Retour d’expérience,
Je sors souvent des voiles en vrac dans les arbres, au-dessous du déco de Planfait (lac d’Annecy), soit avec le pilote, soit toute seule quand il s’est fait mal ou qu’il n’a pas la mobilité nécessaire, soit avec le moniteur quand c’est un stage. La méthode “du sac à linge” ne marche pas toujours, notamment quand il y a du rosier ou de l’aubépine et qu’on a les pieds dans des petites branches avec la falaise dessous, donc une seule main libre. J’enroule alors la voile sur elle-même pour libérer les suspentes une par une sans les mettre en charge. Il faut avoir le pied alpin (et même les deux), ne pas avoir le vertige et ne pas craindre de s’égratigner la couenne.
Il y a des fois où c’est tout simple et d’autres où on s’emmerde un max, même avec l’habitude… et il y a des fois où on ne peut pas parce que c’est trop dangereux, il faut appeler les spécialistes.
Salut et fraternité*
Mon débranchage le plus ardu, ce fut un gugusse qui était allé se mettre dans un grand merisier à flanc de coteau au lieu de s’aligner pour atterrir comme tout le monde. Il avait posé sa voile sur la canopée et embrassé le tronc comme un fiancé étreint sa chérie, il était un peu sonné mais indemne, les pieds quasiment au sol. La propriété était fermée, évidemment, pas moyen d’avoir une échelle et pour grimper dans un merisier ce n’est pas de la tarte, j’avais vu le coup qu’il allait falloir carrément démonter les élévateurs, et l’autre qui restait comme un con, les bras ballants, incapable de donner un coup de main ! J’avais fini par récupérer sa voile, sans l’abîmer ni abîmer l’arbre, sans me faire de taches de jus de cerise, et le zigomar ne m’avait même pas payé une bière.
A vous dégoûter de rendre service aux gens.

