Comment cadencer un virage ?

Oui bien sûr, en planeur il y a deux ailerons, pour ne pas créer d’effet parasite de portance pure et avoir uniquement du roulis sur l’axe du fuselage (un peu de lacet inverse aussi, c’est pour ça qu’on met du pied). Mais imagine un planeur avec un seul aileron gauche qui se baisse (on appelle ça une expérience de pensée). Que se passe-t-il : l’aile gauche se soulève et il s"incline à droite. Un parapente : il s’incline à gauche… Voir le pdf “comment ça tourne” pour l’explication :slight_smile:

à plusse,

Olivier

On peut imaginer qu’en planeur l’action sur un aileron impacte plus fortement la portance que la trainée.
Tandis que sur un parapente, l’action sur le frein augment bien plus la trainée que la portance (qui est très vite anéantie par la perte de vitesse de l’aile freinée).

l’aileron sur l’aile du planeur et le frein sur l’aile de parapente “moderne” ont exactement la même nature : une gouverne de bord de fuite, et fonctionnent strictement de la même manière :
voir au début du doc : dis moi comment ça tourne.

Selon ce que tu imagines :
la gouverne de bord de fuite d’une aile de planeur “saurait” qu’elle est un aileron, et donnerait de la portance (je suis un aileron donc je porte).
la gouverne de bord de fuite d’un parapente “saurait” qu’elle est un frein, et donnerait de la traînée (je suis un frein donc je freine)

par quel miracle ces deux gouvernes de même nature se comporteraient-elles différemment ?

l’explication est plus simple (voir toujours le même doc) : les deux créent majoritairement de la portance (et oui…) et un peu de traînée, créent un effet direct de portance, et le sens de l’inclinaison dépend de la position du centre de gravité de l’aéronef (et de la voûte pour le parapente)… Il suffit de regarder les schémas dans ce doc… force, bras de levier, moment.

Pour ma part, avant de faire ma première aile, j’ai mis environ 6 mois avant d’arriver à ce simple schéma… En me tapant un jour sur le front “bon sang, mais c’est bien sûr… ça crève les yeux”.
Depuis j’essaie d’expliquer simplement cette différence entre un avion ou un planeur, et un parapente, un vrai sacerdoce :)… “cent fois sur le métier remettez votre ouvrage…”.

Bonne lecture et bons vols,

Olivier

PS : un peu d’histoire… Les premières ailes allongées avaient une trop faible voûte (pour privilégier le plané) en gros, étaient trop “plates” et souffraient parfois d’un roulis inverse rédhibitoire (action sur le frein gauche donne roulis à droite…)

Autant pour moi, j’étais passé à coté de ces articles.

En fait, évidemment je n’imaginait pas que l’aileron du planeur ou le “frein” du parapente sache quoi que ce soit, mais plutôt que par conception/forme/profilage il y ait une différence significative… je vois que ce n’est absolument pas le cas et que c’est juste une question de courbure et de centre de gravité.

Merci donc pour ces explications qui sont très claires :pouce:

au temps pour moi…
:canape:

Hello Laurent,

Il semble que le terme cadencer soit agréé FFVL si on en croit ce qu’on lit p.60 du manuel de préparation à l’écrit du BPC…

https://www.flickr.com/photos/153227959@N04/40839796431/

Définition selon ce document :
Cadencer = Ajuster avec la commande extérieure.

FK.

Content de voir que je ne rêvais pas quand je cadençais mes virages en thermique ,en plus d’être jouissif ,ce serait efficace.
Cette ovalisation optimisée dans toute ses phases permet de s’adapter à la forme et à la dérive du thermique en venant flirter à la limite au vent plutôt que sous le vent.
Je trouve que c’est quasiment intuitif.
Avant même de comprendre “théoriquement” l’utilité du cadencement, le son du vario nous guide et nous fait naturellement cadencer le virage si on optimise le taux de montée.

Merci grâce à vous j’ai mieux compris le cadencement et se qui m’a fait bien rire c’est que des parapentistes ne savaient même pas qu’ils cadencaient.

Bonjour,
quelques remarques et astuces perso sur ce sujet.

le cadencement en parapente correspond à du frein extérieur quand on enroule un thermique…

Concretement pour bien monter en thermique :

-il faut tourner plutôt serré pour rester dans le thermique .
-pour garder un rayon de virage petit je dois ralentir mon aile (donc du frein des 2 cotés), si je vole plutôt bras haut j’ai un rayon de virage trop grand.
-si je vole trop vite , le fait de resserrer mon virage va fortement augmenter mon taux de chute
-il faut plutôt raisonner vitesse (faible) et rayon (faible) de virage que taux de chute pour être efficace.
-ne surtout pas essayer de tourner à plat (donc surtout à la sellette) , la grande erreur classique. "Tourner à plat " date d’il y a 20 ans quand les ailes tombaient du ciel en virage (on limitait les dégats en utilisant plus la sellette). Un des gros problèmes en parapente est que le ilotage évolue mais que les messages proposés sont souvent obsolètes et pas adaptés aux ailes actuelles !!!
-oui en montant dans le thermique, celui-ci va s’élargir donc on va agrandir son rayon de virage tout en volant lentement.

Pourquoi une aile d’apprentissage, de progression sont souvent bien placées dans le thermique alors que leurs meilleurs taux de chute (données techniques) est moins bon qu’une aile perf ? simplement parce qu’elles volent moins vite . Il est plus facile de monter en thermique en volant à 34 km/h qu’à 39km/h.

Pensez vitesse de vol en thermique :smiley:

Le rêve pour crosser serait d’avoir une aile qui vole à 30km/h pour les thermiques de 9h00 et 21h00 puis à 40km/h quand l’activité thermique est forte

jérôme

Merci pour tes interventions simples, claires, et trop rares à mon gout sur le CDV.Mais on peut imaginer que tu as mieux à faire, surtout si ça vole chez toi !

Oui merci pour cette réponse qui m’était passé sous le nez.