Wowo, je ne sais pas comment tu voles, avec qui tu voles etc…
Mais il y a autant de manières de voler que de caractères différents. Des fois tu n’as pas volé pendant une semaine, un mois, un hiver, tu as envie juste de voler. Vol balistique, contemplatif, ce que tu veux…
Mais il y a des fois où tu as envie de plus. Défi par rapport à soi, en ce qui me concerne. Défi par rapport aux potes, aux copains du club pour d’autres, et enfin défi par rapport à la CFD et autres records pour les meilleurs.
Mais quel que soit le niveau, on ne se dit pas “je vais voler une heure et rentrer chez moi” si les conditions sont excellentes. Si ? :grat:
Toi et moi savons que pour faire de la distance il faut soit d’excellentes conditions, soit des conditions où le pilote doit se retrousser les manches. Mais je ne sais pas comment tu prends les journées où ça va bien voler. Vas-tu te contenter du petit vol en bocal ? Vas-tu te contenter du petit cross classique ?
Personnellement, je ne pars jamais en me disant “je vais aller là ou faire tant de kms”, je n’ai ni le niveau, ni la prétention. Je me dis juste, faire du mieux possible avec ce que j’ai aujourd’hui. J’ai un objectif bien sur mais ce n’est pas pour ça que je vais me prendre la tête si je n’y arrive pas et suis maintenant plus enclin à aller poser si je ne le sens pas par rapport au feeling. Des fois on accepte de se faire bousculer, des fois pas.
La performance est donc relative puisque c’est par rapport à sa propre histoire. Désolé de prendre encore un exemple perso, mais le dernier cross dans les Alpes, ça a été au bout de la deuxième journée de séjour à Chamonix. Ca changeait de tous les vols des 4 ou 5 derniers mois. Suis à La Tournette à 3200m et tout s’offre à moi, Il est 14h. Pour moi l’objectif était rempli (voir le lac d’Annecy en partant de Cham). Je me sentais bien, mon “défi” rempli, j’ai fait la GROSSE bêtise de vouloir revenir sur Chamonix alors que les conditions étaient si douces et si bonnes que j’aurais pu faire un tour sur le Roc des Boeufs, m’aventurer dans les Bauges et revenir plus tard quand les faces ouest auraient été bien allumées. Au lieu de cela, je me dis “allez on rentre par les faces ouest des Aravis, tu as déjà eu la chance de voir le lac”. Donc pour répondre à ta question, ce vol était pour moi une performance (un an que je courrais après, et j’avais sauvé un ou deux points bas), un vol de distance (même si je n’ai pas battu mon record) et plaisir car je ne me suis pas trop ch… dessus.
Mais si j’avais pensé après le premier point bas qu’il était temps de rentrer en pensant aux pauvres parapentistes décédés, ou en pensant juste au vol suivant, je n’aurais jamais été dans l"instant. Or comme l’escalade, le parapente est une activité que j’affectionne car on est obligés d’être dans l’instant, de s’extraire, d’enrouler, de transiter, de donner le meilleur de ce que l’on peut faire en fonction des autres voiles, des éléments naturels. Depuis qu’on argumente tous les deux, je me dis que tu dois trop voler avec des pensées négatives. Et c’est pire je trouve.
Certes quand les conditions sont trop fortes pour moi, je sais que je suis prêt à poser et à écourter. Mais des fois pour progresser on est obligés de passer par des étapes et ce ne sont pas les vols contemplatifs qui aident à progresser. Tenir sa voile, faire en sorte qu’elle reste au-dessus de la tête, se rendre compte qu’on est tendus et tout faire pour diminuer son rythme cardiaque, respirer profondément, ne pas se faire doubler par ses émotions, mai analyser objectivement ce qu’il se passe autour de soi, c’est important pour progresser. Donc nécessairement on rogne sur les marges. Mentales, psychiques. Après je ne dis pas qu’on doit se mettre dans le rouge mais je me rappellerai toujours cette demie-journée stage à Mieussy, où le vent d’ouest est bien présent et que sur la falaise de Rovagne, je suis ballotté comme un vulgaire fétu, que je suis en apnée, que je vois à chaque 360 la falaise se rapprocher; la voile n’a jamais fermé mais là je ne pensais qu’à une seule chose, me barrer et poser. Et quand je prends la direction de l’atterro, j’entends le moniteur m’ordonner de revenir, prendre du gaz à Rovagne etc… J’avais les larmes aux yeux, car je pensais que je ne pouvais pas. J’avais peur. Je me chiais dessus grave. Je me demandais ce que je faisais. Le moniteur m’a repris en main au micro en me disant que je pouvais le faire, que oui c’était turbulent mais rien de dangereux.
