Vu que j’imagine que ça m’est destiné je n’ai jamais dit qu’une autorot ne pouvait pas mettre un pilote dans les pommes.
Pour m’en être pris en situation réelle je trouve que ça centrifuge moins qu’une SAT, c’est logique d’ailleurs moins d’aile ouverte=moins de portance=moins de G.
Un pilote qui joue régulièrement avec son aile en voltige soft (wing overs sat décros…pas besoin d’envoyer des tumblings) sera plus accoutumé aux G et les tolérera mieux.
J’ai constaté que quand je n’ai pas volé depuis longtemps les premières manoeuvres à G me scotchent beaucoup plus que quand j’enchaîne les jours volables…donc l’entrainement aide même si ça ne met certainement pas à l’abri de perdre connaissance (ici encore la pratique régulière permet aussi de connaître les signes avant-coureurs…)
Mais combien de pilotes jouent avec leur aile? Pas beaucoup surtout parmi les pilotes agés qui n’aiment pas ça (pourtant on y prend vite goût) et se trouvent donc des excuses pour ne pas le faire (tu peux ricaner sur les études citées dans l’autre fil mais je pense que l’US Navy et USAF sont ceux qui ont le plus exploré le sujet).
Je trouve qu’il est important d’élargir son domaine de compétence en explorant les limites de son domaine de vol. Perso, j’aime beaucoup les manœuvres dynamiques.
Pourtant l’accidentologie de cette année met aussi en cause des pilotes dont on ne peut mettre en doute la qualité du pilotage. Pas de solution miracle pour faire baisser le risque au niveau général.
Élargir ses compétences de pilotage, d’analyse et la prise de conscience des risques pris sont des pistes à suivre.
Je constate malheureusement que la majorité des postes mettent en cause ´les autres pilotes’ (ceux qui ne font pas d’acrobatie, ceux qui ne volent pas assez souvent, ceux qui prennent trop de risque). J’ai rarement vu un posteur remettre en question sa manière de voler.
Encore et toujours ce déni que ce sont nos décisions et actions qui nous tuent et non pas la malchance. Du moins en parapente même si heureusement parfois la “chance” nous sauvent les miches.
@ M@tthieu, toi qui as une belle collection d’incidents à ton actif, trouve en uns parmis ceux que tu nous as conté ici sur le forum. Ou c’est la malchance et vraiment elle qui t’a mis dans la situation.
C’est étrange qu’un prof ne fasse pas le lien “meilleure formation initiale + formation continue = meilleur niveau global” :grat:
Pour donner un exemple concret, le check mutuel au déco.
Il y a encore des gens qui meurent en parapente par défaut d’attache. Pas beaucoup, certes, mais pas zéro.
En escalade ou canyoning, tout le monde vérifie le noeud du pote, le montage du système d’assurage ou le relais que le pote vient de poser.
C’est pas venu d’un coup ! Il a fallu que les salles d’escalade le recommandent, que les BE l’enseignent, que les clubs incitent à se checker.
Du coup en quelques années maintenant, tout le monde se checke. Même les vieux briscards.
On peut faire le parallèle en parapente, dans une moindre mesure. On est seul sous la voile, certes, mais on est rarement seul au déco.
Si les écoles enseignent qu’il faut checker les petits copains, que les clubs incitent au check mutuel, ça va finir par devenir une étape de plus sur la prévol, qu’on fera sans même y penser.
Le mec d’à côté est prêt à décoller, en attendant le créneau je passe lui dire “bon vol” en checkant visuellement ses attaches. C’est non intrusif, et ça peut sauver des vies.
Certes des fois on est seul au déco, des fois c’est fumant on a pas envie de prendre 5 secondes de plus, mais je pense que généraliser le check mutuel dans les sorties clubs, en école, en stage cross, etc. bah ça va finir par devenir un réflexe (comme vérifier ses aiguilles !) qui sauvera des vies.
D’une part, parce que vérifier un mec et voir qu’il n’est pas attaché ça permet d’éviter un mort
D’autre part, penser à vérifier les autres ça va forcément amener à penser à se vérifier soi-même.
@ Wowo, moi c’est la chance qui a frappé à ma porte. A part Ténérife où les conditions ne laissaient pas présager une fermeture frontale (quoique j’étais sous le PTV de l’aile et en mode touriste), 100 % des incidents sont ma propre responsabilité d’ignorant / d’inconscient.
