A qui la faute ?

Supair, je comprends bien ta vision mais je ne suis vraiment pas d’accord avec toi.

De ce que j’ai pu lire à travers les différents post du fil, et notamment le lien de MichelM http://volfree.info/cdvl87/articles.php?pg=art21, l’aile en vol a priorité sur l’aile au sol (je ne parle pas de l’aile qui vient de décoller). Ça paraît quand même hyper logique et c’est pareil pour les autres activités aéronautiques. En aviation on ne s’engage pas sur la piste lorsqu’un avion est en finale non ?

En parapente on parle souvent de « déco » et d’ « atterro » et j’ai l’impression qu’on tente d’appliquer des règles différentes si on se trouve sur l’un ou sur l’autre. En bord de mer ou en plaine, le terrain est utilisé pour le décollage et l’atterrissage. Dans les autres activités aéronautiques, c’est pareil.

Pourquoi différencier déco et atterro dans ce cas ? Je pense au contraire qu’il faut se dire que nous sommes sur un terrain, déco ou atterro on s’en fiche pas mal, et qu’avant de gonfler sa voile il faut contrôler l’espace aérien (le E de MA VIE). Ça ne viendrait à l’idée de personne de faire du gonflage en plein milieu de l’atterro de Doussard sans contrôler les ailes en approche.

Mon avis est qu’en cas d’abordage entre un pilote qui pose et un pilote qui gonfle, le responsable est celui qui gonfle que ce soit sur un déco ou un atterro.

Brad, je me disais bien que tu pensais à Charmey. Sans doute parce que c’est un des décos faciles à reposer dans ton coin (parmi ceux que je connais). A vrai dire, les quelques fois où j’y ai volé, il n’y avait pas beaucoup de monde, donc pas de problème. Je sais pas si c’est souvent la cohue, mais de mémoire le déco me paraît assez grand, avec de la place pour poser sur les côtés (juste à côté du déco). Un peu comme le Sire. Alors effectivement, si tu vois des types poser juste sur le déco quand il y a foule, je comprends que ça te hérisse. Mais je crois que c’est loin d’être une généralité. En tout cas, la configuration du site me paraît suffisamment bonne pour que ça ne pose pas de problème de cohabitation.

Surfair, on pourrait aussi écrire "Si je prends le risque de décoller en parapente, je me dois de m’assurer que l’espace aérien est libre pour le faire. C’est d’ailleurs la règle, et comme certains l’ont signalé ça fait partie du contrôle prévol enseigné dans les écoles en Suisse. Ce que je trouve très bien. Je suis d’accord avec toi dans le principe (à l’exception de la problématique des plaineux et autres plagistes :wink: ), mais une chose est certaine: celui qui vient reposer ne peut pas se mettre en attente 30 secondes, contrairement à celui qui décolle. Du coup, pour que les deux puissent faire leur affaire dans un créneau assez bref, ça me paraît plus simple que le pilote au sol laisse faire l’autre et décolle juste après, plutôt que de décoller quand l’autre est en approche. Sinon, celui qui veut reposer devra refaire une approche et emmerder à nouveau les suivants au déco, qui le traiteront ensuite d’emmerdeur alors que l’affaire aurait pu être réglée en 30 secondes.

Quand il y a peu de monde, ça ne pose pas de problème. Mais il faut faire gaffe au cable de la cabine à droite, et au petit venturi à gauche + plus le fil téléphone, sans oublier que le plat derrière le déco est sous le vent du thermique. Question cohue, ça a pas mal changé ces 2 dernières années. Beaucoup de temps d’ouest (ça vole mal à GV), la cabine qui simplifie tout, de 1- 4 écoles … et j’en passe. Tu as des samedi et dimanche assez “habités”.

A+

Ben, dans votre vision du truc, tout se passe de manière idyllique.
Le gars qui est prêt à décoller il en a pas marre d’attendre depuis 10 minutes que l’espace soit libre et il n’est pas en train de bouillir parcequ’il a l’impression que c’est le début du cycle et qu’il faut y aller là maintenant.
Et le gars qui repose évidemment il maitrise parfaitement et il se loupe jamais à 1 m du déco et c’est pas sa troisième tentative malheureuse.
En plus on ne se fait jamais mal.

