Accidentologie 2016

Les moniteurs vont être le pied au plancher contre ce genre d’initiative, imagine qu’il y ait un accident alors que l’indice était orange et qu’eux ont estimé que c’était ploufable ?

On se retrouverait avec la même problématique des moniteurs de skis qui font du hors piste avec leurs élèves un jour risqué.

Cette proposition ressemble à l’idée du drapeau (vert, orange, rouge), un marronnier de ce forum.

C’est justement cela qu’il faudrait vérifier, si juridiquement ils peuvent être responsable en cas de vrac ou s’il est possible de se dégager de toute responsabilité… A la même manière qu’un livre précise qu’il ne peut être tenu responsable. Ce ne serait qu’un avis mais très utile à mon avis pour la progression et la prévention.

Il y a très probablement un problème juridique, mais aussi technique: décrire l’aérologie du jour n’est pas aussi simple que cela même si pour le profane ou le débutant, cela semble se résumer à si peu. Des pilotes de niveau équivalent auront perçu des conditions différentes selon leur état de forme, mentalité,… alors qu’ils auront voler ensemble.
Vraiment pas simple. Une recherche avec l’histoire de drapeau te donnera + d’infos.

Et tout simplement en une demi heure les conditions peuvent changer donc il faudrait actualisé toutes les 15 minutes ? De plus sa pousse à plus réfléchir. tu arrive tu voit que c’est vert et ba tu va pas te poser de questions et décoller direct. Sa ne semble pas être une idée super lumineuse

Salut

Et plutôt qu’une cotation, pourquoi ne pas simplement prendre des cours 'aérologie et météorologie ?
Pourquoi systématiquement quelqu’un devrait penser à notre place pour nous dire volable ou pas volable ?

C’est dingue ça ! Prendre des cours c’est trop difficile ? Ou trop fatiguant ? Ou trop cher ?
C’est pourtant la sécurité passive la plus efficace.

A+
L

Ha ce transfert de responsabilité ! heu… c’est la faute à … :sos:
Vous êtes des pilotes ou des moutons ?
Je l’ai entendu dire et dit mille fois vous êtes des commandants de bord, donc (normalement) des gens responsables de leurs actes.
Si on ne sait pas, on s’informe/forme. Si on s’engage on assume.

L’idée de cette “avis consultatif des locaux” n’est pas de déresponsabiliser les pilotes mais d’empêcher l’effet de groupe très “humain” : il y a des ailes en l’air donc ça vole.
Durant ma formation, je me suis énormément documenté, lu tous les livres réputés de météo-aérologie, suivi des cours en école, lors du BPC par la ligue. J’utilise aussi tous les outils de prévision météo d’une journée en lisant les emmagrammes. Et pourtant, il est bien difficile parfois de prédire qu’une confluance va semer la pagaille et rendre la journée plus forte qu’elle devait, qu’une brise va être très renforcée par le météo ou qu’il y a un piège aérologique.
C’est là que l’avis des locaux peut aider et permettre d’apprendre davantage avec son propre bagage théorique.
Ce n’est pas mâcher le travail que de donner un conseil. Entre la théorie et la pratique, tout le monde sait qu’il y a une grosse différence.
Bien sûr que cela peut changer à 5 minutes et il y a clairement des journées non prévisibles. Mais il y a aussi des journées assez fiables.
Pas de bulletin exhaustif mais une aide simple, c’est l’idée ! Ca améliorerait sûrement beaucoup la sécurité.

Il n’y a aucune raison de penser que cela augmenterait la sécurité globale… car ce qui est positif pour certains pourraient bien être négatif pour d’autres.
Il faut arrêter de justifier des choses par la sécurité quand on n’a pas d’élément formel allant dans ce sens.

De toute façon, peu de personnes peuvent faire ce travail car cela demande du temps de prédire l’évolution des conditions dans la journée. Tous ceux qui font DE de compétitions le diront alors qu’ils le font pour des pilotes “experts” capables d’interpréter et de corriger une partie des erreurs de formulation,…

Fabrice, en fait avec toi il ne faudrait jamais rien faire par principe de précaution, de peur que la nouveauté puisse avoir le moindre petit effet néfaste :roll:

@ Benoit 2R,

Très honnêtement, toi comme pilote expérimenté, tu penses vraiment qu’une “cotation” (qu’importe la forme) en temps réel des sites en fonction des conditions météo/aérologiques serait une bonne chose ?

Moi je n’y vois qu’un assistanat qui serait, mon avis, totalement contre-productif en termes de responsabilisation et progession des pilotes qui se reposeraient dessus.

Les critères d’évaluation de la technicité d’un site et de son aérologie et plus encore de leurs interactions sont si complexes car totalement lié au pilote concerné, à ses compétences sa forme physique, sa forme psychique et mentale, son materiel et encore tant d’autres éléments, qu’ils (ces critères d’évaluation) ont deviennent totalement ingérables pour tout autre que le pilote concerné lui même.
Sous-entendu bien sûr qu’il en possède au moins les clefs d’interprétation de tous les éléments personnels et environnementaux dont il dispose pour évaluer si il est sur le bon site au bon moment.

