Apprendre à voler

Je suis d’accord avec Benoit.
Voler seul très rapidement n’est pas impossible, ni suicidaire, à condition d’avoir un minimum de jugeotte et la tête sur les épaules (et le mental qui va avec).
Un point important quand même, ce n’est pas parce que tu voles seul qu’il faut considérer ta formation comme terminée. Une sorte de formation continue quoi.

Pas d’accord avec toi Benoit! Je ne pense pas que tu aie été vraiment seul sur tes vols du début. Je m’explique: 1) tu étais avec des potes, débutants certes, pour te signaler un pb au déco
2) tu avais des fusibles en l’air
3)tu as fait ton init’ dans le coin, et je ne pense pas que des pilotes responsables, et encore moins les BE du coin, n’aient pas remarqués que vous débutiez, et vous auraient laissé vous mettre en l’air dans des conditions fortes, ou faire une erreur d’analyse sans rien vous dire.

Vous avez fait vos vols en autonomie, mais je suis à peu près sûr qu’il devait y avoir un paquet de paire d’yeux pour vous suivre, au déco comme en l’air.

Mais que signifie voler seul?
Celui qui habite près d’un petit site sans école, qui va faire un stage init à 300km de chez lui, au cours duquel il va faire 4 ploufs pourrait-il rentrer chez lui ensuite, acheter une aile (seul) et aller voler seul (vraiment seul) sur le petit site près de chez lui?
Bien sur que non.
Déjà, il n’a pas les compétences pour choisir une aile, il a toutes les chances de se faire refourguer n’importe quoi.
Ensuite, même avec de la jugeote, il n’est pas capable d’estimer l’aérologie.
Et ensuite, même s’il a acheté du matériel adapté, même si l’aérologie est adaptée à son niveau, ce n’est pas après 4 ploufs qu’on sait construire une approche correcte.
Bien sur, on est jamais à l’abris d’un coup de bol. Il peut essayer et même y arriver. Mais combien se sont mis dans des arbres?..

Justement, c’est bien pour ça qu’on dit “dans des conditions particulières, on peut voler seul après un init”
Je suppose que tu connais Lumbin : peu importe de se rater sur une approche : vu le site tu as droit à l’erreur : super large, pas d’arbre et des champs partout autour … tu fais ton maximum pour faire une belle approche mais tu as droit à l’erreur si tu vises l’entrée du terrain et non le rio merdo …

Effectivement, à St Hil, on veille tous les uns sur les autres et c’est très rare de décoller sans personne sur le tapis. Il y a quasi toujours qqun pour gueuler “clé” au déco …

Bof, moi je pense que les BE à St Hil, ils doivent justement pas passer leur temps à vérifier que chaque pilote sur la moquette est “securit”. Au contraire, si j’étais à leur place, je regarderais ailleurs pour justement ne pas voir. A partir du moment où tu as dit/vu, tu engages ta responsabilité. Si tu n’as pas vu… [simple supposition basée sur qqs discussions]

Sans compter qu’en parapente, des gens qui ont tout compris, qui savent et qui ne se remettent jamais en cause, y’en a une tripotée… C’est juste pas humain pour un BE de prendre en charge tous les pilotes… Moi ça me fatiguerait.

d’autant que les BE, y’en a certainement qqs’uns qui pratiquent le “fait ce que je dis, pas ce que je fais”…

C’est sur, quand je vais voler seul (c’est à dire pas en club), je ne fais confiance à personne.
Déjà je ne connais pas tout le monde. Je ne sais pas qui est BE ou pas. De là faire confiance à un hypothétique moniteur qui regarderait tout le monde. Je pense qu’ils ont bien assez à faire avec leurs élèves. Par contre si on me dit STOP je m’arrête quand même au cas où.

@poldof: je ne suis pas tout à fait d’accord. Dans un coin que tu connais bien (même au sol). S’il n’y a pas de vent tôt le matin, ben il n’y a pas de vent. Inutile d’avoir 2000 vols pour s’en rendre compte.
Et quand tu te lance seul au 3 ou 4ème vol, tu choisi un coin où la construction de l’approche n’a pas d’importance (j’entends par là le seul truc à faire c’est de se mettre face au vent et de freiner au bon moment).

sauf que parfois, si tu analyses mal, tu fini ton vol en marche arrière… Un exemple en 5s de recherche ici: http://www.parapentiste.info/forum/meteo-aerologie/comment-reconnaissez-vous-le-foehn-t14115.0.html

  • y’a rien, il décole
  • le foehn se lève quand il vol
  • il prend un coup de chaud et pose entre 2 maisons

Du coup, le y’a “ben y’a pas de vent j’y vais”…

Je suis d’accord, il y a quand même un minimum à faire.
Prendre la météo locale avant de partir est un minimum. Le Foehn est généralement annoncé. Si tu pars la bouche en fleur sur un site où tu n’as jamais mis les pieds (juste comme ça pour voir), si tu ne connais pas l’attérro (en gros tu décolles et tu verra bin jusqu’où ça va), si tu ne t’es pas fait ton vol dans la tête avant d’y aller, tu as de plus grande chances de te mettre une boite.

