Ca arrive meme aux meilleurs ...

J’en suis sincèrement désolé pour toi.

Si cela foire ma réplique, cela conforte ma conviction que notre accidentalité est intimement lié à notre personnalité à chacun.

Tu parles de conditions laminaires douces à 8 h du matin, soit. Pour autant quel était ton état de vigilance à ce moment sous ton avion de chasse ? N’étais-tu pas éventuellement du fait de ce que tu avais déjà vécu autrement en termes de conditions, dans une surconfiance à ce moment là qui t’a privé d’une partie de tes moyens de réaction. Sinon comment expliques-tu ton accident, juste par “pas de chance”.

L’être humain est ainsi fait ; il préfère trouver les fautes ou même seulement erreurs ailleurs que chez lui. C’est plus confortable pour continuer à croire en soi. Perso, il me semble que c’est en se reconnaissant au maximum à ses propres erreurs et fautes (au moins de façon intime pour soi-même) que l’on arrive le mieux à se corriger et… s’améliorer. C’est ma méthode qui me vient d’un événement douloureux il y a déjà maintenant longtemps, je ne dis en aucun cas que c’est une solution universelle.

Maintenant lire que pour toi une cartouche en air calme à 8 h du matin te rend plus fort cela me laisse dubitatif. On en reparlera dans 20 ans quand toute ta carcasse te fera mal en souvenir de tous les traumatismes que tu lui aura infligé. Chose que je ne te souhaite évidemment pas mais pour laquelle je n’ai pas grand doute.

:trinq:

Ouais, ptits bras JB :stuck_out_tongue: , ici il y en a un qui totalise 543200 visites et 3246 réponses, et il se la pète pas lui :clown: , heu…quoique, bon au moins il continue de parler en français. Lorsqu’ils vont se rencontrer, on se demande qui va demander de faire une photo avec l’autre pour aller ensuite faire le beau et la placarder sur son tableau de chasse en ligne.

avec des épisodes de sécheresse de plus en plus marqué (notamment en hiver), la prédictibilité des dusts ne risque pas d’aller en s’améliorant

Les dust-devil sont connus depuis des temps immémoriaux et sur leur “fonctionnement” la littérature ne manque pas. Ce que j’en retiens c’est que, si il n’est guère possible de deviner le momenr de naissance, on peut relativement savoir si un lieu donné dans une période donnée est susceptible ou non de donner naissance à ces dust-devil. Encore faut-il être réceptif au risque de cette probabilité et en tenir compte.

Les dust-devil ne sont pas un phénomène magique mais uniquement le résultat physique de conditions environnementales données.

On ne peut sans doute pas les gérer une fois que l’on y confronté mais on peut assurément si le risque existe et est connu, eviter de s’y confronter. Et si on choisi de s’y confronter “éventuellement” comme cela peut être le cas sur certain déco, on se doit alors d’être à 100 % de sa concentration.

Et c’est sur cet aspect que peut-être certains accidents liés aux dust-devil à des pilotes pourtant très compétent.

Soit par exemple au déco où conscient de ses capacités dans l’exercice de gonflage/decollage il est très détendu et prête plus d’attention aux autres et aux discussions qu’à l’environnement.

Soit par exemple lors de l’atterrissage après un vol de “performance” (acro ou Xc) très bien maîtrisé et un retour vers le sol dans un esprit très détendu après un vol très concentré ou l’on se sent tellement “cool” que l’on oublie de faire le point sur les risques potentiels (que l’on connaît probablement très bien) que la zone d’atterrissage choisie peut présenter.

Il me semble que l’on ne devrait jamais accuser la malchance dans la survenue des accidents (ou si rarement) mais toujours réfléchir à qu’est-ce qui aurait pu être fait autrement pour qu’ils n’arrivent pas/plus. Et si à force, on arrive à imaginer la “malchance” potentielle possible et à se poser préventivement la question de ce que l’on peut faire (ou pas faire) pour eviter de la rencontrer. Alors on aura probablement fait un beau pas vers une activité moins risquée.

Forcément cela passe aussi par un certain apprentissage de la gestion de son éventuelle “frustration”.

:trinq:

Merci, ça a le mérite de montrer que :

  • le forum a bien évolué : plus les mêmes commentateurs (où sont-ils???), des forumeurs moins anonymes avec leurs photos perso et bien plus bienveillants qu’aujourd’hui. Peut-être pour ce dernier point qu’ils ont quitté l avion…
  • bien sûr que d excellents pilotes se mettent à risque. Je ne disais pas le contraire mais c’est cette histoire de dust qui de nouveau comme les marronniers annuels, émerge. Je ne sais pas le site du crash de JB mais bien difficile à prédire. Qui aurait prédit celui du Puy de Dôme l an dernier de mémoire vers 17h sur un sol pas particulièrement sec ou sous le vent? Je note en tout cas que les décos sommet ou les plaines arides comme les stades de foot donnent beaucoup de vidéos. J en ai vu au printemps un peu chaud il y a 2 ans dans des champs de vigne de Champagne…avec des cycles très variables au sol et un vent météo irrégulier. J’ai l impression que la brise installée aussi bien au déco qu’à l attero diminue ce risque. Wowo si tu as de la doc, je suis preneur!

[quote=“rangifer,post:45,topic:69392”]

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Tourbillon_de_poussière

https://paragliding.rocktheoutdoor.com/conseils/comment-se-forme-un-dust-devil/

En cherchant avec Google, il ne doit pas être trop difficile de trouver encore de la matière sur le sujet. De mémoire il y a 2 ou 3 ans sur un fil d’une vidéo d’un régulier du fofo (du moins à l’époque) plusieurs lien vers des documents traitant des dust-devil s’étaient vus donnés.

Ce que j’en ai retenu est que si le déclenchement même du dust n’est pas prévisible, le risque de dust lui l’est. De par la configuration du terrain, météo et aerologie du moment, combinaison de l’un et l’autre (terrain et aéro.) À l’époque la dite météo montrait clairement des manches à air opposées en direction ce qui est un élément déclencheur de l’effet vortex.

C’est ce que l’on peut trouver sur toute crête entre vent météo et brise ou même entre brises provenant de source thermique de part et d’autre de la crête comme par exemple, les Gets ou le Val Louron et bien sur d’autres, le Treh par exemple dans une belle journée thermique mais avec une tendance de Nord météo.

Et le Puy de Dôme, il me semble quand même réunir toutes les conditions environnementales pour être un lieu favorable aux dusts dès que l’aerologie nécessaire est présente.

Encore une fois, je ne dis pas que l’on peut prédire pile-poil et donc éviter de subir un dust à partir de moment que l’on est accroché à sa voile.
Par contre on peut prédire qu’un endroit dans une période donnée est suceptible d’être propice à l’apparition de dust et donc éviter de s’y retrouver exposé accrocher sous son aile. Mais effectivement cela passe très certainement par une renonciation au vol à cet endroit dans cette période.

Bref cela passe bien par une gestion de sa frustration.

:trinq:

Merci Wowo, les deux articles sont intéressants notamment celui du wiki avec les différences de température avec le point de rosée, printemps… Il y avait eu l an dernier une belle vidéo des tourbillons de feu.
Par contre, l un des articles parle de stabilité comme facteur déclenchant mais tout l inverse pour wiki…

Ils disent aussi qu’un dust s évanoui vite en cas d obstacle. Cela sous-entend peut être qu’il faut une aire bien surchauffée autour du déco (comme beaucoup de décos d ailleurs et pourtant on n’en voit pas non plus tous les jours… De même pour nos atterrissages et pourtant cela reste rare. Est-ce ce delta de température avec le point de rosée et l instabilité (ou non) qui comptent le plus?

Par ailleurs je ne saisis pas bien pourquoi de l air chaud va créer une colonne thermique plus cool d’un dust aussi violent?

Je me trompe peut-être mais je crois que wowo parle du fil de sam là http://www.parapentiste.info/forum/incidents-accidents-de-parapente/deco-dans-un-dust-a-ager-t41898.0.html

Même si les conditions favorables à la formation des dusts restent à peu prêt prévisibles, les dusts eux mêmes ne le sont absolument pas. C’est bien tout le problème. Air sec, conditions thermiques, peu de vent semblent être les conditions idéales pour les dusts mais aussi pour le vol libre. Il semble que les dusts aient besoin de regrouper un certain nombre de conditions pour se créer mais il semble aussi que toutes ces conditions rassemblées ne vont pas systématiquement générer le phénomène. Zut, c’est ballot ça. Certains sites sont réputés pour y observer régulièrement ce phénomène (google montre du doigt le site de Laragne).

Le problème de la chance, ou non, évoqué par wowo se défend dans la mesure où l’on ne laisse plus de place à l’erreur. Du moment où une erreur intervient alors c’est bien la chance ou la malchance qui risque de s’inviter pour l’issue.
Dans le cas de cet accident, je ne connais pas JB mais je serais surpris d’apprendre qu’il se sentait d’affronter des dusts. Si quelqu’un maîtrise l’anglais il pourrait le lui demander sur Facebook :twisted:
Peut-être pas vraiment une histoire de curseur mais d’un phénomène plus banal qui touche tout le monde, même wowo : l’erreur.
Pi la chance :sors:

Oui et c’est ce que je dis depuis le début et pas que sur ce fil.
[…]
Encore oui, quand on commet une ou des erreurs, un facteur chance ou malchance peut en diminuer ou amplifier les conséquences. Mais il me semble que l’on ne peut pas accuser la malchance pour nos erreurs ou à contrario compter sur la chance pour ne pas commettre d’erreurs.
[…]
L’histoire du curseur fait plus référence à la théorie de l’homostasie du risque qui me laisse penser que si on pratique à un niveau d’engagement élevé avec un niveau de compétence en phase tel JB par exemple mais pas que lui évidemment. Le curseur navigue certainement, enfin c’est mon idée, sur une echelle bien plus grande de prise en compte des risques entre les phases d’hyper-concentration dans des situations engagées en pleine conscience et des phases de relâchement de la concentration d’après situation engagée comme peut l’être un retour “banal” au sol. Et c’est cette fourchette qui peut amener des pilotes aux compétences certaines de commettre des erreurs d’appréciations. Que ce soit de ne pas avoir été assez présent aux commandes en ayant envisagé la probabilité de dust ou déclenchement en finale ou meme seulement de ne même pas l’avoir envisagé. Et je ne doute pas que JB ai les capacités à imaginer la probabilité de déclenchements ou dust en finale… s’il y a pensé préventivement. Là il n’y a que lui qui pourrait répondre.
[…]
Des erreurs j’en ai commis, j’en commets, j’en commettrais encore, à (presque) tous mes vols. Mais pour certaines j’ai bénéficié de chance (M@tthieu parlerai de la main de Dieu) et pour d’autres, la très grande majorité heureusement, elles ne portaient pas plus à conséquences que de me faire réfléchir à ma fragilité. Mais justement parce que je n’accepte pas l’idée que ma sécurité pourrait dépendre d’une malchance ingérable, je mets tous mes loupé sur mes erreurs et cela me permets d’espérer ne pas les reconduire.

Si on reste dans l’exemple de ce fil, la survenance de dust au déco et/ou à l’atterro. Il me semble que tous les sites qui en sont coutumiers sont connus, au moins localement. Si on a l’information on peut pour le déco choisir de décoller avant ou après la période ou personnellement on juge l’occurrence du risque trop importante et pour les atterro, là forcément on a moins le choix une fois en approche, on veille à rester concentré (ou à se reconcentrer) au maximum. On évite bien sur aussi d’aller se poser par exemple au déco si il est connu pour être propice au phénomène. Lors de mes 1ers vols au Val Louron, j’avais émis l’hypothèse de me reposer au déco pour redescendre la navette. Un moniteur local m’a informé de l’existence de dust une fois la brise installé des deux côtés de la crête. Eh bien je n’ai pas cherché à le vérifier et pour la navette on s’est débrouillé autrement. Par la suite j’ai eu l’occasion de voir passer les dust et j’ai pris soin de ne pas me retrouver accroché inutilement sous ma voile au déco aux mauvais horaires ou j’ai préféré décoller plus bas en dehors de leur zone de survenance.

Cela peut parfois être frustrant de faire de telles concessions rapport à un risque qui même identifié nous semble d’une probabilité plutôt faible mais c’est un prix à payer pas si cher je trouve pour rester en bonne santé en commettant moins d’erreurs.

:trinq:

Juste une piste : voler par moins de 5° de latitude. Pas de force de Coriolis, pas de problème.

Pour avoir rencontré Jean-Baptiste sur la moquette d’Annecy (oui oui Plumocum, j’ai une photo sur mon tableau de chasse), c’est un gars super abordable, cool, un top pilote de parapente simple comme les Honorin ou Antoine. Et cette triste nouvelle amplement commentée sur Facebook montre à quel point on est tous fragiles. La plupart d’entre nous y seraient restés avec un dust devil à gérer. Chance, malchance, main de Dieu, destinée, technique, aérologie… il y aura toujours une explication. Si l’on ne veut pas tenter le diable (drôle d’expression), on réduit les probabilités d’incident comme Wowo, et si l’on s’en fout (ou si l’on croît qu’on est immunisé) alors… c’et inscrit dans notre patrimoine mental et génétique.
La question est “est-ce que passer du temps - le reste de sa vie - dans une chaise roulante - à cause d’une ignorance, d’une imprudence, d’un défi, d’une inconscience, est-ce que ça vaut le coup ?”. Rien ne vaut le coup, ni de traverser la route et de se faire renverser par un chauffard, ni d’être atteint d’un cancer alors qu’on a une vie exemplaire, ni de dire de conneries à longueur de forum alors qu’on le cherche :stuck_out_tongue: bref… je resterai fataliste. Quand c’est son heure, c’est son heure. A nous de voir quand on pense avoir assez vécu et à quel point la vie est précieuse, pour nous ou nos proches. C’est personnel. Chacun sa religion (ou absence de religion).
Cet accident de Jean-Baptiste doit faire réfléchir sur le fait que l’homme aussi doué soit-il n’est pas plus fort que la nature, alors ramené à nous autres parapentistes un pue moins doués, à nous de voir dans quelles conditions on vole et d’en assumer les conséquences. C’est aussi ça l’homme, assumer ses erreurs. Prévenu ou pas.
Je te souhaite Jean-Baptiste un prompt rétablissement et au plaisir de te revoir sur un déco.

La vraie question Matthieu, est-ce que JB a une photo de toi sur son tableau de chasse ? :camp: