un négatif de photo

#1

Bonsoir les parapotos , je souhaiterais partager avec vous une impression , une intuition que j’ai eu récemment , après un superbe apres-midi de vol .
Comme un certain nombre d’entre vous sans doute , je me suis longuement interrogé sur la ,ou les raisons pour lesquelles on vole aussi souvent que possible, ainsi que le plaisir qui en procède.
Qu’est-ce qui nous attire à ce point , quelle expérience refaisons nous à chaque fois , quelle rencontre mystique réalisons -nous la haut …?
Comme vous j’ai exploré les possibles , les certitudes ou incertitudes , mais toujours en observant le même coté de la photo . (référence à l’époque pré dinosaurienne des photos argentiques )
Jusqu’à cette soirée où, plongé dans une rêverie (ou élucubration …C’est selon ! ) J’ai fait l’hypothèse que le plaisir ne participait pas du vol mais du retour sur le plancher des vaches . Non pas que j’accomplisse ce jour là un vol dangereux au cours duquel je me serais fait peur et que je puisse être soulagé de revenir au sol .
A contraire ce fut un vol extrêmement plaisant comme vous en faites aussi souvent .
Non , je fais l’hypothèse que la satisfaction , la plénitude que j’ai ressentie elle celle de l’expérience renouvelée du lien qui m’unit à l’énergie de la Terre .
En effet , en quittant le sol suffisamment longtemps , je me serais éloigné de cette connexion , et privé d’elle durant tout le vol , je l’aurais retrouvée au moment de toucher le sol .

C’est la même photo mais on peut voir le négatif en noir et blanc …ou la révélation des couleurs .

J’essaye exprimer l’idée que le vol ne serait qu’un plaisir superficiel ,j’irais jusqu’à dire “égotique” , plaisir qui n’aurait au final qu’une seule vertu , celle de magnifier un état de plénitude bien plus subtil , celui d’une profonde communion à l’énergie terrestre dont nous sommes tous les enfants , la véritable source du plaisir que nous connaissons tous grâce au parapente .

La prochaine fois que vous atterrissez , si vous y pensez , observer ce plaisir intense qui va vous pénétrer en vous demandant d’où il provient …
Vos impressions seront lues .

PS: Il n’y a que du carrelage à la maison …pour ceux qui pense qu’on pourrait fumer de la moquette quoi !

Bons vols les parapotos .

#2

Salut,

Tu as raison, il y a une part de joie dans le vol due à ce retour à la Terre qui est notre élément. En ce moment je suis à l’étranger et vole beaucoup beaucoup moins (tous les 6 mois environ) mais je fais “à la place” de la pêche en apnée et je retrouve un peu les mêmes sensations de plaisir à changer d’élément (la mer), à évoluer en apesanteur dans un milieu qui n’est pas le mien avec des animaux qu’on est pas habitué à voir, dans des paysages peuplé de magnifiques coraux, puis de retrouver la Terre ferme une fois terminé.

La différence peut être est qu’on a déjà été des animaux aquatiques (dans notre évolution) mais jamais des animaux volants, ce qui rend le vol plus magique (de mon point de vue).

Samy

Un aperçu des “vols” que je fais dans les eaux du Pacifique:

http://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=MJ0fWoO_wns

#3

Vaste question qui a déjà été abordée sur le forum à plusieurs reprises : pourquoi volons-nous avec nos engins de vol libre (parapentes ou deltas) ?

