C'est quoi des conditions trop fortes ?

Salut Louis
Bien d’accord avec mon camarade Laurent…

C’est clair que c’est compliqué la notion de progressivité dans le parapente…

Mais pour t’apporter un petit qqchose sur les sites autour de Grenoble :
St Hil n’est pas un site pour débutants, y voler au printemps entre 11h30 et 15h30 n’est pas une super idée si tu n’as qu’une faible expérience en thermique (sauf journée bâchée …), puis en + tu y iras tout le temps quand tu crosseras donc ne t’en dégoûte pas trop vite :wink:
Tu seras plus confort pour progresser tranquillement sur les faces ouest en fin de journée (après 18h) : chamrousse, la scia, lans en vercors, le grand ratz, montaud… c’est pas ce qui manque en Isère
Beaucoup de jeu au sol sera un gros atout dans ta progression, on y acquière beaucoup de toucher de voile. La pente école de l’Aigle à Lans en Vercors est un super outil pédagogique pour ça, les bonnes journées elle fonctionne de fin de matinée à la nuit…
Varier les sites est bien aussi pour développer ton ressenti dans diverses aérologies !
Dernière chose : si tu as le temps et l’argent, n’hésite pas à faire des stages (progression et SIV) se mettre dans le bain pendant 3/4 jours d’affilés à ne faire que voler, ça fait pas mal progresser je trouve !

Bons vols !

C’est ce que j’ai constaté aussi.

Je me permets de répondre à ce très intéressant fil…ayant en plus été cité… :wink:
33 vols… que de bons souvenirs ! (je regardais encore hier ma vidéo faite de mes 40 premiers vols…j’en ai fait des trucs dans les 100 premiers vols… bref… je n’en suis pas spécialement fier, je les ai faites les c…, je les assume et elles m’ont beaucoup appris.

Par contre le carton, :vrac: c’est sur un déco twisté; j’étais avec un groupe et un moniteur. Je n’ai même pas eu le temps de goûter à l’air en haut ! :boude:

Les conditions fortes pour moi sont celles que l’on n’arrivera pas à gérer. On ne le sait souvent qu’après (à moins d’être débile ou influençable :grat: ) Mais si on se met en l’air (proprement) et que cela forcit, que les cisaillements et autres mouvements de l’air font que l’on ne contrôle plus rien (ça peut être effectivement parce que c’est trop fort ou simplement aussi parce que ce jour-là on a mal dormi, mal mangé ou pas assez, qu’on n’a pas le mental pour gérer quoi que ce soit), alors vaut mieux aller vite poser. Même si les potes sont en l’air et que même si ce n’est pas un combat de celui qui a la plus grosse, on en a gros sur la patate d’aller poser. Mais ne rien pouvoir tenir, c’est pire que tout. On le sait au fond de soi, et si la peur s’installe, la mauvaise réaction peut faire basculer du mauvais côté :banane: …

Alors comment savoir si les conditions sont fortes ? Savoir qui est en l’air, qui gère. Quel genre de voile aussi. Un cador sur une A, une C, un débutant sur une A, une B qu’il vient d’acheter etc… Il ne faut pas se fier aux autres non plus. Ecoute ta voix intérieure qui te dit “les feux sont tous verts ou il y en a un orange”. Déjà si tu te poses trop la question “est-ce que j’y vais ?..” méfiance. :evil:

Si tu décides de décoller, être à 100% du temps depuis le moment où tu t’installes dans la sellette, prêt à l’éventuel, à l’inexplicable. C’est ce que je retiens personnellement de mon décollage foiré. Un dust, un thermique, tout peut arriver, et y compris jusqu’à l’atterro tant que la voile n’est pas en boule. C’est ce que j’ai retenu de ce que j’ai vu. Je ne regarde pas trop les vidéos de sketches sur le net car ça met la poisse (et descend ma confiance dont j’ai trop besoin - ce que certains ont interprété comme trop d’ego - toutes ces images négatives mais par contre j’aime bien en regarder et savoir pourquoi ça s’est passé et comment essayer de l’éviter; il y a toujours une mauvaise décision du pilote à un moment donné, ou une mauvaise réaction. Prévoir l’imprévisible. Je croyais que j’étais invincible, que cela n’arrivait en théorie qu’aux autres mais non, la nature est toujours plus forte et parvient à nous surprendre, à nous terrasser, c’est parfois du hasard. Parfois pas.
Alors mettre toutes les chances de son côté et être prêt mentalement au “combat” (évidemment en soaring du soir ou vol du matin, la vigilance ne sera pas aussi intense) :dent: .

