Comment crosser en équipe avec des ailes très différentes.

Merci Paul, c’est beaucoup mieux.

Tu dit que le vol en groupe ne s’improvise pas.
-nous on l’a improvisé.

Tu dit qu’on devrait avoir des radios.
-on en n’avait pas.

Donc avant même de parler des différences de perf des ailes, il y a des points à améliorer qui auraient pu nous aider à marier nos vols.

Néanmoins, je le referais ce vol. Partir sur un coup de tête avec un inconnu faire 60 kilomètres de plaine et atterrir ensemble à côté d’un restaurant, ça a son charme aussi.

C’est sûr que dans l’idéal il faudrait laisser les moins aguerris prendre les décisions et que les plus aguerris les corrigent en expliquant pourquoi, mais dans la pratique je ne crois pas que ça se passe souvent comme ça… C’est plutôt l’inverse, les moins aguerris suivent, ce qui peut entrainer à la fois progression et/ou frustration voir mise en danger.

Pour nous, dans le vol de groupe, ben c’est le premier au plaf qui part devant…Et comme le premier au plaf, c’es souvent le meilleur…ben c’est souvent les meilleurs qui sont devant :stuck_out_tongue:

Pour les radio, on en a pas toujours, on se démerde avec le visuel. Ca monte c’est bon, ca plombe c’est pas bon, ca ferme c’est moisi… :mdr:

C’est simple en fait ! et au final, les meilleurs vont toujours, ou presque et sauf exeption,plus loin que les autres.

Perso j’adorre ca, voler en groupe avec des meilleurs (c’est souvent le cas vue mon niveau) ou des moins bon (ca arrive aussi), c’est toujours des supers souvenirs. Les 2 soucis :

  • souvent on se retrouve à plusieur dans un micro thermique de fin d’aprem, et du coup c’est des fois un peu compliqué…surtout que j’ai tendance à enrouler carré donc…
  • Le stop de récup avec 2 ou 3 tetes de vainqueur sur le meme rond point c’est pas glop

Ça je l’ai vu en vacance il y a 2 semaines.
C’était pas du cross mais du soaring en bord de mer sur une falaise pleine de pointe qui s’avance devant.
J’avais de la facilité en M6 à m’avancer face au vent pour forcer des passages proche du sous le vent au dessus de l’eau.
Je vois Une fille pas de cour à son 8ième vols qui essayais de me suivre partout ou j’allait. :bang:

Elle a passé proche de la cata plusieurs fois et pour elle, tous semblais normal.

Oui c’est le problème, ceux qui suivent doivent savoir rester maître de leur décisions et surtout être clairvoyants sur leur capacités… Et quand il y a une aile devant c’est pas facile de rester lucide des fois.

J’ai touché du doigt cet idéal sur des itinéraires que j’avais pour la majorité moi-même ouverts
Pas des cheminements faciles mais de l’engagé, tel que ce passage entre Mont Valier et le Tuc de la Calabasse pour ceux qui connaissent

Et là c’était énorme !


http://i19.servimg.com/u/f19/17/49/83/26/gauch_10.jpg

J’ai été 17 ans président des Ailes du Mourtis, une occupation qui a toujours été pour moi indissociable de mon rôle d’accompagnateur de club (A98-No 001)

J’ai eu la joie et la fierté (légitime car notre état d’esprit n’y est pas pour rien) d’assister plusieurs fois à ça :

"Un pilote qui tourne au plafond un peu à l’écart - Il observe -

Puis il revient vers sous et nous prévient : c’est mûr dans sa tête, tous les voyants sont au vert et pour lui c’est Ok : FEU !

Le temps de collationner le truc… il est déjà parti sur la première transition… et ce sont les “top-guns” qui sont à la bourre !!!

Droit sur le trait qu’il a tracé dans sa tête, il s’engage sur un itinéraire qu’il n’a jamais parcouru.