J’avais écrit à ce sujet un article pour “Parapente Mag” qui avait été publié il y a longtemps (n° 65 en 1999) et je l’ai déjà envoyé sur le forum.
Certains ne l’ont peut-être pas vu passer.
Je le remets en pièce jointe de ce message ; c’est juste une contribution personnelle, donc très subjective. :pouce:
Je pense qu’il y a en fait autant de motivations et de démarches personnelles qu’il y a de pilotes…

:trinq:

Marc

#4

Pour ma part je n’ai jamais vraiment eu la sensation de quitter la planète, même temporairement, en pratiquant le vol libre. Pour l’instant je suis cantonné à une forme de “vol sur site” qui fait que je n’ai pas encore eu l’occasion d’échapper à l’attraction terrestre (il faut dire que le bocal est assez vaste). Il est vrai qu’il manque encore à mon expérience un décollage de Bugarach…

Pour moi, une attirance que je ressens pour le décollage est un peu celle d’une promesse de libération : la forme de vertige que je connais au sol lorsque beaucoup d’air m’entoure (5ème barreau d’un escabeau, falaise, crête aigüe…) consiste à ne pas pouvoir me faire assez confiance dans les possibilités d’appuis solides du fait d’une sensation (d’un désir presque) de pouvoir m’appuyer de préférence sur l’air.

Alors oui, raccordé à une aile que je vais pouvoir gonfler pour m’en faire l’appui dirigeable dans l’air, c’est le pied (pieds qui peuvent enfin devenir accessoires, modificateurs de profil de l’aile par ficelles interposées), une forme de libération bien concrètement ressentie sur le moment (et pas en attendant un retour au sol !). Même en delta j’étais capable de décoller de falaises que je ne pouvais pourtant approcher qu’en rampant si je n’avais pas l’aile accrochée au dessus de la tête.

Et puis il y a ensuite le bonheur de s’intégrer dans de l’air qui monte et qui me remonte !

Le plaisir d’évoluer, de se faire dériver, de naviguer en 3D dans l’élément le plus fluide et le plus étendu qu’on puisse connaître ici bas et haut. D’essayer de s’en représenter les flux malgré leur invisibilité, avec les sens un peu moins centrés sur la vision que d’habitude.

Tout ça pour moi ça offre plus de connexion à la Terre, pas moins, même temporairement. J’avais d’ailleurs trouvé ces joies du vol libre très bien raccordées à mon activité agricole, qui me mettait littéralement les mains dans terre à l’époque où je l’avais tentée.

Au final ça rejoint peut-être bien un peu l’illumination initiale de Nico… une occasion de connexion inhabituelle qui exacerbe le ressenti de connexion même une fois revenu au sol.

#5

Oué ba moi, je bosse à 4 pattes dans la boue ou je passe mon temps à biner de l’argile dure comme du béton, alors l’énergie de la terre hein! Ça va bien 5 minutes. Bon je vais pas cracher dans la soupe, c’est ça qui me permet de me payer le vol, quand la terre ne m’a pas pris toute mon énergie :lol:
Comme quoi, le truc du retour à la terre ça peut être complètement retourné comme une fuite vers l’air. A peine posé, je pense déjà au prochain :oops: même pas sevré l’animal.
Comme dit Marc, il y a autant de raisons que d’individus.
Un point commun : tous des toxs revendiqués :clown:

#6

Bon quand je pose c’est assez rare que je sois content d’être de retour au sol, parce que erreur puis vachage, parce que bouclé trop vite donc sais pas quoi faire du reste de la journée et c’etait possible de faire le double, parce que le vol etait sportif et j’ai écourté mais est-ce que j’aurais pu m’accrocher plus au final, etc…

Beaucoup volé cette année, mais beaucoup subi de frustrations et d’échecs aussi. J’en suis venu à me dire qu’il fallait se ménager un équilibre entre vol et activités terrestres pour pouvoir voler mieux et serein

#7

@nico- je te répondrais “négatif !”, ya pas photo

le “c’est si bon quand ça s’arrête !” pour moi c’est plutôt pour les masos

pour moi je ne suis content de poser que quand j’ai ma grosse grosse dose (heureux bien sûr) ou que ça brasse vraiment trop (pas si rare) ou, le plus souvent, que ma vessie explose et que je vais y retourner “aussi sec”.

sur qu’on n’est pas tous pareils :grat:
après dire pourquoi on est accro…???.. liberté, apesanteur