Et là, la seule solution viable me sembles, telle déjà exprimé par Laurent, Guy et d’autres, l’apprentissage et l’acquisition d’expérience au travers d’une progression structurée et réfléchie.

C’est ce type de discours qui rend obscure le parapente et freine la progression. Dire à un jeune volant qui connait de la théorie, c’est à toi de jouer si tu le sens, n’aidera jamais personne. Il existe quand même des recettes qui aident la majorité et évitent beaucoup de mauvaises décisions.
Ce que j’ai apprécié dans ma progression, c’est que les moniteurs qui me connaissent me disent, tu peux aller dans cette aérologie aujourd’hui, fais attention sur d’autres site à tel moment. Il est très difficile de s’autoévaluer sans expérience et facile de griller des étapes sans cette expérience.
Il est aussi facile en parapente de “mal apprendre” parce que les ailes pardonnent beaucoup, 20 ailes passeront au mauvais endroit sans soucis, pas la 21ème…
Si les sujets sécurité passionnent tout le monde, c’est parce qu’on sait qu’on y est tous confrontés, tous à risques parce que même les compétiteurs, les expérimentés ont des incidents (cf B-Stof dont j’espère un débriefing instructif).
Les accidents sont un frein au développement de l’activité : mise en danger des sites, arrêt d’activité (en init, on ne sait pas tout ça, ces risques et plusieurs fois j’ai failli tout vendre et arrêter à force de traîner sur le forum), autorisation du vol libre à long terme…
Est ce que durcir le BPC changera cela ? Quid des BP et init, sûrement la majorité…
Certains phénomènes sont complexes et site spécifique : entrée de brise de mer, advection, Foehn…

Les statistiques ne changent pas d’année en année pour les décès, les secours et arbrissages se banalisent j’ai l’impression dans les récits de forum alors qu’on lit aussi des pros que le niveau moyen augmente, les ailes plus sûres.
Les recettes théoriques : il faut éduquer, prévenir, fonctionnent mal dans beaucoup de secteur. Parfois le “palliatif” est plus efficace.
Il y a beaucoup de domaines similaires : dire à un toxicomane de faire attention aux virus en s’injectant avec du matériel usagé n’a jamais aidé, d’où les Stéribox, salles de shoot…palliatives mais efficace.
Est ce que les skieurs hors piste déterminent à chaque pente la stabilité du manteau en faisant une carotte de neige et des tests ? Non, ils regardent les drapeaux et décident en leur âme et conscience. Ca n’empêchera pas les fous qui y vont alors que le risque est maximal. Pour les autres, cela aide.

Donner un conseil sur une journée ne va pas déresponsabiliser mais inciter à mieux réfléchir. Pendant ce temps, beaucoup ne réfléchissent pas et volent par ce qu’il y a des ailes en l’air…mais toujours autant d’accidents.

En ski hors piste tu regarde pas le drapeau tu regarde le bulletin neige qui dit les risque suivant les exposition, l’altitude etc et tu prend ta décision comme tu le ferai avec le bulletin météo en parapente.
Si tu regarde les drapeaux pour décider d’aller skier en hors piste je pense que tu n’a rien à y faire. De plus les gens qui voit un risque de 3 sur 5 ce dise sa va c’est pas énorme. Et bien non il faut regarder ce qui se cache derrière le drapeau et se renseigner de manière personnel.

Tu le dis toi même ; “tes” moniteurs qui “te” connaissent.

De même ; si 20 ailes passent au même endroit sans souci et pas la 21ème. Pense tu vraiment que c’est forcément l’endroit voire le moment (à moins que les 21 ailes y passent ensembles, grand l’endroit alors) qui est mauvais ou n’est il pas envisageable que le 21 ème pilote n’était pas au même niveau (qu’importe le domaine) que les 20 autres.

Puis est-ce que sur les pistes de ski “vertes” il n’arrive pas d’accident ?

Enfin, apprendre sous-entend aussi comprendre. Ce n’est pas l’accumulation de connaissance ou même d’expériences qui donne les competences ou même l’Expérience, non il faut la compréhension des connaissances et expériences pour en faire quelque chose d’utile.

Edit ; Remsouille fait un parallèle très juste aussi.

Une cotation en temps réel, clairement non, mais une cotation simple (vert, jaune, rouge) faite par l’école du coin basée sur les prevs de la veille et qui tient compte des années de connaissance des phénomènes locaux, ça serait loin d’être stupide. Et comme ça serait basé sur des prevs, comme on sait tous que ça n’est pas fiable à 100% tout comme leur analyse, il n’y aurait pas trop de problèmes de responsabilité. Mais au moins ça pourrait mettre le doute sur les journées présentant un risque potentiel, risque que certains pilotes n’auraient peut-être pas identifié (vent qui se renforce, sur-développements, etc). Et ça n’arrive pas qu’aux débutants de se tromper dans l’analyse des prevs !

Et on se retrouve comme en station de ski avec un drapeau jaune signalant le danger d’avalanche cloué à demeure sur le mat ?

