Besoin d'avis de pilotes expérimentés

Bobdiver, il est toujours plus difficile de digérer un incident dont on ne comprend pas exactement la cause.

En cas d’erreur manifeste et bien identifiée on sait qu’il ‘suffit’ de ne pas refaire l’imbécile pour éviter l’accident.

C’est beaucoup plus difficile si la cause de l’incident reste floue. Comment être sur que cela ne va pas se reproduire au vol suivant ?

J’ai eu (il y a longtemps) un très gros sketch en l’air sans bobo heureusement !
Nouvelle voile (plus sensible que la précédente) + aérologie foireuse (j’avais décidé d’aller me poser, puis je suis retourné quand même au relief !) + fermeture asymétrique pas très violente + surpilotage brutal de ma part et mise en vrac de la voile + impossibilité de la rouvrir (panique à bord !) + réouverture spontanée quand même à 50 m/sol (après au moins 200 m de chute).
Je n’avais pas de secours et à quelques secondes près c’était le très gros carton.

J’ai revolé dès le lendemain (avec une autre voile) de façon à évacuer le stress de ce “presqu’accident”.
Je sais très bien que j’ai accumulé ce jour-là une succession d’erreurs personnelles et que j’étais absolument seul responsable de ce qui m’était arrivé.

Depuis j’ai fait un stage SIV, j’ai acheté un secours (pour les vols sur site) et je suis redescendu en niveau de voile.
Dans la mesure où je ne fais pas de cross, quel intérêt y a-t-il en effet à avoir une voile perfo (avec le peu de vols que je fais par an…) ?

Marc Lassalle

Salut Marc, elle fait froid dans le dos ton histoire.
Certains diront que des voiles un peu plus allongées et plus performantes apportent un petit quelque chose en plus dans le plaisir de vol (tant qu’il n’y a pas de peur bien sûr), on sent l’aile plus puissante, plus solide également, plus communicante. Des petits trucs en plus qui font parfois que l’on préfère voler sur ce type de matériel, même si la nature de nos vols n’a pas vocation à parcourir 200 km par vol à l’accélérateur.
Mais il est évident que cela implique un volume de vol annuel minimum, et un bon mental.
Je partage ce point de vue, les EN-D me manquent un peu, je crois que le comportement de la LM4 me plairait beaucoup, mais je n’ai plus le même volume de vol annuel qu’auparavant hélas. (90h au lieu de 150h). Mais qui sait, peut-être qu’à la fin de la saison prochaine…

Petite contribution: trop en arrière (presque sous le vent), mains sur les élévateurs et des virages terriblement nerveux. Après 2-3 minutes, je sentais le sketch arriver. Le twist n’est qu’un des symptômes du sketch. Bon rétablissement !!! (j’ai décroché heureusement pour moins que ça mais avec cette sacrée constante souvent observée : des rafales. Si tu as 15 km/h de dynamique, tu dois t’attendre à des rafales à 30 km/h. Le vent, hors soaring appuyé sur une surface régulière, est un danger permanent. Avis qui n’engage que moi. Bon courage.

Je n’ais jamais eu un phénomène comme celui que j’ai eu il y a deux ans, pourtant je vol maintenant dans des conditions plus fortes, les mouvement d’air reste aléatoire et ivisible on peux essayer de les anticiper, mais c’est impossible de tout prévenir…

Bon, nous avons tous fait ici ou là le sketch qui décharge l’adrénaline et fait pâlir les genoux, quand on a eu l’idée idiote d’aller se mettre dans un coin moisi.
Revenir au parapente après un premier accident (genou en 7 morceaux / fracture d’ostéoporose) a été pour moi une évidence, je ne pensais qu’à ça et pourtant le stress au décollage fut le plus fort quand enfin je pus voler à nouveau.
J’ai donc repris des cours pour me former et me remettre le mental d’équerre.

