Les marges c’est pas éviter l’imprévu (?), c’est que si l’imprévu survient tu t’es donné le temps de récupèrer la situation avec tes compétences, sans dommages graves. Si tu t’es pas fait mal, mais une frayeur gigantesque qui te fait arrêter l’activité, t’avais pas pris assez de marge, et c’est là que tu serais un dangereux inconscient. Donc à priori c’est pas encore le cas
Sinon les ‘‘marges’’ ça serait rester au lit (et pas dans un hôtel des caraïbes …)
C’est bien le problème de “l’homéostasie du risque” chère à Flying’Enclume (bonjour à lui ).
Je crois qu’il y a eu cette année un accident mortel survenu à un pilote qui venait d’effectuer un stage SIV.
Le raisonnement (pervers) est connu : “j’ai géré des fermetures en stage SIV, j’ai donc acquis des compétences supplémentaires et je peux donc aller voler dans des conditions “moisies” dans lesquelles je ne serais pas allé avant”.
D’autres pilotes tiennent ce genre de discours lorsqu’ils ont acheté un secours…
Ces pilotes n’augmentent pas leurs “marges de sécurité”, mais au contraire les diminuent car le stage qu’ils ont suivi leur crée un sentiment de trop grande confiance vis-à-vis d’éventuels vracs à venir…
Faut-il pour cela condamner les stages SIV ?
Bien sûr que non puisqu’ils apportent réellement un plus en termes de pilotage aux pilotes.
Mais c’est à eux de ne pas diminuer leurs marges personnelles de sécurité pour autant.
Exemple : j’ai fait un stage SIV dans lequel nous avons provoqué des fermetures asymétriques volontaires avec l’objectif de garder le cap, de contrer comme il faut et de basculer dans la sellette côté ouvert (fermetures maintenues de la moitié de la voile).
J’ai fait ce stage avec une voile (la Faïal de Nervures) que j’avais achetée peu de temps avant (je devais avoir 7 à 8 vols avec cette voile seulement).
Quelque temps après je me suis pris ici à Sainte-Victoire une fermeture d’un tiers de l’aile environ.
C’était moins violent que lors du stage SIV, mais j’ai été calme et j’ai fait les gestes appris lors du stage (ce n’était pas difficile), et la voile s’est rouverte sans problème.
Mais ce n’est pas parce que j’ai fait un stage SIV que je vais continuer à me battre en vol si les conditions deviennent “difficiles”.
Si les conditions se détériorent (par rapport à mon niveau) je continue à faire exactement ce que je faisais avant mon stage SIV, je vais me poser…
Je reviens de quelques jours de vols dans les Dolomites au col Rodella.
En a peine quelques jours j’y ai vu un nombre d’incidents effarant par rapport au faible nombre de pilotes sur le site ces jours là.
Les conditions étaient difficiles, beaucoup de pilotes étaient visiblement complètement dépassé par leur vols.
J’ai vu des débutants décoller alors que moi j’ai pris la benne pour redescendre.
J’ai vu énormément de pilotes ne pas modifier leur approche à l’attero (quand il n’y a pas de vent on pose au plus près de la zone de pliage) et passer juste derrière une haie de sapins qui générait des rouleaux monstrueux. Des pilotes ont dépassé le terrain alors que l’attéro fait au moins 1 kil de long. Une pilote allemande a fini dans la ligne de force qui alimente le téléphérique et le village (un miracle, elle n’a rien eu)
Cela ne va pas vous remonter le moral, mais la situation est certainement bien pire la bas. C’est du grand n’importe quoi :affraid:
Si tu t’étais mis à l’abri de l’imprévisible, ça s’appelle: ‘‘pas de bol’’. :floodstop:
Si une voile te tombe dessus, suite à un sketch alors qu’elle évoluait 100 m au dessus (et tu faisais attention à ne pas traîner sous celles 10 m au dessus), ou si tu te bousilles le genou en te retournant au gonflage, … restera toujours des fois où; ‘‘ça veut pas faire’’.
évidemment passer derrière une sapinière avec 30 km/h de brise ne rentre pas dans ce cadre., m’enfin dans ce cadre là même maurrer n’a pas de marge, que dire !!
Voir aussi la video marrante de laurentgdm à ce sujet (flemme de chercher).
Le parfait exemple du site plus compliqué qu’il n’en a l’air et où nombre de pilotes ne sont pas à leur place, mais comme c’est un des rares endroits où ça vole en automne en Europe, tout le monde y va…
On rejoint bien le problème de manque d’analyse évoqué plus haut.
Les pilotes étrangers ont fait 1000 bornes pour y aller, il n’est pas question de rater une journée.
Des pilotes sans beaucoup d’expérience voient des supers bons décoller dans les rouleaux et accrocher des thermiques difficiles juste sous leur nez, et ils décollent dans une parfaite inconscience de ce qui les attends.
