Accidentologie 2016

:pouce: :pouce:

Perso avec environ 200 vols au compteur, j’ai en gros quarante sites de vols parcourus. Pour ma part j’estime que la variété des sites m’apprend beaucoup plus sur l’aérologie, ou plutôt les aérologies, que je peux rencontrer ou sur lesquelles je suis amené à me questionner, que faire 100 vols au Salève (par exemple) ou de toute facon je ne rencontrerai jamais exactement la même aérologie d’un jour à l’autre.
Bien sur je me renseigne un max avant d’aller voler sur un site nouveau, et d’ailleurs je suis assez admiratif de la démarche explicative qu’on peut trouver sur certains sites de club, par exemple dans le Diois : http://www.vol-libre-diois.fr/ avec explications sur l’aéro globale de la région, ainsi que sur les différents sites de vol.

Sacré débat…
encore hier avec le président de mon club on en parlait d’accidentologie (ouais 4 hélico à gensac…)

Vous pouvait mettre tout les drapeaux du monde (et appli) que ça ne changera pas grand chose je pense.
Il y en aura toujours qui ne voudront pas travailler la théorie
Il y en aura toujours qui ne liront pas les panneau
Il y en aura toujours qui diront : “si lui y va, j’y vais”
Il y en aura toujours qui ne seront jamais “autonome”
Il y en aura toujours qui seront “no fear” (et paradoxalement c’est pas ceux qui ont le plus de carton…)
Il y en aura toujours qui te demanderont ce que tu penses de la météo, qui vole 20h/ans, en voile typé cross de plus de 5.5 d’allongement (t’as vu j’ai pas mis EN C ou B+3.14 racine de 2…)

A un moment, je pense que l’accidentologie est malheureusement incompressible et essentiellement liée au facteur humain.

Beaucoup de sites ont des site web et des panneaux indiquant les “zones qui puent”
Beaucoup de sites ont des vieux locaux qui ne sont pas muet et qui partagent leur expérience
Et pourtant…

le parapente, j’ai compris très tôt que c’etait un “sport co”, ils nous faut des mentors, des gardes fous, des copains (pour les bières et la rot, ca aide aussi !)
mais beaucoup volent malheureusement “seul” et ont la fainéantise intellectuelle et sociale du con-sommateur…refusant cependant de payer un moniteur ou de questionner un parapotes (la fierté ou la radinerie…)

on peut être grande gueule vis à vis des copains, mais une fois dans sa sellette vaut mieux rester humble face à Éole…même si le drapeau est vert

Ben sur les grands sites comme planfouille ou la forclaz, y a des gens qui veulent donner des conseils a tout le monde au deco et qui racontent beaucoup de conneries… :wink: Comment on fait ?

Y’a une différence entre donner un ou deux conseils à quelqu’un qui les demande, et celui qui a une grande gu… et qui veut étaler sa science devant tout le monde :prof: :prof:

J’ai tendance à bypasser la deuxième catégorie, surtout que bizarrement c’est assez souvent suivi d’un déco foireux de la personne en question :vrac:

effectivement je raisonne avec ma petite vue de Pyrénéen … ici tout le monde connait les cadors, il y en a pas 50, et aussi tout les “grandes gueules” qui disent tout et son contraire, les memes d’ailleurs qui ont fait la météo en regardant juste une petite flèche sur une appli et qui effectivement décolle comme des autruches…

dans la formation BInitial on devrait mettre : " savoir différencier une buse et un pingouin "

Après faut aussi être réaliste… Comme tous les sports en ce moment, on passe d’un sport de mordu passionné à un sport de consommation que Mme ou Mr tout le monde veut (peut) pratiquer quelques heures par ans sans s’être ruiné en formation… C’est pareil pour le VTT, pour le ski, pour la chute livre, et même pour la rando…
La vrai question c’est peut on pratiquer “seulement” quelques heures par ans en autonomie avec 1-2 stages et si oui comment aider (et non pas assister) ces pratiquants qui représente (ou vont représenter) une majoritées des parapentiste

Ou qui même voudraient pousser en l’air des gens qui ne devraient pas s’y trouver à ce moment (pour voir comment la masse d’air est pourrie ?) ; ouais, j’ai vu à Planf’…
Il me semble, vu ce que j’ai vécu et que je continue à vivre, qu’il est réellement important dans cette activité, de choisir à un moment donné qui tu vas écouter et en qui tu vas faire confiance, d’avoir des guides, des références, des mentors (mais pas des idoles).
Et au début, c’est un choix terrible car un peu à l’aveugle, tout au ressenti, un peu comme une espèce de tirage du loto. Tu n’espère pas forcément avoir le bon numéro mais il te faut surtout ne pas tomber sur le mauvais.

C’est tout à fait exact, je trouve.
Et la réponse à la question, pour moi c’est un non absolu. Faut rester en école.

C’est malheureusement la triste réalité.
Que faire ? Verrouiller l’activité ? …
C’est comme ceux qui “mangent” les espaces aériens. Ce sont le plus souvent des vieux pratiquants et récidivistes, sachant pertinemment ce qu’ils font, mais qui n’en n’ont rien à cirer.
Autrement bon nombre, consomment du parapente comme une semaine de sport d’hiver, montagne et autre. L’accidentologie et il me semble aussi non négligeable.

Ce profil-là, ça a été le mien (et c’est encore plus ou moins mon cas).

Dans cette configuration (1 semaine ou 2 par an, moins de 20h de vol), on a tout à gagner à mon avis à pratiquer encadré (écoles sur site, voyages) :

  • on économise l’investissement du matos qu’il faut entretenir et qui deviendra obsolète avant d’être usé/amorti (mais si on préfère, on peut aussi acheter le matos, c’est pas incompatible)
  • on bénéficie “en consommateur” de toute l’organisation logistique, navettes, etc.
  • et surtout on s’appuie sur un pro qui permet d’optimiser les journées de vol par le choix des sites et des horaires, et qui vous fait vos petits drapeaux vert/orange/rouge perso, contre la juste rétribution de sa compétence et de son travail

Y’a pas de honte à ne pas vouloir/pouvoir investir pour devenir autonome.

:+1:
je croise malheureusement plutot l’inverse, j’ai fais mon stage init et :speedy:
certains deviendront de vieux pilotes en investissant du temps et de la rigueur, d’autres seront éternellement en danger et un danger pour les autres (vas y traverse la route en vol sans regarder…) Comment faire la différence ?
rendre le brevet de pilote obligatoire? c’est ce qui nous pend au nez j’ai l’impression :frowning:
genre :
BPI : vols encadrés
BP : reconnaissance de l’autonomie par les pairs
BPC et plus : légitimité pour "prendre des risques " ?

mais beaucoup d’accident sont arrivés à des pilotes chevronnés qui “savaient” où ils mettaient les plumes ou pousser par les copains (compet, “mais si c’est bon”,…)
J’ai un mentor, qui m’a beaucoup appris en cross, cependant quand il me dit que c’est calme en l’air, je me méfie toujours, ça tolérance à la turbulence fait qu’on est pas dans le même monde…ho la belle frontale :vrac:

De toute façon c’est normal d’avoir les “anciens” qui reproche aux “nouveaux” d’être irresponsable. C’était toujours mieux avant… Je suis vraiment pas sur que le mec qui fait quelques dizaines de vols par an soit un danger (si bien sur les vols sont approprié a son niveau…)
L’école c’est sympa mais on est vraiment à 100% dans la consommation. On est assisté pour le choix du site, pour le choix de voler ou pas suivant les conditions et sur quoi faire en l’air… Perso c’est pas l’activité que je veux faire… Et puis 600€ la semaine…

Perso, je me debrouille tout seul pour faire mon analyse meteo,
je croise meteoblue / meteo.fr un peu windguru, je regarde la balise le matin,
si y’a pas de vent et du soleil un minimum, je regarde meme le plaf , le vent en altitude et
comment ca peut evoluer dans la journée.
Si y’a des orages prevus, je sais que le creneau peut etre raccourci.

Je regarde aussi sur youmethem ou vont les copains.

Dans mes 100~200 premiers vols, je parasitais l’ecole, en appelant leur repondeur pour voir si l’ecole travaillait.

Savoir que l’ecole travaille, c’est tout con mais on sait que c’est safe, le probleme se situe apres
quand y’a plus personne et qu’on est “lachés”.

L’idee de coupler une analyse meteo et les particularités d’un site, ca peut etre interessant.

Ex a st andré,
Demain du nord peut rentrer, il rends le vol sur site tres technique car ca devient facile d’etre sous le vent (zone estropied, cheval blanc etc …)

Et je prends pas st andre par hasard, j’ai 2 potes qui se sont salement amochés, sans comprendre ce qui leur arriver.
De leur point de vue, il faisait du soaring tranquillou, grosse fermeture, retour a la pente.

Perso 10 ans que je vole, BP , BPC , QBI , 4-5 SIV, qques compets B, et pas le debut d’une blessure.
J’ai vu un tas d’accidents ou les pilotes ne comprennent pas pourquoi !
Comment on fait pour confronter son analyse si le la n’est pas donné par un pro.

Pour le vent, le taux de montée, la finesse, la derive, j’ai des instruments de vol pour confirmer / affiner mon jugement.
Pour l’analyse météo, je n’ai aucune reference.