Mais vient t’en poser en catastrophe vent travers/cul sur un déco encombré et brise les côtes d’un badaud ou d’un autre pilote et déjà ça m’étonnerai que tu ne te sentes pas coupable. Mais en plus si ça tourne mal en cas de blessures handicapantes, est-ce que tu crois qu’un tribunal ne va pas te charger ?
Par exemple, il ne faut pas oublier qu’en circulation routière un véhicule en déplacement qui rentre en collision avec un véhicule à l’arrêt prend tous les torts à sa charge, même si l’autre est garé en plein milieu de la rue…

Elle est où finalement la finalité de poser au déco (en montagne) ?

Pour moi ça me semble logique de ne pas me poser au déco lorsqu’il est bondé.
Par contre, lorsqu’il y a de la place :

1/ Geuler un bon coup pour prévenir
2/ Verifier que TOUT le monde à capter d’où provient le son…

Et pis c’est tout :mrgreen:

Par contre je suis d’accord, pour dire que le mec qui se pose au déco n’a aucune priorité.
-> Déco = DECO pas attero
-> Les mecs ont envi de voler toi t’es déjà en l’air :roll:

Par contre, pour la sécurité du mec (même s’il t’emmerde à vouloir poser), il est normal de pas entammer un déco mais d’attendre que le gu-gus retrouve le plancher des vaches.

Histoire d’en finir, je pense que l’envi de re-poser au déco est plus pour se prouver à soi-même qu’on a réussi à attérir où tout le monde décolle. La satisfaction personnelle passe avant.

ça ne répond pas vraiment à ma question quant à la finalité: en montagne, un déco, c’est pour décoller. Non ?

Surfair, ma vision est sans doute aussi idyllique que d’autres étaient biaisées. A la base, je ne crois pas avoir ni poser de problème particulier au niveau de la repose au déco. Certains ont cité une règle de priorité, peut-être un peu complexe mais assez claire, donc avec cette règle et un peu de bon sens, il devrait pas y avoir de problème si certains ne considéraient pas avoir plus de droits que d’autres.

Bah oui, parce que je suis un peu surpris qu’on en arrive à devoir se justifier pour reposer au déco. Faudrait peut-être instituer une demande en mairie, ça serait encore plus efficace pour dissuader les méchants kékés. :mrgreen:

Pour la finalité, Brad, j’en ai mentionné quelques exemples plus haut. Mais encore une fois, je comprends pas qu’on doive se justifier. Et pour celui qui décolle, c’est quoi la finalité?

Ça peut être très varié comme déjà expliqué par Mathieu. Et il y a d’autres cas de figure.
Par exemple ici on a un décollage principal accessible par la route. 500m plus haut on a le sommet du massif qui est décollable et posable. C’est un plaisir fantastique que de faire ton gain dans le thermique du décollage, bien te positionner pour transiter, aller chercher le bon appui au relief ou refaire un peu de gain à proximité et finir par poser au sommet après avoir survolé la crête. Une sorte de mini Mont Blanc de piémont quoi !
Quand tu y poses à plusieurs c’est encore meilleur, tu peux discuter, observer les autres ailes qui tentent d’accrocher en thermique et dire du mal de ceux qui n’y arrivent pas. Avec en toile de fond la plaine immense au Nord et la chaîne des Pyrénées au Sud !
Évidemment le top c’est quand tu peux te la pêter à faire tout ça sous les yeux de randonneurs ébahis et de touristes envieux lorsque tu redécolles…

Perso le seul cas où je le fais est quand je vais voler sur un site où il n’y a personne (enfin surtout pas de navettes… :roll: ) et que je montes en bagnole.
Plutôt que de poser en bas et me taper une demi-heure de stop pour aller chercher la voiture, je pose à côté.
Mais évidemment vu que la cause est qu’il n’y a personne, le problème ne se pose plus.

C’est clair que ma premiere repose au deco de cornu reste gravee dans ma memoire :pouce: :pouce:

Comme quoi en voulant se la pêter, on peut se la pêter :mdr:

P.S tes exemples, Surfair, sont plutôt des exceptions par rapport à ce qui se passe habituellement sur les décos classiques.
Mais, sur l’un de mes sites préférés, on a un atterro +/- sauvage au sommet d’une crête. On va y causer, se la pêter, se moquer de ceux qui n’arrivent pas nous rejoindre. On a même des bières au frais, bien à l’ombre. Avant de poser, il faut gratter 300m. Mais ça, c’est justement une exception … et on se la pête également en décollant :trinq:

faux ! un de mes ex beauf en a fait les frais (non pas qu’il était garé au milieu, mais le papy a fait valoir que son rétro viseur dépassait et paf dans’l pif)
encore une fois tout est question d’interprétation, de façon de présenter les faits …ainsi que de talent de l’orateur voire d’un peu de chance

:affraid:
Tu te goures d’exemple !!!

Dans le cas qui nous intéresse c’est plutot:
En cas d’accident, qui est responsable ?
Celui qui circule sur une voie prioritaire (en train de voler) ou celui qui va forcer un “céder le passage” parce qu’il a la bonne excuse qu’il attend depuis 10 minutes de passer (celui qui est au sol et qui attend pour pouvoir décoller - attention : il n’est pas en action de décollage)

Je ne suis pas certain que le tribunal applique autre chose que le code de la route,…
C’est pas parce que nos sensibilité penchent plus à gauche ou à droite que les règles évoluent dans le meme sens, …

Les textes des Règles De l’Air qui nous régissent sont ici : http://federation.ffvl.fr/actus/reglementation-aerienne-et-documents
On y trouve, dans le texte complet, page 25, les règles concernant la prévention des collisions entre aéronefs.

Dans le cas exposé, la responsabilité incombe au pilote en vol si le pilote au sol avait amorcé son action de décollage avant qu’il tente de se poser.

A l’inverse, si le pilote au sol constate qu’un aéronef est en train de tenter de se poser et qu’il décolle tout de meme, il prends la responsabilité de la collision.

S’il y a litige, pour déterminer “qui est en train de faire quoi”, cela sera au tribunaux de trancher, et il est probable que cela se conclue par “tords partagés”.

Nota: j’ai volontairement fait abstraction du coté “kéké” ou “déco bondé”, … Dura Lex, Sed Lex …

Et si il est bien spécifié sur le panneau FFVL l’interdiction d’atterrir au déco ?

Voui, voui, voui… Ce que j’interprète de beaucoup d’interventions c’est qu’on est prêt à tout excuser au pilote qui vient se poser au déco. Pour quelle mystérieuse raison ?
Et ce que j’en déduis, c’est que si je viens sur un de vos décos, que je commence à lever mon aile sans vous avoir vu car je suis dos à la pente pendant que vous revenez poser en attaquant le relief en-dessous du déco pour remonter dans le dynamique et finir le virage en dérive au-dessus de la zone, ce qui vous conduit à passer vent travers dans mon suspentage tendu, et que donc sur l’action susdite vous m’arrachez quelques points d’attache, vous n’envisagerez absolument pas de me payer les réparations car vous ne vous sentirez pas le moins du monde responsable et que j’ai qu’à utiliser du matériel moins fragile, d’abord non mais…

Qui a dit “il reste la violence” ?

Heu,

tout ceci est parfait dans la théorie.

Dans le cas qui nous occupe ici ça veut dire d’abord faire un tour visuel d’un volume plus ou moins équivalent à une demi-sphère = prévoir des exercices d’échauffement de la nuque. Puis pendant le temps de se mettre en place dos ou face voile plus tous les aléas qu’on connait il y aura éventuellement un gusse qui sera arrivé en phase atterro déco et pas dans le champ de vision de celui prêt à partir (pas facile par texte mais je pense que jusqu’ici ça devrait aller).
Je ne sais plus qui citait “du moins manoeuvrant au plus manoeuvrant”.
Franchement, entre le gars en phase de déco et celui en approche, qui est le plus ou moins/plus manoeuvrant, celui au décollage étant a priori accaparé par plein de choses et n’aura pas l’occasion de jeter un dernier coup d’oeil derrière lui, ou l’autre en vol en approche ?
Dans les accidents de la route il y a pas mal plein d’exemples où chaque impliqué croyait être dans son bon droit et insistait jusqu’à ce que ça fasse boum.
Le bon sens dicte de garder des marges et de se dire que même si c’est toi qui a la priorité l’autre ne t’a peut-être pas vu et il vaut mieux anticiper et faire autre chose plutôt que se dire “c’est moi qui suis dans mon bon droit et l’autre n’a qu’à faire quelque chose”.

[edit 1] Niko a tout dit
[edit 2] l’exemple de Piwaille : :+1: