Le mec acheterais l’action a 10 a NY au lieu de 9.5 a Honk Kong parcequ’il est physiquement base a NY, et ne peut pas trader a Honk Kong. C’est un peu la difference entre des petites places de marche “deconnectees” et des places de marches “arbitrees” mondialement.
Yes l’adjectif manquait et on etait pas loin, mais disons qu’a lire j’avais l’impression d’etre dans le camp des ultra liberaux, les mecs qui ne doutent de rien … Je voulais juste nuancer.
Pour pouvoir reflechir du probleme de liquidite a outrance (qui a du sens), il faut que je pose d’autres bases de connaissances.
Prenons un carnet d’ordre tout simple.
Volume Prix Volume
8 11 –
5 10 –
3 9 –
– 8 6
– 7 9
– 6 15
Les connaisseurs me pardonneront la sur simplification, je veux juste que ce qu’on discute soit accessible a tous.
Donc ce carnet, d’ordre, il veut dire que il y a 8 mecs qui veulent vendre a 11, 5 mecs qui sont prets a vendre a 10, 3 mecs qui sont prets a vendre a 9. Il y a 6 mecs de l’autre cote qui sont prets a acheter a 8. 9 mecs a 7, et 15 mecs a 6.
Si je passe un ordre pour acheter a 9 pour 2 actions, 2 des 3 mecs (les 2 premiers arrives) qui sont prets a vendre a 9 vont me vendre leurs actions et la trade est effectuee automatiquement (il en restera 1 seul pret a vendre a 9 apres cette trade).
Le truc interessant, c’est qu’en fait, ce carnet d’ordre ne permet pas forcement de repondre a LA question qui en fait interesse tout intervenant : “Je veux ca ca et ca, c’est combien ?”.
Je m’explique. imaginons que je veuille acheter, genre, 10 actions. Peu importe le prix (le prix du marche) mais j’en veux 10, c’est sur.et la je demande c’est combien. Pour y repondre, on regarde le carnet d’ordre. Je prends les 3 qui vendent a 9, je prends ensuite les 5 qui vendent a 10, et je prends enfin les 2 restants dans les 8 qui vendent a 11. Resultat des courses : (3 X 9 + 5 X 10 + 2 X 11) / 10 = 99 / 10 = 9.9 l’action. Si j’en avais voulu que 3, je prenais les 3 a 9 et hop, ca donne 9 l’action. Si jamais la liquidite est superieure, genre rajoutez un zero a chacun des chiffres de volume, hop mes 10 sont servis immediatement parmi les 30 a 9, et hop toujours l’action est a 9 pour moi. C’est quand meme pas le meme prix entre 9 et 9.9 (cherchez pas les chiffres, je les ai pris au hasard, c’est plus a valeur qualitative que quantitative).
Les institutionnels, la plupart du temps, n’ont qu’une question a leur broker (banquier, etc) : “Bonjour, on a decide de re-allouer le portfolio, on va donc vendre 10 000 Google et 1000 Apple, et racheter 5000 Microsoft. A combien vous nous le faites ?” (ils vont aussi poser la meme question a plusieurs personnes, comme toi et moi, pour voir si les prix sont meilleurs ailleurs).
On a vu que pour repondre a cette question, seule la liquidite peut apporter un element de reponse (et encore, si c’est immediat, car 1 seconde plus tard le carnet d’ordre peut avoir une tete differente). De ca en decoule plusieures choses. Deja on l’a vu, plus de liquidites permet de donner des meilleurs prix aux clients. Une liquidite “agregee” mondialement permet de donner mondialement des meilleurs prix (et les memes pour tout le monde) aux clients. Ca permet d’enlever une part d’incertitude dans le prix (d’enlever le “ca sera le prix que ca sera”) et de permettre de donner une idee aux clients de ce qu’on peut “realistiquement” faire pour eux. Le plus de liquidite, le plus realiste sera le devis de prix, le plus serre sera le prix, le plus rapide sera son execution.
Ca permet d’autre part (et la je vais me permettre de vous donner une strategie interessante pour boursicoter) d’eviter des phenomenes de “thin ice”. Prenez le carnet d’ordre du dessus. mettez plus de prix sur le haut de la pile, disons, jusqu’a 100 (par tranche de 1) avec a peu pres le meme ordre de volume a chaque prix. Bon ben sans liquidite, un institutionnel (ou un trader avec des trop gros doigts) arrive la dedans et doit se separer de, disons, 150 actions. Dans le carnet d’ordre du dessus, le marche va faire un “bond” enorme de au moins 25 (en supposant qu’il y ait a peu pres 10 de volume a chaque niveau). Ca ca veut dire qu’un gusse qui a vendu la seconde d’avant son IP7 Pro ( :canape: ) a 9 la voit maintenant sur le marche a 25. Il va etre un peu degoute. On voit que si on mets un 0 a la fin des chiffres du volume dans le carnet d’ordre des IP7 Pro fictif ci dessus, le scenario ou un institutionnel a besoin de bouger bcp d’actions d’un coup va de fait provoquer un pic soudain et brusque (presque immediatement suivi d’un pic vers le bas car la “valeur” de ce bien n’a pas non plus change intrinsequement, et des gens (traders, speculateurs) vont prendre des risque pour jouer ce move, base sur le fait que le prix a bouge juste parcequ’un gros avait besoin de liquidite. Ces tradeurs vont prendre un risque, vrai (genre si le gros est suivi par 15 autres gros, le type qui joue a la baisse le sommet de ce move va se faire depuceler), et vont, aussi, “ramener” le prix a son juste niveau, en jouant a la baisse (donc la vente, donc ce qui a tendance a ramener le prix au niveau ou presque ou il se trouvait avant ce bond). Du coup dans cet exemple la (et seulement cet exemple la) la liquidite empeche de trop grosses variations (“artificielles ?”) de prix du a un decalage d’offre et de demande, et les speculateurs (en tout cas les speculateurs qui ont fait un profit) on aide a “ramener” le prix a son niveau raisonnable (ils re equilibrent la demande superieure a l’offre qui a cause ce pic).
J’ai prix un exemple ou c’est un institutionnel qui a besoin de trader bcp, mais ca peu etre aussi un “mouvement de foule” (oh mon dieu, on va tous mourir. 10 minutes plus tard, ouais bon on s’est un peu emballe, ok ca va baisser un poil, mais pas au niveau catastrophique ou notre mouvement de panique l’a mis). Le prix va “osciller” entre “trop” et “trop peu” jusqu’a ce qu’il se stabilise. Ca fait un graphique bien connu de tous, ou le cours de l’action fait bon an mal an une droite lineaire de disons, 7% par an. Mais il y a des fluctuations ponctuelles, des mouvements au dessus de cette droite, qui reviennent a la droite, restent un peu autour, et font une incursion en dessous de la droite, puis reviennent a la droite, etc. Tout les acteurs qui ont gagne de l’argent sur des moves comme ca on ete des acteurs qui ont cru a ce “retour a la moyenne” et qui l’ont joue de maniere a le faire retourner a sa moyenne.
Tout ca parle de ce qu’on appelle “Price discovery”, les acteurs qui ensemble trouvent le prix a l’equilibre.
Mais ou est cette strategie que j’ai promise qui va nous permettre d’arreter de travailler et de commencer a voler tout les jours, tout en pouvant se permettre la voile que les reglementations annuelles te forcent a posseder ?
La strategie, qui marche (sur petits volumes, donc pour toi et moi, par pour des “gros”) c’est le “thin ice”. Quand vous voyez un cours, s’etirer un peu loin de son cours habituel, et sur peu de volume. On appelle ca un “zipper”, cad une fourchette de prix (genre entre 10 et 25) ou le prix est passe de 10 a 25 avec tres peu de “decouverte de prix”, de cette action oscillatoire qui fait que les gens finalement se mettent d’accord. Il faut qu’il y soit passe de maniere peu explicable (pas si la boite est en train de fusionner, ou annonce vraiment des choses qui changent la donne), un peu brutale, et ou finalement il se cale a 25 et attend un petit peu la pour la suite. Sauf que les acheteurs (ceux qui pourraient le faire continuer a monter) n’ont pas apprecie de voir leur prix augmenter autant, sans vraiment de processus graduel. Donc ils arretent d’acheter. Des que le cours faiblis, tu sautes dessus, tu paries sur un retour a 10 illico presto (le “zipper” ou il y a eu peu de titres echanges) et le titre en general revient a 10, pour ensuite reprendre sa “decouverte de prix” classique. C’est une super strategie. Elle marche. Ca permet de profiter de mouvements de foule (sur panique, ou sur confiance) trop extremes, ou un pic moins explicable du a une activite inhabituelle d’un gros trader (ou de plusieurs).
S’il y avait pas la liquidite dont on parle, ces “faux mouvements” pourraient etre bien plus graves, plus profond, persister plus longtemps, etc.
Le fameux exemple de la vuvuzella, si tu n’as pas de liquidite, tu peux te retrouver au match de foot a devoir la payer 20 euros au lieu des 3.5 habituel et que tu as vu il y a 3 semaines.
La liquidite a outrance est censee proteger de ce genre de disfonctionnements, et permettre un prix plus juste, plus representatif de la realite mondiale, plus equitable, plus stable. Sauf si des abrutis decident de trouver la faille pour leur enrichissement personnel (et qu’on les laisse allegrement faire).
Pour Akira, il y a bcp de volume HFT dans le monde, mais deja comme je vous l’ai explique il faut faire la part entre le HFT “structurel” qui est benefique, et le HFT purement speculatif, notamment qui concerne les Flash orders pour qu’il soit reelement profitable. Tu cites le gros volume, deja il serait interessant de le separer entre ces 2 categories. Mais neammoins, volume ne veut pas dire profits. Cette industrie est de plus en plus caracterisee par des marges ridiculement minuscules (0.001 centimes quand on y arrive) et qui ne marche que grace a un enorme investissement (materiel, logiciel, etc) et une repetition plusieures millions de fois par jour qui arrive a sortir (peut etre) un profit. Jusqu’a ce que ton concurrent trouve une astuce (un nouveau routeur fibre optique qui te fait gagner 1 nano seconde par switch) et la tout a coup, ton logiciel a 50 millions d’euros (je ne plaisante meme pas) et tes frais de courtage (monstrueux) ne generent plus aucune rentree d’argent. Et la tu est un petit peu blase. C’est la course a l’armement, pure et dure. Ca ne concerne que quelques tres gros, qui ont les moyens de se payer du staff tres specifique, du materiel etc. Et qui ont de plus en plus de mal a degager un profit la dessus. Qui a mon avis va s’arreter de lui meme (mais on peu aussi l’aider) sauf justement pour les types qui ont des flash orders.
Desole d’ecrire a chaque fois des gros paves, j’arrive pas a parler autrement (par bribes de 3 phrases). Merci a ceux qui ont eu le courage de lire.