Accident d'Ivan

Salut Ivan,

J’espère que ta revalidation se passe bien. Ca me fait penser à l’histoire de cette parapentiste propulsée à plusieurs kilomètres de haut inconsciente. Sa voile était toute gelée et pourtant elle volait encore. Ce qui est étonnant, c’est que tu dis avoir gardé ta vitesse, ne presque pas avoir mis de commande avec une aile juste un peu humide et que d’un coup, elle est partie en parachutale.

ioui mais combien de fois elle a dut décrochée, fermée, parachutée, cravatée, abattre dans son “petit” nuage ?

J’ai eu la L2 et L3 fracturées (tassées en fait). 5 semaines d’immobilisation mais au bout de 3 semaines, je recommençais à grimper sur un mur artificiel (en moulinette quand même). En fait la cicatrisation a été rapide mais au début, j’ai souffert (impossible de monter des marches ou tenir un PC portable à bout de bras). Le corps est un outil merveilleux quand on y pense.
J’ai revolé au bout de 5 semaines, le plus dur étant de porter le sac sur le dos…
Bon rétablissement.

M@tthieu tu as fait sa comment?

Oh c’était l’an dernier au décollage du Tiz-n-Test, décollage très thermique. Par “ego”, je n’ai pas voulu attendre l’aide du moniteur, la vile s’est gonflée très vite, je suis parti twisté, je me dis que je vais attendre de m’éloigner du sol pour me détwister et là le thermique a fait tourner la voile vers la droite (ou mes mains n’étaient pas symétriques, je ne sais), twisté complètement, retour à la terre avec une bonne chute de 3-5 mètres. C’est allé très vite…
J’ai continué à voler les 4 jours suivants) mais en rentrant en France, ça faisait tellement mal, radio, scanner et voilà… :frowning:
Oui la terre est dure…

Merci pour ton récit très instructif.
Même si les causes des accidents de parapente comportent souvent une par de mystère difficile à expliquer.
Les hypothèses nous donnent à réfléchir et c’est très bien.
Bon rétablissement

pierre ghuisalberti

Bon courage à toi Ivan.

Je souhaite réagir aux dernières lignes de ton compte rendu.
Voler alors que la météo annonce un risque de pluie ou d’orage n’est pas anodin.

A mon sens nous ne devrions plus voler une fois que les conditions se sont dégradées à ce point.
Je sais bien que beaucoup l’on fait et que beaucoup y ont réchappé, mais faut-il le faire pour autant ?
Faut il normaliser ces conditions en marge ?

Je pense assurément que non.
Je n’aimerai pas que les “Crosseux en devenir” sous-estiment ce risque.

Ton récit (me) pose la question suivante :
Quelle tolérance ont nos ailes quant aux modifications de calage ?
Modification par différentiel de traction (avant-arrière, centre-bout d’aile).
Modification du calage en raison de l’humidité.
Modification du calage en raison de l’usure, les UV etc …
Et enfin modification du calage du simple fait de stocker dans cave.

Cette question a déjà été posée avec les rétrécissement des IP6.

Je me fais les mêmes remarques que ci-dessus. Mais si j’ai bien compris l’aile est en vente (ou a été vendue) : elle a été contrôlée pour cette vente ? Si oui, que dit le contrôle ? Il doit apporter des réponses à ces interrogations…

Pierre, salut,

Je ne peux m’empêcher de réagir à ton post. Car si je plussoies totalement au fait que déjà formuler des hypothèses, nous donnent à réfléchir et que cela est assurément positif. Cela me dérange que l’on puisse accepter l’idée que les causes des accidents de parapente comportent souvent une par de mystère difficile à expliquer.

Personnellement je pense que surtout, on a “tous” du mal après avoir échafaudé des hypothèses quant aux différentes causes possible ayant conduite à l’accident, d’y faire le tri et d’en retenir la plus plausible si elle inclue une forte proportion d’auto-critique.

Explications ; Déjà, il est probable que cette hypothèse la plus plausible soit un mix de plusieurs des autres hypothèses de causes potentielle. Et qu’ensuite, il est encore plus probable que parmi ces hypothèses de causes, il en est une qui consiste dans notre/nos prise(s) de décision(s) et action(s) associée(s).

Et c’est là ou le bât souvent blesse notre égo (rien de péjoratif à cela, c’est tout simplement on ne peut plus humain comme fonctionnement) Il nous est difficile d’admettre que très certainement, une seule de nos décision et de son action associée prise différemment aurait permis d’éviter l’accident. Du coup cela nous arrange bien de penser que malchance et/ou mystère y sont pour quelque chose à notre infortune.

Quand un “pépin” nous arrive, on devrait systématiquement dresser la liste de toutes les causes potentielles qui peuvent y avoir conduit et cela de façon la plus exhaustive (honnête) possible. Ensuite tenter de de les mettre en relation chronologiquement en les hiérarchisant, bref imaginer l’arbre des causes. Et ainsi déterminer quel fut vraiment le chemin critique qui à conduit à l’accident. On peut ainsi se rendre compte où l’on aurait pu avec le plus de probabilités, avec peut-être une seule décision différente, interrompre cette marche en avant vers l’accident.

Si dans de nombreux accidents ce travail d’investigations/réflexions est fait par des enquêteurs extérieurs, il n’est jamais aussi payant et utile que quand il est fait par le principal intéresse, la victime de l’accident (sous-entendu qu’elle en est “encore” capable, ce qui en soit est déjà la meilleure des conclusion)

Évidemment qu’une fois l’accident arrivé, même avec cette démarche, on ne changera plus rien au(x) problème(s) existant(s). Mais on se donne ainsi un atout supplémentaire pour en éviter d’autre(s).

Bonne après-midi,

Un accident est la plupart du temps (toujours ?) la résultante de plusieurs causes ou facteurs.
Exemple : par temps de forte pluie, un automobiliste roule à 90 km/h, tous feux éteints, sur une route de campagne prioritaire. En arrivant à proximité d’une intersection, il aperçoit trop tard une voiture venant de la route non prioritaire qui s’engage pour traverser la route prioritaire. Malgré un freinage à fond et l’ABS, la 1ère voiture percute la 2ème.

Quelle est la cause de cet accident ?

On peut énumérer au moins 4 facteurs :

  • l’erreur du 2ème automobiliste qui s’engage sans s’être suffisamment assuré que la route était dégagée ;
  • la forte pluie qui a rendu la distance de freinage bcp plus longue ;
  • le non allumage des feux qui auraient rendu le 1er véhicule bien plus visible s’ils avaient été allumés ;
  • une vitesse excessive du 1er conducteur, compte tenu des conditions météos.

En l’absence d’un seul de ces facteurs, il n’y a pas d’accident. Donc je ne crois pas que l’on puisse vraiment parler de LA cause de l’accident, mais DES causes.

Par contre, il est vrai que les deux derniers facteurs relève de la responsabilité du seul 1er conducteur, et que comme tu dis, wowo, celui-ci aura peut-être tendance à les écarter plus ou moins inconsciemment.

rien de bien nouveau sous le soleil, la théorie de la tranche d’emmental quoi… :prof:

“la théorie de la tranche d’emmental connue en robotique, avionique… et que l’on peut appliquer à toute causalité d’accident.
Lorsque l’on va vers un accident il faut franchir plusieurs barrières de sécurité pour que celui-ci se produise. Ces barrières sont comme des tranches d’ emmental mises en parallèle. Les tranches ont des trous plus ou moins important, suivent les lacunes. Pour qu’un accident se produise, il faut que les trous dans les tranches soient alignés, ce qui revient à dire qu’aucune barrière n’a fonctionné.”

or the Swiss cheese model! :mrgreen:

https://en.wikipedia.org/wiki/Swiss_cheese_model

Oui enfin ce dont je parlais n’est pas vraiment la même chose qu’une succession de défaillances de systèmes industriels de protection , il me semble.

Bref, je voulais surtout souligner qu’il vaudrait mieux parler des causes plutôt que de la cause d’un accident.

Et pour ma part ; que si on ne se pose pas les bonnes questions et sous-entendu, toutes les bonnes questions, on ne risque pas vraiment de trouver toutes les réponses et particulièrement celles qui nous seraient les plus utiles.

Bonne soirée,

Oui, effectivement, je n’aime pas trop le terme “rafale arrière” mais en effet, le nuage qui était “au vent” tirait assez fort et de manière rafaleuse.
J’en veux pour preuve un témoignage, que je n’ai appris que plus tard, d’un des trois pilotes en vol se jour là au même moment.
J’étais le premier a m’aligner en finale alors qu’un pilote en Rook 2 commençait son approche.
Alors que je parachutais “joyeusement” avec ma King, la voile du pilote en Rook 2 a fait un énorme shoot avant (sans action particulière du pilote), preuve en est que la voile a subitement recherché de la vitesse air.
Sans est suivi une grosse resource, très, très bas. En fait le mec a posé dans la resource, quelques mètres en moins et il cratérisait méchamment, il a eu beaucoup de chance selon les témoins.

PS: J’ai bcp de retard sur ce fil, je répond par ordre chronologique (merci a toutes et tous pour vos nombreuses réactions).

Oui, c’est exact pour peu que l’on considère qu’un vol c’est un décollage et un atterrissage.
En Q-bi on a enchaîné les vols, en SIV aussi, et je note tous mes vols.
Ce n’est donc pas 600 cross avec 7 a 8h de vol.
Je vole depuis 2003.

On est bien d’accord, je comprends que mon commentaire puisse un peu choquer.
Cela étant, je reste persuadé que le vol de distance, que je pratique habituellement, reste relativement engagé.
Il y a quasi toujours des imprévus, il faut improviser, faire face a l’inattendu, en fait c’est ça qui rend ce type de pratique assez grisante aussi.
Je suis souvent confronté a ça en vol en me disant, normalement, ça devrait passer et si ça passe pas, on cherche de nouvelles solutions.
En général, coté conditions météo, en plaine, on a plus de marge qu’en montagne.

Pour être très clair, j’ai été très déçu d’apprendre par mail de mon distributeur que la King nécessitait d’être recalée après 25h de vol.
Et qu’il fallait relâcher les loops sur les B et les C, comme ça, sans contrôle préalable.
Je n’ai pas du tout apprécié la manière dont ce sujet est traité par 777.

Ma King n’avait que 2h de vol, je ne pense donc pas que le suspentage avait bougé, et je ne le saurai jamais car je l’ai revendue illico presto.

En effet, si je revole avec cette voile, j’aurais toujours un petit doute qui me passera par la tête et me pourrira mon vol.
Je suis convaincu qu’il faut être a 100% sûr de son matos, c’est essentiel pour voler serein.

Je ne peux pas trop me prononcer la dessus par contre, je compte très clairement mettre en oeuvre les moyens nécessaires pour contrôler mon calage moi même et je le ferai dès réception d’une voile neuve!
J’en profite pour souligner qu’Ozone délivre avec la voile, un rapport de contrôle et ça, c’est très très bien!

Merci pour ton témoignage Mathieu.
Tu as revolé au bout de 5 semaines,…!
Tant mieux si ça s’est bien passé pour toi, je pense que c’est effectivement faisable mais très risqué si tu devais retaper un peu durement.
L’ostéogenèse, c’est 8 semaines pour un os immobilisé (plâtre) mais dans le cas d’une vertèbre, jamais complètement immobilisée, on préconise 12 semaines.
Et par la suite une ré-éducation.
En bref, je pense que 16 semaines sont plus raisonnables avant de reprendre l’activité sereinement.

Mais ton témoignage est intéressant, juste qu’à mon avis ce n’est pas un top exemple a suivre,…

L’acheteur a-t-il été mis au courant de tes doutes ?