C'est quoi des conditions trop fortes ?

Ce genre de pilote de passage qui volant sur un site se permet de porter un jugement sur les personnes qui l’accueille m’inssuporte vraiment. La prochaine fois, j’espère qu’au lieu de gentiment perdre son temps à expliquer la météo à un pilote mal éduqué, elle te conseillera d’aller montrer ailleurs ta technique de gonflage expérimentale ! :grrr:

Je trouve que c’est assez bien vu comme réponse.
Ceci étant “c’est quoi des conditions trop fortes” ça sous entend aussi “c’est quoi des conditions dangereuses?”.
Et on aimerait avoir des réponses quantifiées.

Il y a là un sujet pour écrire tout un bouquin développant les conditions dangereuses à éviter. Je mettrai en avant, comme certains l’ont déjà fait, et comme j’ai pu le dire auparavant, une condition à risque importante. Le vent bon allié peut aussi devenir l’ennemi du parapentiste. En montagne, au-delà de 15/20 km/h en conditions thermiques le vol devient assez vite engagé. Cela suppose d’avoir un gros niveau et d’accepter que sa voile subisse des fermetures importantes dont les conséquences peuvent être potentiellement désastreuses. Bref à moins d’avoir une grande expérience, de le savoir et de le vouloir, c’est une situation à éviter.

Mais -ce serait trop facile- il ne faut pas non plus penser qu’en dessous de cette vitesse, la montagne c’est pépère et safe. C’est pas “on-off” et ça ne tient pas qu’au seul paramètre de la vitesse du vent.
Un contre exemple classique : dans la forte instabilité avec peu de vent. Si on est aveugle et qu’on a pas regardé les prévis, le doute n’est plus permis quand les voiles en l’air se font chahuter, puis sont aux oreilles et vont poser. Les pilotes une fois au sol sont plutôt blêmes, fatigués par les décharges d’adrénalines et gouttant de sueur d’angoisse.

Et décidément comme rien n’est jamais simple pour un parapentiste: si la montagne démultiplie les risques, le vol en plaine peut être très chaud aussi. En fait la plaine, on croit que c’est plat, mais c’est rarement le cas… Et il y a tout un jeu de courants horizontaux qui se met en place et peut réserver pas mal de surprises.

À coup sûr, le vent est indispensable (soaring) ou indésirable (montagne) ou alors le plus faible possible. Je parle du vent horizontal … pas du vertical :smile:

Génial ça, j’approuve !!! :+1:

Pour ce qu’on risque voir ici : http://www.parapentiste.info/forum/incidents-accidents-de-parapente/puy-de-dome-11-mai-un-vol-idiylique-qui-tourne-mal-t39844.0.html

et pour identifier les critères de conditions trop fortes (qui ne sont pas les mêmes suivant les pilotes) voir une réponse ici:

http://www.parapentiste.info/forum/incidents-accidents-de-parapente/puy-de-dome-11-mai-un-vol-idiylique-qui-tourne-mal-t39844.0.html;msg507461#msg507461

Le plus difficile dans notre activité, c’est vraiment de se faire une idée suffisamment objective de l’ensemble de la situation (en incluant le pilote !) avant le vol.

J’allais intervenir ici en donnant le lien vers mon récit, christian-luc m’a devancé !

J’apprécie chaque minute qui passe avec une nouvelle saveur, celle d’être encore là.
Je suis en mode convalescence et repos pour un mois au minimum, mais clairement il y aura un avant et après le 11 mai pour moi.

Lis mon récit et il t’éclairera aussi sur la notion de facteurs externes, les fameux facteurs humains dont on parle parfois sans savoir les cerner.

Selon ta propre condition mentale du jour, la réponse à ta question est totalement différente.

Je tournerais ta question de façon légèrement différente en la posant ainsi : dans quelles conditions est ce que je considère pouvoir être à 100% concentré sur mon vol (du début à la fin) quels que soient les aléas météorologiques que je pourrais rencontrer en l’air ?

Car il y a une constante en parapente : chaque vol est différent, tu rencontres toujours quelque chose d’imprévu sauf dans des cas particuliers de restitution du soir ou de soaring tranquille en bord de mer. Et encore, en restit du soir, il faut gérer l’extinction de la restit et toute la grappe qui part poser en même temps, il faut anticiper et aller poser avant pour pas être gêné.

Tout à fait d’accord avec toi là-dessus !

Il m’est arrivé d’arriver au déco et de ne pas souhaiter voler alors que les conditions semblaient bonnes et pas du tout malsaines.
Va savoir pourquoi je suis redescendu à pied ces fois-là ?

Et d’autres jours où les conditions étaient un peu plus soutenues (sur le même déco), mais où je me sentais bien dans ma tête et où j’ai décollé sans aucune appréhension.

Il y a des jours comme ça où on se sent plus ou moins prêt à y aller…
Et je pense qu’il est tout à fait inutile de se forcer à y aller si on n’a pas envie (qu’est-ce qu’un vol de plus ou de moins dans une vie ?).