Par rapport à ceux que j’aurais pu “renvoyer aux 22” :oops: , vous le savez très bien, c’est mon excès de fougue, d’empressement, mon caractère engagé, ma manière d’écrire qui a pu faire croire que je ne vous écoutais pas, bon j’écoutais sans nécessairement, changer de comportement. Parce que c’est dans mes gênes. J’ai souvent dit qu’il fallait que je me confronte à l’expérience pour avancer, aux conditions fortes pour progresser. Si c’était à refaire, je le referais. :prof: 6 stages (init, 2 perfs, thermiques, cross et SIV), des vols à foison, des conditions de plus en plus fortes, de multiples décos dans divers endroits des changements de voile rapides. Ce que je changerais, (c’est ce que je suis en train de changer), c’est mon obsession de la performance (nombres d’heures de vol, nombre de kms parcourus, force du vent ce jour-là) NON PAS que j’en tirais une quelconque gloire (aucune, je me faisais bâcher sans arrêt sur le forum !!) mais je voulais absolument accélérer mon panel d’informations sensitives, multiplier les informations pratiques (la théorie, bof…) afin de pouvoir voler dans des créneaux de plus en plus larges.

C’est maintenant chose faite, :bu: j’ai le temps ! je peux choisir quand, comment et où et pourquoi :wink: d’où - immobilisation aidant - une relative sagesse ces dernières semaines au niveau de mes écrits, avec le recul nécessaire.
A notre ami Louis (que je ne connais pas, ni son caractère, ni son mental, ni ses aptitudes), je conseillerais donc de s’écouter, d’écouter ses copains de déco, demander des informations, regarder et interpréter les signes et surtout donc de s’attendre au pire… être prêt mentalement sans toutefois se mettre de pression négative quelconque “que va-t-il m’arriver, est-ce que ça va fermer ?” J’ai toujours essayé de tirer des leçons de mes fortunes diverses et variées. La dernière je ne m’y attendais pas car la voile était bien montée, d’autres pilotes moins expérimentés étaient déjà en l’air. Juste un moment d’inattention et de croire que tout va se passer comme chaque fois. On sait bien que non, mais on ne le croît pas. Dans un des derniers vols de reprise, je lève la voile, je m’attends à ce qu’elle fasse un truc, elle se décale, je me recentre, je suis dans un rouleau (vent de travers qui va percuter les arbres sur ma droite et qui revient vers la gauche), je sais que la voile ne va pas être “comme d’habitude”, je gère tant bien que mal, je rétablis l’assiette, je frotte le sol mais je sais que je ne me suis pas fait surprendre car je m’attendais au pire… je ne me suis pas fait peur même si le déco n’a pas été “d’école”. Idem à l’atterro, je m’attends à avoir un thermique, du gradient et je ne sais quelle péripétie. En l’air je suis plus vigilant, à la fois plus méfiant, plus peureux de ce qui pourrait m’arriver mais plus lucide sur ce que je devrais faire. Après c’est comme en voiture je suppose avec les vols, les mois, cela deviendra automatique d’anticiper. Pour l’instant je fais beaucoup plus gaffe qu’avant. Et dans la tête ça trotte d’anticiper en permanence.
Je réitère donc mes excuses à ceux que j’ai pu froisser. C’est toujours une histoire de communication. J’ai chnagé sans avoir changé :mdr:
Bons vols plaisir safe. :ppte: :ppte:
Ah oui en parlant de plaisir, d’où vais-je retirer du plaisir aujourd’hui ? pourquoi est-ce que je veux voler aujourd’hui ? que veux-je retirer de ce vol aujourd’hui ? que suis-je prêt à faire pour tenir une heure, 4 heures en l’air ? ai-je juste envie de me la couler douce dans de l’huile ? ai-je envie d’en apprendre un peu plus sur mes capacités en allant dans le baston ? ai-je envie de valider certains acquis précédents ? ai-je envie de me faire violence ? de faire quelques exercices de mise en chauffe ? vais-je devoir raser le relief, monter plus haut, plus vite, que je ne l’ai jamais fait ? ai-je des points de repère ? des potes (mais faut faire attention à ses potes… :lol: ) ce sont aussi quelques-unes de ces questions à se poser avant de décoller. Le conditionnement de l’esprit pour que le reste suive.
Pour terminer, je persiste à croire que “Ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort” sauf qu’une fois mort, on ne peut plus en témoigner… alors je rajouterai “Savoir renoncer c’est vouloir progresser” (purée je dis ça ?) :grat:
Entre les deux il y a progressivité des sensations, progressivité des expériences, aller de l’avant et se faire un petit stage d’une journée ou deux (tu as plein d’écoles par chez toi, veinard !) si tu veux découvrir un autre aspect du vol (thermiques forts et cross). Voler, voler, voler… ! :ppte: :rando: :ppte:

