Attention aux dust....

Waouh, quel mésaventure Paul, heureux qu’il ne te soit rien arrivé. Il faut de plus en plus redoubler de prudence d’autant plus que les sols sont très secs un peu partout.

Oui, je crois
L’exceptionnelle sécheresse pour un mois d’avril et un vent de nord-est tout aussi sec m’ont fait ignorer les autres indicateurs (plus ténus) de la nature d’un phénomène que je sais dangereux (et sur lequel j’ai écrit - mdr) :
1- fraichissement rapide du vent ressenti en crête,
2- instabilité croissante en dépit de l’heure bien avancée de l’après midi (une heure à laquelle l’échange plaine montagne a généralement purgé les versants nords des plus gros foyers thermiques)

Alors que je pensais “gérer” depuis le déco dans les rafales coutumiéres de Pan, juste plus fortes que d’hab (!) quand ça “envoie”, la langue glacée du frond d’advection avançait… Invisible… comme un tsunami en fond de vallée

(suite)

En l’absence de condensation au vent des reliefs environnants, impossibe de visualiser le phénomène !

La voile : ION 3 taille L chargée à 3.75 kg/m2 (40 km/h bras hauts pour Mario Arque de PARAPENTE Y VUELO LIBRO à une charge alaire voisine)

La vallée de Fos est orientée nord-sud
Mais l’analogie avec la vallée de Luchon voisine s’arrête là

Je vous renvoie à Google Maps pour observer le verrou glacière de Saint-Béat et son étroit défilé taillé dans le marbre

La vallée de Fos en amont se trouve de ce fait soumise à des influences complexes déboulant par les quatres (!) ports et cols environnants, chaque fois avec des masses d’air différentes qui s’y affrontent en y rebondissant, sans vraiment se méler, parfois pour le meilleur (quand elles alimentent les “turbines” de Pan qui nous propulsent plusieurs jours par an à plus de 3000 m au dessus du piémont face aux plus hautes crêtes des Pyrénées)

Quelques fois pour le pire…

je suis pas forcement vieux (42 ans) mais ça fait presque 30 ans que je fait du vol sans moteur (planeur (j’ai commencé a 12 ans en double) puis parapente).

ça fait déjà deux trois ans que je trouve que le vent est de pire en pire, et cette année c’est vraiment la première fois ou la brise du soir est vraiment très très forte chez moi. j’ai beaucoup volé sur le site du murier derrière chez moi (les 4 seigneur pour les grenoblois) je posais au dessus de la piscine sans probleme, la ça fait plus de 15 jours ou je trouve le secteur vraiment impraticable, le dernier vol que j’y ai fait m’a obligé a aller posé a 9h du soir sur bresson car le secteur d’eybens était vraiment trop fort, et j’ai fait une final quasi en marche arrière !

j’en ai discuté également avec des formateur planeur (formateur de be !) eux aussi trouve que les condition sont de plus en plus teigneuse avec des thermique plus fort mais bien plus étroit !

bref je reste persuadé qu’il y a du changement !!!

Ce qui est clair c’est que certains sont de plus en plus vieux… Et que le nombre de vieux pilotes augmente.
Alors est-ce que les conditions changent ou est-ce qu’en vieillissant on devient moins “confortable” avec la baston et plus exigeant avec notre zone de confort ?
Personnellement aussi je pensais “au doigt mouillé” que les forces de vent augmentaient au fur et à mesure que le temps passait. Puis il y a eu sur ce forum publication de statistiques à long terme de relevés de stations météo où on voit que la force moyenne des vents n’a pas changé. Faut croire qu’on se fait vieux alors !

Pour ces derniers jours, en France on est balayés par un puissant flux de Nord très froid, alors que l’ensoleillement est chaque jour plus fort et qu’il n’a pas plu depuis longtemps : un printemps très lumineux, glacé, venté et sec. On peut se douter que les conditions sont difficiles et particulièrement dans les Alpes où ça tape dur sur certains secteurs de vol.
Personnellement je m’inquiète plus pour la production de nourriture que pour notre confort en l’air.

Et il y a le fait que chaque année, la facilité sans cesse croissante des ailes à tenir l’air soumet les pilotes à des durées de situations désagréables qui augmentent.
Tout dans la vie du parapentiste régulier concourt à le mettre chaque année dans des situations toujours plus difficiles. Et enfin, dans le même mouvement, sa lucidité augmente, sa perception des risques augmente, son anticipation des sensations désagréables qui vont advenir augmente… faut avoir un mental sacrément blindé ou surconfiant pour ne pas penser (certainement à tort) que les conditions évoluent vers la difficulté.

C’est le moment d’aller voler en Grande Bretagne, en Irlande ou en Suède :wink:

[quote=“Triple Seven France,post:45,topic:63288”]
la moyenne peut rester sensiblement la même, mais les delta entre période fortement venté et les période sans vent peuvent s’espacé !
mais c’est vrais que le flux du moment n’arrange rien !!!

Bonjour Vincent,

Tu as parfaitement raison de souligner le biais de perception qui vient avec l’expérience et qui nous fait anticiper des situations désagréables avant même de les ressentir. Et aussi la frilosité qui vient parfois avec l’âge de ceux qui sont en mesure de comparer leurs sensations aérologiques sur de longues périodes… Sans parler de la nostalgie, qui nous pousse tous au réflexe du : “c’était mieux avant”.

Cela dit, il faut prendre avec beaucoup de prudence des statistiques sur un seul paramètre atmosphérique (le vent moyen) qui ne peut à lui seul justifier une conclusion sur la stabilité moyenne des conditions aérologiques.

Le système atmosphérique est non linéaire (faible variation des causes => grands effets), il lie intimement des facteurs mécaniques et thermodynamiques.

D’autres statistiques montrent que la température moyenne au sol en France a plutôt tendance à augmenter (années 2014 et 2015, 1°C au-dessus de la moyenne trentenaire 1981-2010) … Et plus on chauffe un fluide, plus il a tendance à devenir turbulent.

Au niveau global, j’ai lu à plusieurs reprises que beaucoup de météorologues anticipaient avec le réchauffement global de l’atmosphère un accroissement (en puissance et en fréquence) des typhons/cyclones/ouragans sur les zones tropicales.

Je ne serais pas étonné que ce seul paramètre puisse générer localement dans environnements géographiques particuliers où nous volons (géométrie du relief) plus de phénomènes aérologiques brutaux que certains pilotes peuvent ressentir sur une période de 20 à 30 ans. La quantification scientifique de ce ressenti est probablement très difficile en raison du manque d’un historique de données ultra-locales.

FK

Je ne sais pas si c’est du à l’age, mais j’ai l’impression qu’en plaine (vallée du Lot), d’avoir plus de régime de sud qu’à mes débuts en 1994. Je n’ai pas fait de recherches sur Météofrance pour infirmer ou affirmer ce sentiment.
De la même manière, j’ai le souvenir (fallacieux ?), qu’il y avait un moment à la mi-journée en été, où les vols s’arrêtaient, car les conditions étaient trop musclées. Il est évident que l’augmentation des performances permet de rester plus longtemps en l’air, et pour des pilotes qui ne sont pas mentalement préparés à des vols de durée, cela peut engendrer des moments désagréables qui étaient inenvisageables avec des ailes à trois de finesse.
Par contre, ce dont je suis certain, c’est qu’il y a dix de cela, on ne faisait 5 ou 600 mètres de gain en janvier ou février dans le Lot.

Je crois que c’est très bien exprimé.
Je pense que ce que tu soulignes est incommensurablement plus important comme phénomène, qu’un éventuel changement objectif dans les conditions qui finalement pour nos pratiques ne joue peut-être qu’à la marge.
Par exemple, je crois que le sentiment du plus grand nombre de flux de sud dans le Sud-Ouest de la France n’est pas confirmé par les observations rationnelles. A creuser pour en être sûr…
En revanche dorénavant le matériel ainsi que l’ambiance générale poussent très vite à voler dans des conditions qui ne sont plus celles du parapente confortable mais qui seraient plus celles du delta.
Et quand on accumule beaucoup de savoir et d’expérience, le syndrome “tous les voyants sont au rouge mais j’y vais quand même” est susceptible de frapper à tout moment.

Moins il y a de vent, + il y a de contraste, de bulles…
Et, vents et brises sont 2 choses différentes.
Avec une find d’hiver peu humide suivid’un printemps sec, il est logique d’avoir des conditions + fortes qu’habituellement.

Les ailes au début avaient des performances (peu de vitesse,peu de finesse, taux de chute important) qui imposaient de prendre des marges très importantes .Les spécificités aérologiques de la plupart des sites étaient peu, voire pas connues.

La meilleure connaissance des sites après 25 ans de pratique ,l’amélioration des perfs , la sécurité du matos, les structures de formation nombreuses,les prévisions météo, ont contribué à faire monter le niveau général des pilotes,mais dans le meme temps, grace ou à cause de ces améliorations, ces marges ont fondues et la majorité des pilotes volent dans des aérologies plus ventées et plus thermiques .Les mini voiles volent avec des vitesses de vent réservées jusque là aux deltistes !

Il est indéniable que depuis une vingtaine d’années des modifications climatiques sont visibles en France pour des pratiquants réguliers( grosses canicules plus fréquentes ,tendance à “été indien “,hauteur max des plafonds.Mais pour moi ,c’est plutot notre tendance à réduire nos marges qui nous pousse à fréquenter ces aérologies limites que meme les forts pilotes évitaient à l’époque.
Les compétiteurs à leur insu banalisent par leur maitrise des” conditions de vol à risques” (est ce un hasard si on leur demande deux secours alors que la plupart sont au top)
Je fais partie des vieux pilotes et peut etre suis plus sensible qu’avant dans la baston mais une chose est sure c’est que c’est délibérément qu’on s’y met plus souvent .

Je partage l’analyse de Dominique

J’ai aussi mis à jour mon bestiaire des “monstres” à éviter avec les effets de vents de ports influence dominante de nord-est en air sec sur le piémont nord-pyrénéen (c’est une nouveauté à distinguer des fronts d’advection en influences maritimes d’Ouest -vallées d’Aure, de Luchon et de Saint-Béat- ou d’Est -Couserans et Mont d’Arize en Ariége qui sont eux matérialisés par la condensation au vent)

Et quant aux bonnes résolution, je m’appliquerai à nouveau celle-ci ressuscitée dans PMag No165(surtout les jours où mon sac “technique à l’ancienne” de plus de 20 kg et mes genoux fatigués ont tendance à m’inciter à décoller après 2h et demi de marche -ce fut sans équivoque le cas vendredi dernier) :


https://i58.servimg.com/u/f58/17/49/83/26/parape10.jpg

Je déteste l’expression vol plaisir… comme si ils étaient nombreux ceux qui volent par contrainte…
Il y a du plaisir à faire du ski de fond, du vélo, de la rando, à nager, et à voler pour un plouf, à faire des figures, de la distance, ou à dompter son gros engin (sic)…

Non pas voler par contrainte mais par défi, par souci de la performance ou par inconscience ou manque de connaissances ou d’analyse.
Un vol plaisir est un vol dont on sait que les conditions ne seront pas un enjeu de bataille par rapport à son niveau du moment, son envie du moment et son mental du moment. Des fois par contre, on sait que les conditions seront fortes et pour faire de la distance ou simplement un vol, on va rogner ses marges (pas nécessairement de sécurité mais au moins de confort)

pour une fois d’accord avec M@tthieu : y a qd même des vols où il faut se fouetter pour rester en l’air à se faire brasser … Généralement, lors de ce genre de vol, qd j’arrive à l’atterro, je ne me souviens pas avoir levé le nez du guidon pour admirer le paysage …

Tu vois tout arrive :stuck_out_tongue:
Avec le nombre de vols augmentant (et donc necessairement les expériences malheureuses), on choisit davantage ses vols, on attend pour ouvrir le sac ou carrément renoncer sachant que cela ne va pas être un vol plaisir ou que l’on n’a pas envie de se faire violence. Le plus dur est d’apercevoir qu’on mûrit et de voir des jeunes s’envoyer en l’air :sors:

En effet, le “vol plaisir” me semble être le moment ou on n’a ni contrainte, ni objectif, ni poussée éthologique; être juste en phase avec soit même.

La question que l’on peut se poser est, POURQUOI ?
Pourquoi voler pas defi ? Defi rapport à quoi ? Rapport à qui ?
Pourquoi par souci de performance ? Quelle performance ? Mesurée rapport à quelle aune ?
Reste l’inconscience, les manques de connaissances et/ou compétences qui ne peuvent qu’entraîner des analyses non-pertinente. Mais bon aucun des concernés ne repondra, alors passons…
Pourquoi un vol plaisir ne pourrait pas SI les conditions sont reunies (niveau, envies, mental et… aussi aérologie, etc.) Pourquoi un vol plaisir ne pourrait pas aussi etre un vol de performances dont on peut être fier et sans pour autant s’être ch… dessus pendant ?
Pourquoi devrait on rogner ses marges pour faire un “simple” vol ou même un vol de distance ? Cela commence où d’ailleurs la distance, la performance ?

Est-ce que le plus beau vol n’est pas celui encore à venir ? Est-ce que les sept copains-pilotes qui nous ont quitté depuis le début de l’année pour un vol de trop, n’auraient pas préféré plutôt vivre le suivant ? Et leurs familles, proches et amis qu’est-ce qu’ils peuvent penser de tous cela ?

Un slogan syndical dans les mines disait quelque chose dans le genre ; travailler pour gagner sa vie et non pas pour la perdre

Il me semble que l’on pourrait aussi le déclamer par ; voler pour vivre plus fort et non pas moins longtemps.

Le plaisir se trouve aussi dans la progression personnelle, dans la limite personnelle repoussée. Parfois, sortir un peu du vol sans ambition, en faisant sauter des verrous, fait progresser et fait plaisir