence est suffisamment marquante pour les dissocier du public des pilotes en général et de ceux pratiquant le vol-rando ou le vol-bivouac en général; mais la question est intéressante et mérite d’être étudiée à l’avenir c’est certain. Le suivi des incident-accidents fait partie de notre vision de l’enseignement. A nous d’essayer de comprendre le pourquoi et le comment, d’en tirer conclusions et peut être d’en sortir des outils.

Concernant les capacités d’analyse et de renoncement : la première est certes fragile lorsque l’on débute, elle ne prendra de l’épaisseur qu’au fil du temps et des expériences. C’est pourquoi il y a un travail à faire pour renforcer la seconde. C’est en cela que le renoncement doit être présenté comme un succès ( être capable de) plutôt que comme un échec ( perdre un but);mais cela implique aussi de ne pas céder aux sirènes de l’égo, à la pression du groupe etc… Cette capacité de renoncement devrait également se renforcer lorsque l’on devient “expert”, car nos capacités d’analyse sont alors tellement développées qu’elle peuvent nous conduire à des excès de confiance et des attitudes parfois balistiques. Bref, ce n’est jamais simple d’être le garant de sa propre sécurité, c’est encore plus vrai quand il s’agit de celle des autres ( biplace)

Les parapentistes ne sont pas un public particulier ( enfin pas trop) en ce sens que l’accidentologie est liée à une pratique réalisée dans un environnement spécifique. Cela est vrai dans d’autres disciplines. Il est donc intéressant de se pencher pour voir ce qui est fait , ce qui marche ou pas, s’en inspirer , voire être novateurs, qui sait ?

L’essentiel reste de se forger durablement pour continuer à prendre beaucoup de plaisir sous nos petites machines !

allez , encore une belle journée sous le soleil !

:+1: , tu devrais passer plus souvent par ici :trinq:

:bravo: :pouce:
ca serait vraiment interessant d’avoir un retour d’experience la dessus !

pas seulement/directement non. (j’ai bcp apprécié que tu démystifies le truc d’ailleurs, car effectivement on lit tout et n’importe quoi sur le sujet)
mais plutot qu’ils vont passer tres rapidement du stage init, à des environnements tres engagés.
l’exemple que je citais précedemment me semble assez éloquent. est ce que d’ailleurs, des analyses d’accidents/incdents font partie du stage ?
dans le meme genre (a un niveau stratospherique), y avait eu un peu de buzz avec ueli steck https://www.youtube.com/watch?v=8yns694E5Qg (qq sait ce que ca a donné ?)

et est ce que justement dans le stage, vous les emmene(rie)z dans des conditions un peu “limites” pour voir concretement leur degré d’autonomie ? genre 20-25, rafales a 40 … choix de decos plus ou moins abrités, plus ou moins bien orientés ??**

le public n’est sans doute pas (trop) particulier.
mais, AMHA, l’activité le reste par beaucoup d’aspects : http://www.parapentiste.info/forum/autres-discussions/homeostasie-t45822.0.html;msg575095#msg575095

** (si la réponse est oui, je crois que je vais m’inscrire au stage :wink:

C’est certain que ce n’est jamais simple, et ma courte expérience me permet de croire que l’on en apprend toujours… Et la clé est là je crois.

En effet, ce dont je me suis rendu compte au cours de ma courte expérience, c’est que justement pour renoncer de manière éclairée, il faut du savoir et des capacités d’analyse et que tant que tu ne les as pas, tu dois te fier à celle des autres ou encore à la sacrosainte loi qui dit que “dans le doute abstient toi”… Mais parfois “ce que l’on sait” ne laisse aucun doutes, “ça le fera à 100%”, sauf qu’une fois en vol il arrive d’apprendre un nouveau truc qu’on ne savait pas avant de décoller et qui peu faire drastiquement baisser le pourcentage. Et le problème, c’est que certaines personnes expérimentées dans un sport, n’arrivent parfois pas à se remettre en question et se considérer comme parfait débutant quand ils abordent un sport voisin évoluant dans un environnement proche mais pourtant si différent. C’est le cas par exemple entre l’escalade et l’alpinisme, entre l’alpinisme et le parapente. Du coup il me semble que dans votre type de stage (init, mono surfaces, pour vol rando/alpinisme), l’exposition a ce type de public est plus importante que sur des stages plus classiques de parapente. Voilà pourquoi je crois que le discours doit être adapté en fonction de ce type de “débutants”.

Ce qui me semble important d’appliquer depuis l’init c’est de se faire sa propre analyse/opinion sur les conditions de vol et ensuite de les confronter à celles des autres et de les discuter si nécessaire. Ceci permet je crois d’augmenter sa propre expérience et son autonomie plus sûrement.

Par contre, je me suis rendu compte qu’il y avait un effet “négatif” à ce type de pratique, c’est que parfois les anciens moniteurs ne voient pas forcément la progression de leurs anciens élèves et ont un discours laissant à penser que les conditions ne sont pas pour l’élève qui se renseigne/confronte, alors qu’au final il a largement acquis les capacités pour gérer. Comme si, quand on avait acquis un niveau minimum, ça devenait tabou de demander aux plus expérimentés ce qu’ils pensent des conditions du jour, laissant à penser que si tu demandes c’est que tu n’as pas le niveau pour voler à cet endroit à ce moment là, alors que c’est juste une recherche de ces potentiels “nouveaux trucs qu’on ne savait pas avant”. Et tu retrouves souvent ça quand tu échanges avec tes anciens moniteurs, alors que par contre quand tu échanges avec un pilote expérimenté/un moniteur qui ne t’a pas connu au cours de ta progression il a tendance a te considérer comme quelqu’un de compétent, voire parfois même de trop compétent… D’où la nécessité de savoir un minimum de choses pour pouvoir poser les bonnes questions permettant de se faire SON opinion de commandant de bord (même si on ne vole pas en A380 mais juste en sac plastique).

Salut,
Pour info en 2017 nous remettrons donc le couvert avec les monosurfaces. Au programme: semaine stage init’, des WE progression et un stage “haute montagne” avec sans doute l’ascension d’un sommet à la clé. Voilà , déjà de quoi bien s’énerver :ppte:

Je m’inscris ! Je m’inscris ! Je m’inscris ! Je m’inscris ! Je m’inscris ! Je m’inscris ! Je m’inscris ! Je m’inscris ! Je m’inscris ! Je m’inscris ! Je m’inscris !..
Bref je m’inscris !
(je reste opérationnelle en tête de cordée, au cas où, et je peux prêter 3 paires de crampons)
Fais une bise à Fabien de ma part.
:trinq: Râââhhh ! Vivement le printemps.

Ok Vivi , le message est bien passé :mrgreen:
Les dates seront en ligne sur le site de Flyeo courant Janvier je pense, mais il est toujours possible de passer un coup de tel à Fab ou Guillaume.
Pour faire un parallèle avec un fil de cette rubrique il y a aussi dans les stages des éléments techniques pour étaler et affaler les monsurfaces , qui ont vite tendance à se retrouver au dessus du bonhomme.
Y’a fallu y songer, pas envie de me faire arracher du sommet de la Verte moi :affraid: :affraid:

Cela fait des années que je ne trouve personne pour aller décoller au sommet de l’Aiguille Verte et tu viens de me donner une idée, héhéhé… ce ne serait pas mal d’y faire sinon une collective du moins d’y monter à 2 cordées en juin.
Je ne me balade pas en solo sur les glaciers enneigés. Je suis déjà descendue dans un pot de 35m de profondeur pour aller chercher un gugusse inconscient et je n’ai aucune envie de faire comme lui. C’était en 69 (j’avais 21ans) et le souvenir est resté gravé dans ma mémoire.
Plus loin dans le temps mais bien inscrites aussi dans nos mémoires d’alpinistes, il y a la mort de Lachenal et l’aventure de Guy Labour.

Je vais donc surveiller le site de Flyeo et m’entraîner cet hiver pour perdre du gras et pouvoir marcher à une allure compatible avec celle des jeunes.
Décoller au Mont Blanc c’est sinon banal du moins facile, quand les conditions le permettent, mais décoller à la Verte c’est une autre affaire, j’en rêve !
:trinq: Râââhhh… vivement le printemps !