Je suis reparti au combat et au lieu de me fixer sur mon angoisse, je me suis fixé sur ce put… de thermique couché par le vent d’ouest. Je suis monté au plaf, et le vol a continué pendant encore deux heures (Marcelly, Samoëns, Criou, Bourgeoise etc…)
Cela n’a pas été un vol plaisir, ni un vol distance, ni performance (sauf par rapport à soi) et je peux te dire que j’ai beaucoup appris.
Je n’étais pas inconscient car le moniteur était là. Je connaissais ce vol. mais je ne connaissais pas ces conditions. Heureusement tous les vols ne sont pas comme ça mais un palier avait été franchi. Et j’ai remercié le moniteur d’avoir “gueulé” de revenir sur le thermique de Rovagne.
Ainsi les vols suivants sont plus beaux
[quote=“http://www.cnrtl.fr/lexicographie/plaisir”] État affectif agréable, durable, que procure la satisfaction d’un besoin, d’un désir ou l’accomplissement d’une activité gratifiante
[/quote]
Ensuite chacun juge de ce qu’est ses vols plaisirs, n’est-ce pas?
Je trouve les premiers thermiques de la reprise après l’hiver avec des varios à 1.5 ou 2, bien plus violents que ceux à 5 ou 6 du mois de juillet. L’état d’esprit est aussi important que les conditions.
Faire trois tours au dessus du déco en gagnant juste cent mètres alors qu’il y a de toutes petites conditions, prendre des coups de pieds au cul sans froisser une plume, me file la banane ( rétrospectivement) pour toute la semaine et minimise tous les soucis quotidiens!
Justement c’est savoir être raisonnable. Quand tu voles peu, même si les conditions sont excellentes, la prudence est de dire qu’on va se limiter en terme de temps de vol pour éviter de faire des conneries par manque d’endurance. Voler longtemps en cross, plusieurs heures cela s’apprend.
Nier cela, c’est risquer de s’en mettre une parce qu’au bout de deux heures on est rincé.
Désormais quand les conditions sont excellentes je me dis, tant mieux pour les pros qui décollent à 11h et vont faire 200 bornes. Moi j’attends 16h de l’après midi monte à pied au déco et profite des conditions qui décroissent et dans lesquelles je me fait plaisir à mon niveau
Salut JulienF je suis d’accord avec toi si on vole peu. Il faut être raisonnable et aller poser. C’est juste que je vole pas mal et si je peux rester 5h en l’air je n’hésite pas après je sais que si je dois poser dans la tabasse ou la brise forte je me garde des forces pour aller atterrir proprement et pas être aux abois.
Pour les conditions de départ de cross, j’attends comme toi si je ne le sens pas. Je l’ai fait deux fois très récemment à Bar sur Aube n’hésitant pas à attendre le temps suffisant quand c’est trop fort. Au pire je sais que je peux aller vite poser si c’est trop fort sachant que je ne pourrais résister longtemps dans la bataille. Je ne me fixe aucune distance en plaine. En montagne c’est différent car j’y suis plus habitué et je préfère.
Bons vol plaisir à toi :ppte:
tous mes vols m’ont procurés du plaisir, les rares déceptions sont que le plaisir n’est parfois pas aussi intense que je l’imaginais (c’est comme le sexe, parfois c’est grandiose et parfois c’est juste génial)
Démo moins dramatique par de “gentils” diables d’automne recontrés au Tuc de Pan (Mourtis - 31) jouant avec ma Bionic étalée au sol puis lors de ma 1ère course d’élan
A tel point que j’en avais le tournis lors de ma seconde course ! (twisté-dé-twisté :mdr: )
J’ai recuelli cette semaine un intéressant témoignage d’un agriculteur de Boutx sous le Mourtis-31
Près de 50 ans qu’il fauche, fait et retourne des andins pour faire sécher l’herbe qui nourrira ses bêtes
Il m’a assuré ne pas avoir le souvenir de telles mises en vracs de ses andins par des dusts que celles qu’il constate depuis ces dernières années (on s’en souvient quand on foit refaire le travail)
Attention, ça chauffe versants nords des Pyrenées aussi !