@ Jlg je crois qu’on s’est mal compris car s’il y a bien une personne qu’on a critiqué de faire trop de stages, c’est bien moi au début (on m’a dit que ce n’était pas ça de l’autonomie…). J’ai des (grosses) carences de gonflage par vent fort, je suis à la dune. Bon aujourd’hui c’est vraiment trop fort pour moi, donc voile dans le sac. Mais se recycler de temps en temps ne peut faire que du bien. Après un accident mortel c’est autre chose et c’est ça le drame…
Bon pour ma part, je ponctue chaque vol par des sessions de pilotage, des figures, des rotations aile fermée, des jeux amusants comme des toplandings, des atterro swwoppés pour affiner le freinage etc… mon but est d’avoir la meilleure gestuelle possible. ça fonctionne, je me suis surpris à me sentir plutôt a l’aise en gestuelle lors de grosses fermetures par exemple. les bons gestes deviennent automatiques, mais je continue à maintenir la vigilance et l’entrainement.
dans mon cas je remets en cause ma manière de voler plutot sur le plan mental: j’ai des faiblesses ponctuelles en vol, par exemple je fais souvent une erreur qui me pose autour de 1:30 de vol, on peut decortiquer comme ça: 2 premiers thermiques, premiere transition, premier raccrochage, erreur qui survient. je sais que je dois voir plus loin pour pas me trouver dans l’erreur. souvent ça arrive plus tard, mais je me trouve presque toujours à un moment donné dans un doute qui me pose, parce que je me suis relâché précédemment et/ou j’ai mal anticipé la suite. c’est là dessus que mes remises en question se portent pour ma part
Comme je l’ai déjà écrit, personnellement je ne crois pas un seul instant à la chance ou à la malchance dans les accidents et/ou incidents de parapente…
Mais il ne s’agit pas de “certains pilotes” (ce qui supposerait une minorité) !
La majorité des pilotes que je connais (et certains volent depuis très longtemps !) n’ont jamais fait de wings ou de 360, ni de stages SIV ou de pilotage depuis leur stage d’initiation.
Et beaucoup de pilotes ne font que du vol en local (et non pas des vols de distance) et pensent qu’il est inutile de se perfectionner en matière de pilotage.
Exemple : lorsque je me suis inscrit à une journée “voler mieux” (qui m’a d’ailleurs été très utile) des amis m’ont demandé pourquoi je m’inscrivais à une telle journée puisque je volais depuis très longtemps.
Mais je connais mon niveau de pilotage, qui est tout à fait “moyen”, alors…
@ Patrick tu as raison sur tout ton post hormis ton dernier paragraphe. Comment peut tu être aussi catégorique alors que bien des contributeurs s’inscrivent dans la remise en cause de “la” mais aussi “sa” manière de voler. Cela ne signifie évidemment pas que des erreurs/rechutes sont impossibles.
D’ailleurs prenons un sujet abordé un peu plus tôt dans ce fil : Le fait de piloter avec les mains sur les élévateurs. Il y a les pour, il y a les contre, toi par exemple. Note que je ne remets pas en cause ton ressenti que cela empêche voire à minima ralenti l’action de pilotage en cas d’urgence.
Le magazine Thermik dans un récent article sur le pilotage parle de “pilotage avec références”. De quoi s’agit’agit il ? L’idée est que dans de nombreux cas de sortie du domaine de vol, les vrais problèmes commence avec le sur-pilotage en réaction à l’incident initial. Surtout compte-tenu des évolutions technologiques de nos jouets qui déterminent de nouvelles techniques de pilotages.
Ce pourquoi, eux ils preconisent un pilotage le long des élévateurs avec les mains qui glissent au contact le long. De façon d’une part ; à éviter des actions commandes désordonnées comme par exemple à voir sur une célèbre vidéo de sketch Ténérifien et d’autre part ; amener les pilotes à non pas réagir instinctivement sur un incident mais à se “prendre” le temps d’identifier clairement la vraie nature de l’incident afin de lui apporter la bonne solution. La même vidéo évoquée ci-avant en étant un exemple parlant comment un pilote peut penser décrochage alors qu’il sagit d’une frontale.
Tous cela pour mettre l’accent que cette réflexion de remettre en question nos propres manières d’envisager notre pratique doit s’imposer à tout le monde, y compris aux plus “expérimentés” d’entre nous et encore plus particulièrement à ceux qui ont en charge de prodiguer en tant que pédagogues les bons conseils.
Ne le prends s’il te plaît pas mal, je pense sincèrement que ce n’est pas un souci pour toi d’envisager de nouvelles manières de pratiquer et de les enseigner à bon escient. Mon propos se voulait juste mettre l’accent sur combien il nous est facile de dire “faites blanc” et de faire soi même “noir”.
Et pour éviter tout mal-entendu, je ne fais pas exeption à cette façon d’être et de fonctionner. C’est d’ailleurs pourquoi il (m’)est important de se le faire renvoyer par d’autres pour s’en corriger.
