Comment contrer l'effet bagnard ?

Ben brider sa voile en montée en thermique c’est un peu normal… Par contre si tu restes comme ca en transitions de peur de te la prendre sur la gueule c’est un peu ballot… Tu serais bien plus perfo avec une B pilotée aux arrières … et plus serein a ce compte là… Le but c’est quand meme de se faire plaisir.
Meme légèrement bridée en transition ça dégrade a mort, si en plus t’es accéléré je parle meme pas, en dehors du fait qu’en plus tu augmentes l’instabilité…

Norbert

Je me permettrai d’ajouter dans les conseils pour Matthieu : attention à l’effet “petite voile”. Quoiqu’on en dise, une voile qui fait 22 ou 24 m2 ne vole pas aussi bien qu’une 26 ou une 28, à charge alaire équivalente (c’est pourquoi nombre de compétiteurs et surtout compétitrices se lestent à mort pour pouvoir prendre une voile plus grande). C’est un sport de lourds et ce n’est pas parce que dans certains posts tu nous montres que tu peux être lourd :wink: :wink: :wink: que tu fais le poids face à certains phénomènes aérologiques. :slight_smile:

J’ai eu l’occasion de discuter avec une compétitrice pyrénéenne (qui était à l’époque en catégorie A, donc plutôt efficace en vol) de ces histoires d’effet bagnard. Elle fait elle aussi entre 55 et 60 kg et m’expliquait qu’il lui arrivait parfois de faire délibérément des détours en compète pour ne pas avoir à passer telle ou telle crête, alors que les pilotes masculins avec de plus grandes voiles franchissaient la crête sans problème.

Quand on a une petite voile, dans une aérologie musclée, le placement dans la masse d’air devient tout un art : il faut le cogiter. J’ai un pote qui doit faire ton gabarit, il n’est jamais en difficulté, mais il sait très bien se placer, c’est hallucinant ce feeling qu’il a.

Donc voilà un item supplémentaire à ajouter à ton programme de progression. :vol:

Oh les gars, vous vous rendez pas compte du moment historique que l’on vit là ; M@tthieu nous fait un comming-out sur le fait que la peur ne lui est pas inconnue. Dommage que l’on est pas dans Asterix et les Normands, dommage que cette peur ne donne pas des ailes…

M@tthieu, si tu doute de la (ta) capacité de ton aile à voler bras haut, il est certain que le vol accéléré ne peut être ta tasse de thé en ce moment et à partir de là, tu serais plus efficace sous n’importe quelle low-B voire EN-A. Monter en gamme sous justifie avant tout par l’idée de voler accélérer et à tout au moins “vite”.

Je ne conclurai pas en disant ; “On te l’avait dit !” Je n’en fait que le constat à la lecture de tes écrits.

Tu es en phase de régression “pilotage” et en progression dans la phase “maturation”

:sors:

ah ! enfin un domaine qui me convient ! :mdr:

A la vue de ta trace en effet, ce n’est pas lié à l’effet bagnard, mais juste que tu t’es retrouvé sous le vent complet de la crête.

A ce compte là, plutôt que de chercher à rester sous cette crête et te faire plomber dans du -3m/s, n’aurait ce pas été plus simple de faire une grande laisse de chien, genre je me dégage de la zone en filant en direction du Nord Ouest ?

C’est juste une idée comme ca, je connais ni le terrain, ni les circonstances.

En tout cas, cela illustre bien plusieurs choses :

  • Quand on a un placement dégueulasse dans la masse d’air, où qu’on est pas capable de tenir un thermique au vent de manière parfaite, sans faire d’erreur, on choisi des cross avec systématiquement des plans B pour être sur de pas être coincé le jour où on se loupe et où on se fait dégueuler. Mieux on part pas en cross et on continue à faire ses gammes dans le bocal jusqu’à être au top la dessus. On commence par le piano par le concerto pour piano n°3 de Rachmaninov…
  • Quand on décide de jouer à saute-moutons sur des reliefs, on garde toujours une grosse marge d’altitude/sol, histoire de transiter très haut quand on bascule du coté sous le vent. 200m/sol dans une grosse dégueulante, ca laisse 30 sec pour trouver une vache… C’est court !
  • Sigma 9, EN C ou pas, tu es baisé de la même manière et c’est d’autant plus risqué que la voile à des réactions à gérer bien plus méchantes qu’une pauvre A, une fois que tu te retrouves dans une aérologie perturbé sous le vent d’un relief ou d’un thermique. Aile EN A, avec laquelle, d’ailleurs, tu aurais pu faire strictement le même vol. Voir même monter plus vite en thermique, car parfois, pour faire des S à la pente, un camion comme ton ancienne Alpha monte mieux qu’une Sigma…

Ce genre de connerie, m’a valu un avertissement l’an passé, je l’ai déjà x fois conté ici (sous le vent du thermique à 250m/sol descente aux enfers de - de 1 minute à -6m/s avant de me cratériser vent de cul sur la seule clairière aux milieux des pins du causse noir). Résultat : un poignet pété. J’aurais surement pu me tuer si j’avais pris une fermeture à basse altitude, la voile faisait n’imp. M@tthieu, toi t’as déjà eu ton avertissement, moi c’était mon premier et j’étais sous B mid (montana, merci à elle)…

Cette année je ne fais pas de cross, car je vois bien que mon volume de vol annuel ne me permet pas d’avoir assez d’aisance pour enrouler, me placer dans la masse d’air de manière optimale. Du coup je prendrais à mon avis un risque trop important en partant crosser dans des zones de part chez nous ou parfois il est bien compliqué de se vacher…

Bref c’est ce qui fait toute la différence quand tu regardes les vols des meilleurs pilotes de la CFD, qui enroule comme des métronomes, même des thermos couché à 45° par le météo. Et le péquin comme moi, qui n’ose pas partir à l’aventure sans un gaz conséquent sous les pieds…
Mais bon moi je suis un rigolo, toi un cador de la confiance en toi !

karma+

Sauf pour l’idée de se sauver vers le Nord-Ouest.

C’est ce que me disent les potes et moniteurs, j’ai une 23 m2 et suis juste au milieu du PTV donc on m’appelle la montgolfière mais dans certaines situations, ça ne passe pas pour moi. Donc faudra que je creuse du côté du feeling de la masse d’air et en volant en groupe ne pas nécessairement suivre les autres (ils pèsent au moins 25 kgs de plus avec des voiles de 26-28 m2)mais chercher mon chemin. Autant j’ai fait une erreur en étant juste au-dessous de la crête et du mauvais côté, autant cette pointe du Tuet est comme le dit Patrick “en équilibre précaire” thermiquement parlant (il y a plein d’autres crêtes où je vais dessous sans souci). Si je n’avais pas du rester en attente pour attendre le pote qui était en bas, je n’aurais jamais su à quel point cette pointe était bizarre et jamais je n’aurais eu autant de frayeurs à batailler pour ne pas poser sur les sapins.
En ce qui concerne la Sigma 9, je valide mon achat, si j’avais eu la Hook 3, j’aurais été dans la même situation et je n’aurais as fait mieux. Elle aurait peut-être moins fermé mais je me rappelle qu’à Organya dans la zone de cisaillement, j’avais été dans le même genre de lessiveuse. Non, j’ai plus de 140 h désormais en toutes conditions avec cette Sigma que j’adore. J’ai plus de feeling sur la masse d’air, j’ai confiance. A moi à continuer à apprendre et à virer ailleurs dès que je ne le sens pas ou plus (le mental du jour y est pour beaucoup).
Je commence à faire les transitions bras haut en tenant juste les arrières. C’est nouveau pour moi. Je bride l’aile en montée en thermique puissant et quand je suis dans une aérologie compliquée et pas trop saine.
J’apprends, j’apprends, ça me change des plaines de l’Aube, c’est pour ça JulienF qe suite au conseil de Triple Seven, je fais mes gammes dans le bocal élargi de Samoëns à toute heure de la journée sans chercher à crosser nécessairement. Ca viendra quand ça viendra les plus de 60 kms. Je n’en fais pas un but. Juste que des fois j’ai envie de aprtir voir d’autres paysages :wink: J’essaie de ressentir l’air et comprendre mieux les réactions de ma voile que je garde sans hésitation ! :wink:
Par contre Wowo, je n’irai pas sur une Artik 4 (tout le monde autour de moi en achète) ou Delta 2. Ma petite Sigma je l’aime. En plus maintenant je sais ce qu’elle est capable d’encaisser avec moi dessous, sachant que bras hauts est toujours mieux que mains aux fesses…
Bons vols à tous et merci pour vos contributions !

toi qui aime bien les mots, plus tu utiliseras les bons plus tu seras compris :wink:

Autant j’ai fait une erreur en étant juste au-dessous de la crête et du mauvais côté sous le vent de la crête

C’est comme si tu disais j’ai traversé une route les yeux fermés, je ne me suis pas fait écrasé, elle est sans souci.

Sous la crête au vent (ou sans vent - comme dans un cirque - ) un peu flippant au début d’ailleurs. Par exemple, tu montes petit à petit et tu ne sais pas trop comment ça va réagir quand la voile va dépasser la crête (tout en sachant qu’il y a très peu de vent météo…je ne suis pas fou quand même ! Du côté de Samoëns, il y a plein de ces cirques, petites combes en arc de cercle !

