Je me permets de répondre à ce très intéressant fil…ayant en plus été cité… 
33 vols… que de bons souvenirs ! (je regardais encore hier ma vidéo faite de mes 40 premiers vols…j’en ai fait des trucs dans les 100 premiers vols… bref… je n’en suis pas spécialement fier, je les ai faites les c…, je les assume et elles m’ont beaucoup appris.
Par contre le carton, :vrac: c’est sur un déco twisté; j’étais avec un groupe et un moniteur. Je n’ai même pas eu le temps de goûter à l’air en haut ! :boude:
Les conditions fortes pour moi sont celles que l’on n’arrivera pas à gérer. On ne le sait souvent qu’après (à moins d’être débile ou influençable :grat: ) Mais si on se met en l’air (proprement) et que cela forcit, que les cisaillements et autres mouvements de l’air font que l’on ne contrôle plus rien (ça peut être effectivement parce que c’est trop fort ou simplement aussi parce que ce jour-là on a mal dormi, mal mangé ou pas assez, qu’on n’a pas le mental pour gérer quoi que ce soit), alors vaut mieux aller vite poser. Même si les potes sont en l’air et que même si ce n’est pas un combat de celui qui a la plus grosse, on en a gros sur la patate d’aller poser. Mais ne rien pouvoir tenir, c’est pire que tout. On le sait au fond de soi, et si la peur s’installe, la mauvaise réaction peut faire basculer du mauvais côté :banane: …
Alors comment savoir si les conditions sont fortes ? Savoir qui est en l’air, qui gère. Quel genre de voile aussi. Un cador sur une A, une C, un débutant sur une A, une B qu’il vient d’acheter etc… Il ne faut pas se fier aux autres non plus. Ecoute ta voix intérieure qui te dit “les feux sont tous verts ou il y en a un orange”. Déjà si tu te poses trop la question “est-ce que j’y vais ?..” méfiance. :evil:
Si tu décides de décoller, être à 100% du temps depuis le moment où tu t’installes dans la sellette, prêt à l’éventuel, à l’inexplicable. C’est ce que je retiens personnellement de mon décollage foiré. Un dust, un thermique, tout peut arriver, et y compris jusqu’à l’atterro tant que la voile n’est pas en boule. C’est ce que j’ai retenu de ce que j’ai vu. Je ne regarde pas trop les vidéos de sketches sur le net car ça met la poisse (et descend ma confiance dont j’ai trop besoin - ce que certains ont interprété comme trop d’ego - toutes ces images négatives mais par contre j’aime bien en regarder et savoir pourquoi ça s’est passé et comment essayer de l’éviter; il y a toujours une mauvaise décision du pilote à un moment donné, ou une mauvaise réaction. Prévoir l’imprévisible. Je croyais que j’étais invincible, que cela n’arrivait en théorie qu’aux autres mais non, la nature est toujours plus forte et parvient à nous surprendre, à nous terrasser, c’est parfois du hasard. Parfois pas.
Alors mettre toutes les chances de son côté et être prêt mentalement au “combat” (évidemment en soaring du soir ou vol du matin, la vigilance ne sera pas aussi intense) :dent: .
Par rapport à ceux que j’aurais pu “renvoyer aux 22” :oops: , vous le savez très bien, c’est mon excès de fougue, d’empressement, mon caractère engagé, ma manière d’écrire qui a pu faire croire que je ne vous écoutais pas, bon j’écoutais sans nécessairement, changer de comportement. Parce que c’est dans mes gênes. J’ai souvent dit qu’il fallait que je me confronte à l’expérience pour avancer, aux conditions fortes pour progresser. Si c’était à refaire, je le referais.
6 stages (init, 2 perfs, thermiques, cross et SIV), des vols à foison, des conditions de plus en plus fortes, de multiples décos dans divers endroits des changements de voile rapides. Ce que je changerais, (c’est ce que je suis en train de changer), c’est mon obsession de la performance (nombres d’heures de vol, nombre de kms parcourus, force du vent ce jour-là) NON PAS que j’en tirais une quelconque gloire (aucune, je me faisais bâcher sans arrêt sur le forum !!) mais je voulais absolument accélérer mon panel d’informations sensitives, multiplier les informations pratiques (la théorie, bof…) afin de pouvoir voler dans des créneaux de plus en plus larges.
C’est maintenant chose faite, :bu: j’ai le temps ! je peux choisir quand, comment et où et pourquoi
d’où - immobilisation aidant - une relative sagesse ces dernières semaines au niveau de mes écrits, avec le recul nécessaire.
A notre ami Louis (que je ne connais pas, ni son caractère, ni son mental, ni ses aptitudes), je conseillerais donc de s’écouter, d’écouter ses copains de déco, demander des informations, regarder et interpréter les signes et surtout donc de s’attendre au pire… être prêt mentalement sans toutefois se mettre de pression négative quelconque “que va-t-il m’arriver, est-ce que ça va fermer ?” J’ai toujours essayé de tirer des leçons de mes fortunes diverses et variées. La dernière je ne m’y attendais pas car la voile était bien montée, d’autres pilotes moins expérimentés étaient déjà en l’air. Juste un moment d’inattention et de croire que tout va se passer comme chaque fois. On sait bien que non, mais on ne le croît pas. Dans un des derniers vols de reprise, je lève la voile, je m’attends à ce qu’elle fasse un truc, elle se décale, je me recentre, je suis dans un rouleau (vent de travers qui va percuter les arbres sur ma droite et qui revient vers la gauche), je sais que la voile ne va pas être “comme d’habitude”, je gère tant bien que mal, je rétablis l’assiette, je frotte le sol mais je sais que je ne me suis pas fait surprendre car je m’attendais au pire… je ne me suis pas fait peur même si le déco n’a pas été “d’école”. Idem à l’atterro, je m’attends à avoir un thermique, du gradient et je ne sais quelle péripétie. En l’air je suis plus vigilant, à la fois plus méfiant, plus peureux de ce qui pourrait m’arriver mais plus lucide sur ce que je devrais faire. Après c’est comme en voiture je suppose avec les vols, les mois, cela deviendra automatique d’anticiper. Pour l’instant je fais beaucoup plus gaffe qu’avant. Et dans la tête ça trotte d’anticiper en permanence.
Je réitère donc mes excuses à ceux que j’ai pu froisser. C’est toujours une histoire de communication. J’ai chnagé sans avoir changé :mdr:
Bons vols plaisir safe. :ppte: :ppte:
Ah oui en parlant de plaisir, d’où vais-je retirer du plaisir aujourd’hui ? pourquoi est-ce que je veux voler aujourd’hui ? que veux-je retirer de ce vol aujourd’hui ? que suis-je prêt à faire pour tenir une heure, 4 heures en l’air ? ai-je juste envie de me la couler douce dans de l’huile ? ai-je envie d’en apprendre un peu plus sur mes capacités en allant dans le baston ? ai-je envie de valider certains acquis précédents ? ai-je envie de me faire violence ? de faire quelques exercices de mise en chauffe ? vais-je devoir raser le relief, monter plus haut, plus vite, que je ne l’ai jamais fait ? ai-je des points de repère ? des potes (mais faut faire attention à ses potes… :lol: ) ce sont aussi quelques-unes de ces questions à se poser avant de décoller. Le conditionnement de l’esprit pour que le reste suive.
Pour terminer, je persiste à croire que “Ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort” sauf qu’une fois mort, on ne peut plus en témoigner… alors je rajouterai “Savoir renoncer c’est vouloir progresser” (purée je dis ça ?) :grat:
Entre les deux il y a progressivité des sensations, progressivité des expériences, aller de l’avant et se faire un petit stage d’une journée ou deux (tu as plein d’écoles par chez toi, veinard !) si tu veux découvrir un autre aspect du vol (thermiques forts et cross). Voler, voler, voler… ! :ppte: :rando: :ppte: