le noeud du problème se situe donc bien au niveau de ce que l’on appelle l’engagement 
dans la théorie, on peut s’engager et conserver une capacité de recul, de remise en question, on peut accepter les critiques et ne pas chercher à convaincre les gens de se rallier à notre notre cause
mais dans la pratique, je suis pour le moins sceptique, pour les raisons que j’invoque plus haut, à savoir que les efforts et les risques pris consciemment dans le cadre de l’engagement traduisent dans beaucoup de cas des idées profondément ancrées…
autrement dit, je vois mal comment on peut faire parfois tant de sacrifices pour mener à terme une oeuvre engagée sans être fermement persuadé du bien fondé de ses certitudes. (vas faire changer d’avis qqu’un de fermement persuadé ^^)
Mais bien évidemment, je peux moi aussi me tromper, cette hypothèse est bâtie sur la propre transposition de la facon dont j’agirais si j’étais persuadé de quelque chose. et je sais que personnellement, je ne m’engagerais pas dans un projet artistique risqué, onéreux, long et bien souvent difficile, si je n’avais pas l’envie dévorante de crier sur les toits mes 4 vérités, un besoin d’ouvrir les yeux des gens sur le monde.
Tant que je n’aurais pas ce “besoin” , je ne me lancerai pas dans l’engagement.
ensuite, ce raisonnement est basé sur ma propre vision, et n’a donc aucune valeur universelle…
Mais de manière générale, et cela va puiser dans ma vision assez pessimiste de l’homme, je crois qu’il est loin d’être parfait et que dans les faits, sa vraie nature le révèle bien souvent.
pour conclure, je pense que nous avons finalement tort de parler “de l’Homme”, il y a “des hommes” … et de même qu’il y aura toujours des artistes incapables d’écouter, il y aura toujours ceux qui seront ouverts aux avis divergents et capables de se remettre en question.
du coup, seule subsiste la question du moyen de faire passer le message… et là encore, tout dépend du cadre:
-lors d’un sommet politique, la diffusion de films engagés semble proscrite au profit d’un débat oral…
-lors d’un besoin de changement de mentalité rapide et massif sur des sujets urgents comme l’environnement, l’influence du débat sera infiniment inférieure à celle de la diffusion artistique: un seul film vu 20 000 000 de fois dans le monde et relayé partout à la télé sera infiniment plus mobilisateur qu’un débat à 2 heures du mat sur arte.
bon, allez 'vais me dégourdir les ailes, moi :mrgreen: