Vieux/Jeunes : débat saignant.

C’est bien ce que je dis: tu prends des risques quand tu estimes que tu peux le faire sans y laisser ta carrière ta famille ta maison ta santé ta vie. En gros, une fois que tu as assuré tes arrières!

[quote]Nous qui avons grandi dans la société protectrice, des années 90
[/quote]
hmmm … on a pas du avoir les mêmes année 90 :koi:

Je sais pas si tu es au courant, mais de 88 a 98 … ça a envoyé du lourd !!! … dans le genre liberté, émancipation.
Je suis pas sure d’avoir grand chose a envier au 70. (… a part leur retraite)

:trinq:

ce qui me fait rire personnellement c’est les sexagénaires qui retournent vers la religion au premier pépin de santé alors qu’a part pour les mariages on ne les y avait jamais vu
encore dix ans et les églises sont pleines a ce rythme :lol:

Les mots d’ordres de ces dernières décénnies sont martelés par nos chers médias et émanent de deux entités puissantes, le marché et le gouvernement qui se partagent en bons associés le formatage de nos cerveaux, ce qui sert l’un sert toujours l’autre; “win-win” !

Ces mots d’ordre doivent faire de nous de bons consommateurs mais aussi des individualités “fortes” (bien que se ressemblant toutes) en quête de sacralisation sociale, mediatique , en quête de l’éternel “bien être” (matèriel bien sûr); il n’y a qu’à lire les slogans “je suis bien”, “je le vaux bien”, “je vais bien” etc…

On n’oublie pas bien sûr de faire naître le doute sur son voisin (on critique methodiquement toutes les professions à la télé ou dans les magazines en les faisant passer pour des voleurs), cela faisant avancer l’éternel “diviser pour mieux régner” , on instille aussi la peur et on montre les pires exemples pour créer des angoisses existentielles et donc encore pousser au désir toujours insatisfait du bien être par la consommation, acheter étant l’acte de rédemption ou de thérapeutique psy .

Même les assurances jouent leur rôle, les banques aussi pour étancher vos angoisses, des bureaux de contrôles sont créés à tous les niveaux (il faut pousser l’emploi et rassurer les zombies que nous sommes) et sont acceptés avec satisfaction sauf quand il faut en payer le prix au bout de la chaîne et qu’on constate que tout est cher …

Tout cela fait clairement penser que l’ambiance a bien changé par rapport aux années 70 où l’on parlait d’amour, d’épanouissement spirituel, où on partait à 18 ans en vacances en faisant du stop, où il n’y avait ni casque ni ceinture de securité et trés peu de préservatif (j’aurais pu éviter quelques ordonnances d’antibio, rien de bien grave d’autre ) sauter une douzaine d’escaliers en roller faisait de toi le king du quartier et personne ne pensait même à te dire de mettre un casque …

Bref, on était moins angoissés, même si on avait pas grand chose (pas de portable ni PC - comment on faisait ??? :shock: ) et on ne portait pas cette charge de buts difficiles à atteindre, bien plus tranquilles en fait , on avait en fait pas mal de réserve pour la gniaque de vivre nos rêves et de changer les choses, malheureusement, ça c’est pas goupillé comme on aurait voulu, ce sont les énarques qui ont pris le pouvoir et qui n’ont pas l’air de vouloir lâcher le gâteau, tout cela ne tient qu’aux mentalités de chacun de nous, il faudrait qu’une prise de conscience se fasse à cette échelle, mais on constate que les choses s’aggravent plutôt avec le temps et les moutons sont de plus en plus moutons, ils ne veulent pas faire trop d’effort et font une proie facile .

My 2 cents, j’ai éssayé de coller au sujet, dsl pour la longiueur , il y a tellement de choses à dire …

Moi j’ai pas attendu d’être vieux pour engager la viande; mais c’est mon métier qui veut ça. Je crois qu’à ma retraite j’engagerais tout autant mais dans une optique différente. Je paye des assurances pleins pots justement pour préserver ma famille en cas de pépin. Donc je peux continuer a engager la viande :grat:

De une c’est quoi le rapport?
De 2 :stuck_out_tongue: de la part d’un d’jeun

C’est sûr !
La société post mai 88 nous a conduit à mai 98, dont tout le monde se souvient et marquera l’histoire encore longtemps.

