Je ne suis pas condescendante, ce qui traduirait une morgue hautaine très éloignée de mon caractère, je suis seulement observatrice de comportements et de mentalités qui me semblent manquer un peu de cohérence.
TOUS les très bons pilotes / randonneurs / alpinistes que je connais ont la même pratique, ce qui me semble aller de soi en montagne quand la sécurité passe par la vitesse, donc par la légèreté qui va générer une fatigue minimale.
Certains s’en foutent de porter, ils ont la puissance qu’il faut et même chargés comme des yacks ils vont me poudrer à la montée, je les entends rigoler d’ici. Je rigolais aussi comme ça dans ma jeunesse, quand je faisais des portages pour des refuges, j’étais increvable.
45ans plus tard je ne rigole plus : la masse musculaire a diminué de moitié, remplacée par du gras, les vertèbres ont été bien secouées et je suis devenue une adepte inconditionnelle du matériel léger en montagne.
… donc des connects ?
Oui dans l’absolu mais l’allègement induit n’est pas significatif en regard des autres équipements non minimalistes. Mes interventions sur ce fil sont donc à lire dans cette relativité.
Mon critère : toute la charge que je porte doit tenir sur le petit doigt bras tendu à l’horizontale (et j’ai des grands bras qui font raccourcir les manches). Sinon, c’est trop lourd. Cela me fait porter entre 4 et 4,5kg selon la saison (eu égard aux vêtements de vol).
J’ai été parmi les pionniers, au début des années 70, qui rachetaient des pitons en titane aux Russes qui venaient grimper chez nous, allègement assez comparable en relativité aux connects qui équipent nos parapentes : quand tout est lourd, alléger une bricole ne diminue pas de façon significative la charge qu’on porte.
J’ai ensuite été des pionniers qui laissèrent le marteau et les pitons pour passer aux coinceurs. Ce qui était très efficace à Chamonix exigea parfois dans les Dolomites un engagement extrême parce que la structure du rocher n’était pas partout favorable aux coinceurs… et que sans marteau ni pitons une retraite devenait impossible en cas de pépin.
L’innovation technique, quand on essuie les plâtres, réserve bien des sujets de réflexion.
J’ai découvert les connects à leur sortie et cela m’a d’abord fait froid dans le dos, puis j’ai observé les autres et bavardé avec leurs adeptes, de méfiante je suis devenue sceptique. Comme je démonte toujours la voile à l’atterro parce que je ne sais pas avec laquelle je ferai le vol suivant, je ne me suis pas motivée pour essayer les connects.
La question se pose différemment à ceux qui n’ont qu’une seule voile.
Il reste les mini-connects pour relier les suspentes aux élévateurs, innovation intéressante… mais déjà obsolète en regard de l’allègement induit par les élévateurs en tresse Dyneema… qui suscitent aussi méfiance et critiques chez certains qui y voient un équipement dangereux.
Il y a eu parfois des mauvaises séries et des maillons triangulaires fragiles. Les mini-connects pallient ce risque au demeurant très limité.
Là non plus je ne suis pas convaincue, ce qui ne veut pas dire hostile.
Voilà.
