Sur la question des voiles “qui passent devant”, je suis un peu dubitatif et je m’interroge.
Car avec les matériels récents, en conditions de stage (vent nul ou petite brisounette), j’ai bien du mal à obtenir quand je fais du gonflage, d’une voile qu’elle passe devant… Les ailes montent régulièrement, s’arrêtent seules (sans tempo) au-dessus de la tête et “attendent” si elles sont “déchargées” (élève qui avance à reculons).
Je le vois bien sur le tapis de St-Hilaire, pente douce et souvent pas d’air du tout : il est bien difficile de voir une aile qui dépasse son pilote, même dans la catégorie des ailes de cross.
A l’inverse, c’est sur des sites comme Montlambert (forte pente et brise rapidement très marquée) qu’on peut voir des stagiaires qui se font doubler, certains jusqu’à la frontale.
Ne faudrait-il pas donc plutôt explorer des pistes comme :
- aérologie pas forcément adaptée
- non prise en compte de la forte pente et de la cassure (changement d’incidence et de charge)
- non anticipation du stress qui conduit à mettre trop d’énergie dans le gonflage
?
Pour le reste de l’analyse, est-ce qu’il y a vraiment beaucoup de pistes d’amélioration à explorer ?
Personnellement j’en vois deux majeures.
- Une formation dès le départ beaucoup plus exigeante en technicité pour les élèves (plus de temps au sol, moins de vol et moins vite au départ), groupes plus réduits, formations en double-commande, choix des conditions et des sites beaucoup plus restreint, formations obligatoirement au forfait sur une année (disparition des concepts de stage d’initiation)… Donc formations beaucoup plus longues, plus chères, plus élitistes, avec un public beaucoup plus disponible.
Je suis convaincu que le créneau existe. - Ou un franc retour en arrière au niveau du matériel : grosso-modo de la mini-voile en initiation (gros caissons qui respirent et amortissent, cône court), moins chères pour les écoles, qui planent mal, qui dégradent fort en virage, qui s’écrasent et dissipent l’énergie dès la moindre prise de vitesse et/ou augmentation de charge… Retour à l’accessibilité par l’élimination des difficultés techniques ; on peut continuer à mettre en l’air du jour au lendemain des gens qui ne veulent pas apprendre mais “faire”.
Mais alors, pour ceux qui veulent continuer il faudra prévoir un programme spécifique de passage d’un aéronef à l’autre.
Au final on retombe sur un renchérissement du coût de formation. Seul le prix du ticket d’entrée change.
