mouaip, mouaip, mouaip. Dur sujet.
Personnellement j’exerce en milieu urbain dans une des plus grandes villes de France. Ça m’apporte pas mal de choses :
- proximité de mes confrères, du coup je peux passer un coup de fil à un pote cardio pour lui envoyer un patient dans la journée par exemple.
- proximité des plateaux techniques. Tous les examens que je veux faire passer à mes patients sont disponibles (et assez étrangement dans mon coin on a que très peu de délai d’attente quand on prend la peine de prendre les rdv pour les patients).
- proximité de tout le paramédical (infirmières, kiné, orthophoniste, psychologue…)
- pas de gardes ! Ça c’est un point vraiment important pour ma pomme. Après plusieurs années aux urgences puis à SOS Médecins, j’en ai eu raz le bol de bosser la nuit. Même si maintenant je rentre encore régulièrement à 22h du boulot, au moins je suis calé sur le rythme de mes proches.
J’exerce avec deux autres confrères et ça aussi, ça me semble essentiel. Du feedback, des discussions pour une prise en charge plus efficace de nos patients… Je me verrai mal seul, que ça soit en ville ou à la campagne.
Je suis plutôt issu de la génération qui correspond à une grande féminisation de la profession et ça a permis à la profession de changer un peu. Pendant mon cursus, on a eu droit de se reposer 12h après 24h de boulot non-stop. (payé 150€ d’ailleurs… pas les 12h de repos hein, les 24h de boulot). Cette génération a clairement décidé d’arrêter de se sacrifier sur l’autel de la profession de foi. La qualité de vie entre en scène et pour moi c’est essentiel. Avec un padre chirurgien que j’ai vu trimmer comme un marteau et que je n’ai pas souvent croisé à la maison, j’ai envie d’autre chose pour mon petit, ma moitié et ma pomme. J’aime fermer la porte du cabinet et savoir que je n’ai pas à répondre au téléphone toute la nuit, que je n’ai pas à me lever ,n’importe quand pour aller avec ma bite et mon couteau gérer un infarctus au milieu de nul part en sachant que je devrais être debout à 6h le lendemain pour ouvrir le cabinet à 7h et enchaîner.
Niveau cadre de vie, rien à dire, je préférerais mille fois être posé peinard dans les montagnes au milieu du Queyras. Mais finalement je bosse comme un âne “quand je bosse” et je me libère un maximum de temps libre pour y aller quand je veux dans les montagnes ! Ça ne durera peut-être qu’un temps parce que j’ai des bons souvenirs de rempla de potes dans des coins perdus… Il est bien possible que dans quelques années j’aille loin du centre ville, avec un ou deux potes motivés. Mais pour l’instant, même avec mes journées de 14h sans manger, je crois que j’aurai plus de temps libre comme ça !