CA M'ENERVE !!!!!

Totalement inaudible.

Cela rappelle in post de Flying Enclume sur les stat 2019

Pas totalement. C’est comme ça que je prends le post de Laurentgedm par rapport au tien.

Par exemple, aujourd’hui, Nord marqué sur St Hil, certains sont allés voler (et ont probablement regretté leur choix), mais la majorité des pilotes est resté sagement à faire autre chose. A te lire, tout le monde serait allé voler.

Là où je te rejoins, c’est que parfois, certains enthousiastes entraînent dans leur optimisme forcené des gens qui n’ont pas leur expérience, et qui du coup se mettent à voler dans des conditions qui leur auraient paru involables autrement, et que cela fausse leur jugement pour la suite.

Hello,

Ce post est super intéressant car il met en lumière une des principales difficultés du parapente qui est la différence entre le risque perçu et le risque réel.

Typiquement, il serait instructif de mesurer l’accidentologie (notamment la plus grave, hospitalisation longue ou pire) lors de ces journées considérées comme moisies par un consensus de pilotes expérimentés et celle des journées unaniment considérées comme volables.

Quand on regarde les commentaires sur les accidents graves, il est rare que les conditions apocalyptiques soient retenues comme facteur d’explication. Il est vrai aussi qu’il y a beaucoup moins d’heures de vols effectuées les journées moisies que lors des journées « idéales ».

Mais n’y aurait-il pas pour ce qui prennent le risque de se mettre en l’air ces journées limites des changements de comportements (extrême vigilance, marge importante par rapport au caillou, capacité accrue à interrompre le vol…) qui seraient induits par le risque aérologique qu’ils perçoivent?

A contrario, les « conditions parfaites » n’induiraient-elles pas des prises de risques inconscientes par rapport aux capacités réelles du pilote et aux qualités de son équipement?

En tous cas, en ce qui me concerne, je crains d’avoir souvent une distorsion de jugement entre mon risque perçu et mon risque réel.

FK.

Je vois une énorme différence entre voler dans de telles conditions et faire du gonflage sur le plat. Parier sur 15 secondes de calme ou 15 minutes. En gonflage, si une rafale passe, on laisse sa voile au sol. En vol pas moyen de dire pouce, il faut assumer jusqu’au sol.

Sinon je suis d’accord avec le fond de vos messages, à force de rendre l’activité accessible à tous on la rend accessible à n’importe qui !

C’est ici à mon avis typiquement pas la question.

La question est celle de mon attitude de pilote vis-à-vis de l’activité.
Est-ce que je décide moi pour moi, selon mes capacités, mes marges et mon mental ou bien est-ce que je décide entrainé par le milieu, pour faire partie du groupe, pour me faire valoir ?
Est-ce que je fais mon vol serein, dans l’acceptation consciente de ce que je vais y trouver et des risques que je prends ? Est-ce que je suis en paix avec moi-même et mes décisions, est-ce que je vole selon mon désir ? Est-ce que je respecte l’environnement dans lequel j’évolue ou est-ce que je me bats contre lui ?

Chacun en effet (comme le dit Laurentgdem) regarde ce qui l’intéresse (biais de confirmation). Moi comme on sait que je me sens concerné par toutes ces questions, je reçois des témoignages qu’on ne va pas forcément livrer à d’autres. Et des pilotes, des qui font du cross ambitieux même, me disent qu’ils font des vols dans des conditions qui les terrorisent et qu’ils ne restent en l’air que parce que les copains y sont aussi, qu’ils se posent souvent à la fois dégoûtés et soulagés, que ça les travaille ensuite pendant des jours, etc. J’aimerais même faire une soirée sur ces thèmes au sein de mon club. Mais dans mon esprit, il faut trouver un intervenant neutre et un minimum formé à la psychologie ; et en plus, je crois que pas grand monde n’est prêt à jouer le jeu de la sincérité d’un côté et de la communication non-violente de l’autre. Tout le monde se sent trop regardé, jugé, condamné. C’est très délicat comme situation.
Et je vois beaucoup de personnes qui lâchent l’activité aigris après quelques années. Je ne suis pas fier de le dire mais j’ai la nette impression que pour pas mal de monde, le passage par le parapente est une expérience négative qui peut abîmer le sujet.

[quote]Sinon je suis d’accord avec le fond de vos messages, à force de rendre l’activité accessible à tous on la rend accessible à n’importe qui !
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J’étais en train d’écrire une réponse reactive, mais je me suis dis que j’avais sûrement mal dû comprendre. Peux tu préciser ton idée ?

