tempo=reset ?

Après deux mois d’abstinence pour cause de fractures diverses suite à vol sans aile, j’ai repris « progressivement », donc très vite, pour rattraper. Et donc même en conditions fortes, autan d’automne ce jour. Bien dépassé plusieurs fois, en particulier en préparation atterro très turbulent, donc flippant près du sol, j’ai intuité une parade pour donner l’impression à l’aile qu’il reste un bout de pilote aux commandes : quand je suis brassé dans tous les sens, sans action évidente à appliquer, je fais des tempos très souvent (2 ou 3 s) en imaginant que je remets l’aile en ordre de vol. De mon point de vue ça marche plutôt. Effet placebo ou action utile ?
(c’est peut-être l’équivalent en turbulence du freinage symétrique prôné par M. Boyer en autorotation)

PS : OK je devrais pas y aller vu mon niveau, surtout que personne n’y va… Ne vous privez pas de le dire, mais si vous croyez savoir répondez aussi à la question :prof:

C’est quoi la question ?

Est ce que gesticuler sous ma voile en remuant les bras au hasard quand je vole dans des conditions au dessus de mon niveau est efficace ?

Dans ce cas la réponse est non.

Si c’est, est ce que je devrais revoir en urgence ma pratique pour ne pas me retrouver dans des situations qui me dépasse ?

Ma réponse est oui :wink:

Je ne sais plus qui mais un pilote (même plusieurs) ont évoqué le bi pédagogique pour ses vertus, peut-être que ce te serait très bénéfique.

En tout cas tu as de l’humour dans ta façon de raconter.

reset = marche arrière
tempo = freiner fortement pour diminuer l’abatée

Si tu es encore capable de marcher après tes vols, tout est parfait.

j’ai peut être pas le vocabulaire : reset pour moi c’est remise à zéro (aux conditions initiales)
et tempo tel que je le vois c’est freinage fort mais surtout très court qui remet la voile “en ordre, en tension”

sinon la solution je la connais : pas voler quand personne (même bien meilleur que moi ) ne vole, parce que c’est trop fort et moisi.
Je l’appliquerai dès demain si les prévisions se confirment
Le bi-pédago ne me tenterait que pour le cross (stratégie, options, placement …) … dans ma prochaine vie, où je volerai c’est sûr

Oh, une statistique !

@ Papyon,

En toute sincérité et avec l’espoir que tu ne prennes pas mal mon avis car là n’est évidemment pas l’objectif de ma réponse à ta question ; Il me semble que Patrick dans un style certe brut de décoffrage, te donne une réponse claire et pertinente.

Même en conditions très toniques de printemps (et d’été cette année) je n’ai jamais eu à mettre des tempo et/ou reset (des coup de freins brefs et profonds) toutes les 2 ou 3 secondes comme tu me sembles l’expliquer. Je pense qu’à ce rythme là ce n’est effectivement plus du pilotage mais plutôt des tentatives de battre des plumes. L’aile possède une inertie qui se manifeste autant en réaction aux turbulences aérologiques qu’à nos actions de pilotage, fussent-elles brefs et profondes telle une tempo pour stopper une abatée.

Si l’aile abat suite à une ressource précédente ou une sortie de thermique et/ou une entrée dans une degueulante puissante ou sur une rafale, etc. et que tu stoppe cette abatée. Il est très peu probable que 2 ou même 3" après tu sois obligé de remettre le couvert et de recommencer encore et encore pendant une grande partie du vol OU SINON il est certain que toi (et sans doute pas grand monde) a à faire quelque chose en l’air.

En poussant le bouchon de l’honnêteté plus loin, la question se pose à moi ; Comment toi tu vois le pilotage d’un parapente dans des conditions toniques voire turbulentes à ton gout mais encore raisonnablement encore volable ? Sinon dans le cas de conditions que tu juges toi-même non volable, la question ne se pose pas en principe car ce n’est plus alors un problème de pilotage mais juste de réflexion et d’amour de la vie.

Car si tu penses réellement que tirer et relâcher, brièvement et profondément et surtout continuellement, sur les ficelles est du pilotage et de la gestion des mouvements de l’aile du fait de l’aérologie. Alors effectivement suis le conseil de Patrick et remets toi en question en acceptant le regard critique d’un pédagogue en biplace ou en vol solo encadré. N’attends pas pour cela un stage cross car si tel est le cas, tu t’y présenterais très certainement pas avec les pré-requis nécessaires et tu y perdrais yon temps et ton argent.

Il te faut sans doute encore avant un stage pilotage et/ou thermiques pour mieux appréhender le pilotage d’une aile en conditions toniques. Cela t’apportera un pilotage plus serein et fluide, bref, plus efficace. Mais cela t’apportera une meilleure capacité de mettre en adéquation ton niveau réel de pilote et la réalité des conditions aérologiques du moment.

