2 (et 3) lignes : contrôle du suspentage

Je relance le sujet car je me sent concerné.
Les fabricants privilégient ce jour les performances.

C’est à nous de leur expliquer que nous voulons du matériel stable dans le temps.
Je pense que nous avons fait beaucoup de concessions à la facilité d’utilisation du parapente et à sa durabilité ces dernières années.
Gérer le rallongement de telle ou telle suspente est pour moi inacceptable.
Je vais même aller plus loin.
Des assurances pourraient s’en servir pour réclamer un contrôle technique obligatoire comme sur les voitures, si nous continuons à mettre sur le marché des voiles à géométrie variable.

Quel est votre avis ?

mon avis est que l’existence de fils tels que http://www.parapentiste.info/forum/techniques-de-base-du-pilotage/verifier-le-calage-soi-meme-t27313.0.html font que je n’ai pas peur d’une telle éventualité …

Cela à mettre en rapport avec la levée de bouclier sur le contrôle technique des motos :coucou:
Les motards sont généralement plus concernés par l’état de leur véhicule que les caisseux … en revanche c’est vrai que le parapente n’est pas (et de - en -) un objet que tu jettes hors de sa housse pour faire un 'tit vol, pas comme les tentes 2secondes qui ont passé 11,7 mois dans un placard ou au fond d’un grenier, qui sont jetées et doivent faire usage.

quelques pistes de réflexion…

http://sylvaingattini.blogspot.fr/2013/07/le-bric-brac-de-lentretien-de-mon-aile.html

@gattou tipi

très intéressant

merci

karma+

Super boulot Gattou !
Je remarque avec un peu de surprise que les suspentes supérieures en Dyneema (Liros DC040) chutent autant en résistance que les supentes basses en Vectran (Cousin) - en proportion bien sûr. Le Dyneema a théoriquement l’avantage d’une faible perte de résistance au prix d’une mauvaise stabilité dimentionnelle. Le fait que ce sont des suspentes ultrafines explique peut-être cette perte de résistance très importante.

Sinon, ton bilan vient hélas confirmer ce qu’on peut entendre et lire ici et là sur les précautions à prendre avec les suspentages type compétition. Cela corrobore notamment l’article de Nicolas Brenneur qui montre le problème lié aux suspentes fines non gainées.
Autant on peut comprendre qu’un matériel de compétition soit exigeant en maintenance, autant on peut questionner le choix de ce type de suspentage sur des voiles destinées au grand public.

salut Marcus, tu as mal lu la partie qui concerne la résistance des suspentes ; seules les suspentes basses ont été testée, mais aussi bien côté élévateur que côté suspentes hautes ; mais aucune suspente haute n’a été testée.

Oui beau travail!
Qui aurait du être fait par le fabriquant du parapente ou même de la suspente.
Je bosse en microélectronique et des tests de vieillissement et de fiabilité on en fait sur tout nouveau produit. C’est très étonnant que dans un domaine ou on touche au risque vital (desuspentage) les constructeurs ne donnent pas de recommandations claires (pas de recherche perso, juste lu ton blog), ce qui me semble de leur responsabilité première.
En parapente c’est au compétiteur à estimer la durée de vie de son matos ? Un peu arriere comme sport…
Moi j’en fait en dilettante mais pour les gars qui font de la compétition , ils vont cogiter, et souvent mettre la main au porte-monnaie .

Ah, OK, lecture trop rapide.
Donc, tous tes tests concernent les suspentes en Vectran je suppose.

Une conclusion - peut être hâtive - serait donc que le Vectran combinerait une forte chute de résistance dans le temps avec une stabilité dimentionnelle pas excellente. On n’a pas encore la fibre miracle !

je crois que tu as assez bien résumé

Tout cela c’est en partie liée à la norme qui se concentre sur du matériel neuf alors que depuis des années on a des problèmes sur le matériel qui a plus ou moins vieilli.

Dans tous les autres domaines d’activité, on étudie le comportement des matériaux, on fait des tests individuel puis des tests d’assemblages et de temps à autre, selon l’importance du projet, on vérifie l’ensemble pour vérifier si les prévisions sont correctes. On pourrait faire de même en parapente: tester les suspentage, le montage,…et faire un test en charge sur une seule taille de parapente. L’argent épargné sera bien mieux utilisé à étudier le vieillissement de l’ensemble.

rien a voir avec les voiles compét mais si les nouvelles voiles de chez trekking ou autre marque suivent ce qui est prévu elles dureront plus longtemps pour des volants comme moi avec moins de frais ce qui n est pas négligeables ; plus solide un peu moins de frais dans le temps moins jetable
moins de modification dans le calage moins de risque avec bien sur vérification a effectuer aussi mais moins souvent

j avais deja posé cette question mais a part la perte d’homologation si on changeait les suspentes par des gainées quelles modif sur les perfs sur les guns ou les voiles en"C" perf ?

Tres interessant, et tout ceci confirme le travail de com réalisé par horizon reparation il y a quelques temps.

Je serait bien interessé par ton “banc de mesure”, car j’avoue que je controlerais bien ma voile mais qu’il me manque un peu de “méthode”.

Sur ma diamir, qui a du dynema en partie basse, j’ai fais une repere au feutre sur toutes les suspentes, au meme niveau, le plus haut possible sur les suspentes basses, ce qui devrait me permettre d’identifier rapidement si mouvement il y a.

Bref, les contrôleurs/caleurs ont de beau jours devant eux !

Moi, je pense surtout qu’il y a un bon foutage de gueule de la part du constructeur et une espèce d’omerta Corse de la part des utilisateurs ou d’autres plus officiels. Je trouve scandaleux que seul Sylvain soit capable de donner des mesures et de montrer le problème. Ca me rappelle le temps où Vincent Busquet avait fait faire des voyages dans son frigo de cuisine à des jeux de suspentes en dyneema pour constater le rétrécissement très net sans aucun effort ! C’est vraiment pas nouveau le pb du rétrécissement et tous les contructeurs ne l’ont pas comme ça. Maintenant, on peut toujours nous ressortir le discours du proto de compet EN D, c’est juste n’importe quoi comme raisonnement et on nous vend juste du matos non testé dans le temps à la rentabilité certaine et rapide ! Voilà, je pense qu’on nous prend juste pour des cons, et j’aimerai bien pouvoir voler sous du matos correct et sain pour pouvoir faire quelques compets. Les sous-catégories loisirs ou autres sont justes là pour donner bonne conscience à certains mais sans aucune équité sportive et un intérêt plutôt limité sur des parcours infaisables où aux conditions inadaptées sans parler de niveau Elite complètement débile dans une sous-catégorie. J’espère que des gens plus compétents (et moins influençables) seront bientôt capables de nous proposer quelque-chose de nettement plus acceptable et pas simplement réservé aux quelques world coupeurs qui renoncent à beaucoup (trop) de choses pour courir ! Je sais, j’ai dévié (et merci Sylvain) :canape:

Dans le débat VNH, au lieu de mettre une homologation, j’avais proposé de mettre une surface de suspente minimum selon la taille de l’aile. En la fixant suffisamment haute, cela permettait au constructeur de choisir les matières les plus appropriées en terme de résistance, tenu dans le temps, puisque la traînée minimum était fixée, et les perfs à haute-vitesse avec + de vitesse devenaient moins intéressantes.

Cerise sur le gâteau: cela permettait d’obtenir des voiles de performances équivalentes quelque soit la taille en rajoutant peu + de trainée aux grandes tailles!

Merci Sylvain, c’est clairement constructif une démarche comme ça. J’aimerais bien mettre en place le même système pour vérifier ma Peak (qui a un suspentage pas si éloigné de ton Icepeak sur le principe) en début de vie. Ca fera un retour de plus.

Pour rebondir sur le dernier post de Fabrice et sur les remarques plus haut sur les matériaux, je suis tombé récemment sur les courtes vidéos ci-dessous qui viennent de chez les cousins parachutistes. C’est intéressant d’avoir des infos d’une communauté qui semble pas mal mature aussi sur la question des fibres, mais avec des contraintes différentes.

Polyester (pour les secours) :
http://www.youtube.com/watch?v=8f46glJiWpA
Aramide :
http://www.youtube.com/watch?v=vhSBOz1I5yY
Dyneema :
http://www.youtube.com/watch?v=MN0BGLHevV4
Vectran :
http://www.youtube.com/watch?v=7Q1IK6Z8zZM
HMA (ça n’existe pas trop dans le parapente ça, non ?) :
http://www.youtube.com/watch?v=62v7VMY64K0
Conclusion :
http://www.youtube.com/watch?v=U5p3urHtvpE

[quote]j avais deja posé cette question mais a part la perte d’homologation si on changeait les suspentes par des gainées quelles modif sur les perfs sur les guns ou les voiles en"C" perf ?
[/quote]
suis pas sûr que la gaine est un gain de longévité.
j’ai eu une zoom race non gainé 500h environs et la voile est morte avant les suspente.
un copain avait une C toute gainé et les suspente en - de 300h cassait a 30kg.
d’ailleurs ma freestyle2 est toute dégainé ce qui permet de grossir le Ø des suspentes, et d’accroitre leurs résistance dans le temps.

@tanga

de combien augmenter le diamètre des suspentes sur du non gainé ?
quelle solution choisir pour faire durer un peu plus le suspentage pour que la calage bouge moins

Ce que voulait te dire Tanga (Amha).
La gaine ne sert à rien au niveau de la résistance. Et d’après lui très peu aussi pour assurer la durabilité. Donc de son point de vue, à traînée égale il vaudrait mieux une suspente non gainée que gainée. C’est à dire que pour un même diamètre total (âme+gaine ou non gainé) le non gainé serait plus efficace car la matière “utile” sera plus importante.

Ça se tient comme raisonnement d’autant plus que les constructeurs adoptent désormais des solutions hybrides: gainage aux point de liaison (maillon/suspente, suspente/suspente, suspente/intrados) et ensilage anti-UV.

Par contre, une suspente non-gainée est soumise au phénomène de ragage (effilochage en périphérie), ce qui engendrerait une traînée non négligeable et aussi une perte de résistance à mon avis. Ce sont souvent les suspentes qui traînent au sol qui en sont victimes, soit principalement les lignes de freins.

Bien j’ai appris un nouveau mot, “ragage”

Au dernier remballage de mon aile, Artic 2, jeudi de la semaine dernière. J’ai constaté sur (au moins) une des suspentes hautes de la ligne de frein, une suspente qui se présentait avec un aspect duveteux. Je m’en suis ouvert à mon Pro préféré qui m’a rassuré sur le peu/absence de risque de rupture et aussi, ce que je pensais déjà, que même si une telle suspente cassait, à l’endroit ou elle est implantée, le risque de grosse réaction de l’aile est absent.

Pour le reste, au mois de mai, j’ai remplacé les 6 suspentes basse

Le problème, c’est que soit tu as un suspentage qui dure mais qu’il faut recaler régulièrement (dyneema),
soit tu as un suspentage qu’il ne faut pas recaler mais qui dure moins (aramide).

Une solution, c’est d’avoir les suspentes hautes en dyneema et les basses en aramide, mais même comme ça, c’est pas la panacée…