J’ai tout de suite sauté sur l’article du Daubé parce que j’ai des tas de copains et copines qui font le Back to Grand Bo.
Rassurée, je peux mettre un grain de sel.
Décoller au Lachat n’est jamais simple, du fait le la pente importante et tourmentée, de l’altitude et de l’isolement du Lachat qui le place dans une masse d’air compliquée.
Cela ne m’a jamais posé de problème particulier mais j’ai assisté les pilotes au décollage (comme à Planfait) lors de deux compètes du Challenge Féminin, constatant hélas que même chez des compétitrices chevronnées, certaines étant monitrices diplômées, le décollage pouvait être compliqué voire scabreux.
Crapahuter dans cette pente pour remettre les voiles en place n’a rien de spécialement jouissif, il faut aller vite et ne pas faire de faux pas, c’est un coup à se faire mal et les autres assistants se tenaient prudemment en haut, sur “la route”.
J’ai vu souvent des décollages pourris avec retours à la pente, heureusement sans gravité.
Tout est bizarre au Lachat.
La pente est orientée sud mais cela ne veut rien dire parce que le Lachat est isolé et le vent tourne autour : on lève la voile, elle monte bien et… elle part de traviole, avant retournement (sans souci) ou après (craignos). J’ai vu une concurrente très expérimentée avec une Enzo 2 s’y reprendre à 3 fois et finir par décoller quand même, en digue-digue et en marche arrière avec un demi-twist, une autre marquer le but après 5 essais infructueux, complètement dégoûtée et en proie à une crise de confiance en elle. Cela ne se passait pas mieux pour les garçons, évidemment, mais pendant le challenge féminin je ne m’occupais que des femmes.
Avec les conditions actuelles hyper-stables, il faut décoller en altitude, au-dessus de l’inversion, sinon on fait un plomb en suant à grosses gouttes et en respirant la suie et les NOx du diesel…
Cela ne vole pas à Annecy ? alors on va au Grand Bo ou au Crêt du Loup (une autre aérologie compliquée) ou on monte sur la Tournette (décollages “montagne” pas du tout évidents) parce que le chalet de l’Aulp n’est pas encore assez haut.
Ces décollages “montagne” ne sont pas à la portée des pilotes peu expérimentés, quand il y a de l’air, et du fait du terrain il est aussi préférable d’avoir, en plus d’une gestuelle parfaite, une pratique éprouvée du vol-rando. Il n’y a plus la facilité rassurante des moquettes et des décos officiels et décoller une voile de cross est moins simple qu’une voile montagne (sauf la Diamir, évidemment).
Il est alors important et vital de savoir renoncer, ce qui est facile quand les remontées mécaniques sont tout près, beaucoup moins dans le cadre d’une compète ou quand on a bien crapahuté.
Cette saison 2019 est vraiment difficile, avec déjà des aspects d’une St Barthélémy.