Ou plutôt si : ensemble devant nos cartes en relief, à élaborer une stratégie, puis au sol pour reconnaître les vaches “posables” et quelques trucs dangereux en fond de vallée (genre lignes électriques et câbles de débardage de bois invisible depuis le ciel - courants en Ariège)

Pour les plus chanceux (là je vois certains qui pense que nous sommes un club de nababs) en Piper Cub jouant à saute mouton entre cols et nuages, ou à défaut durant nos séances diapo (une bonne photo commentée vaut cent fois mieux qu’une longue vidéo de Hero en autosatisfaction- trop d’info visuelle tue l’info utile) de commentaires et d’analyse des vols des meilleurs pilotes du club

Quelle plus belle motivation que ces “briefings” et de-“briefing” où l’on rêve, construit, ambitionne et mûrit, en particulier lorsque la météo hivernale cloue tout le monde au sol ?

Après un tel conditionnement, il faut pas s’étonner qu’une fois le printemps revenu, les “oisillons” ait mis des dents qui raillent le parquet !

Ah oui… je sais… tout le monde n’a pas la chance d’être pyrénéen :tomate:

Epilogue :

Avec mon “gun de la mort”, j’assurai tellement bien mon rôle de balise de la meilleur pompe du secteur que je ne l’ai pas vu remonter sous moi de son point bas et me coiffer avant de repartir à l’attaque devant

Il n’avait pas de radio…

Et moi, miro et aveuglé par la réverbération de la neige à force de chercher cette Futura sous moi, j’ai tourné comme une pendule jusqu’à ce que l’échange plaine montagne balaie tout et qu’il n’y est plus de pompe

Je me suis vaché quelques kilomètres plus loin

Et ce “jeune” pilote (pas tant que ça…), qu’est-il devenu me direz-vous ?

Et bien, comme il nous avait tous posés (!), il est revenu sur ses pas pour simplifier la récup (alors que vingt bons kilomètres supplémentaires s’offraient à lui

Super état d’esprit en vol : attaque, persévérance et esprit d’équipe - TOP -

Xav R. nous a quitté au guidon de sa GSX-R en sortant du boulot

Il était devenu pilote de planeur et les voiles, c’était en kite qu’il les affolait

On l’oublie pas

Ni toi Vincent, le pote idéal, le moniteur dont elles auraient toutes rêvé… Merde…

Il y a des fois où je déteste ce sport… presque autant que je l’aime

Laurent Combes était un brillant universitaire, maître es-waggas dans son jardin du col de la Core
Cathare de coeur, c’était un animateur et un leader charismatique de la vie du Couserans

Après une saison décevante aux portes de l’équipe de France ou il n’avait pas atteint les objectifs qu’il s’était fixés, aidé par ITV, il recherchait confiance et sans doute aussi un peu de reconnaissance dans la réalisation de vols de distance, en compé au Portugal puis sur la chaine de “ses” Pyrénées où il allait, c’était sûr pour tout le monde, faire quelque chose de grand

Il disparut lors d’un cross engagé, ayant laissé en chemin ceux qui ne pouvaient plus le suivre, comme les étages inférieurs d’une fusée retombent brûler dans l’atmosphère alors que le dernier étage part rejoindre l’espace

Son ami et complice de toujours, Laurent C. a investi plus que des jours pour le retrouver, aidant les secours, allant jusqu’à échaffauder tous les scenarii possibles, et de multiples plans de vol

Cest ainsi qu’il a amené un hélicoptère là où il reposait, comme prêt à renaître tel un phénix

ya que moi qui ne comprend plus rien à ce qui se passe sur ce fil?

Le 25 Avril 1997, l’équipe de France de parapente réalise à l’entraînement un vol de 268 km en 8h30
Ils en parlent encore avec émotion comme un de leurs plus beaux vols

Il en est de même de magnifiques cross réalisés en plaine par des tandems ou des troïkas de pilotes se connaissant bien et partageant les même objectifs et les mêmes stratégies pour optimiser leurs performances en multipliant les chances de trouver des solutions

A contrario, s’engager seul, en particulier en montagne, expose au risque bien réel de surestimer ses capacités et/ou de mal estimer les dangers d’une situation

Les noms de manquent pas de pilotes (indépendamment de leur niveau) que l’on a perdus ainsi et dont une fraction n’ont même jamais été retrouvés ou beaucoup trop tard (chute dans des zones glacières, ravines, perdus sur des axes de vol inhabituels, déroutés, égarés dans une zone fors couverture tél., etc.)

