[message un peu long]
Salut,
Je me permets d’intervenir sur ce fil, déjà un peu ancien.
Clairement, LeVautour pose très mal le Pb, et même de façon caricaturale.
Je pense pouvoir en parler, moi qui suis passé à la fois par la case “public” et par la case “privée”, durant la galère de 8 mois que j’ai fait en 2019, 2010 et 2011 réunis.
On sait tous qu’il y a des Pbs dans le public. Ce n’est pas un scoop.
Encore faut-il regarder de près par quels principes respectifs sont régentés le public et le privé.
En clinique privée, on fait du bénéf sur des actes médicaux et chirurgicaux simples et standard.
Par exemple, j’ai été prothésé de la hanche fin janvier à l’ex-clinique du sport qui est privée et qui ne fait pour ainsi dire que de la prothèse de la hanche, de la prothès du genous et de la ligamentoplastie du genoux.
Il font ça très bien, mais ils ne font que ça.
En ravanche, quand il t’arrive vraiment des bricoles graves qui nécessite l’intervention de kadors, ce n’est pas dans ce milieu-là que tu vas trouver la solution, LeVautour… Ne ne fais pas d’illusions !
Le jour où il t’arrivera un truc grave (ce que je ne te souhaite pas, évidemment, eh bin tu seras bien content d’atterrir à la Pitié Salpêtrière ou à Beaujon… même si c’est “public”.
Car ça n’est que là que tu pourras avoir à faire aux kaïds qui pourront t’opérer et résoudre ton cas.
Par exemple, moi, quand j’ai été rappatrié d’Af’Sud par avion sanitaire et sur cocon et qu’il a fallu me trouver une solution sur Paris, c’est au CHU Beaujon que j’ai atterri… car ce sont les meilleurs pours les fracas de colonne vertebrale, eux et à la Pitié-Salpête.
C’est pas dans une clinique “privée” qu’on aurait pu résoudre mon cas.
C’est d’ailleurs telllement vrai que même dans certains hopitaux publics comme à Cochin… il n’ont pas voulu de moi…
Le privé et le public ne répondent donc ni aux mêmes beoins, ni aux même logiques.
Dans le public, on résoud des Pbs médicaux qu’on ne résoud pas dans le privé et qu’on ne peut pas résoudre dans le privé. Et on n’est pas là pour faire ni du chiffre, ni du business.
La logique du “public” n’est donc pas une logique de rentabilité, de facto.
En + de ça, les CHU (pour ne parler que des établissements public où il y a le + de problèmes) manquent cruellement de moyens, notamment pour tout ce qui touche au personnel soignant hors chirurgiens et toubibs.
Ca aussi j’ai eu le “loisir” de le tester (…)
Dans ce sens-là, je comprends ce que tu veux dire, LeVautour : c’est vrai que l’accueil du patient (et non pas du “client”, comme tu dis) laisse à désiser.
On sait pourquoi : pénurie d’infirmières, pénurie d’aides soignantes, pénurie de matos (même pour des conneries), pénurie de tout ce qui touche au “collatéral”, càd au personnel + ou - para-médical (kinésis, diététiciens, etc…)
Toutes choses qu’on n’observe pas, certes, dans le “privé”, qui joue dans des niches “rentables”.
Quand je dis “rentables”, ça veut notamment dire des niches où il n’y a plus d’investissement en recherche à faire.
Par exemple, pour la prothèse de hanche : on a 35 ans de recul sur cette chirugie, elle est éprouvée, c’est clair qu’il n’y a plus aucune dépense de type “recherche” à amortir dans ce secteur-là.
A CONDITION, TOUTEFOIS, que le “client” (comme tu dis, LeVautour) puisse se le payer (ou qu’il ait la “mutuelle qui va bien” - ce qui revient au même.
Or ce n’est pas donné à tout le monde, ne prends pas ton cas pour une généralité, LeVautour…
===> là, on pose le sempiternel problème de la médecine dite “à 2 vitesses” !
Par exemple, quand je me fais poser une PTH à l’ex-clinique du sport : c’est aussi parce que j’ai les moyens de me payer les dépassements d’honoraire.
Si je n’avais pas pu, j’aurais poireauté 3 ou 4 mois de plus… et je serais probablement allé dans le “public”.
C’est aussi simple que ça.
Donc ça ne sert à rien de jeter la pierre au “public” comme tu le faisais là, LeVautour : c’est très superficiel, comme analyse…
Même si, c’est vrai… il y aussi des problèmes d’organisation dans le public qui, sur le long terme, pourraient être en partie au moins résolus, si l’on adoptait des politiques plus rationnelles, plus lucides et surtout… moins “de court terme”.
Et si l’on claquait moins de tune pour aller faire les cons en Lybie ou en Afghanistan (ou pour renflouer le secteur financier de la banque privée qui se met en faillite… en fait sur le dos du contribuable), bin c’est clair qu’on en aurait plus pour nos hopitaux publics… C’est aussi simple que ça.
En résumé : si je me fais opérer de la pendicite, je vais clairement dans une clinique privée. D’autant plus que j’ai les moyens de me la payer.
Mais si je me fracasse le crâne et que ça nécessite de la neurologie de pointe… bin c’est pas dans le “privé” que je vais pouvoir aller !
Je serai bien obligé d’aller dans le “public” et surtout je serai bien content d’avoir à faire aux kadors du “public”, pour ça…
Même si, en termes d’hébergement, je sais pertinnemment que je ne serai pas… à l’hotel !
D’ailleurs, il y a une chose symptomatique dans la façon dont tu en parles là, LeVautour : tu parles de “client” en parlant du privé…
… alors que dans le public, on ne parle que de “patients”. Toute la différence est là, en vérité !
J’espère bien avoir expliqué pourquoi le discours du Vautour était ici très réducteur et ne posait pas le problème comme il se doit.
J’en parle ici longuement car c’est un suejt qui me tient à coeur, étant donné ce qui m’est arrivé dernièrement.
a+
olm