Avoir peur suite à une (très) grosse frayeur

Si si … ça amène beaucoup. Et j’ai déjà dit que dans une adversité douteuse, perso je renonce … définitivement. Merci aussi d’oser parler franchement de ton expérience SIV. 1 SIV, 2 ou 3 … ça ne sert pas à grande-chose. Sauf ouverture sur l’accro et l’acquisition de réflexes conditionnés en cas de sortie du domaine de vol.

+1 nairolf. Je me retrouve complètement dans ton message. Plus de 200 vols depuis 2010 et cette année une volonté de faire un peu plus de bornes que les années précédentes . Alors on commence à devenir un peu plus sur de soi, on grignote les marges, on hésite pas à voler même quand c’est fort.
Et c’est là que le pépin arrive. Pour moi c’était un poignet mi juin à Millau en voulant partir en cross dans des conditions fortes preorageuse sans assurer les plafs. Résultat : vache dans un coin pourri pose vent de cul et gros impact.
Je suis comme toi j’ai vraiment l’angoisse de me retrouver blessé plus ou moins gravement en convalescence plusieurs mois et avec des multiples aller retour dans le circuit médical.
6 semaines d’atele m’ont suffit…
Je me trompe peut être mais j’ai quand même l’impression de croiser parfois des têtes brûlées que cela ne dérange pas de se faire opérer d’un ligament par ci ou d’une fracture par la…
Je n’arrête pas l’activité pour finalement si peu (j’aurai pu me faire la même chose en vtt ou dans ma salle de bain…), mais clairement grosse remise en question sur la prise de risque et cette volonté de vouloir tjs repousser ses limites.
Je vais en tout cas revoir ma manière d’appréhender l’activité. D’ailleurs depuis cet accident j’ai revolé mais je suis pas à l’aise en l’air. Il faut un temps de réadaptation.

++

C’est sans doute le posé vent de cul qui est en cause dans ton pépin, plutot que les conditions fortes.
Et ces conditions fortes qui t’ont géné mentalement pour assurer un vol et un attéro correct jusqu’au bout.

Sur l’esprit grégaire, on peut (re)lire Vol Passion qui a repris il y a quelques temps le récit d’une “pointure” US en delta

C’est un témoignage édifiant de toutes les conneries que l’on s’autorise à faire parce que l’on pense que “ça passe… alors pourquoi pas moi…” :grrr2: , refoulant au fond de son crane des appréhensions souvent salutaires, jusqu’à ce que… ça ne passe plus…

La “conscience statistique” nous trompe… Apprenons à connaître et à respecter nos propres limites, en les revoyant à la baisse chaque fois que le doute s’insinue dans le bonheur de voler et/ou que l’on appréhende pas bien notre situation (et encore au sol serait le mieux… en vol, se sera plus dur, sachant qu’il faudra sans impatience gagner avec méthode chaque mètre pour se poser entier!)


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Non j’ai déjà vu parlé de ce sketch ailleurs. Le problème était un mauvais placement dans la masse d’air et une degueulante sous le vent d’un gros thermique. Les conditions ne m’ont pas paru forte quand je volais mais a posteriori. Ce qui a été confirmé par plusieurs personnes.

Un autre incident qui fait réfléchir.

La semaine dernière, j’étais en train d’enrouler un thermique au-dessus du déco quand j’ai eu un malaise : la vue se brouillait, le crâne cognait et les mains avaient une telle grebelée que je n’aurais pas mis un suppositoire enfant à un mammouth adulte.
J’ai évidemment mis le cap sur l’atterro mais il y avait 700m à descendre et dans l’état où j’étais il n’était pas question d’engager des 360. Le coeur battait normalement, donc mon malaise n’était pas cardiaque (j’ai un coeur formidable, d’après mon médecin), ce n’était pas non plus un malaise vagal (j’en avais eu un en 2005 et si cela avait été le cas je serais vite tombée dans les pommes), je me suis concentrée sur le pilotage en faisant des exercices respiratoires.
La descente m’a paru très longue mais mon état ne s’aggravait pas, j’étais au-dessus d’une zone boisée et le risque était gérable.
La peur avait disparu.
J’ai posé à la perfection après une approche difficile et une fois dans la zone de pliage je me suis assise, hébétée, et j’ai pu réfléchir.
J’ai fini par incriminer le café ultra-fort que j’avais bu après déjeuner.

J’ai eu un vieux stress des familles le lendemain, en décollant au col des Frêtes comme chaque matin de beau temps, mais il n’y avait pas eu d’alerte dans la montée, enlevée à mon rythme habituel. Ils étaient tous cardiaques dans la famille de ma mère mais je n’ai sans doute pas hérité de cet inconvénient.
Depuis, je suis aussi à l’écoute de mon organisme qu’à celle de l’aérologie que la voile me transmet, cela fait une charge mentale supplémentaire dont je me passerais bien.

Ce matin, j’ai décollé au col des Frêtes avec une petite pluie, avant qu’elle ne devienne trop forte pour voler. Au-dessus de l’atterro, j’avais encore 600m de gaz et j’ai envoyé des 360, excellente occasion de voir comment se comporte ma petite Sagarmatha. Pour envoyer elle envoie vraiment, comme l’Awak 18, et je n’ai pas ressenti de gêne en tournant, juste un peu dans les sorties dissipées. J’en ai fait des deux côtés, kif kif, et la gêne disparaissait une fois revenue en vol droit.
Je n’ai donc pas de problème de circulation sanguine cérébrale.
J’ai bu un café au bar après déjeuner, pas de souci.
C’est donc presque certainement mon café “à la manière de Gaston” qui m’a valu le malaise de l’autre jour.

:trinq:

Merci à vous tous pour vos témoignages instructifs etje suis d accord avec ta synthèse partielle .

J ai eu un gros vrac sur 500m avec erreurs de sur pilotage de l incident ,et pépin largué volontairement très bas 70m ( trop bas avec le recul) sur les arbres . Pas de bobos ( les arbres ont été mes amis )

Je pensais que tout allait bien psychologiquement .
En fait, grosse régression

J ai beaucoup volé en redescendant avec une b avant de revenir avec ma C ( que j aime bien)
Ceci étant j acheté une rush 4 et pas une sigma 9

Je reste loin du cailloux quand c est pas sein
Il m a fallu 1 an pour revenir comme avant

Je n ai jamais arrêté de vole, même quand il faut serrer les fesses en prenant des marges

Le risque : ce n est pas de voler en ayant peur ou alors qu on n a pas envie
La risque c est une erreur d analyse ou de pilotage

Hep ! Psssssst, Vivianne ! tu crois pas que c’est l’age plutôt que le cafetard ?

Aie ! Aie ! Non ! Aie ! Pas la tête ! C’était pour rire ! Aie ! Non, tu ris pas ! Aie ! J’vois bien ! Aie !

Je viens de tomber sur ce fil par hasard.
Moi je suis dans le même cas que toi avec 4 mois d’hosto suite à une chute.
Il m’a fallu 10 ans pour me reconstruire un mental, c’est long, parfois on a l’impression de progresser, parfois de refaiblir. Chacun le vit différemment je suppose mais j’ai vécu ce que tu décris, l’envie de voler puis au déco avant de partir ou en l’air un malaise qui gâche tout et me pousse à aller poser…l’angoisse irrationnelle.
Aujourdh’ui j’ai juste appris tout seul à revivre avec car on ne guérit pas. J’ai commencé par refaire de la compète (ya un effet groupe qui rassure), puis des SIV. Ya aussi les copains qui peuvent te rassurer sur les conditions. Faut pas craindre d’avoir l’air ridicule parce que tu demandes aux copains ce qu’ils pensent des conditions, ça rassure. Ya les bouquins sur l’aérologie aussi, c’est très important d’apprendre à analyser l’aérologie, comme ça tu la subis moins . Petit à petit, avec de la motiv’ et du travail il est possible de remonter son seuil psychologique de tolérance, voilà.

Allez, j’en remets une couche avant d’aller me coucher (z’avez vu l’heure ?).

Quand on a pris des vracs, qu’on a fait des cratères, qu’on s’est cassé, qu’on s’est mis aux arbres, on a engrangé des sensations et de l’expérience, et si on n’a pas jeté l’éponge on est plus fort après, plus prudent aussi et plus mature.
On apprend beaucoup de nos erreurs et de celles des autres.
Ce qui est vrai en parapente est vrai aussi en alpinisme, en voiture et sur des skis (et sans doute en mer mais je n’ai jamais navigué, j’ai horreur de l’eau).

On n’efface pas la mémoire traumatique, on apprend seulement à vivre avec et à ne pas se laisser dominer. Si on n’y arrive pas et si la peur prend le dessus, alors il convient d’arrêter l’activité et de faire autre chose, pour un temps, quitte à y revenir plus tard pour une sorte de reconquête.
:trinq:

Bonjour, je me suis aussi fait une grosse peur en 2013, j’ai posé dans un rouleau et je me suis fracturé une vertèbre, du coup pas moyen de revoler pendant un peu plus d’un an (contre indication médicale, c’est pas l’envi qui manquai :frowning: ) et quand j’ai repris en pensant que tout irai bien je me suis rendu compte qu une fois en l’air, j’était complètement crispé notamment a l’approche du sol, du coup pendant plus d’un mois je faisai que des hors terrain a l’atterro, puis en essayant de poser au deco là ou je n’avais pas d’autres choix que de poser sur l’herbe ca s’est arrangé !
Pareil pour le ressenti très amplifié en vol thermique, ce que j’ai fait et qui m’a bien aidé c’est d’abord d’éteindre le vario (au moins le volume), de se détendre au maximum dans la sellette et d’entendre parler ! ce que j’ai fait (involontairement) c’est qu’après voir décollé, ma radio s’est mise sur des fréquence fm, du coup j’ai fait 1h de vol branché sur france inter, mais le fait d’entendre une voix m’a beaucoup rassuré et m’a aidé a me concentrer sur autre chose que d’éventuelles peur injustifiées!
En espérant t’avoir aidé !

En général, quand ça bouillonne à l’atterro, ça veut dire que ça thermique fort. Et dans ces cas je reste en l’air - le plus haut possible - même si j’ai eu ma dose. Je préfère attendre, loin du relief, que le fond de la marmite se calme. Mais il faut de la patience, ne pas avoir de rdv. ou alors aller poser hors marmite.