De la dangerosite du parapente

Il faut comprendre qu’il n’y a pas de consignes de sécurité simple. il faut lire ce p… de manuel, prendre la météo et faire une analyse, c’est pas parce que Lundi midi une zone est dangereuse qu’elle ne sera pas safe mardi à 16h. En écoles tu apprendras beaucoup de théorie et quelques grands principes, une fois que tu auras compris la théorie tu te rendra compte que certains principe ne sont pas toujours valable… hors école, même en club, au mieux un pilote expérimenté fait un briefing sommaire (telle zone est à éviter, le thermique de service est par là, il y a un attéro de secours à tel endroit etc…) et te donne son avis sur l’aérologie. Enfin c’est pas parce que une zone est dangereuse pour un piou piou qu’elle l’est pour un pilote expérimenté.

Le gros risque en parapente c’est de se faire dépasser par son enthousiasme et de se croire meilleur qu’on est. Par exemple de vouloir exploiter le gros thermique avant de s’en faire jeter :vrac: de voler au raz de la dune :vol: au risque de tapper :bang: etc… En général c’est sans conséquence (une voile adapté au niveau de son pilote va le prévenir avant de se transformer en chiffon), mais pas toujours, et là ça peut aller d’un moment désagréable à subir plutôt que profiter du vol, jusqu’à l’impact violent. en passant par toute sorte de frayeur.

Le parapente est dangereux par essence car nous ne sommes pas des oiseaux, ce n’est pas humain de voler et pourtant de merveilleux chiffons nous permettent de faire (presque) comme les oiseaux. D’où vient le danger ? Il vient de l’inadéquation pilote-voile-conditions météo et bien sûr d’une dose de chance indispensable. Un pilote chevronné m’a un jour dit “tu as eu autant de sketches en un an que plus de gars en dis ans de parapente”. Que voulait-il dire ? Que j’avais une sacrée dose de chance ? certainement. Que je volais comme une truffe (et une truffe ne vole pas) ? peut-être.
Chacun son caractère, chacun son mental, chacun sa progression, chacun ses envies, ses désirs, sa conception du vol de pente.
Nous sommes tous faits différemment et il n"y a aucun moule pré-formaté (heureusement). Alors les accidents ? Statistiquement la FFVL dégage que ce sont plutôt des hommes de plus de 40 ans qui sont pilotes plutôt avec de l’expérience et confirmés. Ce qui tend à montrer que le pilote est la première cause des accidents, par manque de réflexion, d’analyse, de renoncement quand les voyants passent du vert à l’orange.
Et après il y a la nature toujours plus forte que l’homme, que le meilleur pilote et qu’il est inutile de défier. Certes on ne la défie pas par ego :mdr: mais pas excès de confiance ou par inconscience ou inexpérience.
Oui je me suis confronté à pas mal de situations sérieuses. Oui j’ai cru que rien ne pouvait m’arriver et puis ayant vu de mes yeux vus, un dust sur un pilote à Ténérife, un dust sur une voile à terre, un parapentiste atterrir lourdement à trois mètres du sol alors qu’il allait atterrir, ayant été victime également d’un thermique qui m’a envoyé au sol (après erreurs de ma part), oui, je me suis aperçu petit à petit que le parapente pouvait être plus dangereux que la moto que je pratique à haute vitesse, car la masse d’air change sans arrêt, c’est invisible et imprévisible. Mais ce qui était des situations anormales au début dans lesquelles je me suis trouvé, sont devenues des armes. Souvent je me dis “tu as déjà vécu ça, tu t’en es sosrti en tenant ta voile, en réagissant sans excès aux mouvements de la voile, alors souffle profondément et réfléchis” et on progresse comme cela, par petites touches, celles auxquelles faisait allusion Lololo, en reculant et en élargissant les créneaux de vol, les heures de vol.
Le parapente n’est pas dangereux, c’est ce qu’on en fait qui peut l’être, le plus grand danger me semble-t-il étant de considérer que tout est acquis alors qu’à chaque nouveau vol, c’est un autre vol, différent qui se déroule et qu’on repart presque de zéro. Alors qu’en moto, au final, c’est plus linéaire. Par contre l’absence de certitudes et de confiance peut aussi être dangereux…

'tain y’a des posts que c’est mieux d’avoir picoler un peu avant.

Oui vaut mieux picoler avant d’écrire… ça passe mieux les conneries :lol:

J’aime bien ce que dit M@tthieu, mais il y a une chose essentielle qui ne transpire pas de ses lignes (pourtant sages): c’est l’analyse correcte non pas de la météo, mais surtout de l’aérologie. Pour moi c’est elle qui donne le feu vert pour décoller ou renoncer ou simplement ne pas y aller. Et là nous somme très mauvais, bien plus mauvais qu’en pilotage.

PS: je ne sais pas si en France c’est comme en Suisse, mais je trouve que les pilotes formés actuellement le sont nettement mieux que ce que j’ai vécu il y a bientôt 20 ans. Ceci concerne essentiellement le pilotage. Par contre les outils d’analyse de l’aérologie sont nettement sous-utilisés.

Oui c’était un raccourci “météo” : cela sous-entend, aérologie locale, météo départementale, voire régionale et sur plusieurs altitudes, car cela varie très vite. Pour les outils aérologiques, de plus en plus d’écoles (enfin celles que j’ai fréquentées) font des efforts d’explication de l’aérologie et météorologie surtout quand on ne décolle pas et qu’on attend.Mais au tout début, on ne voit qu’une chose que l’air est limpide lol et on se demande pourquoi on est encore au sol !