Le fait que tu es venu avec ton questionnement ici sur le fofo avec autant de franchise est tout à ton honneur et est assurément la preuve que tu es dans la recherche de vraies solutions et non oas seulement des paroles rassurantes et/ou plaisantes.

En te souhaitant une meilleure et plus agréable reprise dans les vols à venir.

:trinq:

Salut,
J’espère que c’est dit sur le ton de la plaisanterie… :trinq:

C’est typiquement le genre de phrase qui m’exaspère, tout comme “posé vivant, posé content”. Se contenter du minimum syndical, c’est s’exposer à terme à s’en prendre une grosse… C’est accepter les approximations qui font que ça va passer 999 fois sur mille, vu que le parapente, ça pardonne. Oui mais la millième, c’est peut-être ton vol de demain…

merci Patrick, wowo et les autres
Je suis entièrement d’accord qu’il faut savoir s’abstenir quand c’est trop turbulent (et que j’ai fauté hier, et bien des fois auparavant)
Dans les conditions d’hier aucun bi ne sort chez nous (pédago ou pas) donc rien à apprendre de ce coté

wowo, je pense que l’action tempo est très vite suivie d’effet sur la voile (plus vite que l’action d’un tourbillon, pompe, degu.)
Les 2-3 s entre ces tempos, j’ai pas chronométré !!!, donnent une idée de la fréquence des abatées subies.
Bien d’accord que, comme je le raconte (un peu pour me faire allumer :grrr: ), ça fait pas sérieux , marionnettiste fou

Donc j’arrête (définitivement… ) de voler dans des conditions inadaptées à mon niveau (qui n’est guère susceptible de s’améliorer à mon âge)
… et si par mauvais hasard je me retrouve dans ces situations titanesques je continuerai à gesticuler pour ne pas sombrer sans lutter :vrac:

Le bi pédago pour apprendre à gérer le roulis/tangage en conditions turbulentes n’est pas pertinent ? Dans mon idée cela doit l’être, le pilote et l’élève vivant la même situation, le pilote peut expliquer à tout moment ce qu’il se passe et ce qu’il faut faire

Il y en a qui font gigoter amplement leurs ailes multicolores à tout va, donnant à leurs trajectoires de vol des aspects des plus aléatoires et improbables qui rappelleront à l’observateur ses pires moments d’ivresse. Et pourtant, dans les turbulences qui, ramenées à notre échelle seraient comparables à ce que l’on trouve dans un ouragan, cela ne les empêche pas de se poser précisément et délicatement au coeur des plus belles fleurs. En retour, comme pour honorer l’exploit, les plus délicates lui offriront leur meilleur nectar à butiner.
Ce brave héro n’est autre que le papillon.
:smiley:

Mais bon, fais gaffe quand-même :mrgreen:

je n’ai pas regardé avec quelle type d’aile tu voles, mais il y a de grande chance qu’elle soit assez auto démerdante. Du coup le fait de gesticuler (quand on ne sait plus gérer) a plus de chance d’être contre productif qu’autre chose.
c’est très compliqué de s’abandonner passivement à son aile, mais il faut l’apprendre aussi

Belle intervention Plumo.

Sinon Papyon, il est grand temps avant de mourir de se lâcher grave côté portefeuille et de s’offrir

  • une journée biplace pédagogique en thermique en montagne avec un pro motivé par cette forme d’enseignement (tu verras, ça fait drôle)
  • quelques journées de SIV, non pas pour y torchonner la voile mais pour faire du pilotage (les mouvements pendulaires, les timing, toussa)

On n’emporte pas son argent dans la tombe et mourir informé est au moins une satisfaction.

Ah oui, au fait, tu sais parfaitement que l’Autan est une merde infâme à voler partout en son domaine. Nul plaisir à en retirer autre qu’une vaine gloriole. Alors, autant s’en passer…
Oh, au fait bis, lorsque l’Autan souffle fort, on fait de l’onde en planeur biplace à 6000 m dans les Pyrénées. C’est autre chose et ça aussi c’est à vivre.

Il ne faut surtout pas penser ainsi. D’abord parce que la notion de niveau dans le sens compétences pilote comporte tant de facettes, qu’il ne fait aucun doute que l’on peut toujours espérer s’améliorer sur tels ou tels points et que même ; Si, l’âge avançant, certaines de nos capacités/compétences reculent. L’amélioration d’autres connaissances (aussi sur nous même) et compétences peuvent nous permettent d’au moins espérer encore progresser voire en tous les cas, tenter d’éviter de régresser plus vite que nécessaire.