Il est bon de se le rappeler

Voler en groupe organisé est considéré à juste titre comme infiniment plus sûr et plus riche d’enseignements

C’est la force de la grappe en compétition

Les différences de niveau des pilotes et de performance des ailes s’y nivellent et la grappe chemine de façon plus fiable, en bénéficiant de la visualisation de l’aérologie par les mouvements de chaque aile composant la grappe, que ce soit pour exploiter une ascendance ou une confluence qui autrement aurait été invisibles, ou bien contourner une zone défavorable ou hasardeuse

Se maintenir ainsi sur un cheminement quand la grappe est composée de pilotes et d’aile de niveaux différents n’est pas évident mais pas plus impossible non plus si l’on accepte :

  • de renoncer à des stratégies hasardeuses au profit de stratégies plus conservatrices, moins risquées et plus à même de permettre au groupe de voler et de rester dans le même tempo au fur et à mesure que la journée avance

  • de partager les même mécanismes de prise de décision

  • de privilégier l’anticipation plutôt que l’impro

  • de soigner la préparation des vols

  • d’être généreux

Et de se souvenir que le bonheur ne vaut que d’être partagé

C’est pas faux.

Tu répond à la question mais ouf, il faut rester concentré quand ont lis tes réponses ou bien c’est ma journée de travail qui m’a mît à terre.

C’est beau ce que tu dis paul, mais arrête la drogue quand même ça a l’air de te nuire.

Après c’est certain, le vol en groupe bien fait et bien préparé ça doit être top… J’en rêve.

La grappe a toujours raison… mais ça dépend de qui est dans la grappe!

Moi ce que je retiens des messages de Paul ; c’est qu’avec un peu plus de générosité et d’esprit de partage plutôt que d’ego et d’ambitions personelles, on aurait tous sans doute quelques copains de plus “encore” avec qui justement partager cet ineffable plaisir de voler.

Merci pour tes interventions ou c’est ton expérience mais encore plus ta passion du Vol-Libre qui s’exprime. karma+

Est-ce vraiment à celui qui est le plus haut à montrer ou est le termique à ceux qui font un point bas?

Je croyais qu’en ayant du matériel plus performant, c’était à moi d’être devant mais PLUS BAS pour que quand je trouve un termique, mon partenaire puisse foncer plein pot.

P.s. J’ai relu tous tes messages de ce fil. Bon, maintenant je te suis.
Si tu relis le début de ton premier message, je croyais que tu écrivais de manière sarcastique.

Le charognard a le meilleur potentiel d’aide du groupe s’il est haut
1/ parce qu’il a ainsi la meilleure vision
2/ parce que son aile plus performante va lui permettre de rejoindre tel ou tel pilote en accélérant en consommant son altitude

Exemple : une longue traversée en thermiques bleus
Les ailes les moins performante doivent partir devant en optimisant leur finesse, bras haut ou premier barreau si les conditions sont fumantes

Le charognard observe et peut guider chacun sur la meilleure ligne

Puis il part à son tour avec un retard qu’il va combler rapidement car il vole plus vite et/ou peut utiliser son accélérateur pour aboutir EN MEME TEMPS que les ailes les moins performantes au bout de la transition, là où il sera le plus efficace pour les aider à retrouver une ascendance pour se refaire

Un groupe hétérogène gagne ainsi sur tous les tableaux à garder son charognard haut et en arrière du groupe avant chaque difficulté du cross

Le charognard est ainsi positionné à la fois tour de contrôle et le joker du groupe

C’est marrant, dans cette config, ton personnage du charognard me fait plutôt penser à celui du “grosconnard” qui observe les autres, choisit la meilleure ligne en fonction, et ne prend aucune initiative ni aucun risque. Avoue que la frontière est ténue :wink:

Quand je crosse avec des amis sous des ailes moins perf, je les attends au plaf s’ils sont plus bas, on part ensemble en transition et j’utilise mon barreau pour arriver avant eux, zoner un peu, en espérant trouver le thermique avant qu’ils arrivent.
Cela dit, aile plus perf ou pas, c’est loin d’être un schéma obligatoire et il y a toujours des moments où c’est eux qui prennent une initiative; et heureusement, parce que les mecs qui ne font que suivre, c’est d’un pénible!

D’autant que sur certaines transitions, c’est beaucoup plus facile de montrer le cheminement et l’endroit où il faut aller chercher la suite que de l’expliquer à la radio.
Voler en groupe c’est très compliqué et ça nécessite une discipline quasi militaire de la part de tout le monde. Chez moi ya que des anards, c’est pas gagné.

