Je suis estomaqué par la fréquence des accidents actualisés dans ce fil. Je dois reconnaître que ce fil de discussion me force à regarder avec plus d’acuité la sécu, et mon propre bagage technique comme pilote…
Si on parle de formation, j’entends souvent parler du cadre de formation de nos camarades Suisses. Par exemple le cursus de formation Suisse est très “bordé”, mais apporte-il un meilleur niveau de sécurité in fine ? Quid de l’accidentologie en Suisse, au UK ?
14 personnes disparues sans compter les accidents... depuis janvier 2017 c'est
difficile de tirer des conclusions sur les causes de nos décédés par chez nous au vu du “petit” nombre de morts, mais des notes dont je me souvienne récemment ce sont toujours un peu les mêmes causes qui reviennent: fermeture à l’atterrissage ou après le déco, routine qui s’installe. Des cas un peu spéciaux je m’en souviens de deux, un décès parce que fermeture sous le vent d’une crête en haute montagne, un décès parce que perte de conscience en 3-6.
pas l’impression qu’on ait moins de morts ici proportionellement. En fait peut-être qu’il y en aura toujours, même en y mettant toute la bonne volonté formatrice qu’on veut.
concernant la formation, oui elle peut être cadrante et peut-être qu’elle aide à prévenir un peu de casse. ce qui est un peu dommage c’est l’obligation d’être à la fédération pour passer les examens. c’est pas donné, les examens sont aussi coûteux, l’assurance (monopole) aussi. on est un peu tous silencieux face à la grosse mafia qui organise des ptites fêtes et des ptits copinages qu’on découvre par ci par là. enfin bon c’est un autre débat…
ça m’est arrivé de donner des coups de mains aux instructeurs qui manquaient de monde lors de grosses journées d’école et j’ai fait décoller plein d’élèves. j’ai aussi fait un peu de pente école… c’est assez passionnant de voir les profils totalement différents des gens et leurs aspirations. les “assez jeunes” sont souvent trop enthousiastes, se voient passer un mysty to héli dans 3 jours il faut les freiner avec diplomatie, les dames mûres ont souvent zero confiance et il faut les faire voler en faisant gaffe qu’elles s’endorment pas sur les freins. après on a aussi le teubé du village qui comprend pas comment s’attacher après 12 journées et qu’il faut contrôler des lacets à la jugulaire à chaque déco
Salut à tous,
Je viens de tirer le secours pour la premiere fois de ma vie à Montclar il y a qqles jours à la suite d’un grosse fermeture cravaté qui finie en autorot le long de la falaise juste apres qu’un planeur me soit passé dix à quinze metres devant les pieds à 80 Km/h à peu pres.
Cette mesaventure m’a bouleversé car je n’ai rien vu venir, trés bien dans ma sellette pendant 2 heures juste avant de tirer le secours.
A posteriori je confirme une reflexion que je m’étais dejà faite: “à moins de 50m du relief: t’es en danger de mort”
Et je retiens autre chose: “mon prochain secours sera dirigeable”
Ma digestion de l’incident n’est pas terminée mais j’ai dejà revolé… Prenez soin de vous !
Merci pour le retour.
Je suppose que tu pense que le planeur est la cause directe ?
Et pour le parachute dirigeable, je pense que tu l´aurais utilisé pour t´éloigner de la falaise ?
Je me sent en danger à moins de 100m au dessus du relief.
Quand je suis sous cette limite, je reste hyper vigilent.
Bonsoir
Je viens d’apprendre le décès d’un jeune speed-flyer ce mardi à Cham. A l’atterrissage en flare.
Mes pensées à la familles et à ses amis. Puisse cette triste nouvelle faire prendre conscience à d’autres que le speed-flying est une discipline élitiste qui pardonne peu, voir pas.
A+
L
La dure réalité de la physique est que les problèmes augmentent comme le carré de la vitesse. En doublant la vitesse de 30 à 60, vous multipliez par 4 les phénomènes de mécanique de vol et les forces d’impact !
Voler vite est grisant mais implique une prise de risque importante.
J’espère qu’il n’y a pas eu plus de casse aujourd’hui avec les conditions barbares qu’on a eu dans la region
Bien vu !
L’image est ce qu’elle est, ce n’est pas nous qui la fabriquons.
En revanche, la démocratisation de cette activité est la principale raison de ce pourquoi vous vous offusquez. Et cette démocratisation n’est pas prête à être remise en cause puisqu’elle est souhaitée par tous les acteurs du vol libre (ce qui est naturel, d’ailleurs).
Plus (+) de biplaces pour amener plus de stages pour amener plus de pratiquants pour amener plus de consommateurs … pour amener à plus d’accidents.
Si vous souhaitez établir une discipline stricte et une hiérarchisation des compétences comme dans l’aéronautique, vous avez raison, ça fera immédiatement baisser l’accidentologie, puisque ça fera immédiatement baisser le nombre de pratiquants.
A en croire l’accidentologie de cette année, l’opération “voler mieux” montre ses limites (a-t-elle jamais montré son efficacité, d’ailleurs ?). Et rabâcher à longueur de journées que le facteur humain est l’unique cause des accidents ne change rien non plus au fait que nous ne sommes pas des machines.
Nous sommes maître de notre libre-arbitre (pour combien de temps ?), nous volons en connaissance de cause. A chacun de mesurer la prise de risque qu’il a envie de prendre sur cette terre ou dans les airs, en connaissance de cause. Et cette connaissance de cause, plutôt que de s’offusquer du nombre de morts, il faut plutôt la clamer haut et fort : le parapente n’est pas une activité anodine.
C’est ce que les premiers libéristes savaient (puisque c’était une des raisons pour laquelle ils la pratiquaient et que ça sélectionnait naturellement le public concerné), et c’est ce qu’on essaie de se cacher à nous même pour se donner une impression de normalité … et ne pas entraver la démocratisation de cette activité.
Discipline contre insouciance ? de quoi l’humain a-t-il le plus besoin sur cette terre ?..
Plus (+) de biplaces pour amener plus de stages pour amener plus de pratiquants pour amener plus de consommateurs … pour amener à plus d’accidents.
Les accidentés ne sont pas forcément des consommateurs mais majoritairement des passionnés expérimentés bien au courant des risques qu’ils encouraient.
Quand je parle de consommateurs, je parle de pratiquants (tous niveaux confondus) qui consomment, pas spécialement de “consommateurs” non investis dans leur pratique.
L’accidentologie me paraît assez bien répartie sur toutes les catégories de pratiquants (à vérifier avec les stats qu’on a), ce qui est d’ailleurs loin d’être un phénomène anodin …
Bien d’accord avec le bandit.
Par ailleurs sans chercher à relativiser ces drames sur le plan humain, je me demande sur le plan statistique, si avoir 0, 10, 20 ou même 30 décès sur une année est véritablement significatif d’une quelconque évolution, vu la petite taille de la population, et la frontière souvent ténue entre se faire une chaleur et la grosse boîte.
C’est vrai que la frontière est ténue. Mais 14,17,22 ou plus c’est dramatique car derrière cela il faut voir les chiffres des accidents, fractures, immobilisations, abandons de la pratique. Le parapente aussi beau loisir soit-il ne peut être aussi accidentogène. Cela ne vaut pas le coup. Ce n’est pas le “prix à payer”
Les abandons de la pratique suite à une grosse frayeur n’est pas une catastrophe, c’est une réaction que je trouve compréhensible et assez logique pour rester entier
Des centaines de milliers de gens prennent leur vélo chaque jour pour emprunter des voies de circulation où ils sont en danger
C’est ma perception car j’ai eu jeune un grave accident à vélo
Et pourtant, la mortalité routière montre des chiffres incroyablement bas par rapport à ma perception
Les sports et loisirs sont tous devenues accidentogènes car la société est poussée à la performance(inconsciemment) maintenant et ce,à travers les médias,l’effet de groupe etc…
Et ça se vérifie de partout et dans tous les domaines(apnée,escalade,montagne…)et ça,rien ni personne ne pourra l’empêcher malheureusement car le problème vient de l’homme.
En escalade,monter en libre est grisant et la chute…le prix à payer,être en l’air,c’est pareil,ce n’est pas notre milieu naturel et le faite de s’y trouver et magique mais comporte toujours un risque(le prix à payer).
Et je reste convaincu que si on ne veut courir aucun risques,il faut rester chez-soi et ne rien pratiquer.
Il faut également se dire qu’à chaque fois qu’on fait du speed près du sol,la grosse correction est possible et acceptée,il ne faut pas chercher plus loin ni chercher à analyser.
Quand on veut être serein,on vol le soir dans de l’huile et sous une voile des plus soft,là,les risques sont moindres.
Pour une autorot non contrée,un secours pas tiré,un impacte sur un paroi etc,c’est une autre histoire:de marges de sécu,d’entrainement en vrais conditions,ou de matériel trop exigent non maîtrisé.
Pour le vélo,cela s’explique plus facilement,les voitures sont le principales danger,la nature n’a pas d’impacte sur ça,si le temps change en vélo,c’est chiant,on est mouillé ou on rentre plus vite chez sois avec le vent de cul.
Après,si on fait du vélo de descente,là,on peut lire ça :
le centre médical de Whistler a accueilli 898 personnes qui se sont blessées sur le bike park.
En escalade,monter en libre est grisant et la chute…
tu peux expliquer ? je grimpe un peu et je ne comprends pas
Autre exemple
Je cumule 7 ou 800 vols dans un secteur d’à peine une centaine de km2
Je pense connaître assez bien son aérologie complexe, baignée par des influences antagonistes
Et pourtant, comment puis-je prétendre pouvoir y anticiper l’influence d’un épisode caniculaire ?
Nous sommes souvent enclins à penser que nous sommes assez sachants pour positionner le curseur avec justesse en fonction des conditions du jour et notre forme, de notre matos du jour, etc.
Mais l’aérologie du milieu de journée en période de canicule, ce n’est pas un plancher basse température régulé
C’est des milliers de casserolles jumelles oubliées sur le feu, toujours prêtes à brutalement déborder en se déversant dans la casserole voisine
Avec nous qui naviguons là dedans