Mme POB a beaucoup fréquenté les Arabes dans sa carrière professionnelle et elle a appris un des fondements du commerce, qu’appliquent très bien ces gens qui sont traditionnellement des commerçants : le juste prix est celui sur lequel s’entendent le vendeur et l’acheteur, le prix qui va les contenter tous les deux.
Un prix proposé par un vendeur n’a donc qu’une valeur indicative, c’est une base de négociation. Rien n’oblige le vendeur à brader son bien ni à arnaquer l’acheteur, qui n’a de son côté aucune envie de se faire plumer.
Exemples :
J’ai mis ma petite Awak 18 en vente, j’en veux 1500€ donc je la propose à 1600€. Elle est de 2011 et elle n’a que 25h de vol et 5h de gonflage, état neuf. Pour moi, c’est un prix convenable. L’Awak est très difficile voire impossible à trouver en occasion, je ne volerai pas celui qui achètera la mienne. Si on m’en propose des clopinettes, je préfère la garder.
Il y a à Planfait une Annapurna (ITV) qui est proposée à 1500€ elle aussi. 25 vols, elle est neuve… et la voile est elle aussi introuvable en occasion, comme la Diamir sera introuvable dans 2 ans. Handicap commercial : l’Annapurna est très peu connue, donc on peut négocier le prix à la baisse. C’est une 4-lignes, moins perf que les 3-lignes actuelles en EN C, autre argument qui favorise a priori l’acheteur.
La rareté est peut-être un indice qui permettrait de comprendre pourquoi certaines voiles absolument géniales peuvent tenir la cote mieux que d’autres, moins exceptionnelles voire presque banales.
Les voiles de compète se revendent très mal, ceux qui vont les acheter le savent et cela tire les prix vers le bas, d’autant que les compétiteurs ne payent pas toujours leurs voiles au prix catalogue.
Tout ce que je viens de lire est certes fort intéressant mais les statistiques qu’on pourrait tirer de trop peu d’échantillons ne peuvent avoir qu’une valeur indicative, ratiociner là-dessus me semble donc plus que prématuré.
Cela dit, l’Argus de l’automobile et celui de la moto tiennent compte de pas mal de paramètres, mais cela concerne un nombre de transactions gigantesque. Il y a tant de constructeurs dans le parapente, tant de modèles et tout ça sur un petit marché que je doute fort qu’on puisse un jour établir un Argus pertinent.
Douter ne signifie pas que je pense que ce soit impossible, et je salue d’autant plus la tentative actuelle d’en jeter les bases.
Bons vols à tous*