J’avais connu un truc comme ça après un terrible accident à l’Aiguille Verte en 1974, qui m’avait coûté seulement une phalange main droite en retenant la chute de mon compagnon de cordée. Il m’avait fallu 2 ans avant de repasser du VI en tête de cordée et surtout je ne pouvais plus m’engager dans une voie quand il y avait une cordée devant, qui fatalement allait m’envoyer des pierres sur la tronche.

Reprendre le parapente fut donc une évidence, puis ma technique s’est affinée et j’ai commencé à bien voler, avec le vol du Mont Blanc en fin de saison.
Des copains y vont la semaine prochaine et j’ai décliné leur offre de les accompagner : mon mental est dans les chaussettes.
Sur chaque vol rando du matin, je suis hyper-concentrée et tout se passe évidemment très bien, mais le Mont Blanc c’est autre chose, effort prolongé pour monter au Goûter, puis stress au sommet si je ne “sens” pas le coup. C’est con de couillemolliser comme ça !

En début de saison, 6 mois après ma fracture des deux malléoles, je n’osais pas voler. J’ai donc fait un stage de vol et ski, puis une fois les sensations revenues un “stage de reprise” en école (avec 650 vols au compteur !) pour réapprendre à atterrir correctement avec une assistance radio. Cela m’a remise sur les rails et je n’ai plus fait de cratères cette saison.
Décoller parfaitement, bien voler et bien poser en douceur, cela devrait faire remonter le moral… mais il y a eu l’accident de Sofia.

Un parapentiste jeune qui se casse se répare très vite. A mon âge, c’est moins simple et même avec une santé parfaite et un tonus d’enfer je me sens maintenant très fragile. Ce n’est pas une question de technique - je vole bien - mais de mental. Ce n’est pas une question de voile, ma bonne vieille Artik et ma petite Ultralite sont parfaites et je suis très bien dessous. C’est surtout une question de confiance.
J’ai confiance dans mon matériel, dans ma technique, je sais évaluer l’aérologie et la météo, mais je me sens fragile, fragile…
Cela ira mieux après un hiver sans voler et quelques journées de ski.

A mon avis, reprendre une activité sportive après un accident est tout à fait sain. Il faut comprendre ce qui s’est passé et les erreurs qu’on a commises, c’est comme une auto-psychanalyse dans laquelle il faut être sans complaisance.
Quand je grimpais et que je marquais un but, j’y retournais toujours avec ce leit-motiv : “il faut que cela passe ou que cela dise pourquoi”. J’ai “lavé” presque tous mes buts.

Je ne sais pas s’il y a des remèdes.
J’ai voulu cette année me soigner au SIV, j’ai repris confiance, j’ai fait des tas de décros féroces, des manips subtiles, et puis bing !
Essai non transformé.
Je vais essayer un autre traitement : un cross en biplace. “Mon” pilote me l’a proposé, c’est peut-être comme ça que je retrouverai du jus. En attendant, je me soigne aux vols rando du matin, aux ploufs peinards et contemplatifs, aux vols du soir, et tant pis si mon temps de vol de 2012 est minable.
Quand une équipe de rugby se faut promener, elle se bat, même en position de faiblesse. C’est une question de combativité.

C’est peut-être aussi comme ça qu’on accède à la sagesse, quand les orages de la passion s’éloignent dans le passé et qu’on trouve une sérénité qui faisait défaut du temps de notre jeunesse folle.

Ma petite Ultralite a fait 23ème aujourd’hui sur la Red Bull Elements. Bob l’a trouvée parfaite pour ce type de course, il était content et je suis contente de la lui avoir prêtée. Demain matin, je remonte avec au col des Frêtes, comme chaque matin quand la météo le permet.

Bons vols à tous*

Bonsoir Solitaire,

Je ne connais pas le site mais pourquoi avoir atterri au déco ?
Perso quand les conditions ne me plaisent pas en vol je préfère aller atterrir plus bas avec une longue finale.

Pour revenir à ton approche, il aurait peut-être été préférable d’arriver en crabe plutôt que vent dans le dos et virage sec pour se remettre face au vent.
Je fais pas mal de soaring et quand les conditions sont plutôt fortes je ne vole jamais vent de dos afin d’éviter d’exposer un côté de mon aile lors du retour face au vent car j’ai le sentiment qu’un bout d’aile peut fermer plus facilement si l’inertie du virage est trop faible.

Bon rétablissement !!

Je ne sait pas si c’est la question? ou si je réponds en dehors de la plaque mais je ne souhaitai pas atterir au moment du crash !
Mon but était d’aller récupérer un thermique connu et symatique se trouvant toujours en arrière du décollage, ce qui m’aurais “surement” permis de monter et par conséquent de me sortir de cette zone veuteuse et turbulante …
Est ce que j’ai répondu à ta question G-Man ?

Ah dans ce cas…je pensais que tu voulais atterrir en fait.
Donc ce n’était pas utile d’aller chercher un thermique derrière puisque le vent était trop fort, la seule chose que tu as trouvé ce sont des turbulences.

Retour d’expérience (après m’être casser un humérus): J’espère ne pas être hors sujet mais je dirais que thermique et soaring ne font pas bon ménage. Personnellement je ne m’amuse plus vers un déco qu’en condition purement de soaring (vent laminaire qui alimente la pente) si ça thermique un peu fort, je prend du gaz et je vais me poser ensuite en bas. A l’écoute de ton vario, les conditions avaient l’air quand même fortes, aprés savoir si il s’agit de turbulences du au positionnement par rapport à la pente au du au thermique, c’est pas facile à le savoir, et dans ces cas là je ne me pose plus de question j’avance loin du relief pour ne pas combiner les deux…

Solitaire, le thermique de Couraduque n’a jamais été derrière le déco!!!
il déclenche devant en contrebas et la brise le colle plus ou moins à la pente (ça dépend de la vigueur du thermique et de celle de la brise). Il faut donc aller le chercher devant le déco, le plus souvent assez loin devant, en tout cas plus loin que les gars qui jouent en soaring à la pente.
Une fois que tu es dedans il te monte et en même temps te ramène vers le déco, y a un moment délicat où tu te retrouves pas loin du relief et faut choisir ou non de boucler le virage face pente. Tant que tu es dans la bulle tu peux te laisser décaler au dessus puis derrière le déco mais en veillant toujours à ne pas sortir de la zone qui monte. Si tu le perd tu reviens devant aussi sec!
On peut parfois se retrouver assez loin derrière… mais bien haut.
tout ça pour dire qu’essayer de chopper le thermique en arrière du déco à 15 m/sol c’est pas glop du tout!

Comme le fait remarquer Piment, la lecture aérologique est une science en 3 dimensions. Entre celui qui est dans le thermique et celui qui est au même endroit mais 100 mètres plus bas, il y a un monde.

Pas facile au début d’appréhender la circulation de l’air et pourtant, par la suite c’est la partie la plus passionnante du vol libre.

je dirais même 4 dimensions … il faut aussi rajouter le temps… du coup le gars qui passe 5 secondes avant peut chopper le thermique et toi tu le loupes, pourtant passant exactement au même endroit
autre illustration : le gars qui passe 3 secondes avant toi, passe dans de l’huile quand toi tu :vrac: dans un beau rouleau de printemps

Je n’ai pas dans l’habitude de contredire les commentaires, mais je pense que tu te trompe !
Sur une des nombreuses vidéos que j’ai faites en vol, je monte à 250 mètres au dessus du décollage le 24 Mai 2012 … grâce à un thermique qui part de derrière Couraduque …
http://www.youtube.com/watch?v=RRskjWYj1SI&feature=youtu.be
Si je n’ai pas bien compris ton message désolé, mais je ne pense pas avoir répondu en dehors de la plaque

Encore merci à tous, pour tout ces messages de rétablissement et ces explications !!!