Marc Lassalle

@stepson

Désolé pour ton accident, j’espère que tu te remettera bien. Je suis justement en Aveyron pour trois semaines. Je voulais découvrir les sites du coin mais la météo n’est pas terrible ce week end.
Bon courage

Louis

Très interessant ce post, je suis dans un cas très similaire au tiens et je me posais justement la question : comment jauger des conditions trop fortes pour moi ?

Pour l’instant, j’y vais pas étape, et pourtant c’est un “gros” retour en arrière, puisque de vols de quasi systématiquement plus d’1h dans des conditions turbulentes (tout est relatif, turbulentes pour moi), je reviens au plouf de 10-15 minutes pour regagner confiance petit à petit (5 mois sans voler, et c’est ma première année de vol).

Je discute beaucoup avec les différents pilotes qui reviennent se poser, pour avoir une meilleure idée des conditions en l’air, et je passe souvent des heures à attendre pour un vol de 15 minutes qui me parait bien court (mais qui est toujours un bonheur indescriptible!! :init: ).
J’observe donc, et je fais part de mes observations avec d’autres pilotes, parfois je me trompe complétement et je suis content d’en avoir parlé pour ne pas rester dans mon erreur.

J’ai déjà volé en conditions thermiques, mais je m’abstiens encore quelques vols, je n’ai pas envie de me faire secouer au point de me faire peur et de me bloquer, ou pire. Je pense que le plus important, c’est de se remettre en question, et de bien s’interroger sur les conditions.
Ce n’est pourtant pas l’envie qui me démange de me lancer à 15h sous un magnifique ciel bleu, en voyant les copains monter 800m au dessus du déco en moins de 2…
J’essaye pourtant de me donner des objectifs à chaque vols, et d’y aller par étape. Il y a 2 jours, je me suis lancé dans des conditions un peu plus turbulentes, vent environ 20km/h, en montagne, thermique faible. J’ai fais beaucoup de gonflage depuis quelques semaines que j’ai repris, et beaucoup cet après midi grâce au vent bien établi au décollage : cela m’a redonné un semblant de confiance pour me lancer des ces conditions. Je me suis fait secoué, mais ça m’a simplement rappelé des sensations familières, et je ne me suis pas fais peur. Je n’ai pas cherché à rester en l’air, mon objectif était de retrouver quelques sensations, mais sans chercher la petite bête.
Si les conditions le permettent, mon prochain objectif sera de rester plus longtemps en l’air dans des conditions de fin d’après midi. Ensuite, ce sera de tester d’autres spots, pour chambouler mes repères et m’obliger à rester vigilant et attentifs aux conditions.

@niquedouille: ton message est très vivant, humain, humble. Ce que tu décris arrive probablement à la majorité des pilotes, moi le premier. Une chose m’interpelle à chaque intervention de ce type: nous avons un sérieux manque d’objectivité et de connaissances pour anticiper les conditions. Et pour reprendre confiance, il faut avoir une connaissance de l’aérologie du moment très concrète. L’approche psychologique est un élément à travailler et l’aérologie une élément à savoir évaluer. Mais il n’y a aucune honte à se contenter de vols balistiques pratiquement sans risques … même si l’envie ne manque pas.

:coucou:

Par définition des conditions trop fortes sont des conditions qui laissent des traces dans ton slip…

Le parapente sport merveilleux qui muscle essentiellement deux choses: La langue au sol, l’anus en l’air…

karma+

le physique joue pour beaucoup aussi !
y a des jour tu te fais brasser grave et tu lâche l’affaire car tu te sens pas bien en l’air, une fois au sol tu te rend compte que d’autre volant en même temps n’ont pas trouvé ça fort, et d’autre jour c’est l’inverse ça brasse mais t’es bien et tu avance, une fois au sol tu te rend compte que les même potes ce sont posé car trop fort pour eux !!!

Thierry_c ne serait-ce pas plus le mental que le physique ? Des fois on le sent pas ou pas envie de se faire chahuter et on va poser (ou on en bave vraiment).

oui et non!
une fatigue physique joue sur le mental !

C’est vrai que quand le physique n’y est pas… Ce n’est pas possible mais des fois le physique est ok et pourtant le mental… Ca dépend aussi des caractères. Le mien place le mental et l’esprit au-dessus de tout. Sauf mal de ventre, mal de dents, mal de tête :sors:

Salut,

Pour ma part ce que je peux te conseiller :

  • Prends de la distance sur tout ce qui se dit sur ce forum, à commencer par mes posts
  • Si t’es pas à l’aise en l’air (à plusieurs reprises visiblement) vas faire un stage perfectionnement thermique, tu vas apprendre beaucoup et tu seras plus à l’aise en suite
  • Vas-y progressivement. Utilise les restitutions par exemple ou vole en fin de journée, si c’est trop fort à 17h00 vols à 18h00, etc.
  • Après un stage et avec avis du moniteur ou une fois que tu seras passé à l’étape supérieure je te conseille de changer de voile. J’ai jamais vu de ma vie une voile partir à 180° à plat en rentrant dans un thermique, c’est quoi ton camion? Perso après quelques vols je suis passé sous une B low (Aerodyne Joy) puis sur des Nova Ion 2 / 3. C’est des voiles utilisées en école et je me sens beaucoup plus safe sous une voile qui a un minimum de perf qu’un camion qui est contré, n’avance pas, pas maniable et ne rentre pas dans un thermique (si c’était moi je ne toucherais plus à cette voile, une voile qui rentre pas dans un thermique bras hauts à 17h00… mouais).

++

Salut à tous,

Du coup je me permet de revenir sur ma question pour y apporter mon propre grain de sel avec un an de recul.

Donc, au début de ma pratique je pensais que des conditions trop fortes serait dues à de l’activité thermique de bourrin. En fait, c’est plus mitigé.

J’ai pas beaucoup volé l’été dernier, donc les seuls vrais thermiques brusques que j’ai croisé, c’était ces deux derniers printemps. En pur thermique, je trouve que même des conditions fortes ne sont pas forcément très “dangereuses” à condition de prendre des bonnes marges et d’avoir une voile solide et bien amortie. Je suis bien content de voler avec une EN A et je pense la garder encore une saison. J’ai eu plusieurs bonnes asymétriques qui se sont rouvertes instantanément, sans rotation. La plus grosse claque que j’ai pris c’était avant hier en arrivant au plaf sous une barbule énergique. Énorme frontale comme dans les SIV, mais super amortissement donc un petit coup de frein dans la “non-abattée”. J’ai du perdre 30m, mais j’avais encore 370m au dessus de la crête donc pas tant de stress. Comme il est ressorti des posts précédents, c’est surtout une question de mental et de plaisir. J’ai le coeur plutot bien accroché tant que je me sens confiant. Et je redoute aussi l’excès de confiance. C’est un subtil équilibre.

J’ai été le plus stressé dans des conditions thermo-dynamiques, sur des placements mal calculés (genre au vent météo mais qui conflue avec une brise forte), des thermiques trop penchés, ou des décos trop alimentés. Les turbulences, les brises que je n’anticipe pas, ou autres incertitudes me font plus flipper que de me faire emmener par un thermique fort.

Sinon je me suis mis assez rapidement au vol-rando moyenne montagne. Depuis chez moi, je met moins de temps à pied pour rejoindre un déco montagne que les sites ffvl en voiture. Je trouve que c’est un super moyen d’accéder à des aérologies plus installées quand c’est thermique, et plus laminaires en soaring. Le tout bien progressivement en fonction de l’altitude et sur toutes les orientations possibles. Et en plus, avec 20kg sur le dos ça maintient la caisse :bu:
Ça permet aussi de bien intégrer l’aérologie du jour pendant la montée, de gagner en autonomie sur les prises de décision. En checkant bien la météo, j’ai fait qu’un seul but.

Un petit mot aussi sur le vario. Je m’y suis assez vite mis (j’ai commencé en automne), ça m’a bien servi pour coller des données sur des sensations. Mais aujourd’hui, je l’ai oublié et j’ai retrouvé le plaisir de voler sans bruit. Et j’ai fait mon premier vrai cross. Demi tour des Bauges par la gauche (60km) avec une petite pause au pied du Semnoz (transition foireuse). Ça serait bien de trouver un mode de communication moins intrusif que le bip…

Sinon je trouve que ce forum est une mine d’information pour qui veut comprendre la théorie du parapente. J’ai compris aussi la nuance entre le discours pédagogique +/- consensuel sur un forum public et la vraie vie :slight_smile:

Voilà, pour le retour.

pour ceux qui ont voler jeudi 28/04 et vendredi 29/04/2016 (dont certains ont fait 200 patates sans moi :bang: :bang: ) comment avez vous trouvé les conditions??

Jeudi Agy, Orcier, Col de l’enclave, Samoens, retour. (Chablais et Glières)
Vendredi Samoens, Charvin, Parmelan, Mieussy, retour (tour des Aravis)

Thermiques forts et étroits avec du vent au dessus de 2000. En moyenne les conditions étaient largement volables avec des moments vraiment “riches” aux passages des cols bas ou à l’enroulage des thermiques les plus teigneux. Le fond de l’air était vraiment froid ce qui donnait des thermiques puissants et bien nets où il fallait mieux rester à l’intérieur !

Des conditions de vol printanières typiques où il faut être en période de confiance. J’ai bien aimé ces vols, mais j’ai des potes excellents pilotes qui ont lâché l’affaire au bout de 2 heures en trouvant que cela était trop fort.

Cela illustre bien la relativité de la perception des conditions trop fortes. En fonction de l’expérience, de la confiance et de la forme du jour, du degré d’inconscience du moment, chaque pilote aura son curseur de trouillomètre réglé différemment.