Si vous souhaitez faire une activité dans un milieu connu, sécurisé et parfaitement maitrisé, il vous faut trouver une autre activité que le vol libre ! Nous évoluons dans un milieu invisible, fluctuant, difficilement prévisible dans tous ses détails. Quel professionnel endosserait la responsabilité d’afficher un risque nul ou faible ?

Perso, je me refuserais totalement à faire cela, par contre je n’ai jamais refusé un conseil ou un avis sur les conditions du site. Il est tellement difficile de venir dire bonjour et de discuter avec les responsables des sites sur lesquels vous volez pour qu’il vous faille un affichage ? :bang:

On caricature beaucoup pour éteindre un débat : l’idée n’est pas de dire, grâce à cette cotation et un drapeau vert il n’y aura plus d’accident mais d’aider. Je suis d’accord avec tout ce que tu dis sur la compréhension, l’accumulation des connaissances. Mais pour comprendre, seul ce n’est pas facile. Sinon on aurait pas besoin d’instituteurs/profs mais simplement lire les bouquins et prendre une voile ou conduire une voiture.
La remarque sur les drapeaux n’est pas tout à fait pertinente car le drapeau n’est pas la résultante d’une prévision météo mais l’interprétation par des professionnels de la météo d’une prévision météo, croisée avec des tests de terrain et l’expérience des massifs avec leur pente, orientation. Tout le monde ne regarde pas le détail, mais au moins un 4 ou 5/5 va dissuader une majorité.
Si un modèle météo était capable de donner ce drapeau en parapente, ce serait génial. Actuellement c’est impossible et localement, l’expérience des moniteurs biplaceurs qui volent fréquemment est irremplaçable pour aider les autres parapentistes et pourrait servir à diminuer les risques d’accidents. Sans évidemment être le remède idéal.

Diminuer les risques au décollage et atterrissage : le gonflage et la pente école OK, l’analyse météo aussi mais plus difficile
Diminuer les risques d’incidents en vol :

  • savoir gérer les incidents (sûrement plus facile en SIV qu’en réalité, facteur humain très dépendant) OK mais palliatif…
  • avoir un parachute de secours, OK mais palliatif.
  • Les éviter : évidemment mais c’est sûrement le plus difficile car dépendant de cette fameuse aérologie dont l’interprétation en local nécessite des aides.

Comment diminuer les accidents selon vous? Contraindre les gens à un certain niveau évalué sur un jour donné ? Cela reste du vol libre et pour l’instant, chacun peut apprendre comme il le souhaite. Laisser une “sélection naturelle?” : elle ne fait pas la promotion de l’activité.

ça c’est vraiment la clé du problème.
qu’il y ait enfin une volonte de faire des debriefings clairs et ouverts.

la publication de stats par la commission secu va dans le bon sens, mais c’est fait sérieusement (publiquement) que depuis très récemment. et c est tres perfectible.
on a donc peu de recul.
et aucun (à ma connaissance) enseignement d’éléments d’accidentologie en formation init ou perf …
donc ca va prendre encore un peu de temps à se clarifier.

pas par avalanche en tout cas, sauf cas extremement extreme :wink:

http://old.avalanche.ca/uploads/online-course/thumbs/Échelle_publique_nord-américaine_de_risque_d’avalanche.png

Les pros sont toujours de bon conseil, mais pas toujours accessibles ou présents au moment d’être sur le site.
Est-ce si bloquant de passer d’un conseil oral à écrit si la responsabilité n’est pas engagée ?
Et puis c’est le piège des voiles en l’air…
Il y a 15 jours à Montclar, une grosse tendance Nord (NO) avait fait déplacer les écoles et les biplaceurs sur d’autres sites (je suis allé les voir pour leur demander :pouce: merci à eux. Il n’empêche que des groupes de parapentistes (dont des guns) ont décollé à l’Ouest avec des décos sous le vent très limites et un arbrissage. Pas facile en voyant autant d’ailes finalement en l’air de se dire que les conditions n’étaient pas bonnes…

Pour ce qui est de venir voir les responsables des sites avant de voler, c’est sûr que ce serait une bonne chose (c’est ce que j’ai fais le matin de ma première journée de vol en allant voler une semaine ailleurs qu’à la maison), mais c’est pas toujours facile. On les identifie pas forcément, on tombe pas forcément au bon moment et tous ne sont peut être pas forcément aussi riches en conseils que toi Patrick (dans mon cas lors de ma semaine de vacances, l’info que j’ai reçu a été plus que succincte).

Pour les drapeaux, c’est bien beau, mais ça pourrait marcher sur des grands sites fréquentés où une école est sur place, mais même sur des sites parfois très fréquentés sans école sur place (genre Montlamb), je ne suis pas certain que quelqu’un se taperait le trajet tous les jours pour aller coller un drapeau au totem…
Peut être qu’une solution intermédiaire serait de détailler un peu plus les panneaux d’information des sites avec quelques infos supplémentaires sur les différents pièges en fonction des conditions classiques du site en question. Mais cela ne renseignera pas sur l’aérologie du jour c’est certain.