Il n’y a pas de balises qui donne des indications sur les rentrées de vent MTO, pas de 143.9875
Il n’y a pas de panneaux qui donne quelques explications sur le site, les atteros, les dangers quand ça souffle fort en fond de vallée.
:shock: Mais c’est justement parce que je tiens compte de l’imprévu (et particulièrement dans ces Alpes où je suis incapable de comprendre et prévoir l’influence et le cheminement du vent météo) que j’ai des marges ! Je compte bien sur elles pour éviter de trop rayer la carrosserie le jour où je mongolise trop.
Voir
https://vimeo.com/50354973 à 3:00, juste après un misty de l’espace (mais comment j’arrivais à en faire des comme ça?)
La séquence “bêtisier” ne dure que 10 secondes, mais je n’ai mis que 25 minutes à la filmer (5 minutes au déco, 20 à l’attéro): c’est dire le level qu’on pourrait atteindre en y consacrant 1h.
edit: la séquence bêtisier est suivie de quelques beaux vracs en acro. Notre façon bien à nous d’apprendre à gérer un parapente dans tous ses états… même si je suis persuadé qu’il y a moyen de progresser en acro et en pilotage sans jamais se ramasser de détente - sûrement la faute à pas de chance (mais avec plusieurs centaines de mètres de marge!)
Ben je ne sais pas comment vous faites pour tenir compte de l’imprévu. Une boule de cristal peut être?
Moi je tiens compte de ce que j’arrive à prévoir et choisis mes placements et options en fonction de ça, mais par défaut, ce qui est imprévu est justement imprévisible :grat:
C’est tout le problème du discours concernant le respect des marges. On tient des marges en fonction de la perception que l’on a de différents paramètres : notre niveau, aérologie, risques potentiels, obstacles etc… mais rien de plus abstrait car nos jugements sont tous altérés par les émotions. C’est même exacerbé en vol, la conscience ou non de la présence d’un risque éventuel ou pire le défaut d’analyse objective. De nombreux paramètres peuvent altérer le defaut d’analyse. Le manque de formation, la peur, le manque d’humilité, ou tout simplement l’erreur induite par une mauvaise perception de l’environnement aérologique à un endroit et instant donné.
Malgré un nombre considérable d’heures de vol je ne me sens jamais totalement à l’abri d’un grave pépin parce que j’ai eu quelques fois l’occasion de remise à l’heure malgré la confiance que j’avais accordé à une prise de décision erronée.
Ça ne va pas dans le sens du message de wowo, mais je pense sincèrement que dans la vie on ne peut pas tout maîtriser. Après je suis d’accord, c’est mieux de jouer à la roulette russe avec une balle dans le barillet plutot que 5 :mrgreen:
Eh bien, c’est comme pour tout dans la vie, y compris en économie, en politique, en amour, etc. il y a des manières de voir, de concevoir les choses et de faire qui sont irréconciliables. Je connais les miennes qui me conviennent et je ne sais pas si pinailler sur un forum durant des pages à vouloir tout expliquer dans le détail, mène quelque part. Chacun sa route.
C’est le matelas de sécurité qu’on prend en fonction de notre forme du moment et des conditions du moment, appliqué à nos capacités, pour justement palier aux imprévus…
Sauf que dans tout cas c’est nos estimations qui font tout, nos estimations de nos capacités, des conditions, des imprévus… et il est possible de mal évaluée tout ça. Au début on fait nos estimations comme on croit juste de le faire, et avec l’expérience on ajuste (en plus ou en moins). Mais comme tout ceci repose sur des estimations on est pas à l’abris de faire des erreurs et de se tromper sur l’épaisseur du matelas.
La meilleure façon (mais pas infaillible) d’avoir les bonnes marges est de rester clairvoyant, de savoir remettre en question les acquis et d’être à l’écoute des autres, tout en gardant un regard critique sur tout ça (critique dans le sens positif du terme).
Attention il y a peut-être un biais: les G sont bien plus élevés (à taux de chute égal) avec les ailes très allongées. Si avec le temps qui passe tu prends des ailes plus pointues tu peux conclure à tort que c’est l’âge qui fait que tu supportes moins bien les G.
Je ne sais pas si les ailes compet actuelles sont plus rudes en 360 que celles d’il y a 10 ans, mais pour avoir testé, une Pure ou une IP6 décalque bien plus fort plus vite qu’une Astral 6 ou un bibeta 4.
J’ai fait une série de petits 360 avec la Zeno, ça allait fort aussi, mais c’est la ressource qui a suivi qui m’a bluffé, une chandelle complètement cosmique! (oui, je sors toujours en chandelle)
Peut-être que les ailes d’anciennes générations avaient un effet “anti-G” dû à leur plus grande traînée…
Bref, j’ai pas d’avis sur l’âge VS la tenue aux G, mais y’a peut-être pas que l’âge qui joue.
pas eu l’impression de subir plus de G entre une voile ecole et une sport en plongeant pareil. par contre effectivement, sortir dissipé proprement sans avoir de ressource semble de la science fiction déjà avec 6 d’allongement :roll: