ca fait mal de le dire, mais "il" a été bon

le noeud du problème se situe donc bien au niveau de ce que l’on appelle l’engagement :wink:

dans la théorie, on peut s’engager et conserver une capacité de recul, de remise en question, on peut accepter les critiques et ne pas chercher à convaincre les gens de se rallier à notre notre cause

mais dans la pratique, je suis pour le moins sceptique, pour les raisons que j’invoque plus haut, à savoir que les efforts et les risques pris consciemment dans le cadre de l’engagement traduisent dans beaucoup de cas des idées profondément ancrées…
autrement dit, je vois mal comment on peut faire parfois tant de sacrifices pour mener à terme une oeuvre engagée sans être fermement persuadé du bien fondé de ses certitudes. (vas faire changer d’avis qqu’un de fermement persuadé ^^)

Mais bien évidemment, je peux moi aussi me tromper, cette hypothèse est bâtie sur la propre transposition de la facon dont j’agirais si j’étais persuadé de quelque chose. et je sais que personnellement, je ne m’engagerais pas dans un projet artistique risqué, onéreux, long et bien souvent difficile, si je n’avais pas l’envie dévorante de crier sur les toits mes 4 vérités, un besoin d’ouvrir les yeux des gens sur le monde.
Tant que je n’aurais pas ce “besoin” , je ne me lancerai pas dans l’engagement.

ensuite, ce raisonnement est basé sur ma propre vision, et n’a donc aucune valeur universelle…

Mais de manière générale, et cela va puiser dans ma vision assez pessimiste de l’homme, je crois qu’il est loin d’être parfait et que dans les faits, sa vraie nature le révèle bien souvent.

pour conclure, je pense que nous avons finalement tort de parler “de l’Homme”, il y a “des hommes” … et de même qu’il y aura toujours des artistes incapables d’écouter, il y aura toujours ceux qui seront ouverts aux avis divergents et capables de se remettre en question.

du coup, seule subsiste la question du moyen de faire passer le message… et là encore, tout dépend du cadre:

-lors d’un sommet politique, la diffusion de films engagés semble proscrite au profit d’un débat oral…

-lors d’un besoin de changement de mentalité rapide et massif sur des sujets urgents comme l’environnement, l’influence du débat sera infiniment inférieure à celle de la diffusion artistique: un seul film vu 20 000 000 de fois dans le monde et relayé partout à la télé sera infiniment plus mobilisateur qu’un débat à 2 heures du mat sur arte.

bon, allez 'vais me dégourdir les ailes, moi :mrgreen:

Au fait, c’est un fil de discussion sur Sarkozy ici.

Déclaration de M. Nicolas Sarkozy, Président de la République, sur la défense des droits de l’homme dans le monde, à Paris le 8 décembre 2008.

[i]J’ai toujours considéré qu’il n’y avait qu’une seule Chine et, d’ailleurs, quand le général de Gaulle a reconnu la Chine en 1964, il l’a reconnue avec le Tibet. Mais je dis aussi, de la façon la plus sereine et la plus calme, que le devoir d’un président français, c’est de rencontrer tous les Prix Nobel de la Paix qui souhaitent le rencontrer, quelles que soient leurs origines, quelles que soient leurs convictions, quelle que soit la cause qu’ils défendent. La France serait infidèle à son histoire si elle ne faisait pas toujours une place spécifique à ceux et à celles qui ont obtenu cette distinction remarquable du Prix Nobel de la Paix.

Voilà, Mesdames et Messieurs, comment la France continuera à défendre dans le monde les Droits de l’Homme, à faire la paix. Elle prendra des risques, parce que si l’on ne prend pas de risques, on ne fait rien. Mais la France sera toujours consciente qu’au fond, elle sera jugée sur les résultats, sur la façon dont la paix progressera et c’est pour moi, croyez bien, un grand honneur, un grand soulagement que de pouvoir compter sur la présence, ici, sur les conseils avisés et sur l’inspiration que représente votre vie à tous, à chacun de vous.[/i]

[i]Les droits de l’homme en marge de l’Europe

Nicolas Sarkozy n’a pas cru bon honorer de sa présence la remise, mercredi à Strasbourg, du 20ème prix Sakharov du Parlement européen au dissident chinois Hu Jia.

Rien d’étonnant. Le président en exercice de l’Union européenne, pourtant présent la veille dans l’hémicycle strasbourgeois, ne voulait pas risquer un nouvel incendie avec Pékin, après l’annulation par les autorités communistes du sommet UE-Chine du 1er décembre. Celles-ci, furieuses de sa rencontre le 6 décembre à Gdansk (Pologne) avec le Dalaï-Lama auraient à coup sûr haussé encore le ton s’il avait en plus salué l’engagement de l’activiste Hu Jia, actuellement emprisonné et empéché de rencontrer sa femme Zeng Jinyan, qui, privée de passeport et interdite de voyage à l’étranger, avait fait parvenir aux eurodéputés un émouvant témoignage vidéo.[/i]