Thermique, comment amorcer son virage?

Bonjour à tous!
Je reviens d’un vol sur les Dentelles de Montmirail dans le vaucluse, une petite brise de nord ouest et de bonnes bullettes, un régal, mais … parce qu’il y a toujours un mais, impossible de “sortir” avec un collègue parce qu’on a toujours l’impression de ne pas pouvoir tourner dans le thermique. Je m’explique:

Après quelques 8 pour passer au dessus de la crête, je la longe à la recherche de la bulle salvatrice, je sens l’aile qui monte du côté gauche et comme je suis au dessus de la crête, je mets de la sellette à gauche et de la commande pour enrouler l’ascenseur.
Et là, bien que je mette la même pression qu’en air calme pour amorcer mon virage, l’aile ne tourne pas, elle continue droit jusqu’à sortir de la bulle et à ce moment là elle tourne (enrouler les dégueulantes c’est fun ROTFL ).
Je recommence le même manège en mettant plus de commande et toujours de la sellette, je sens la commande de la demi-aile gauche plus dure que celle de la demi-aile droite, mais mon virage est très lent alors que je voudrais me visser dans cette bulle, ce qui fait qu’au bout d’un 1/2 tour je suis dehors dans la dégueulante …

J’en ai parlé à mon pote qui a le même niveau que moi, c’est à dire des débutants du thermique, et il a la même impression que moi, comme si la voile refusait de monter dedans, ne voulait pas tourner dans sa direction afin de l’enrouler.

Sur ce site les thermique ne sont pas larges mais pas teigneux, 200m de dénivellé entre le déco et l’atterro.

Est ce qu’il faudrait mettre plus de commande pour tourner franchement? Est ce qu’il faut la “lancer” en lui faisant prendre de la vitesse pour que le virage soit plus franc? J’ai lu pas mal de sujet sur les thermiques sur le forum, mais à part le problème du centrage, personne ne semble avoir de problème pour commencer à le visser, je suis frustré de pas avoir pu exploiter cette journée prometteuse :frowning:

F’ail’o

Ma réponse vaudra ce qu’elle vaudra, surement des gens plus expérimentés pourrons develloper. Mais je vol souvent sur un petit site (100 m de denivelé) et les thermiques faut pas les lacher ou bien s’en servir uniquement pour faire des demi-tour si il ne sont pas assez larges. Si tu décide de l’enrouler alors c’est vrai qu’il faut y aller franco, surtout en appui sellette pour virer quand même relativement à plat. Si les thermiques ne sont pas teigneux et que tu te fais éjecter, c’est que tu n’y vas ps assez de bon coeur!!! Ou tu vol avec un camion!

:coucou:

moi j’éviterais de conseiller d’y aller de bon cœur … on sait jamais comment le gus en face il va y aller … de bon coeur

F’ail’O > c’est +/- normal … il faut que tu apprennes les différentes réactions de ton aile selon comment le thermique vient lui chatouiller telle ou telle partie.
puis ça dépend aussi des ailes. Avant, j’agvais une bonanza … quand elle avait décidé de tourner d’un coté …t 'avais beau faire tout ce que tu pouvais, c’est elle qui décidait :fume: effectivement comportement un peu camion (de la bonanza) et dans le thermique péteux et étroit il m’est arrivé plus d’une fois de devoir enquiller un 3-6 serré pour rentrer comme ça dans la bulle

Mon hypothèse sur le phénomène (attention, sans avoir vu de visu c’est juste une hypothèse basée sur un défaut très courant).

A l’entrée du thermique la première réaction de ta voile est une ressource, si tu initie le virage pendant cette phase transitoire, l’aile refuse de tourner car le rappel pendulaire du poids pilote vers l’arrière ralenti voir annule la rotation. Il est important d’attendre que la voile revienne à l’aplomb ou en avant pour initier le virage.

Tu ne fait qu’une petite en arrivant pas à tourner le thermique, de nombreux pilotes moins sensibles ou plus obtus que toi se sont mis en vrille dans cette configuration. Si le problème vient bien d’un problème d’assiette du parapente au moment du déclenchement du virage, heureusement que tu n’as pas forcer le virage. "han ! tu va tourner grosse saletée, houps ! pourquoi tu tourne si vite ? " :lol:

j’ai aussi une ch’tite soluce. :dent: :mrgreen:

quand ta demi aile rentre dans la pompe, ça la fait monter. malgré tout, elle devient la demi intérieure, vu que c’est de ce coté que se trouve la pompe, et que c’est là que tu vas aller (tourner).
en temps normal, la demi à l’intérieur du virage se retrouve plus basse, ce qui te permet de tourner.
là ça fait l’effet inverse, et t’a beau tirer sur la poignée la demi monte de plus belle (en exagérant bien sur).
essaye de charger la sellette franchement du coté de la demi aile qui est dans la pompe, + de la poignée, et, même si ça semble illogique, tire aussi la poignée extérieure, un peu comme si tu voulais cadencer. ça te fais remonter la demi extérieure à la même hauteur que celle qui est dans la pompe (en la “regonflant”), et ça te permet d’initier ton virage.
en gros, fais un peu comme quand tu es dans une masse d’air fortement turbulente, et que tu sens qu’une demi va fermer: tu te “jette” (sellette) et tu “pompe” du coté qui ne porte plus pour éviter la fermeture en “regonflant” cette demi.

edit: pense aussi aux histoires de: “au vent”, et “sous le vent”, surtout si il y en a !! :lol:
si tu reprend la pompe face au vent, c’est une chose de plus qui te contre.

Faut probablement y aller sacrement molo avec ta methode parce que tu freines des deux cotes une aile qui est deja en surincidence due a l’entree de thermique. En plus il est possible qu’il faille encore enfoncer un peu plus la commande interieure pour tourner … on se rapproche bien de la vrille non ?
Je dis pas que c’est pas une bonne idee, juste qu’il faut faire super attention. :wink:

c’est le même principe que la cadence, et pas plus dangereux.
sauf que quand tu cadence, c’est pour donner (entre autres) une direction, alors que là, ça te permet de mettre ta voile à niveau pour initier le virage (en regonflant l’extérieure, ça la fait porter (“remonter”)) .
faut aussi penser (se rappeler :wink: ) dhv1 ou “paquebot”. quand je suis en zako, je tire…ça rentre !!

edit: pour préciser un peu, ta demi bute et monte dans la pompe et te fait aller vers son extérieur en initiant un virage, vu que l’autre se retrouve plus basse.
du coup, en se jetant coté pompe, et en tirant la poignée (toujours cotés pompe), ça garde le cap (un peu comme pour bloquer une asy).
ensuite, tu gonfle la demi extérieure pompe pour la faire “revoler” et la mettre à niveau. ça permet d’initier le virage coté pompe plus facilement.

c’est moins dangereux que de forcer la demi qui se retrouve en train de monter dans la pompe.

Ben y a quand meme une nette difference. Quand tu entres dans le thermique (la phase dont on parle) la voile est en train de cabrer … donc elle a une incidence tres importante. Quand on cadence la voile dans le thermique (lorsque tu es installe dedans), l’incidence est moins importante. D’ailleurs on sait bien que le risque de decro est plus fort a l’entree du thermique que quand on est dedans.

la voile cabre si tu prends la pompe de face (ou quasi).
si tu la prend sur une demi, ça cisaille (c’est là que c’est difficile de tourner).
si tu la prends de face, tu n’as pas besoin de tourner (enfin, oui, mais après), et tu n’a d’ailleurs aucune difficulté pour y rentrer (excepté condition forte)

Pour moi, si tu n’arrives pas à faire tourner ta voile c’est qu’elle manque de vitesse air, … tu dois probablement etre dejà aux freins, …
Voles plus vite et tu pourras l’inscrire + vite en virage (différentiel de vitesse demi aile intérieure/extérieure + important = mise en roulis et lacet + rapide)

Voler + vite signifie voler à finesse max la plupart du temps et ne se mettre au taux de cgute mini qu’une fois le thermique centré (on est en train d’enrouler)?
Perso, meme en thermique je vole avec le frein extérieur quasi relaché (aux poulies)

A part dans un thermique très étroit et très fort ce n’est pas l’aile qui monte à l’intérieur qui t’empêche de tourner, dans la grande majorité des cas c’est un problème d’assiette au moment du début du virage.

Faites ces tests et vous comprendrez facilement :

  • 1ère situation tu part d’un vol stabilisé, tu envoi un virage classique (regard, sellette, frein). Ca tourne normal.

  • 2ème situation tu freine bien, tu relâche d’un coup et tu initie le virage de la même façon quand la voile est bien devant (c’est un virage dynamique). Ca tourne très facilement en plongeant et en accélérant.

  • 3 ème situation tu fait un tangage tranquille et tu envoi le virage quand la voile est le plus en arrière. La voile amorce le début du virage et s’arrête rapidement, le frein intérieur devient dur. ATTENTION quand la voile “refuse” le virage il ne faut surtoût pas insister, le but de cette manoeuvre est de sentir que le virage s’arrête de lui même malgré la sellette et le frein maintenu. Si vous insister à tourner malgré le refus de la voile et la dureté anormale de la commande intérieure il est très facile de rentrer en vrille.

J’ai prévenu, je ne serais pas responsables si vous chercher à explorer le virage anti-dynamique. :lol:

L’explication technique de la mécanique de vol de ces virages résulte du rappel pendulaire du poids du pilote plus que des problèmes d’incidences. Avec la voile devant au début du virage, le poids du pilote basculant vers l’avant pour revenir sous la voile augmente l’énergie du virage. Avec la voile en arrière c’est l’inverse, le pilote retombe vers l’arrière ce qui remet la voile à plat et “mange” l’énergie du virage.

Merci à David Eyraud grâce à qui j’ai enfin compris pourquoi tant de pilotes et d’élèves n’arrivaient pas à enrouler proprement à l’entrée du thermique ou se mettait en vrille pour les plus bourricots !

Master David ne parle t’il pas plutot de ressources, d’abattees et de phases d’acceleration ? Il me semble qu’il rale pas mal quand on utilise devant/derriere pour decrire les phases du virage pendulaire.
Le virage en phase de ressource est dissipateur d’energie et le virage en phase d’acceleration est accelerant. C’est ce que tu dis, n’est ce pas ?

bein, à part dans du thermique ou du thermodynamique, perso, je ne vois pas de difficultés pour tourner.
en dehors de ça (à quelques exceptions près) la seule différence va résider dans la perte d’altitude que va initier le virage (au vent, sous…) (gaffe quand même en butant sous un vent fort).
ok pour le problème d’assiette (entre autres), mais en vrai, quand tu bute sans arrêts contre une pompe en arrivant d’un vol droit, qu’est ce que ça peut être qui t’empêche de tourner, vu qu’avant la pompe, tu pouvais tourner facile, et que si tu la prends de face, tu y rentre, et tu peux ensuite tourner assez facile aussi. comment tu fais pour enrouler quand même proprement ?

la réponse de Niko est impec, il a bien vu pour les freins, c’est d’ailleurs ce qu’explique Fail’o dans son post (je serai Fail’o, je commencerai par ça, en prenant compte des avertissements d’Akira ainsi que des tiens).

mais j’ai encore passé le vol de cet aprèm à gonfler ma demi extérieure pour remettre ma voile à plat avant d’amorcer les entrées dans les pompes, et ça fonctionne toujours autant bien. ça permet de garder un tx de chute mini et d’initier un virage proprement (histoire de timing et de sensations)

mais bon, soit plus précis !! lâche nous la technique en décomposé…ce serait sympa !! :koi:

Hum,c’est marrant, quand j’ai posé la question je me suis dit qu’il devait y avoir une technique que je connaissais pas, mais en fait je vois que chacun à son “truc” :wink:

Je vole avec une zulu qui n’est pas réputée camion, d’ailleurs elle tourne vraiment très bien en air calme ou dynamique, c’est seulement quand je vole en thermique que je rencontre ce problème. En tout cas je ferais un peu plus attention la prochaine fois au moment ou j’initie mon virage, il se peut que je tourne en effet trop tôt et que je me trouve dans la configuration décrite par Parapente Samöens, bien que seulement une demi-aile ressource. En fait avec ces petites bulles, l’aile n’entre jamais en totalité.

En discutant on s’est dit que l’hypothèse de forcer le virage était en effet une mauvaise idée, la vrille n’étant pas loin :roll: par contre la méthode de Dawa semble intéressante, remettre la voile à plat avant de faire son virage.

Oui c’est vrai que je freine toujours un peu ma voile, enfin je suis toujours au contact histoire de sentir la voile, Niko, tu dis qu’il faut voler à finesse max, donc bras haut ou alors carrément un peu accéléré? Dis moi, ça te dirait de faire une rencontre Dent’ailes Free-vol Parapotes pour nous éclairer là dessus parce que c’est vrai que c’est difficile de décrire son ressenti. En plus on vous présentera le site du Saint Amand :ppte:

Vous faites comment vous pour entrer dans une bullette? Par exemple Piwaille, tu dis qu’avec la Bonanza tu as plus d’une fois dû enquiller un 3-6 serré pour rentrer, mais justement quelles sont tes actions pour l’enquiller ce 3-6 serré?

F’ail’o

PS: +1 avec Dawa, la technique décomposé siouplé :mrgreen:

C’est marrant cette expression de gonfler la demi aile exterieure … tu fermes a chaque entree de thermique pour devoir regonfler ?? (humour) :canape: :canape:

:grrr: :grrr: :mrgreen:

bein, si tu tire les avants coté pompe, et que tu te jette du même coté…ça tourne cash !! :mrgreen:

ps j’ai appris sur le tas, j’ai pas forcément les bons mots ! :oops:

D’la bonne methode de Warrior :vrac: :vrac: ROTFL

baf … moi j’rale quand on emploie abbatée et ressource avec des définitions autres que celles qui ont court depuis 1 siècle d’aviation

:grat: :mrgreen:

:+1: avec les “mains aux poulies”

et quand ça renâcle à tourner, une petite astuce à 2 balles mais qui peut aider :
tu relâche (jusque tout en haut) la main intérieure pour redonner de la vitesse et après tu remet un coup de commande pour faire tourner

mais le principe de base c’est plus t’es vite (vitesse air) et plus ton aile va réagir :pouce:

Bon moi les gars (et les filles), je ne sais plus comment on fait pour tourner !
Là j’ai tout lu et au fur et à mesure j’ai plus rien compris !
Et avec Dawa (désolé Dawa) j’ai plus rien compris du tout ! Mais rien… Je vais pas aller voler cet après-midi parceque maintenant j’angoisse : je vais plus jamais pouvoir tourner… et puis il fait trop chaud !

Non, je pense comme Parapente Samoëns (c’est vrai, lui je l’ai compris) que c’est une histoire de déclenchement du virage au mauvais moment. C’est une difficulté très classique.
On s’aperçoit qu’il y a des gens qui n’ont jamais de difficulté à tourner (car ils ont le “truc” bien dans le schéma psycho-moteur) et d’autres qui en ont toujours.
Au pire pour accélérer l’intégration des sensations, un bon biplace pédagogique en thermique avec un moniteur ou avec un pilote expérimenté, et ça tourne !