Des axes de travail dans ce sens existe grâce à la richesse des actions de formations que l’on peut trouver en France, aussi au-travers de la FFVL et de ses clubs, clubs-écoles, écoles professionnelles.

Il me semble voir deux freins principaux pour ne pas pouvoir en profiter :
1 - On se fracasse et on ne peut tout simplement plus.
2 - On veut aller plus vite que la musique et sauter des marches au lieu de les prendre une à une et du coup on peut se retrouver dans une situation de blocage ou on ne progresse plus car des pré-requis indispensables pour cela nous sont absents voire, plus pénible encore, on finit éventuellement dans le cas 1.

Comme le dit Vincent ; “On n’emporte pas son argent dans la tombe […]

:trinq:

pas d’accord … je pense que je ne gesticule pas à tort et à travers, ou au pire au hasard… pour faire qq chose! (même c’est un peu ce que je dis pour m’auto-caricaturer)
Je pense aussi qu’une tempo d’1/3 s ne peut pas être nuisible (même si effectuée avec un léger déphasage )
c’est là que j’attendais des avis … pas encore arrivés

en ce qui concerne l’abandon je le pratique très bien loin du sol, quand je n’ai pas pu éviter une fermeture (3 ou 4 fois par an-pas hier, beaucoup trop pour wowo !) : bras haut de sécurité immédiat (bon c’est pas vraiment un abandon ) et ça marche très bien
Je me permets de me trouver bon pour ça car il faut savoir réagir vite et "attendre " que ça rouvre alors que beaucoup d’autres surpilotent fortement
A 10-20m sol on peut pas se payer ce luxe

Plutôt d’accord le parapente est le seul domaine ou je ne décline pas et mm qq progrès en accumulant les analyses et la lecture assidue de David Eyraud.

des noms ! si la pub te gêne par MP

mes héritiers ne me le pardonneraient pas :tomate:
pour moi c’est beaucoup plus une question logistique (Alpes, organisation, météo…) que pognon de dingue

@ plumo / belle ode au papillon, mais dans Papyon il y a beaucoup de papy, et plus trop de “on”

Bien sur qu une tempo peut etre nuisible. Si tu fais une tempo en pleine ressource, tu va planter un beau decro dynamique.
Une action de pilotage, ca se fait consecutivement a une situation precise. On fait pas d action au pif quand on ne sait pas trop quoi faire.

C’est pour cela que je parlais de bi pédago, parce que comme tu as pu le lire avec le manuel de David la notion de timing est crucial dans les actions de pilotage.

Je me demande s’il y a des pilotes qui ont atteint un excellent niveau de pilotage en ne pilotant qu’à l’instinct sans avoir lu de théorie. Je me dis qu’avoir fait par exemple de la gymnastique ou une autre activité qui demande à se repérer dans l’espace en gérant les mouvements dans l’espace (ski acro, trampoline…) ne peut être que bénéfique pour voler en parapente. Après cela ne dispense pas d’avoir assimilé la théorie du pilotage

Perso je n’ai pas trop de craintes concernant un décro sur une tempo courte comme le décrit Papyon, j’ai plus d’inquiétude sur l’abatée qui suis un relâché au mauvais moment.

Tu colles une tempo-relâché dans un moment où la voile est un peu en arrière dans une aérologie turbulente et l’abatée qui suis peut être fulgurante.

Il reste que dans ce cas on soigne le symptôme et non la cause. Ce n’est pas un problème de pilotage, mais d’analyse aérologique. Peu importe comment on bouge les mains si on a pas fait le bon choix du moment et de l’endroit où on vole ! Pour moi le pilotage du parapente n’est que 20% de la qualité d’un pilote, les 80 % restant sont dans l’analyse et l’anticipation des conditions.

Quand je lis que les bonnes conditions se jugent en fonction de si il y a du monde en l’air ou pas je me désole ! Un mouton qui saute la falaise en suivant son troupeau fait la même analyse :stuck_out_tongue:

Désolé de te désoler mais c’est relativement simple par chez nous : A plus de 18 km/h de vent moyen (>30 en maxi) PERSONNE ne vole (sauf moi quelquefois, et c’est décidé j’arrête)
Quand il y a beaucoup de monde en l’air, si je ne les vois pas se faire secouer ou scotcher je peux y aller en toute sécurité 8)
Probablement qu’en montagne l’analyse aéro est beaucoup plus compliquée

merci pour la contribution sur le relâché post tempo voile en arrière (perso je ne croyais pas du tout à un décrochage sur une tempo de 0,5 s)

Ca peut servir.

http://www.parapentiste.info/forum/techniques-de-base-du-pilotage/excellents-articles-sur-le-pilotage-t36902.0.html