Tu t’enfonce…

karma+

Principale conséquence de l’effet bagnard :banane:

je n’avais pas osé la faire :wink:

de mon expérience pour faire la différence entre l’effet bagnard et être sous le vent.

Effet bagnard: l’impression de glisser le long d’une vitre avec des mouvements de tangage modérés
Sous le vent: l’impression d’une main qui nous pousse vers le bas avec la voile qui refuse de rester au dessus de la tête.

Wowo, je fais mes propres expériences surtout si le vent n’est pas fort…et ça marche !
Hier j’ai vu ce qu’était être sous le vent : en fait je suis au vent je cherche, des thermiques et petit à petit je m’enfonce (comme tu dis Wowo :lol:) et là en revenant, je me rends compte que je suis sous le vent. Ca n’avance, pas, la voile fait des mouvements désordonnés.
Les effets bagnards (vécus ?) est qu’on a encore plus ce sentiment d’impuissance, car la voile fait moins de mouvement chaotiques, elle butte sur un mur et on baisse inexorablement comme si quelque chose appuyait sur la voile, accéléré ou pas. Si en plus il y a du vent contre, ça donne un joli cocktail !

:grat: :grat: :grat:

En te lisant j’ai l’impression que tu te met sous le vent à chacun de tes vols ?!

@ M@tthieu,

Sortir involontairement sous le vent d’un thermique peut arriver à tous pilote (ou presque) Volontairement cela ne devrait pas arriver.

Se mettre sous le vent d’un relief peut être un choix volontaire pour X raisons mais ne devrait jamais être un fait involontaire.

Visiblement tu ne sais pas encore ou et quand tu te mets sous le vent d’un relief et ça, ramené àton ambition de crosser, cc’est inquiétant.

À +

Je vole régulièrement à Samoëns, jusqu’à présent je ne me suis jamais engagé, loin, dans cette combe…Je passe éventuellement devant, direction la Bourgeoise,
Mais je suis un “petit joueur”…certainement un médiocre pilote car pour moi, combes étroites = prudence. :diable:

C’est vrai qu’il y a des fois où je me mets involontairement sous le vent en allant fureter à droite et à gauche et je descends jusqu’à me retrouver sous une crête ou sous une rangée d’arbres mais comme le vent n’est pas fort, je ne le fais pas brasser Ensuite visiter des combes ce n’est pas une question de niveau mais juste de mental. Oser… Et faire gaffe. Je ne le ferais pas si le vent météo était fort (supérieur à 10 km/h). Il y a un endroit où j’ai la frousse d’aller encore, c’est derrière le Criou entre le Criou et Thuet, un immense cirque que j’ai juste survolé en restant sur les arêtes. J’attends que des voiles y aillent pour les suivre. Donc froussard… Car si j’atterris, c’est au milieu de nulle part… Oui un peu ! Ca me préserve ! Mais grande envie d’aller visiter cet endroit !

Je ne suis pas sûr, mais je crois que tu parles du cirque du fer à cheval. C’est magnifique. J’y suis allé en parapente en partant de mieussy en 93 ou 94 avec une woodoo, je devais avoir à peu près ton niveau de pilotage actuel et…
j’y ai vécu l’enfer : impossible de descendre et les cums étaient sous le niveau des crêtes. J’ai fini par y arriver au prix d’une baston que je n’oublierais jamais. Je me suis fait tout le programme siv d’une semaine en 3/4 d’heure. J’ai fini par poser juste avant de dégueuler sur le dernier rond point, qui etait sous le vent de grands sapins noirs si j’me rappelle bien, la galère jusqu’au bout. Je me suis fait accueillir par une mignone petite blonde de 5 ans qui me regardait avec des yeux émerveillés “c’est bien le parachute m’sieur?” “C’est génial, même po peur” lui dis-je fierment en tirant une taf sur mon clopio tenu dans une main toute tremblante.
Bref, l’enfer dans un coin de paradis.
Je ne sais pas si c’est souvent comme ça car je n’y suis pas retourné, mais toi qui aime bien faire des conneries et venir ensuite te faire fouetter en venant les raconter ici, si tu choisis le bon jour : assez instable avec des bons gros joufflus. Tu t’y jettes, et après tu auras de quoi déchaîner à nouveau les passions pour au moins 10 pages :wink:
Bonne bourre!

Hé bien pour une fois tu fais erreur. Mathieu ne souhaites pas voler dans le fer à cheval qui d’ailleurs est interdit de vol car situé en plein cœur de la réserve de Sixt.

Il guigne les combes de la face Nord du Criou. La zone située entre le Criou, les Avoudrus, les Dents Blanches et la pointe du Tuet. Un endroit sauvage, magnifique et impressionnant. Par léger vent de nord on se balade de temps en temps dans ce coin perdu.