Jeune ou vieux: «le plus grand risque dans la vie est de ne jamais prendre de risque".
Le risque 0 n’existe pas quoi que l’on fasse, sage ou téméraire.
A avoir peur de tout, on ne fait plus rien.
Perso je ne veux pas “vivoter”, traverser ma vie en zombie.
J’ai deux enfants, j’ai commencé le parapente l’année dernière et suis en train de monter ma boite.
Quel modèle de vie, je veux donner à mes enfants ? En tout cas pas celui d’une vie aseptisée.
Comme on ne sait pas quand la vie s’arrête, alors autant en profiter :slight_smile:
Mon entourage me prend pour une “inconsciente”; je ne pense pas l’être.
Comme en parapente à chaque déco, on nous apprend à évaluer le risque
Bien sur, il peut toujours y avoir un pépin (en parapente, professionnel ou autre)… au cas ou: une assurance pour mes filles et un cahier …
Voilà pour mon opinion pour le sujet…
Ce n’est pas une question d’âge mais de façon de concevoir sa vie !

Je suis d’accord avec toi Surfair, mais je crois qu’on peut pas se contenter de faire se constat sans s’interroger sur les raisons derrière tout ça. Parce que pour moi, il y a une responsabilité générale de toute une génération qui a vécu une époque dorée comme l’histoire n’en avait sûrement jamais produite, et qui a tout gardé pour elle sans jamais penser à ceux qui les suivraient.

Il y a déjà eu des discussions ici sur ce sujet, et j’ai déjà cité les travaux de sociologie de Louis Chauvel qui analyse tout ça très bien. Mais c’est pas dur d’en refaire vite le tour: les baby-boomers n’ont pas eu à faire de longues études, ils ont grandi dans une époque de croissance généralisée qui permettait tous les rêves, toutes les folies. Ils ont été accueillis sur le marché du travail par le plein emploi et la perspective d’une progression rapide de leur carrière. Ils ont bénéficié d’un système de retraite qui a été créé juste avant eux et finira plus ou moins avec eux. Ils ont occupé tous les terrains de la société et se maintiennent encore dans toutes les strates du pouvoir. Ils ont remplacé tous leurs idéaux de jeunesse par celui de la consommation, à leur profit puisque ce sont eux qui détenaient le pouvoir, les moyens financiers et les outils de production.

Et il me semble que tout ça est particulièrement vrai en France, où le niveau et l’ancienneté du chômage des jeunes sont tout simplement honteux.

Je suis né en 1974, et même si je suis loin d’être à plaindre, quand je regarde ce qui a marqué la jeunesse de ma génération, je vois la crise, le chômage, le SIDA, la défonce pour certains, la disparition des idéaux au profit d’un matérialisme galopant, et une génération adulte qui nous faisait la morale tout en nous rappelant régulièrement la grandeur de leur “révolution”.

Après, on peut difficilement en vouloir à une génération entière, c’est pas la question, mais perso j’ai beaucoup de mal à supporter les discours (pas entendus ici je crois) du genre “les jeunes de maintenant, ils sont comme ci, comme ça, trop gâtés, trop feignants, etc.”. Ils sont surtout le fruit de la génération précédente…

Dernière chose, concernant les exemples personnels au boulot: avant de me mettre à mon compte et de changer de pays avec 2 gamins à charge, j’étais salarié et j’avais plein de collègues âgés qui avaient de l’argent, des compétences à gogo et des réseaux professionnels bien garnis. J’ai mis pas mal de temps à comprendre que ce qui les retenait dans leur job, dont ils se plaignaient pourtant, c’était le confort, la sécurité, la routine, etc. Et je vois pas mal de situations similaires autour de moi. Alors si on tient compte des moyens matériels et des perspectives qui s’offrent aux uns et aux autres, je suis pas sûr que ce soit les jeunes les plus frileux. Les plus désenchantés, c’est clair, mais pas les plus frileux.

… l’histoire j’sais pas, mais mon foie, c’est sure :tomate:

:stuck_out_tongue:

Il y a peut-etre aussi une simple hitoire de sélection naturelle derriere cette impression que les jeunes sont dans leur ensemble plus frileux.

