Je pense que Marc veut qu’on lui en dise un peu plus que ça…
Alors, mon expérience avec les cocons.
Le premier que j’ai essayé c’est la Lightness, première du nom, hamac ultra-léger sans planchette. J’ai fait plusieurs vols avec, tous en thermique, en plus couplée à une Eris2, voile de l’époque bien pêchue et pas mal sensitive.
Au final c’était très efficace pour faire partie de la masse d’air… mais la masse d’air est tordue dans tous les sens ! Déjà bien tendu dans ce cocon, la tendance était à la contorsion et au gigotement, tout le contraire de la rigidité. Et il fallait surtout oublier le réflexe de se redresser en turbulences marquées : tous les appuis s’évanouissaient, tout devenait mou et le pilote devenait la turbulence. Flippant !
Bon, évidemment je ne parle pas des multiples séances de réglage, ça c’est commun à presque tous les cocons.
Sinon, poids, encombrement, liberté au déco, ça c’était top.
J’ai pas validé, j’ai pas gardé.
Quelques années plus tard, j’ai réédité avec le Zippy. Qui m’a surpris.
Même principe que la Lightness, donc je partais avec un a-priori négatif. Mais les réglages usine se sont avérés bons pour moi et le sentiment de rigidité était bien plus présent. Bon pilotage efficace sans trop se faire bouger et même sans planchette, assis on gardait le contrôle.
Bien. Mais c’était un essai professionnel et je n’en avais pas l’utilité, j’ai pas gardé. En revanche j’ai fait tout une série de mesures avec.
Il y a quoi ? 3 ans ?, je me disais que quand même je devais me mettre au goût du jour et j’ai acheté (!) le Woody-Valley X-Alps GTO. Pas trop lourd, planchette (j’aime), confortable, bonne protection, très (trop) stable, simple et finitions “rien de trop”. Je l’ai gardé… 3 mois.
J’ai eu le temps de faire là aussi plein de mesures avec.
Comme presque tous les cocons il m’a fallu plusieurs vols et 4 séances sous portique avant d’être satisfait des réglages ; c’est vraiment gonflant !
La position jambes tendues j’ai jamais pu m’y faire et j’ai jamais trouvé ça confortable (où alors, il faut pointer le cocon vers le bas et ça fait un bel aérofrein).
Accéléré au premier barreau en zone de turbulences acceptables, il faut un sacré mental que je n’ai pas pour regarder sereinement le cocon qui navigue en lacet et en tangage dans les rafales et tenir la position !
Même avec un cocon assez léger comme ça, tu es un peu ligoté pour faire des gonflages ; ce n’est pas très agréable au sol. Et c’est plus de complication, plus de trucs à boucler, à gérer.
Il y a une bonne partie de la visibilité vers le bas et l’avant qui disparait ; cette tache aveugle m’a toujours gêné.
Un jour sur un déco, je fais 1/2 heure de gonflage avant de me mettre en l’air, très moyen avec le cocon qui traine dans les pattes. Puis j’enchaîne le décollage sans reposer la voile. Bien sûr à force de gonfler, la sellette était remontée un peu trop, j’ai décollé dans le début du cycle et je me retrouve en vol assis sur un bord de planchette, sans pouvoir rentrer dans le cocon, dans un thermique de face sud assez pêchu et surtout bien turbulent… grrr ! Pas lâcher les commandes, faire le premier gain un peu en cata, mal ou pas assis, monter, toucher une zone un peu plus calme, s’éloigner un peu du relief, pouvoir enfin raisonnablement tout lâcher et s’installer avec les mains. Ouf ! Dégouté. Revente.
Ah oui, et puis il y a aussi la fois où immanquablement tu t’embrouilles un pied entre l’accélérateur et le tissu du cocon au moment de sortir pour l’atterro. Ça m’est arrivé une fois et je n’ai réussi à sortir qu’à l’extrême limite… évidemment c’était sur un atterro bien turbulent… pas aimé non plus.
J’ai donc aussi parlé de mesures et le constat est simple, contre tous ceux qui me prétendaient/juraient le contraire je n’ai jamais pu trouver quelque chose en faveur de performances améliorées par un cocon. Pas de différence entre un cocon correctement réglé et une sellette ouverte raisonnablement profilée et semi-inclinée avec pilote regroupé.
Finalement c’est très cohérent avec ce qu’explique un concepteur de sellettes :
- jusqu’à 50 km/h, le résultat en trainé est directement dépendant de la surface frontale exposée au flux d’air. Pour une fois, avantage aux pilotes maigres ! (et aux sellettes près du corps)
- au-delà de 50 km/h, le résultat en trainée devient plus fortement dépendant de l’aérodynamisme de l’objet. Donc avantage au profilage. Et après 60 km/h le profilage devient essentiel.
Tout ça va bien aussi avec ce qu’a toujours dit Bérod et qui volait ainsi en compétition sans cocon : “Faites la boule !”
Avec ma voile actuelle il me faut voler accéléré à fond (ce que je ne fais jamais) pour dépasser les 50 km/h…
Pour moi les critères importants pour faire le choix d’un cocon sont donc :
- vols de systématiquement plus de deux heures (on profite de l’effet “confort” si on aime la position)
- voile qui permet de taper au moins le 55 km/h réel
- utilisation systématique au deuxième barreau sur grandes transitions (usage compétiton ou cross ambitieux)