Il y a toujours des contre-exemples. Mais je suis sûr que mal mal de pilotes confirmés se sont déjà fait avoir sur des trucs qu’ils croyaient maitriser.

C’est comme pour le choix de l’aile. Je suis convaincu que si tu choisi une voile typée école, récente et révisée, et visuellement en bon état, tu as peu de chances de te rater.
Mais c’est pareil, tu peux tomber sur un margoulin que va essayer de te revendre n’importe quoi.

Donc effectivement, on peut nuancer ce que dit poldof, si tu es loin de tout, que tu dois faire 300 bornes pour aller voler, et qu’en plus tu vas sur un site non référencé, c’est mal barré.
A l’inverse, si tu es près d’un site, tu vois les gens voler (ou pas) de ta terrasse, je pense que tu va essayer de faire le lien entre les conditions météo et le fait que ça vole ou pas. Ca n’enlève pas le risque, mais ça le diminue un peu.

Tout ça me fait penser à la question du brevet sur la règle des additions.
En tant que débutant complet, tu vas probablement mettre la barre un peu haut. Ce n’est pas pour autant que tu vas te tuer mais il est certain qu’il est préférable de na pas avoir un risque non évalué qui se pointe.

Mouais, enfin bon, un débutant va quand même principalement faire un plouf… les conditions qui changent du tout au tout sur les 5-10 minutes du plouf, on va pas dire que c’est impossible, mais C’est quand même pas bien fréquent.

Vécu chez moi lors de vols de mesure matinaux :

  • atterro, rien, pas un souffle (poche d’air froid de fond de vallée) ; déco rien (en fait combe protégée du vent de ce jour) ; entre les deux, une fois sorti de la protection du relief le vent rentre travers ouest et ça brassouille bien. Un débutant n’aurait pas apprécié. Entretemps le vent est rentré devant jusqu’au sol et complique sérieusement l’atterrissage ; un débutant aurait pu se faire mal. J’aurais du prendre la météo avant d’aller voler à 8h du matin.
    Entre le passage à l’atterro et le décollage effectif, il s’écoule déjà plus de 30 minutes…
  • autre configuration : atterro rien (toujours la poche d’air mort froid) ; déco rien, pas d’instabilité ressentie (frais en haut et frais en bas aussi) ; en fait le thermique se développe loin devant sur le plateau, monte droit et je me retrouve au plafond à 9h du matin ! Lumière géniale, air limpide, fraîches odeurs et vol éblouissant mais qui aurait pu bien surprendre un débutant…

De multiples variantes sont possibles. Faut dire que le relief ici est autrement plus complexe qu’à Sintil…

@surfair: je pense qu’il s’agit justement là du minimum de connaissance de site à avoir. Par exemple, je ne me serais pas engagé au début dans un vol seul sans voir où est l’attérro.

J’ai quand même l’impression que tout le monde est d’accord sur un point. Plus tu as fait de vols encadrés avant de partir seul, et à priori moins tu as de risques de te prendre une boite.

Pour résumer:

  • Il est possible d’apprendre à voler seul ou encadré par des potes qui savent (c’est à dire sans école). Il y a des exemples. Il est aussi très possible de se prendre une boite. Il y a aussi des exemples.
  • Il est possible de voler seul après un stage init. Pareil qu’au dessus.
  • Tu peux toujours voler encadré. idem.

Avec toutes les possibilités intermédiaires. Je ne sais pas quelles sont les statisques de boites / non boites pour les cas ci-dessus.

En tout cas, je ne me risquerais pas de dire à quelqu’un “vas-y ca craint rien”. Personnelement j’estime que la formation n’est pas une étape à bacler. Et que c’est même mieux de faire régulièrement quelques piqûres de rappel. Le “régulièrement” étant naturellement à adapter en fonction de chacun.

Des fois que mes exemples induiraient une confusion : ici du décollage tu vois l’atterro. Ça ne met à l’abri de rien…

Ce que je veux dire, c’est que tu peux prendre des éléments objectifs sur le site (pas de mouvement d’air à l’atterro ni au déco, pas de nuages dans le ciel, même température en bas et en haut, etc) et quand même te faire surprendre.
Et quand t’es surpris, parfois ce qui te sauve c’est l’expérience et la capacité à gérer l’inattendu.

Salut Darklenoir.

Comme tu le vois, les avis divergent… Sache quoi qu’il en soit qu’apprendre à voler prends du temps, beaucoup de temps. Le matériel représente toujours un investissement et quant au paramoteur, il ne suffit pas de faire un stage init et de rajouter un moteur le jour ou t’as les sous, le paramoteur ne dépends pas de la même règlementation et la formation est différente aussi (même si tu touveras forcèment des points communs).
Bon courage !

[quote]Lumière géniale, air limpide, fraîches odeurs et vol éblouissant mais qui aurait pu bien surprendre un débutant…
[/quote]
:grat:
bah, c’est les 10% de pertes qu’autorise la fédé :init:

:affraid: J’ai fait mon init’ à Chamonix, suivi d’un perf’, et j’ai continué à voler là-bas pendant 2 semaines avec un pote bon pilote. J’ai toujours eu le regard des BE de la vallée sur mes vols, avec quelques commentaires parfois à l’aterro :pouce: . Je vole maintenant sur Nancy, près des Vosges, et les BE vosgiens qui ont pris en charge des débutants de notre club les ont toujours à l’oeil quand on va voler chez eux :pouce: … Et pourtant au Markstein, y’a aussi du peuple!!! Arrêtez de tirer sur les BE! Ceux que je connais sont très bien: ils ont même des yeux dans le dos, et ils en voient plus qu’on ne le crois…

Après, le “j’ai rien vu, y’a rien à me reprocher” je ne suis pas sûr que juridiquement ça soit bon, et moralement je suis certain que ça ne le fait pas. Un mec que tu connais, tu le laisses décoller dans des conditions “pas pour lui”??? Et si un mec te semble craignos au déco, va le voir: soit il t’écoute (très bien), soit il t’envoie bouler et s’il fait un cratère tu n’as rien à te reprocher. Ca me rend dingue :shock: d’entendre de partout que le parapente c’est un apprentissage long et subtil, et d’entendre par ailleurs des volants refuser de donner des infos sous prétexte qu’“ils ne sont pas là pour ça”, que “ils ne peuvent pas s’occuper de tout le monde”… Il n’y a pas que sur un forum qu’on peut prendre du temps pour aider: sur un déco aussi…

:trinq:

“ca ne le fait pas” comme tu dis, guigui, mais sur une journée atomique à saint hil, il doit y en avoir une tripotée qui se mettent en l’air sans avoir le niveau (cf, saint hil, site réputé facile, mais apparement loin d’être évident, voir la discussion sur le sujet)
Le BE ne PEUT pas donner des conseils sans arrêt, tout en assurant la sécurité de ses propres élèves.

le parapente est quand même une discipline qui nécessite une grande autonomie.

Quand on débarque sur un site que l’on ne connait pas ou peu, ou si l’on est pas sur des conditions, c’est à NOUS d’aller chercher l’information. c’est d’ailleurs ce qui est enseigné au stage init.
et même si ce n’est pas un BE, il y a toujours un ou plusieurs locaux dispo pour donner cette info.

karma+

Entièrement d’accord! Les BE ont déjà leurs élèves à encadrer, ou leurs clients à gérer. J’ai vu que la plupart ont aussi un oeil sur des “anciens” élèves récemment passés chez eux.
Pour les autres (l’énorme majorité…), c’est aux pilotes expérimentés (pas forcément locaux même si ce sont les mieux placés pour ça), de garder un oeil dessus et de mettre en garde sur les dangers du site (y compris une aérologie forte!!!). En général, on vole plutôt en groupe et ça se fait dans le groupe. Mais si quelqu’un remarque un jeune piaf tout seul sur un déco, ça peut être sympa d’aller lui dire bonjour… Il y a des c… qui ne vont pas apprécier, mais la plupart des gens que j’ai croisés ne mordait pas…

Bah, oui, j’avoue, parfois, je dis rien. Bon, je suis pas BE non plus :mrgreen: . Ça m’est déjà arrivé d’oser remettre en question des choix de certains, et la plupart du temps la réponse c’est “je sais ce que je fais, ah ah, trouillard”. Ben la fois suivante, je dis rien.
En général, quand je peux, j’aide à réétaler l’aile après un déco raté, ça permet de prendre la température…

Je trouve la situation très similaire à une sortie de bar/apéro quand tu sais que certains ont trop bu et vont prendre la voiture. “tu sais tu devrais pas conduire” “ohhh, mais si, je gère t’inquiète !”.

J’ai raté la partie qui parlait d’un refus d’information… Je pense que si tu demandes des infos, la plupart des gens te répondront, BE ou pas BE (en tout cas, on m’a toujours répondu, et quand je peux, je répond).

C’est sûr, des cons il y en a partout! Et le coup de remettre l’aile: karma+ bon truc!!! Il m’arrive aussi de ne rien dire, mais je me soigne. J’ai du mal à la fermer parce que je risque de les retrouver au fond d’un lit de mon service à l’hosto… Mais un qui t’écoute, c’est peut-être (des fois même sûrement) quelqu’un qui a beaucoup plus de chances de continuer à voler.

Pour moi, voir quelqu’un se mettre en danger sans le savoir et ne pas le lui dire est un refus d’information. Si le gars s’est planté dans son analyse de l’aérologie par manque d’expérience, il va être sûr qu’il peut y aller et peut-être pas poser de questions. Après, soit le mec est con, soit tu vas “devoir” prendre quelques minutes pour lui expliquer là où il s’est trompé!