:trinq:

ROTFL je me rappel d’un Bocm !

but car oublier chaussure a la maison !

y avait une sacré équipe quand même !

J’ai survolé, alors je vais peut être redire qque chose d’assez basique qui a déjà été dite, mais il ne me semble pas alors :
1/vent ou brise forte sont les facteurs principaux de ce qui rend les conditions forte (ça j’ai lu, déjà cité par laurentgedm)
2/le choix du site et du versant : voler sur un site sud plein de cailloux sera obligatoirement un peu plus musclé qu’une face nord pleine de châtaigners.(ça aussi, ça a été plus ou moins évoqué)
3/ l’heure, bien sûr. (Ça aussi…)
Mais le point 4 n’a pas été évoqué, et pourtant
4/la pression du jour : les hautes pressions avec chape de plomb vont donner des thermiques secs, étroits avec un cisaillement marqué et un petit noyau coup de pied au cul qui en plus de te secouer le pruneau ne te monteront pas bien haut .Beurk.
Les pressions plus basses vont donner des thermiques plus généreux et globalement plus sympas ( va qd même pas te jetter ds le premier frond froid venu hein!).

J’aime bien cette réponse. À défaut d’avoir l’expérience nécessaire pour juger des conditions, il est très malin de se servir de l’expérience des autres ! :wink:

Waah merci pour tous ces retours. Vous êtes des crèmes. C’est une mine ce forum.

Du coup, je crois que je vais retourner faire des journées thermiques avec air alpin…

:mrgreen: ça me rappel un vol dans les pyrénée, après avoir passé pas mal de temps a observer, je trouvais que ça devait vraiment etre pas mal, je me décide, au moments ou j’allais décollé, deux locaux arrive (sans la voile resté dans la voiture) et la a la ils ont fait flipper ma femme, faut pas voler avec ce vent, le deco vas etre pouris, il va se faire tarté en l’air …

résultat super deco et super vol (limite faiblar) sans aucun brassage et le plaisir de voler seul avec un couple de Percnoptère !

ça ma vraiment fait pensé au crater club :lol:

apres l’autre sens peut aussi arrivé, je le sentait pas(même pas sortis le voile de la voiture), des locaux disais que ça allait être top, et vu le deco du fusible quelques autre ont tenté mais la majorité a fait demi-tour !

mais en définitive faut pas oublier qu’on peut quand même se tromper, et dans ce cas avec l’expérience on arrive a gérer la voile mais c’est pas confort et ça fini souvent par un vol court !

J’aime bien le point 4) C’est le coup de la marmite: ça bouillonne un max et les bulles vont s’écraser pas bien haut, contre le couvercle. Imaginez-vous dans la marmite, où que ce soit :shock:

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Les conditions trop fortes c’est quand dans ta t^te tu passes de " super ça envoie du bois et je m’éclate" à “putain c’est moisi je me casse”

c’est un bon raccourci, mais toute la difficulté, c’est de savoir identifier une telle situation AVANT d’avoir à la vivre.
Comme déjà dit plus haut, c’est dur de donner des critères quantifiables, car le pilote est un élément associé aux conditions (et la question du fil devrait être "C’est quoi des conditions trop fortes pour moi ? );

mais comment “quantifier” le pilote ?

Pour aider le pilote dans sa progression, le passeport FFVL avec tous ses niveaux permet de s’évaluer. Encore faut-il répondre objectivement aux critères définis.

Un critère quantifiable est la vitesse du vent; dès que plus de 20 km/h sont prévus et/ou vérifiés que ce soit au sol ou en altitude, ce devrait être un voyant rouge ou orange, suivant le plan de vol; en tout cas, pour moi, ça l’est.

:trinq:

en montagne :+1:

en bord de mer ou en plaine, ca commence souvent a tenir ~20km/h,
donc plutot orange à 25 et rouge à 30 :wink:

En général, les conditions fortes se rencontrent plutôt en basses couches, ce qui fait que plus on monte, plus ça devient tranquille (en plus de la marge de sécu qu’on gagne). Le truc c’est qu’au début monter haut ça fait peur (constaté sur pas mal de pilotes en progression). Etre proche du sol/relief donne un faux sentiment de sécurité et il faut travailler son mental pour se défaire de cet instinct de terrestre.
Tout ça pour dire que quand c’est trop fort en bas, ça peut être très bon en haut. Il suffit juste d’y rester le temps que ça se calme en-dessous.

Le gros “problème” étant de vouloir décoller à tout prix parce que quelques dizaines de mètres plus haut, c’est calme;je pense à Saint André les Alpes où j’ai vu des pilotes se faire arracher au déco, des trucs monstrueux…alors qu’ils lâchaient les deux mains une fois en l’air. Alors que pour les moins doués du gonflage comme moi, je sens que je peux décoller et c’est en haut que peuvent arriver les couacs… Rien n’est simple !

Rien n’est compliqué non plus : si tu arrives au déco alors que ça tabasse, l’erreur n’est pas de tenter de décoller, l’erreur c’est d’être arrivé trop tard. En cross la principale qualité d’un pilote ce n’est pas tant sa capacité à encaisser de grosses conditions mais c’est surtout sa capacité à être au bon endroit au bon moment. Choix du déco, choix de l’instant du décollage, analyse des cycles, quand accélérer, quand ralentir (voire se mettre en pause), cheminement, etc. Entre 2 pilotes volants le même jour, tu peux en avoir un qui se sera fait démonter en l’air tandis que pour l’autre le vol aura été bien plus cool. Le bon pilote saura se placer pour ne pas se faire tabasser. Ce qui veut dire qu’un pilote en progression se fera très certainement plus chahuter qu’un pilote expérimenté dans la même masse d’air.

Tu as bien raison ! Etre au bon endroit, au bon moment, décoller dans la bonne bouffe… Tout un art qu’il faut apprendre :wink:

karma+

Ha bein ça ça me fait plaisir de le lire, je me sens moins seul :vrac:

Une anecdote sur les “BON” locaux a écouter, pas évident. 3/4 ans de ça sur un déco bien connu de Savoie, je discute au déco avec la gérante de l’école locale, qui sans doute intrigué par mon style
de gonflage très particulier et sans doute inquiète de devoir “gérer” un mort sur ses terres, m’enquière
de la météo du jour. ET bien, messieurs dames, elle ne s’était pas rendu compte que la balise météo du cru était bloquée depuis trois jours! “Va pas là”, tu sera sous le vent, ben tient…