Il faut ramener cela avec le volume de l’activité: il doit bien y avoir 1 million de personnes qui font du vélo chaque jour. Or en parapente, pour 30000 pratiquants à 20 ou 30 jours par an, nous avons une dizaine de morts! Il y a donc bien un risque statistique bien + important en parapente.
Je voudrais juste rebondir sur le message de Piwaille.
A mes débuts (en 1987) je passais mon temps à essayer de convaincre mes amis d’essayer le parapente que je venais de découvrir en leur expliquant à longueur de conversation que ce sport ne présentait absolument pas l’ombre du début d’un commencement de danger quelconque.
C’était du prosélytisme forcené : mon entourage devait absolument découvrir cette merveilleuse activité que je venais de découvrir.
Il y a belle lurette que je ne tiens plus ce discours.
Au vu de la liste de mes amis qui se sont fait mal, voire très mal (ou plus) en volant (même si on peut à chaque fois expliquer le comment du pourquoi de chaque accident), je me garde bien à présent de dire que ce sport est sans danger et sans risques.
Je renseigne ceux qui me demandent des infos sur l’activité et sur la façon de l’apprendre.
Mais je ne cherche plus à convaincre qui que ce soit qu’il faut absolument essayer !
Je pense que l’on peut vraiment pratiquer avec un bon niveau de sécurité quand on connaît ses limites et que l’on vole avec une voile adaptée à son niveau et à ses objectifs, mais le risque 0 n’existe pas.
Je pense être un pilote prudent, mais en 25 ans de pratique il m’est quand même arrivé 2 énormes sketchs qui se sont bien finis (pas le moindre bobo en plus de 1000 vols), mais qui, à très peu de chose près, auraient bien pu se terminer vraiment très très mal, alors…
J’étais bien sûr entièrement responsable dans les 2 situations en question, mais qui ne fait jamais d’erreur ?
Ceci étant je rejoins un autre commentaire : le parapente pardonne vraiment beaucoup quand on voit le comportement de certains pilotes…
Ca, ça fait partie de la culture de tout pilote qui veut bien apprendre.
Un pilote soit il est « dans » sa machine prêt au départ, soit il est à côté de sa machine elle-même neutralisée (ne pas laisser de possibilité de mise en vol par une rafale ou un dust).
Ce sont des choses qui font partie des procédures et de la connaissance basique. Par exemple, on a son casque sur sa tête avant d’être dans la sellette, le casque lorsqu’il est sur la tête il est attaché sinon il n’est pas sur la tête, si on est dans sa sellette on est complètement attaché sinon on n’est pas dans sa sellette, etc, etc.
Le danger c’est l’ignorance et l’absence de rigueur des pratiquants, pas le parapente.
Je connais plusieurs personnes qui sont mortes en volant en parapente. Aucun de ces décès au final ne peut être mis sur le compte de la « dangerosité » du parapente. Tous auraient certainement pu se tuer de manière similaire dans une autre activité récréative ou professionnelle.
A y réfléchir, je n’arrive à identifier qu’un seul danger inhérent au vol libre (c’est un danger car il ne vient pas du pilote, son énergie mise en œuvre dépasse les capacités de réactions des appareils et il n’est pas forcément prévisible) : c’est le dust. Et encore, il faut qu’il ait lieu sur une surface d’herbe rase pour être quasiment invisible… Là, on peut être confronté tout près du sol à un phénomène pas forcément détectable et potentiellement létal.
Donc, quand on va voler, certains jours on s’expose aux dusts qui représentent un danger supplémentaire par rapport au quotidien.
Si on veut bien s’en donner la peine, on sait énormément de choses et on peut contrôler autant que dans le reste de sa vie. On est libres d’adopter les mesures qui permettent le niveau de sécurité qu’on veut. C’est pas l’activité qu’il faut incriminer.
Parce que contrairement à ce que tu dis karma- il est malheureusement plus que largement démontré que lorsqu’un pilote impacte il peut se faire très mal… :evil:
Ou encore parce qu’une structure gonflable sans (réel) élément rigide interne peut perdre sa forme et donc le comportement prévu.