Edit : @ M@tthieu, euh… tu n’étais pas que sous le PTV en mode touriste, tu etais aussi et surtout sous le vent. Ou est-ce que tu serai vraiment convaincu que ta M6 volé au bon PTV dans la même situation aéro ne te le ferait pas ? C’est vrai que tu risques d’avoir moins de “chance” qu’elle se remette à voler…
Je voudrais apporter à ce sujet un témoignage personnel.
Lors de l’un de mes derniers vols à Sainte-Victoire je suis arrivé le premier au décollage (cela m’arrive souvent car cela évite la présence ensuite de multiples pilotes sur le décollage qui n’est pas très grand).
Je prépare ma voile et un pilote (que je ne connais pas) arrive à ce moment-là.
J’entame ma prévol dans l’ordre habituel :
vérification des lignes de suspentes et de freins ;
installation dans la sellette ;
installation sur ma cuisse de mon alti-vario et mise en marche de celui-ci ;
fermeture des cuissardes ;
fermeture de la ventrale ;
contrôle visuel des différentes attaches.
En fait cette fois-là en fixant mes cuissardes je m’aperçois que mon vario n’est pas allumé ; je le mets en route puis j’ai l’impression que ma ligne de frein fait un tour et je la vérifie.
Je sais que ma ventrale n’est pas encore attachée et je m’apprête à le faire, mais le pilote présent (que je ne connais pas) a vu que j’avais bouclé mes cuissardes et pas ma ventrale et me signale : “attention tu n’as pas attaché ta ventrale” !
Je lui réponds deux choses :
“je sais qu’elle n’est pas attachée et j’allais le faire” ;
et je le remercie vivement d’avoir été attentif et de me l’avoir signalé.
Il m’avait regardé me préparer, il pensait que j’allais décoller ventrale ouverte, il ne me connaissait pas et il est intervenu pour me prévenir.
Je crois vraiment que c’était une super attitude de sa part et il est clair que j’en ferai autant pour un autre pilote si l’occasion se présente…
Je pense que tu veux dire que la chance ou la malchance n’interviennent pas dans le déclenchement d’un incident de vol pouvant se transformer en accident (quoique si un autre pilote te fonce dessus alors que tu as la falaise de l’autre côté et te rentre dedans, je ne vois pas ce que c’est d’autre que de la malchance, mais je reconnais que c’est un cas particulier et peu fréquent).
Mais c’est évident qu’elles ont un rôle indéniable, au moins dans l’issue d’un incident de vol non maîtrisé ; par exemple ce sur quoi tu impactes suite à une autorot’ jusqu’au sol : c’est pas la même entre le gros buisson qui va tout amortir et te sauver la vie (cas vécu personnellement, le fameux “Joker”) ou sur le gros rocher juste à coté qui va t’envoyer direct au cimetière.
Lors de la fameuse soirée sécu de jeudi à Grenoble, le représentant de la fédé a admis que c’est aussi ce coeff “bol/pas de bol” qui explique en partie pourquoi 90% des causes sont similaires entre les accidents sans conséquences et les accidents beaucoup plus graves (ce qui ne veut surtout pas dire qu’il ne faut rien faire pour améliorer cet état de fait, c’était justement son propos).
C’est surement pas le surpilotage qui envoie des pilotes jusqu’en bas en autorote.
Encore une fois, je pense qu’on a pas le même repère lorsque l’on parle de pilote expérimenté.
Comment ça se définit ‘un pilote expérimenté’?
Ben oui mais c’est très abstrait les histoires de marges touçatouça. Il n’est pas rare sur des vols (en montagne hein :mrgreen: ) d’aller se frotter à des montagnes inconnues ou l’on peut passer de la belle brise de pente avec alimentation thermique où tu vas pouvoir exprimer tout ton art dans la maitrise du pilotage dynamique à la grosse claquasse inattendue où il faudra bien passer en mode contre et reconstruction. Bien souvent la fermeture (la vraie qui n’arrive que très très rarement) apparait de façon scélérate et totalement imprévue. C’est rarement dans une pompe qui tourne carré que les pilotes ‘expérimentés’ se prennent des patates à faire changer la trajectoire . Alors quoi, vous préconisez d’aller poser au moindre flappement de plume? Et ça vous le préconisez aux pilotes expérimentés, ha oui mais c’est quoi ça au juste
ça s’trouve, là ou moi je vais estimer me faire secouer le bananier, toi tu passeras au même endroit 10mn plus tard avec la banane et je te dirais que là tu as grave bouffé tes marges.
Je vais vous décevoir les gars, mais vos histoires de marges, à vous lire, je fait partie de ces nombreux bourins qui ne savent pas où elles se trouvent. Un mort en sursit quoi. Mais j’m’en fous parce que ça c’est que ‘à vous lire’ et j’ai encore fait des vols que je n’oublierais pas de si tôt cette année , j’ai pris mon pied et va pour les chimères, on court tous après.
Si le pilote occidental lambda n’est pas foutu d’accorder un minimum d’investissement pour 1/sauver sa peau , 2/ prendre son pied (parce que c’est mieux que subir), alors ma foi je ne dirais qu’une chose : dans quel monde vit on ma bonne dame
Et si finalement, la culture de base avait raison depuis le début mais en étant moins binaire : une bonne tambouille sachant mêler savamment tous ces ingrédients.
Et si la culture de base enseignait avant tout que piloter ne s’achète pas.
Cyrile
Je ne sais pas quel age tu as, je ne comprends pas l’anglais donc il m’est impossible de lire ton doc.
Je me fie à mon expérience, comme chacun ici. Je peux te garantir que faire tourner mon parapente dans tous les sens, j’y ai donné plus que de raison. J’ai maintenant passé 50 piges et le constat est pour moi incontournable : hors mis le fait que ça ne m’amuse plus du tout et que je n’y voit plus aucun intérêt, appuyer un 360 maintenu m’est devenu beaucoup plus difficile qu’avant, voir insupportable certains jours. De nombreux pilotes ayant passé la 50aine témoignent aussi de cet état de fait sur le forum. C’est pas en s’entrainant qu’on s’empêche de vieillir :lol: et les petits défauts qui s’accumulent ça et là, ben à mendonné ça finit par rendre la machine mon efficace, rhaaaa fatalitas. Après je ne doute pas qu’il reste peut être quelques supers papy qui soient plus résistants que des jeunes kadors.
Après, si tu m’demande de passer une belle série de wings tête en bas, pas de problème c’est même limite trop fastoche tellement le geste est acquis. Mais comme les meufs que je cherche à éblouir le sont par autre chose que la parade du jeune mâle, ça m’intéresse moins.
On ne doit pas connaitre les mêmes vieux (enfin pour moi, 45/50 c’est déjà d’occase hein), mais mes potes qui ont bien de la bouteille, ben c’est resté des vrais mômes avec leur machine lorsque les conditions s’y prètent.
Je ne sais pas.
Ils doivent n’avoir jamais pris de gros vrac en l’air (ou bien la voile s’est rouverte toute seule) et dans les conditions habituelles dans lesquelles ils volent ils pensent être en sécurité avec les centaines de vols, calmes et tranquilles pour la plupart d’entre eux, qu’ils ont réalisés.
J’étais un peu comme ça avant que je me décide à faire un stage SIV et maintenant une journée “voler mieux”.
Mais je n’ai jamais fait de wings (et encore moins de décrochages) et je n’ai pas vraiment envie d’essayer !
Je pense qu’il est possible de vivre sans en avoir fait sans mettre en péril sa sécurité.
Combien de conducteurs ont-ils fait un stage de pilotage ou de conduite sur neige dans leur vie ?
Nan, pas en autorot’. En semi-parachutale machin bidule qui ressemble à rien, comme le copain que je suis allé ramasser sur le décollage de Montlambert où il s’était écrasé sous nos yeux il y a 15 jours (pas de conséquences dramatiques, ne vous en faites pas).
Ben c’est dommage qu’un pilote expérimenté comme toi ne sache pas ce que veut dire le mot “marge” en parapente. Personnellement, je connais les miennes pour moi, celles qui me correspondent et que je m’applique.
Ça n’est pas ce que j’ai dit. Simplement, toi qui connaîs tes marges, tu peux affirmer haut et fort en toute honnêteté ici qu’aucun imprévu t’es arrivé cette année?
Pas moi, ça serait bien prétentieux. A la lecture de certains posts ici je suis donc un pilote qui a dépassé ses marges sur ces coups là. Je suis donc un dangereux inconscient (toujours selon les critères du fofo).
Mais je n’ai pas dit que c’était bien !
C’est juste un constat : beaucoup de pilotes pensent en savoir assez et ne prennent pas le temps de continuer à se former.
Vous avez parlé de la “formation continue” au cours d’une vie de parapentiste : qu’est-ce donc que ce machin inconnu ? :grat:
Pour moi, le problème de confiance exacerbé tiens aussi (mais pas que) au fait qu’on vends du stage SIV a tout va depuis quelque temps et notamment a des pilotes qui n’ont de mon point de vue rien a y faire vu leur niveau de pilotage dans le domaine de vol !
C’est sûr que si ne pas manger sa marge c’est de ne faire aucune erreur ben je n’y parviens pas encore. Je m’observe et note froidement mes erreurs pour établir quels sont mes points faibles pour les travailler par la suite