Chez moi il n’y a pas que des anards, mais pas grand monde pour voler en groupe :expressionless: a mon grand désespoir…

Le barème du cœur =

Pas de place pour les égoïstes quand on a compris et choisi de s’investir dans le cross en équipe

Le fondement est la cohésion car [b]la seule performance qui est digne de témoigner de la qualité des individus qui compose un groupe est la performance du plus faible du jour

Car l’expérience montre que ce dernier n’a pas vocation à le rester !
Surtout si on lui donne les moyens de progresser [/b]

Ainsi furent valorisés en Midi-Pyrénées par le règlement de la Coupe Régionale de distance les cross réalisés en équipe par un coefficient de 1.1, 1.2, 1.3 et 1.4 le plus petit score de points selon le barème CFD parmi les pilotes groupes de (respectivement 2, 3, 4, 5 et plus) pilotes

Ce qui bouleversa quelque peu la hiérarchie :mdr:

Et mis rapidement en tête du classement les jeunes du Pôle espoir qui n’ont pas mis longtemps à comprendre le message et l’esprit du truc :bang:

Allez… sans rancune les jeunes :bisous:

Fin provisoire du cross

Une bonne fin du cross en équipe se construit comme le vol se prépare

Et cela commence par quelques règles

1/ Tout d’abord, une autre règle qui révolutionne l’esprit du cross : le premier posé ne paie pas les bières - c’est le dernier posé qui régale ! :trinq:

Car c’est justice puisque c’est lui qui retarde la récup et donc le retour au bar :stuck_out_tongue:

2/ Le premier posé prévient et organise la récupération

3/ Sitôt posé, il brasse sa voile pour montrer que tout est OK (se souvenir qu’une voile étalée au sol immobile peut signifier que le pilote n’est plus en état de la replier => accident probable => repérer la position géographique - alerter les secours - porter assistance (*) )

4/ Une fois la voile brassée, le pilote sort de sa vache si… elle craint !

5/ Une fois sûr que la DZ est Ok, le pilote se place en bord de terrain, sous le vent de l’atterro et face au vent - C’est la meilleure façon d’assurer l’atterrissage des autres membres du groupe qui ne manqueront pas de se poser face à vous (ce qui permet d’assurer le cadrage des images de fin de cross, se taper dans les mains dans le flair, etc. Soyez créatif pour le choix de votre rituel !

6/ Enfin, ceux qui sont encore en vol sont invités à faire un petit circuit d’exploration en restant à vu du premier posé (ce qui peut faire un bon petit “rab” parcours en zone dégagée!) avant de revenir se poser à proximité du premier posé :roll:

Ces petits “hippodromes” de fin de cross sont l’occasion de faire retomber la pression du cross, tout en explorant la zone pour trouver et enregistrer les solutions qui permettront à votre groupe de la franchir plus facilement, la prochaine fois que vous vous présenterez dans le secteur

Et c’est encore un conseil exclusif de Monsieur Plus :bravo:

(*) Quelques expériences perso sur la “signalétique aérienne du carton”:

a) l’aile est immobile au sol et des spectateurs convergent et s’agitent autour => très mauvais plan!

Pour autant, il ne sert à rien de se précipiter se poser à coté car il y de forte probabilité que l’aérologie y soit dangereuse puisque votre copain vient probablement de s’écraser

Au contraire, on prendra le temps de construire son approche sur une zone saine dégagée de tous obstacles, fut-elle à quelques centaines de mètres pour être sûr quelle ne soit pas dans un rouleau ou sous le vent d’un obstacle que votre pote blessé n’aurait pas vu

b) avant de vous approcher d’un blessé, prenez le temps de vous calmer… Le blessé ressent l’anxiété, et entend aussi parfois alors qu’il a l’air inconscient

c) mieux vaut avoir flippé à mort et interrompu le cross de l’année pour descendre (ou remonter, en montagne) d’are d’are lui porter secours… et finalement le retrouver son pote en train de fumer tranquillement une cigarette en regardant le ciel que de le trouver en sangs !

=> Restez cool ! 8) Respirez… et expliquez-lui gentiment pourquoi il faut recharger les accu de sa radio et pourquoi il faut replier en ordre sa voile -au moins une moitié- quand on se vache pour signaler que tout est Ok!