Quand:
Dernier vol du soir, après 2 jours de SIV (premier SIV pour moi), première fois à Annecy pour moi aussi
Objectif pour moi:
faire un vol sympa en profitant du coin et des ascendances qu’on n’a pas pu exploiter lors du SIV. Si possible, ne pas rester dans le bocal et rejoindre les dents de Lanfon qui sont attirantes, rien que par leur morphologie et leur nom. Quitte à revenir ensuite à Montmin et poser à Doussard, au Sud du lac, à la faveur du vent de vallée qui est un vent de Nord. Et si pas possible de revenir, il y avait aussi l’option d’atterrir à l’attero de Planfait, au dessus de Talloires ou même vacher dans un pré.
Conditions du vol:
vol du soir, activité thermique encore présente mais pas fantastique, il y a des gens en l’air mais personne n’enroule. Vent de vallée soutenu (environ 20 km), vent de pente dynamique aussi assez important au déco, mais gérable pour mon niveau.
Conditions du pilote: en forme, motivé pour profiter du vol et du coin avant la fin du weekend (ça ne signifiait pas non plus voler à tout pris, si je ne l’avais pas senti au décollage, je serai resté au sol comme l’ont fait sagement Khalid et Claude). Donc plutot en forme physique et mentale. Avec le recul, on peut se dire que les 2 jours du SIV ont sûrement dû être éprouvants tout de même, même si je ne m’en rends pas compte sur le moment.
Déroulement du vol:
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Decollage de Montmin
Décollage et zonage pendant un long moment autour du déco. L’activité thermique n’est pas franche, il faut se battre un peu pour chopper les quelques petites bulles. PAD qui a décollé avant moi et avait le même objectif, s’escrime à s’élever au dessus du déco pour tenter de se diriger vers les dents mais en a marre et rentre se poser à Doussard.
Pour ma part je m’obstine un peu plus et finit par enrouler au dessus du déco
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Je rejoint le rocher du Roux
Et je remonte au dessus du rocher grâce au vent dynamique et zone au-dessus en espérant prendre du gaz mais ça n’arrive jamais, je reste juste au sommet du rocher.
Je suis rejoint pas d’autres voiles qui suivent ma trace et finissent par faire la transition vers le Lanfonnet sans avoir plus de gaz que moi. Ils raccrochent en faisant des allers-retour sur la forêt au-dessous du rocher du lanfonnet.
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Je tente la transition vers le Lanfonnet
Un autre pilote qui m’a l’air chevronné décide de partir aussi, je lui file au train. Arrivé sur le Lanfonnet, je longe la forêt sous les rochers comme l’ont fait les voiles avant moi.
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Je n’ai rien accroché au-dessus de la forêt hormis un peu de vent dynamique sur les petites crètes. Le pilote que j’avais suivi lors de la transition n’a pas fait comme moi mais est resté sur la face Sud du Lanfonnet (un peu sous le vent) et s’est bien élevé. Je décide donc de faire le trajet dans l’autre sens pour voir si c’est mieux par la-bas.
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Pas plus de succès, je me dis qu’il faut penser à poser.
Je repars dans la direction de l’atterro de Planfait. A cette hauteur, je ne vois déja plus car la ville et surplombée par un espèce de grand plateau qu’on peut deviner sur les images. Je sais à peu près dans quelle direction il est mais je ne suis pas sûr à 100% de bien me repérer. Je n’avais repérer l’atterro de planfait qu’en visuel depuis le déco de Montmin.
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Je continue donc d’avancer das la direction de l’atterro mais je suis fortement contré par le vent de vallée et je crabe en descendant le relief. J’essaye tout de même de m’avancer pour essayer de voir ce qu’il y a au-delà du plateau et choisir les meilleures options. J’aperçoit des habitations à travers un petit creux qui se profile sur le bord su plateau. Je sais maintenant que quoiqu’il arrive, il est plus sage de vacher sur ce plateau.
Il y a des prés si je continue d’avancer face au vent, mais aussi des lignes électriques, et je suis en lisière d’une série d’arbres. Je subis des rouleaux et perds de la hauteur.
- Je décide donc de faire une PTU en repartant en arrière pour m’éloigner de la lisière des arbres de laquelle je m’approche, puis fermer le U pour revenir face au vent de vallée (vent de Nord).
Je suis donc en branche vent arrière, le vent est fort et je vais vite. Là, j’ai une demi-seconde d’hésitation, le pré sous moi est plein de vaches (qui font meuh) et la ferme est juste à côté avec un paysan qui serait surement pas content. Brusquement je trouve ça intelligent de poser dans le pré juste à coté, séparé par une petite route qui fait Nord/Sud, je fait donc le quart de tour à gauche pour l’étape de base en traversant cette petite route.
Chute:
Et là, le sol se rapproche, je suis trop bas, plus le temps de faire le quart de tour pour me remettre face au vent, je heurte le sol tout droit sur le cul, avec une grande vitesse relative par rapport au sol (certainement du vent remontant la pente dans mon dos). Ma réaction naturelle a été de lever les jambes.
En fait, je heurte le terrain de face avec une légère contre pente car ce plateau n’était pas tout à fait plat et descend tout de même vers le lac. Le 2nd petit près sans vaches est lui même bien plus haut que celui avec les vaches et la route qui les coupe fait qu’il y a un bon talus sur le petit près où je me suis craché. Voilà pourquoi j’ai vu le sol se rapprocher si vite.
Je ne sais pas pourquoi mais à aucun moment avant cette étape, je n’ai réalisé que ce plateau n’était pas plat mais avec une pente significative vers le lac.
J’ai déjà raconté la suite (douleur, appel des secours, hélico, …)
Analyse:
Voilà mon analyse, c’est à dire, à partir de quelle étape j’aurais dû prendre une décision différente. Mais j’attends vos avis et peut être vous allez me dire que c’est encore bien plus en amont qu’il aurait fallu agir autrement.
erreurs:
A) En anticipant mieux le vachage, il aurait été facile de choisir un endroit bien dégagé, même un peu en dévers, mais de faire une belle approche pour atterir face au vent. Pour moi, après avoir vu que je ne racrochais pas après la transition (étape n°5), j’aurais dû immédiatement me mettre en quête d’un pré de vachage le plus proche et le plus approprié. C’est la fait d’avoir voulu continuer à avancer pour voir ce qu’il y avait au-delà du plateau qui m’a mis dedans. Ensuite, plus assez de hauteur, rouleaux qui font encore perdre plus d’altitude, plus trop d’options possibles, tout se précipite dans la tête et je fais un peu n’importe quoi.
B) Règle d’or non respectée: ne pas tourner face au relief. En faisant la PTU avec l’étape de base face à la pente, j’enfreins cette règle et me retrouve contre la planète. Pour une raison toujours inconnue, j’ai interprété le plateau comme étant totalement plat, ce qui ne m’a pas poussé à prendre en compte ce paramètre.
A ceux qui ont réussi à lire jusque là et qui ont des conseils à ma donner ou me pointer des éléments que j’ai oublié ou pas bien analysé, n’hésitez pas. C’est aussi pour ça que j’ai écrit ce post.
Merci