Il y a vraiment tant de pilotes qui volent dans cet
etat d’esprit?
Typiquement une attitude que je ne comprends pas. Ça me dépasse…

Le jour du record de France, je suis allé à Malay le Grand (89) - dénivelé 30 mètres environ - prendre l’air en fin d’après-midi. Personne au déco sauf un débutant avec un vol qui avait plié car il s’était fait arracher et traîner jusqu’aux arbres derrière. Il a reconnu que c’était trop fort. Beau ciel, thermiques puissants et Malay qui en temps normal n’est pas un site pour débutants, là la balise faisait du yoyo de 7 à 29. J’ai attendu 1h30 et puis ai replié ma voile car le “jeu” n’en valait pas la chandelle. Phases avec très peu de vent et puis grosses rafales pendant des minutes.
Il m’a demandé si je débutais. On a discuté. Il s’est rendu compte qu’il avait fait une erreur et qu’il irait en stage en école pour faire du thermique.

Tout son stage s’est déroulé en Normandie (Commes) et a fait des vols d’une heure.

Ca l’avait convaincu qu’il savait déjà “voler”. Mais on est tous passés par là jusqu’à ce que…
Point positif, il avait une A :wink:

Mon message est qu’il faut beaucoup d’expérience, d’expérienceS, d’abnégation, pour renoncer surtout de nos jours ! donc, pas étonnant que… Sinon parmi les malheureuses victimes d’accidents ces derniers temps aucun à ma connaissance n’était un débutant. Donc… :wink: (ou pas)

Difficile à savoir. Moi j’en entends beaucoup. Mais en même temps c’est un biais puisqu’on sait que je suis bienveillant par rapport à ça, donc on ne craint pas de me dire. Et donc peut-être ne me parlent que ceux qui sont dans ces dispositions…

Pour les entrants dans l’activité, lire le fil suivant permettra peut-être d’éviter quelques pièges pernicieux : http://www.parapentiste.info/forum/recits/dernier-vol-avant-la-nuit-t14447.0.html

Oui, il y a des sites qui permettent de voler plus ou moins sereinement dans leur cloche… mais dès qu’on sort cela peut être l’enfer comme on l’a vécu à une fameuse compétition des 2-Alpes.

Des analyses qui avaient été faites du temps où j’avais encore des responsabilités à la FFVL, c’est que pas mal d’accidents se déroulaient des jours où le vol n’était pas plaisant!

Malheureusement, quand les plus fins en analyse se mettent en l’air, il y en a d’autres qui les imitent, et quand les premiers vont poser car le danger devient très proche, les seconds seront en retard sur la bonne décision.

Bon, tout cela a déjà été dit au moins n fois chaque année.

Il y a un piège dans l’activité parapente:
“çà pardonne souvent”.

Hé oui, c’est une réalité, personnellement çà m’impressionne énormément, y compris pour mes propres co… que le dieu parapente m’a pardonné et que je n’ai pas eu à payer, miraculeusement, la lourde facture de la dégradation plus ou moins irréversible de mon intégrité physique (ceci dit le compte n’est pas soldé vu que je vole toujours).

Quand on met cela en face du besoins de quasiment tous les individus d’aller voir les limites, on touche au problème de l’accidentalité évitable du parapente.

Que pèse l’histoire qu’on nous raconte par rapport à celle qu’on a vécu ou que l’on veut vivre? et donc qui se subordonne au directives sécuritaires du pauvre formateur ou prof ou autre référence dés qu’il se sent un tantinet capable d’aller y voir par soi-même?

Le savoir se transmet, pas l’expérience, et tous le monde veut de l’expérience.

Pour moi LE gros piège du parapente est ici, et c’est cette analyse qui m’a rendu plus humble et plus prudent.
Alors si elle peut servir à quelqu’un c’est toujours çà de gagné.

J’étais en train d’écrire une réponse reactive, mais je me suis dis que j’avais sûrement mal dû comprendre. Peux tu préciser ton idée ?
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Pas de jugement de valeur personnel sur le n’importe qui :wink: .

Je parle de la facilité d’accès de l’activité et de l’ouverture de formes de pratiques qui étaient à une époque réservées à des pilotes expérimentés. Par exemple, aujourd’hui nombre de pilotes avec deux ou trois ans de pratique veulent faire du cross ce qui implique de voler dans des conditions plus actives.

J’en connais même qui tentent le départ en Cross sans avoir vécu une année complète de Parapente… Sitôt qu’ils ont été capable de faire 3 ou 4 vols de durée sur un site connu sans difficulté particulière, les ailes leur poussent et… :shock: Jusqu’au moment ou :affraid: :vrac: :affraid: … et là si tout va bien il y a une saine analyse et remise en question.

Sinon c’est à cause du matos, de la faute à pas de chance, d’une aérologie trompeuse ou d’un site piégeur. Voir pire : ce sont les risques normaux de l’activité ! :bang:

[quote=""]
Bho ça va, tant qu’ils ne le font pas avec des Enzos.
Ha, attends, hein ? Quoi ? Nonnnn ? Si ? Vraiment ? :affraid:
On me dit que je dis des conneries. :tomate:
Bon ben. Quelle époque ! :roll:

on peut se demander si le groupe a vraiment des effets positifs sur la prise de décision : flying enclume fait du vol en club une mesure sécuritaire mais à vous lire et à voir le terrain on se demande si c’est vraiment le cas.

Tout dépend qui ont suit et prend comme référent dans le club… :grat:

:prof: Celui qui semble briller le plus n’est pas nécessairement celui qu’avec le recul et l’expérience on qualifiera de meilleur. (Confucius Cumulonimbus - Parapentiste Romain -87 à + 02 ms avant Jesus Christ)

Un peu rude en effet, à la relecture. Désolé.

En tout cas, tu cites le whatsapp du club, mais il faut raconter l’histoire dans sa totalité… sinon ça donne une perception erronée de ce qui s’est passé.
Une débutante dit qu’elle va sur un site (ce qui, en soi, ne signifie pas obligatoirement qu’elle va y voler, elle pourrait aussi y prendre un gros but). Un vieux briscard respecté (car vénérable) la met en garde contre les prévis de vent. Elle y va, d’autres y vont, ça vole. Ensuite, on apprend qu’ailleurs ça soufflait fort, mais comme souvent à Montlamb ça le faisait.

Perso, je ne vois pas de quoi s’offusquer d’un “système”; il y a même eu mise en garde avec sérieux doutes.

Je suis d’accord sur certains points. La difficulté c’est de ne pas être manichéen.
Je peux te raconter un de mes vols de l’an dernier, et un de cette année, où je me suis littéralement fait dessus pendant 20 minutes (sur 8h). Pourtant, le vol dans son ensemble reste un souvenir fabuleux. Et le fait d’avoir passé ce point compliqué est source de satisfaction personnelle aussi… en parapente on est tous (oui, tous) en train de défier les éléments (ne serait-ce que la gravité) pour tirer du plaisir de nos victoires. Tout ceci chapeaute des raisons diverses et variées d’aller voler, tu mentionnes le fait de se comparer aux autres, de chercher de la reconnaissance (ce que tu sembles trouver malsain); il y en a autant que de pilotes.

De plus, je pose une question à laquelle je n’ai pas de réponse: tu parles des pilotes qui volent "entrainé par le milieu, pour faire partie du groupe, pour se faire valoir "… en quoi c’est mal? En quoi c’est dangereux, si le bagage technique est là, si le groupe est de bon conseil, si les bénéfices secondaires non anticipés dépassent les motivations initiales?

Aussi, rien qu’au sein du club (puisqu’on est dans le même), combien de pilotes considères-tu comme étant dans une dynamique (un “système”?) dangereuse?
De plus, ces gens-là (dont je fais peut-être partie?) se montrent-ils “inconscients” face aux prévis et aux conditions? intuitivement je dirais que non, au contraire, mais en fait ce qui m’intéresse c’est ton point de vue. Parce que, on est bien d’accord, là on ne parle que de ressentis persos hein? (ce qui énerve Patrick, ce qui fait peur à Vincent, etc)

Non, c’est moi qui suis totalement inaudible.

Cette question là regroupe toute les autres.
La réponse : “c’est une simple conception de l’existence”.
Le fait de faire les choses plus pour avoir une meilleure image sociale de soi plutôt que pour chercher son harmonie intérieure, entraîne une très forte souffrance psychique chez les individus. Je pense que notre activité prise ainsi (esprit compétitif et combattant, consommation d’images de soi valorisantes renvoyées par le groupe, déni de sa sensibilité personnelle dans l’adoption d’une culture de la performance, etc.) fait souffrir une bonne partie de son public et cause des dégâts internes.
L’individu qui ne colle pas à la commande sociale de son groupe/activité a peur de souffrir de rejet. L’individu qui colle à la commande sociale court le risque de s’oublier lui-même, d’oublier sa singularité personnelle qui fait sa valeur, et souffre aussi mais obscurément, sans se l’avouer, jusqu’à ce qu’il craque devant des exigences qui lui sont insupportables (il abandonne l’activité).
Ne pas courir après des illusions me parait essentiel. Mais ce n’est qu’une opinion. D’autres diront que au contraire c’est ce qui fait avancer. On m’a déjà dit que celui qui vit d’espoir meurt désespéré. L’espoir comme l’illusion font vivre. Et tout est absurde si tu ne crois pas en dieu comme disent certains sur ce forum.

:mdr: Bref, tout ça pour dire que je ne partage absolument pas tes conceptions. Et que là aussi comme en parapente, ce n’est pas tant une affaire d’explications que de ressenti, et de vécu, sur ce qui nous élève.

C’est clair que nous avons des profils de pilote radicalement différents. Heureusement, sinon on ne s’amuserait pas à discuter.

Je vois très bien la “souffrance interne” dont tu parles. Je constate que ça fait avancer (dans quelle direction, là est la question), mais que ça fait des dégâts.
En revanche j’ai du mal à en sortir un jugement de valeur. En chier, c’est aussi un peu valorisant, surtout une fois qu’on atteint ses objectifs.
Enfin bref, là je m’éloigne du sujet initial.