Je plussoie HUB pour le choix d’une structure pour une semaine de vacances. C’est souvent un bon plan et on profite plus du vol
et des copains.

La pratique encadrée ou non encadrée n’ont en commun que le mot parapente.

Une solution intermédiaire est de pratiquer entre potes.

Pratiquer en autonome seul avec un petit niveau demande un fort investissement psychologique pour ne pas se mettre dans le rouge.

:coucou:
Merci! :oops:
Je viens de lire ce fil incroyablement alimenté autour d’une histoire de drapeau. Chose totalement inconcevable par chez nous ( il n’y a même pas d’école). Notez quand même que la très très grande majorité des sites sont déjà munis d’un drapeau indiquant une énooorme quantité d’informations : biroute
Pour le reste, une bonne fiche site indiquant ses particularités, dangers potentiels, reglementation etc… ça c’est un bon truc préventif. Peut être un gros travail à mettre en projet pour regrouper toutes ces infos pour tous les sites de france au sein d’une base de donnée commune. Mais un truc complet et chiadé hein, pas juste une orientation dénivelé et lieu de l’atterro.
Dans ce cadre, un niveau de difficulté par code couleur pourrait même être attribué par site…

Deux affirmations m’interpellent dans les derniers posts.

D’abord ; Livingston qui en parlant des pilotes qui sont dans des attitudes "no fear, rajoute que ce ne sont pas forcément ceux qui alimentent le plus les statistiques d’accidentologie.
Puis ; Bungeetux qui évoque ses potes qui en faisant du soaring “tranquille” se sont pris de telles fermetures, qu’ils n’ont pu empêcher un retour à la pente et… bobos. Et qui ne comprennent pas ce qui leur est arrivé.

Alors, d’une part sur quels éléments peut on se baser pour penser que les “no fear” s’accidenteraient moins. Ne serait t-on là plutôt dans un type de déni du risque des conséquences qu’un tel comportement peu entraîner et est-ce que ce déni ne verrait pas son origine dans le fait de se reconnaître soi-même dans ce public “no fear”. Bref, d’être éventuellement dans une démarche (en toute bonne foi) de moraliser dans le style ; “Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais

Puis, d’autre part quand des pilotes subissent un incident de vol voire accident alors même qu’ils étaient persuadés voler dans des conditions absolument sereines et qu’ils arrivent à se contenter d’une conclusion personelle telle ; "On ne comprens pas, sous-entendu il n’y aurait rien à comprendre. Est-ce que la non plus, on ne serait pas en presence d’un déni. Déni d’incompétence réelle ayant conduit à l’accident mais aussi et plus encore, déni de sa responsabilité propre dans ce qui est arrivé.

On pourrait certainement développer avec plein d’autres exemples d’incidents/accidents pour parler de ce refus de la réalité qui peut conduire à laccident. Mais bon, là ces deux modèles me semble interressants pour soulever cette problématique et je tiens à le préciser tout de suite ; il n’y a aucune intention de critiques envers Livingston et Bungeetux dans ce post. Je ne me sers que de leurs posts pour rebondir et exposer ma reflexion.

Est-ce que finalement ce ne sont pas aussi ce comportement humain de refuser d’admettre et d’assumer ses “limites” et “responsabilités” qui n’est pas la cause principale de la très grande majorité des accidents.

N’y a t’il pas peut-être un problème d’humilité qui crée un problème de sécurité ?

Après reste la question ; Comment y apporter une réponse pédagogique ?

Si tu veux. En tous cas ça fait un bel aphorisme, une belle sentence définitive.

A noter qu’en volant “encadré” (disons sous l’égide d’un pro), il y a tout une gradation de guidage ou d’autonomie. Quand le moniteur te connaît, et connaît ton niveau, il n’intervient plus que pour discuter ensemble des options, et éventuellement t’empêcher de faire une connerie.
C’est clair que tu n’es pas indépendant. En échange, tu voles plus, avec plus de sérénité.

Si on conçoit le parapente comme une discipline élitiste où il faut nécessairement un très gros investissement personnel, voire de la souffrance et pourquoi pas du risque, je comprends que ça puisse ne pas convenir. Si on le veut comme un loisir, nécessitant une certaine technicité, disposition d’esprit, mais toujours générateur de plaisir avec un niveeau satisfaisant de sécurité, et qu’on n’a pas le temps/les moyens de s’y dédier totalement…

Ce que j’entends depuis plus de 20 ans…

La première chose à faire est peut-être de se demander, sérieusement, s’il y a un problème, si la situation actuelle est intolérable, s’il faut absolument faire quelque chose.

pas de soucis wowo. mais les pilotes acro ou “engagé” que je connais ne sont pas le profil que l’on retrouve le plus dans la BNDA…
on lit effectivemnt aussi dans les rapport “sans raison particulière” ou “la masse d’air était calme”
le relâchement en air calme peut être aussi un facteur d’accident : " surprise " et paf dans la gueule le BA :tomate:

le plus grand nombre de cartons n’ont il pas lieu à la Dune d’ailleurs, là où c’est laminaire et où on “ne risque rien” :grrr:

bon pourvu que ça dure meme si je m’en fou j’ai mes brevets :canape:
serieusement : la reglementation européenne va vouloir tot ou tard harmoniser ça et on prendra quoi comme modele, le francais ou le teuton?
et pour moi, à part une accumulation flagrante sur mon site des accidents, je vois pas ce qu’on peut faire de plus…

errare humanum est…

@ Vincent,
Il me semble qu’en termes d’amélioration de la sécurité, il est toujours souhaitable de progresser. Les 20 morts de l’année dernière me semble quand meme proche de ce que l’on peut humainement considérer comme intolérable, surtout ramené au petit volume de pratiquants (évidemment ce n’est que mon avis et il appartient à chacun d’avoir le sien sur la question). Et combien de blessés voire handicapés à vie derrière ce chiffre de 20 morts, combien de vie gâchées pour les victimes mais aussi dans leurs entourages ?

Rien que dans mon entourage associatif et comme accident qui me sont connus, 2016 = un mort, une colonne vertébrale, un tibia-péroné (et évidemment pas le tout pour un pilote mais bien 3 pilotes différents)

@ Livingston,
Je ne pense pas que l’obligation d’un quelconque brevet “parapente” soit une solution envisagée par la fédé ou au-dessus par les pouvoirs publics a laccidentologie. Par contre cela peut rendre frileux propriétaires (aussi municipalités) de donner autorisation pour l’usage de leurs terrains en tant que décos et/ou attéros voire les maires qui même si leur avis n’est qu’un avis, ces maires ont quand même le plys souvent un réel pouvoir d’influence sur les propriétaires privés locaux. Bref, le risque est une récession de sites de pratiques.
Et aussi une augmentation inéluctable des tarifs d’assurances.

Personellement, je ne vois pas comment tu arrives à voir dans la BDNA ou toute autre base de données accidents disponible la tendance ou non “no fear” des concernés. Et si dans ton entourage, les pilotes “engagés” qui ne sont pas pour autant pour moi des “no fear” n’ont pas plus dincident/accident que d’autres, tant mieux pour eux mais peut on pour autant en tirer une conclusion ?

De même, lire dans une BDNA ; "les conditions aérologiques étaient calmes me semble à prendre avec des pincettes si on ne sait pas qui a renseigné cette précision. Personellement, je ne connais pas d’accident sans causes. Par contre et pour l’avoir vecu professionnellement, je connais beaucoup de rapports d’accident ou la réalité des causes s’est vue adaptée aux conséquences pour diminuer (ou du moins le tenter) la responsabilité personelle et intrinsèque de la victime dans l’accident. Parfois pour éviter une diminution de l’indemnisation mais le plus souvent pour ne juste pas avoir à assumer ses mauvais choix (qu’importe les raisons personelles conscientes ou inconscientes qui ont conduit à ses mauvais choix)
Tu cites par exemple le relâchement en air calme. Alors a minima l’air n’était pas vraiment calme et surtout on ne l’a pas envisagé et enfin si on sait s’être “relache”, il y a quand même un début de comprehension il me semble.
Ton autre exemple, celui de la Dune, me fait sourire (triste) car il y a peu d’endroit aussi accidentogène que la Dune il me semble. Tous les causes possibles d’incident/accident s’y trouve reunies ; surfrequentation, vent fort, niveau faible, effet de groupe, émulation, envie de rentabiliser le séjour, etc.

@ Hub,
Totalement d’accord avec toi, le parapente n’a pas besoin d’être une activité sportive de pleine nature catalogué élitiste. Le parapente peut très bien se pratiquer et se justifier comme tu le decrit, en tant que pure activité de loisir. Il est juste impératif qu’alors ce pratiquant loisir le fasse en toute conscience et dans le respect absolue de ses capacités limitées ou plutôt dans le respect absolue de ses incompétences logiques et normales ET non pas honteuses.

C’est toi le coupable ? Bah c’est du super job, ça donne bien envie de venir, et de regarder tout ça en détail avec g.Mpas ou le geoportail sur un deuxième écran. D’ailleurs il me semble qu’il y a une école à Luc non ?

Concernant la base de données des sites, y’a qu’à voir la différence de traitement sur le site de la FFVL, pour certains c’est hyper détaillé et expliqué (j’ai souvenir de l’auvergne) , pour d’autres t as à peine l’orientation de spécifiée…