Parce que vu les vitesses / énergies (ce qui revient au même puisque énergie cinétique = ½masse vitesse^2) comparés d’une aile et des gradients que nous fréquentons plus ou moins volontairement c’est plus que probable, ainsi que le démontre l’expérience. :vrac:
Parce que même avec une machine totalement indéformable, il est parfaitement possible de venir percuter le sol si la rencontre du dit gradient provoque une accélération en direction du relief trop massive pour se dérouler totalement avant celui-ci. (puisque tu as connu les débuts tu devrais te souvenir de la récurrence des chevilles à l’atterro avec les chiffons du genre astérion).
Parce que je connais fort peu de pratiquants qui s’astreignent à ne fréquenter que des zones / des heures ou les gradients soit absent (absence totale de relief, activité
thermique inexistante ou très faible).
Parce que comme ça te l’a déjà été dit de plusieurs manières différentes, le vrai grand danger est de vivre dans le mythe de la maitrise du danger, il est vrai extrêmement répandu dans notre société. :bang:
Il faut toute l’inculture du parapentiste pour toujours se croire permis de reinventer / s’approprier / denaturer les termes.
donc on va remplacer par trubulence si tu prefere… sauf qu’un enseignant devrait etre sensible au fait de pouvoir signifier plus complement les choses au travers des termes
au cas ou ca interresse … la notion de gradient permet d’introduire l’importance du rapport entre la variation d’intensité du flux & la distance sur laquelle celle ci se fait.
bon, sans juger sur le fond danger/risque/morbidité/mortalité, etc …
ca serait sympa que chacun prenne sur lui de finir ses phrases, citer ses sources, et donner des exemples comprehensibles :bang:
déjà depuis un clavier normal, j’ai tendance à faire certaines liaisons trop courtes … alors depuis un téléphone :canape:
l’essentiel du message est
autrement (très bien) dit par Marc
et il sousligne encore très bien ce que j’essayais maladroitement de dire
[quote]Je pense que l’on peut vraiment pratiquer avec un bon niveau de sécurité quand on connaît ses limites et que l’on vole avec une voile adaptée à son niveau et à ses objectifs, mais le risque 0 n’existe pas.
[/quote]
Tu peux très bien nier le danger et appliquer les (bonnes) règles. Tu peux très bien voire le danger et ne rien mettre en œuvre pour voler en sécurité.
Après, répondre dans le pourquoi (chose que je n’ai pas fait :canape: )
Je pense (mais je laisse libre tout le monde de penser autrement) que le parapente a ceci de (plus) dangereux que le vélo et autres sports que la moindre erreur peut se traduire par une chute de plusieurs centaines de metres, par un impact avec une falaise (et la conséquence précédente) …
Une gamelle à vélo, tu as toutes les chances de glisser sur la route. exceptionnellement de t’empaler sur un poteau. La gamelle en parapente, tu as tous les risques d’impacter fort, très peu de chances que la pente soit avec toi (mais j’en connais qui ont fini leur autorot’ dans un pré, incliné dans le “bon sens” => juste une “bonne” glissade)
C’est pas pour rien qu’on dit que les arbres sont nos amis : c’est à peu prés la seule chance raisonnablement présente qui amortira un peu la gamelle (ou pas)
bref c’est pas forcément que le sport soit plus dangereux, c’est que la conséquence d’une gamelle peut faire beaucoup plus mal.
Le “droit” à l’erreur est limité, même si je suis le premier à dire que le parapente pardonne beaucoup (beaucoup trop :!: )
Jusqu’à preuve du contraire, mes phrases sont plutôt correctement formées, bien que souffrant d’affreuses fhôtes d’orthographes mais qui semble-t-il ne suffisent pas à en faire perdre le sens.
Quant à “citer ses sources” tu semble être parvenu à trouver par toi-même ce qui manquait à ta compréhension :
on définit le gradient comme une grandeur vectorielle qui indique de quelle façon une grandeur physique varie dans l’espace.
Donc les gradients que nous fréquentons = les variations tant en direction et en force du flux que nous traversons, ça va comme ça ?
bon par precaution on va rajouter encore ceci : la variation d’intensité du flux n’est pas en soi une mesure suffisante, compte aussi la distance sur laquelle elle se deroule.
car le fond de l’affaire est que tout systeme a une capacité d’absorption limitée i.e. tu peux (enfin ton aile plus exactement) tres bien evoluer sans souci particulier dans du + 10 pourtant qu’un simple petit -2 /+ 2 “mal foutu” peut tres bien te fermer toute l’aile.
au sens que je donne à la question et au vue de toute les réponses il me parait évident de dire oui et que tout parapentiste ne peut dire non .
Car il parait clair que notre activité comporte un risque , plus ou moins grand et plus ou moins évitable selon le regard et la pratique . Par conséquent du moment que vous vous apprêtez à décollé c est que vous avez acceptez ce risque :affraid:
ce qui disent non doivent arréter immédiatement de volez
Aprés si la question c est de dire il y as 30 km/h de vent au déco un orage a 50 km qui arrive, t as pas de secours et c est pas ton matos , est ce que tu veux décollé pour faire un vol de plus dans ta vie ? alors la réponse est autre , mais là a mon avis elle à moins d interet :grat:
Vers chez moi une dame c’est fait écraser en traversant la route, pas besoin de faire parapente pour mourir, j’ai perdu des proches de maladie, c’est quoi en ce moment ce forum qui ne parle que d’accident.
Des instructeurs sont là pour donner des cours pour redonner confiance, affiner ses techniques de pilotage…quand le doute s’installe c’est bien d’aller les voir.
Heureusement que des membres du CDV nous font encore rêver, avec leurs récits de voyage, vidéo/photo (merci à eux)
Pour les pilotes qui se remettre en question c’est bien, mais le je trouve que ça devient malsain, des que ca devient rédhibitoire.
Si certain trouve vraiment ça dangereux, et n’accepte plus le risque de voler, que faite vous sous un parapente.
mais perso je crois pas que les oeilleres soient indispensables.
(c’est comme si tu voulais que des bonnes nouvelles au journal de 20h … (parallele débile, mais quand même …) )
(j’ai pas compris ce que tu voulais dire là)
rédhibitoire pour voler ? ou pour lire :forum: ?
Comme tout fil sur ce forum, ça par dans des détails complètement inutiles et ne reste pas dans le sujet. Mais bon, on est tous humains et le risque zéro n’existe pas ! :lol: et la diversité fait ce qu’il y a d’intéressant.
Le problème de la mamy qui se fait écraser est complètement hors sujet car vous oubliez tous que j’ai mis “passion” dans la question. Est ce que c’est que je meurt de ma passion si je fais un infarctus sur mon chiotte en lisant télépoche ou en allant acheter du destop ?
Je ne parle donc pas non plus des professionnels qui gagnent leur pain en biplace par exemple, ni de ceux qui essaient le para ou qui ne sont pas attachés magnétiquement au vol et qui par conséquent ne considèrent pas leur activité comme une passion (bien que je ne trouve en fait pas vraiment d’exemples, mis à part le père de famille qui veut impressionner sa famille ou se prouver des trucs).
Un message pertinent que j’ai aimé :
Car oui, le deuxième mot clé après passion, c’est “prêt”. Et c’est précisément ce que je voulais soulever. Etre prêt veut dire que l’on y a déjà pensé, à cette éventualité, qu’on a déjà fait ce qu’il fallait.
En plus de tous les risques de la vie auxquels on est tous soumis à stricte égalité (se faire écraser au coin de la rue, arrêt cardiaque, terroriste), sommes nous prêt à rajouter des risques objectifs qu’on ne rencontrerait pas en ne pratiquant pas de passion quelconque.
Même dans le plus simple des ploufs du matin le risque de perdre la vie existe. Qu’il soit compté dans les risques objectifs ou subjectifs. Et n’en déplaise à quelques uns, on conviendra que ces risque sont plus élevés que si ma passion était les échecs. Si quelqu’un ne voit pas l’activité parapente comme un risque supplémentaire, c’est qu’il n’a pas compris quelques chose.
Est ce ok si je dois payer de ma vie entière pour demain pratiquer encore ce qui me fait vibrer le plus ?
ps : en quoi réfléchir posément sur la vie est il malsain ?
Je considère ce sujet comme un sujet de sécurité active à part entière.
[quote]Est ce que c’est que je meurt de ma passion si je fais un infarctus sur mon chiotte en lisant télépoche ou en allant acheter du destop ?
[/quote]
Peut-on déduire de cette question que tes chiottes sont bouchées?
Dans ce cas, juste un conseil, il ne faut pas jeter télépoche dans les chiottes après lecture, ni s’en servir pour s’essuyer!
salut,
y’aurait pas comme une petite contradiction ici?
je trouve que tu mélanges deux choses: la prise de risque (inhérente au parapente, tout le monde le sait) et le fait de vouloir aller suffisamment loin pour se dire en décollant, bon, autant je me tue, mais j’y vais.
Je pense que les deux points se situent sur une même échelle, mais à des degrés très différents.
Je pense à un pote qui faisait du parapente dans les années 80 et qui trouve que maintenant, l’esprit pionnier a disparu, que c’est devenu trop sécurit’, que le frisson de l’engagement total n’est plus là.
Peut être que tu assimiles passion à engagement?
Je pense que lui était vraiment prêt à mourir pour cette activité. Pas moi. Je suis consciente des risques objectifs, ça me paraît impossible qu’un pilote ne se soit pas posé la question du risque et de la mort, mais tout en adorant voler, je les limite au maximum, bon, il y a peut être la question de l’âge, de l’expérience de la vie (genre avoir des enfants ou des choses comme ça! )
en fait, c’est ta question trop soumise à interprétation qui est mal formulée!
Non je ne pense pas qu’il n’y ait vraiment de contradiction, mais c’est pas super bien exprimé ouais.
J’écrivais ça un peu en rapport aussi avec le message d’Hécate :
C’est peut être l’activité même du parapente qui peut se vivre de tellement de façons différentes qu’elle entraîne trop d’interprétations à ma question différentes ! En effet comme tu le dis, il y a une grosse notion d’engagement. Mais n’est-il pas encore présent dans le plouf du matin ? si !
C’est vrai que quand je vais faire mon ptit vol sur site, je suis tenté de répondre “non”, mais à vrai dire, je pense que l’incroyable privilège de pouvoir jouer les oiseaux et de voir de si belles choses me rend humble face à la mort et je pense être de plus en plus prêt à accepter sa présence. C’est tout l’Esprit Montagne quoi : presque animiste. Remercier la Nature à chaque sortie (para, alpi, escalade…) pour le fait qu’elle ait bien voulu nous accepter dans des endroits où d’habitude nous ne sommes pas.
Bien que le fait d’entendre des ici des personnes qui ont connu des personnes qui sont mortes en accident en pratiquant, ça me fait flipper aussi. Tout le monde peut évoluer aussi. Mon père a vu sous ses yeux un pote se crasher fatalement au temps des débuts du delta (80s quoi), un delta construit par le mec en question. Ça ne l’a pas empêché de faire un peu de parapente ensuite vers 1990, mais il a arrêté je pense en partie pour nous élever moi et mes frère et soeur.
J’avais rate ce message. Je suis de l’avis qu’on peut “battre” les statistiques, il suffit d’avoir un comportement hors norme.
Cf http://xkcd.com/795/ ou le speech de B. Gantenbrink :
[quote]Pour ma part, je suis très conscient des dangers que comporte le vol à voile et je prends soin d’agir en conséquence. Grâce à quoi j’ai l’espoir de pouvoir, individuellement, battre les statistiques. Si je n’avais pas cet espoir, si le vol à voile était aussi dangereux pour moi que les statistiques semblent le dire, j’arrêterais immédiatement.
[/quote]
http://imgs.xkcd.com/comics/conditional_risk.png