Pas étonnant, même si le Donald-qui-trempe pense que c’est une conspi des Illuminatis. :bu:
Au sommet du mont Myon, déco du Revermont jadis assez pépère, on note désormais des dusts de plus en plus fréquents.
Cherchez l’erreur. :bang:
https://www.youtube.com/watch?v=lAFcK5wyxQA
Cette séquence a été captée par la webcam installée cet été sur le site d’envol delta/parapente de Laragne Chabre (44.297449, 5.762640). Cette vidéo a été publiée à des fins pédagogiques et de mise en garde. Le site d’envol de Laragne Chabre (Hautes Alpes) est réputé pour ses tourbillons de poussière (dust devil). Malgré le calme apparent qui règne lors des maximum solaires de la journée (printemps, été, automne) sur cette aire de décollage comme en témoignent les 7 premières minutes de cette vidéo (à 3:28 de la vidéo, la manche à air indique l’absence de flux), les dusts des plus petits aux plus gros, balayent la face sud du massif rocailleux. Les voiles étalées au sol peuvent alors se mettre en l’air sans leurs pilotes et partir… Lorsque le parapentiste est déjà installé dans sa sellette et s’apprête à gonfler sa voile pour décoller, le risque est maximum.
Pendant leurs longues attentes sur site, et pour éviter de voir leur matériel s’envoler, les deltistes accrochent leurs ailes à des chaînes qui tapissent le lieu.
Cette scène impressionnante (7’43 à 8’43) se termine bien : le pilote - chevronné - arrive à se poser une minute plus tard sous les applaudissements des parapentistes présents, en train de se préparer.
Laragne Chabre : au maximum solaire, notamment en l’absence apparente de flux d’air, ou bien lorsque la brise sud et nord sont présentes et concurrentes, considérez que le drapeau rouge est levé : ne jouez pas avec les probabilités.
Il y a erreur, le pilote n’a pas posé, les applaudissements c’était pour quand il est revenu au vent et qu’il a recommencé à enrouler.
Le pilote à volé la manche comme tout le monde et à fait 72km sur les 82 environ
J’ai pas regardé la vidéo (mauvais débit là où je suis).
C’est très bien de la publier juste avant les vacances. Très bon avertissement concernant laragne sud. C’est sur ce site que j’ai vu les plus belles manifestations de dust.
Je ne sais pas ce que font les autres pilotes de la vidéo (ceux qui ont des voiles étalées) mais ce que j’ai retenu c’est que si je suis sur un déco et que je vois une voile prise dans un dust, je cours de suite chopper la mienne par le chiffon pour la mettre en boule, je ne la ramène pas en bouchon avec les suspentes comme on fait habituellement. Et bien sur je me décroche.
J’ai vu une scène à Laragne où les voiles étalées se faisaient arracher/mixer/monter en neige l’une après l’autre par un dust qui circulait tranquillement le long de la crête côté sud. Le contraste entre la lenteur du déplacement du phénomène et la violence de ce qui s’y passe est surprenant. Chaque pilote se retrouvait tour à tour à passer de l’attente pénible de la bouffe salvatrice baignant dans sa sueur à un combat de catch sans merci contre une voile déchaînée virevoltant et tournoyant en tout sens au dessus de leurs têtes en attrapant et tirant ça et là sur des sutspentes au hasard de la chose. Nous n’avions plus, ensuite, qu’a ramasser les doigts par terre :mrgreen:
Ce qui était surprenant dans c’t’affaire c’est l’inaction des pilotes qui regardaient bouche-bée leur voisin faire du catch-moulinette sans s’imaginer que le round suivant c’est eux qui seront sur le ring. Et nous qui courions aider les gars l’un après l’autre. A peine avions nous fini de rendre la pelote de chiffon saucissonnée à son propriétaire qu’il fallait s’ occuper du gars d’a côté, c’était limite loufoque. Aucun blessé dans cette histoire.
On imagine souvent les dusts comme un phénomène éphémère mais en fait ça peut durer et se déplacer lentement et sournoisement.
Il y a une caractéristique qui previent : c’est le sifflement surtout quand le site est tout calme écrasé par la chaleur. Quand subitement on entend fffffffsshhhhhhssiiishhhhhh, peut de chance que se soit un troupeau de vipère.