OK, c’est parti pour un petit énorme descriptif de la Colombie.
Premièrement, c’est un pays tranquille, y vivant depuis une quinzaine de mois, je n’ai eu aucun souci. La réputation est amplement plus grande que les faits. De plus, le pays est super-militarisé, donc pas de risque de rencontrer des guerrilleros. Voila pour la sécurité en général.
Le pays en lui-même est magnifique et vaut la peine d’être visité sur toute sa superficie
Si on aime les montagnes, il y a trois chaînes de Cordillère (orientale, centrale et occidentale). L’occidentale, c’est la frontière entre la jungle humide du Pacifique (Chocó) et l’intérieur du pays. On peut voler depuis cette cordillère, du côté intérieur du pays (dans le département du Valle del Cauca, capitale, Cali). Le site que je connais, s’appelle Anserma Nuevo et se trouve au nord du département. C’est plutôt thermique, ça coûte 20’000 COP la montée en Willys (Jeep) et mieux vaut y aller pas trop tard, car parfois le vent du Pacifique arrive et on se retrouve vent de cul.
Dans le centre du pays, on trouve la cordillère centrale (sans déc… :lol: ). C’est la région de El eje cafetero ou El triángulo del café, montagnes vertes de partout, c’est tempéré (contrairement au Valle del Cauca où il fait bien chaud) et relativement humide. Le site où je vole, c’est Calarcá, un village juste à-côté de Armenia la capitale du Quindío. C’est le plus petit département du pays, mais également un des plus jolis. Là, je recommande Peñas blancas, c’est un site de marche/escalade depuis lequel on a une très belle vue sur tout le Quindío. Le village de Salento et juste au-dessus, El valle de Cocora valent la peine d’être vus, pour le mélange des forêts d’eucalyptus, de pins et de Palma de cera (la palme qui pousse aux plus grandes altitudes au monde). Et le mirador de Filandia est un autre endroit pour obtenir une jolie vue sur le Quindío, Risaralda y Valle del Cauca. Plus au nord, on ne peut rater l’incontournable Medellín dans le département d’Antioquia. C’est à mon avis la “meilleure” ville de Colombie. En plus, on peut y voler, mais là je ne saurais te renseigner, car je n’étais encore qu’un rampant lorsque j’y suis allé
Le trajet en bus depuis Armenia jusqu’à Medellín, bien que plutôt long, vaut la peine pour les vues imprenables qu’on a peu avant d’arriver à destination. Si je ne me trompe pas, c’est la région de Santa Barbara et ça m’a donné un max d’envie d’aller y voler, une fois que je saurai bien y faire 
Plus à l’est, sur la cordillère orientale, on trouve le département de Cundinamarca qui abrite l’immense Bogotá. Dans cette énorme ville, qui, j’imagine, sera ton point d’atterrissage (en avion, donc
), il n’est pas toujours forcément évident de se repérer. Voici quelques trucs pour ne pas se sentir totalement perdu. Le nord, c’est où les Carreras ont les plus petits numéros. C’est aussi là où on voit les montagnes, et c’est la région la plus “saine” de Bogotá. Donc le mieux pour se loger, c’est le nord. On y trouve par là-bas le quartier de La Candelaria, joli et touristique, moyen de trouver des auberges de jeunesse ou des hôtels pour moins de 50€ la nuit. Le mieux est encore de prendre le taxi pour se déplacer, car le système de busetas est un peu déconcertant quand on n’a pas l’habitude :grat: Si tu tentes le coup, pour aller au nord, il faut en choisir une où c’est écrit Germania sur le panneau à-côté du chauffeur, et ça coûte 1’200 COP (40 centimes d’€). En étant à Bogotá, il faut grimper au Monserrate, qui permet une vue sur toute la mégalopole. Il est préférable d’y aller seulement le week-end et de jour, si on veut y grimper à pied (un bon entraînement, car il y a beaucoup de marches, elles sont irrégulières et hautes…). Il y a aussi un funiculaire (fait par les p’tits Suisses :ppte: ), pour ceux qui veulent s’économiser. Pour quitter la ville en bus, il faut se rendre au Terminal Norte et toujours tenter de demander un descuento. Ils conduisent un peu comme des malades, mais après quelques voyages, on s’y fait… et ça reste quand même le meilleur moyen pour profiter des fabuleux paysages qu’offre ce pays.
Au nord, on trouve le département de Boyacá, capitale Tunja. C’est au coeur de la cordillère orientale, et c’est aussi le département le plus froid du pays. La ville à visiter par là-bas, c’est Villa de Leyva. Elle est comme elle devait être il y a cent ans. La place centrale est immense et tout en pierre; c’est aussi la seule place centrale de tout le pays à ne pas s’appeler Plaza Simón Bolívar
Je ne sais plus où, mais je sais qu’on vole dans le Boyacá. Si on continue le périple par le nord, on passe dans le Santander, capitale Bucaramanga où ça vole (mais je n’y suis pas allé) et quelques centaines de kilomètres plus haut, on arrive à la mer des Caraïbes ou La Co’ta comme ils disent. En effet, lo’ co’teño’ ne prononcent que très rarement les “s” et parlent très vite, du coup c’est pas de la tarte pour les comprendre, mais comme la plupart des colombiens, ils sont très accueuillants et chaleureux. Là-haut, il y a le parc Tayrona, près de Santa Marta, capitale du Magdalena. Il y fait très chaud et il y a pas mal de zancudos (moustiques) et autres bestioles, mais cela vaut la peine de visiter la plage Atlantique. Il faut rester très prudent quand on s’y baigne, car les courants sont traîtres et il y a chaque années de nombreux morts emportés par les flots. Et si on va jusqu’à la pointe nord de la Colombie, on est dans la Guajira. Un petit département plutôt pauvre, mais qui vaut la peine d’être connu pour son désert sur la côte.
Personnellement, il me reste encore plein de coins à découvrir, comme l’est du pays Los Llanos, la jungle humide sur la côte Pacifique, Chocó, les hauts-plateaux vers la frontière équatorienne, Nariño et la jungle continentale, Amazonas, Vaupés, Guaviare,… C’est que la Colombie, c’est 'achement grand.
Quelques petits conseils pour les voyageurs, car la Colombie c’est aussi une autre culture. A part dans les très grandes villes, comme Bogotá, Medellín o Cali évitez la flotte au robinet. Préparez-vous à ce que les gens vous hèlent du style Hey! Gringo! How are you my friend?. Les gens dans la rue ne sont pas encore très habitués à ce que des européens les visitent. Si tu as les cheveux un peu châtains ou plus clair, là ils t’appellent Mono (NDT: Blond). Pour la nourriture, c’est beaucoup tout le temps du riz, des patates, des patacones (galettes faites en écrasant un bout de banane qu’on fait frire ensuite, à manger avec un peu de sel) et de la yuca. Donc énormément d’hydrates de carbones, ce qui peut causer un peu de estreñimiento (NDT: constipation). Quand on va au restaurant, on peut manger à la carte, ou el corrientazo (NDT: le menu du jour). Quand on choisit le corrientazo, c’est toujours un peu le bordel, car on te propose mille trucs très vite et tu te retrouves rapidement sans rien comprendre. Il y a donc toujours la sopa et el seco et c’est là que ça se corse. Car dans le seco, il y a toujours arroz (NDT: du riz) accompagné de quelques autres carbohydrates (arepas, papas, yuca, patacones), el principio qui n’est pas l’entrée, comme son nom le laisserait croire, mais désigne ce qui n’est ni carbohydrate, ni viande et, pour finir, la carne. De principio c’est donc lentejas, fríjoles, arvejas, garbanzos, ensalada (lentilles, haricots rouges, petits pois, pois chiches, salade) à choix. Parfois la salade est en plus de tout ça. Puis il reste la carne, où on retrouve pollo, res, cerdo (NDT: poulet, boeuf, porc). Pour le boeuf, pas d’illusion, bien que la viande soit très bonne, ils ne savent pas la préparer. Pire, en général, ils l’ouvrent en deux, pour avoir un morceau super fin, mais qui prend toute l’assiette, et ils le grillent amplement “bien cuit”. Vous pouvez toujours demander termino medio ce qui correspondrait vaguement à du “saignant”, mais c’est un peu peine perdue. Sauf si vous décidez de manger du lomo de res, mais dans ce cas, c’est que vous êtes dans le mode “à la carte”
Et pour accompagner le tout, il y a toujours un jugo. Les jus sont en agua o en leche, à choix. Ne ratez pas le jugo de lulo (en agua), jugo de maracuyá (en agua), jugo de guanábana (en leche) entre autres. Une fois dévoré le tout, on commande un tinto (NDT: un café). Là aussi, c’est pas comme chez nous. Il est généralement beaucoup plus soft et parfois il le font directement dans de l’aguapanela. La panela étant le sucre local, qui est extrait de la canne à sucre, le café est donc directement sucré. Pas tout le temps, mais il faut s’y attendre. Le tout pour 4’000 à 6’000 pesos (sans le café) et on est calé pour la journée.
Bon, c’est un peu tout ce qui me vient à l’esprit pour le moment. Si tu ne t’es pas endormi pendant la lecture et que tu as des questions, n’hésite pas. Je me ferai un plaisir de te répondre.
Ah si, un dernier truc: le seul risque qu’on court en Colombie, c’est d’avoir envie d’y rester…
Et le pourquoi je suis là-bas, et bien, j’y ai épousé une Colombienne et je m’étais mis en tête d’acheter un lopin de terre pour y faire une jolie maison, avoir un beau jardin et vivre de manière auto-suffisante. Ça n’a pas tout à fait fonctionné pour le bout de terrain et la vie en auto-suffisance. Donc je rentre au pays dans 2 semaines et des poussières, histoire de regagner quelques pépettes et voir si on retente le projet un peu plus tard.
Bon voyage et profite bien 