Je veux dire que chez les jeunes parapentistes il doit y avoir des insouciants et des frileux en proportions équivalentes, alors que chez les “vieux” ca fait longtemps que les frileux ont arreté l’activité parcequ’ils se sont rendus compte qu’ils étaient arrivé avec une méconnaissance de la dangerosité du parapente.

Donc, il ne reste plus que des inconscients chez les vieux parapentistes ? :wink:

La navette de mon club de fous furieux:


http://i31.servimg.com/u/f31/09/01/38/83/bus110.jpg

Message d’un philosophe Sétois:

http://www.youtube.com/watch?v=gznDOMKeWkA

est-ce que ce recours (systématique) aux assurances n’est pas une façon de refuser (nier ?) la prise de risque :grat:
(*)

Je sais qu’à l’époque je m’étais fait huer … mais par exemple je suis contre la gratuité des secours en montagne : celui qui y va sait (ou devrait savoir) ce qu’il engage… la gratuité des secours en montagne c’est l’invitation à se balader en famille sur un glacier du mont blanc en tongs : de toute façon la société viendra me guider/…/sauver.

(*) PS : je ne critique pas le fait de prendre une assurance pour dire moi j’assume le risque mais je ne veux pas foutre ma famille dans la mouise …
je m’interroge sur le reste

Mathieu,

Je partage totalement cette analyse et ton post complet
:trinq:

Je te hue … Bouhhhhhh c’est mal. :stuck_out_tongue:
Le SAMU est gratuit aussi. Faut il le faire payer ?

c’est pas dit. le mec qui est dans la mouise au large en pleine tempête ou bloqué au sommet du Mt Blanc par les intempéries, il s’en fou un peu de payer ou non, il pense surtout à sa survie.

ce qui le conduit à prendre des risques c’est pas la promesse de secours gratuits, (il pense pas qu’il aura besoin de secours au moment ou il part), c’est de la bête inconscience :wink:

déjà vécu des mecs en tempête qui ne veulent pas envoyer le bout pour ne pas risquer de “payer” la fortune de mer …

[quote=“nvloli,post:24,topic:31417”]
l’inconscience est renforcée par le fait que c’est devenu anodin de prendre une télécabine et monter sur un glacier … et de toute façon c’est d’autant plus anodin que le secours en montagne est gratuit (menfin mon avis à 2 euro-balles).

euf … tu prendrais pas des exemples hors sujet ? ça s’appelle de la mauvaise foi :stuck_out_tongue:
ce que je dis c’est que le mec qui prend des risques il doit les assumer …
par exemple (encore une fois) je suis contre la prune pour non port de la ceinture. Si t’as pas la ceinture, tu devrais payer au prix fort les secours (ou avoir une vignette spéciale “je veux me suicider en paix”) (est-ce que ça réponds à ta question quant au SAMU quoi que ce sont plus les pompiers qui interviennent sur les accidents de la route)

Les secours payants soulèvent quand même une question importante: qu’est-ce qu’on fait quand la victime n’a demandé aucun secours? Lundi dernier, à Aiguebelette, un pilote s’est mis aux arbres devant moi, pas loin de la crête au-dessus du lac (donc loin de tout) vers 20h00, avec forcément la perspective d’une nuit de galère dans la forêt. Pas de radio, pas de téléphone, aucun pote à l’atterro… J’ai pu m’assurer qu’il allait bien et qu’on pouvait rien faire pour lui, mais si quelqu’un avait fait venir les secours sans le consulter, est-ce qu’il aurait dû payer?

C’est aussi la question qui se pose actuellement avec les otages, et Sarko qui veut les faire payer (cas du Ponant où les otages ne demandaient pas d’aide - ils auraient préféré envisager de payer une rançon, et où l’un d’eux a été abattu par l’un des commandos français venus les libérer, ce que le ministre a d’abord nié ou occulté alors qu’il en avait été informé :roll: ).

EDIT: autre question par rapport aux secours payants: imaginons que les secours (payants) récupèrent une victime en piteux état et que celle-ci décède finalement à l’hosto, ou bien que les secours ne récupèrent que son cadavre… Ils vont aller présenter la facture à la veuve?