Descente aux oreilles, jusqu'où?

Ca dépend beaucoup de la configuration aussi de ta situation :
Pas besoin de garder les oreilles non plus si tu es sorti de la zone ascendante !
Tu peux finir tranquillement ton vol au pilotage actif.

Si ca remonte vraiment de bas, en effet tu peux garder tes oreilles jusqu’au 20m sol environ. Sur une EN A, ca se rouvre rapidement normalement et peu de risque de parachutale.

Si ca remonte jusqu’en bas (posé sur un déco ?) dans ce cas tu peux aussi garder tes oreilles jusqu’au touché.

J’ai perso un mauvais souvenir d’un posé déco aux oreilles ou j’ai relaché à 5m sol, mais ca a engendré beaucoup de roulis cette fois ci, et je suis arrivé un peu fort.

Salut Tipany,

Sans mettre en doute que ta façon de faire fonctionner très bien pour toi (d’ailleurs tu le précise) sous ta voile sur les sites que tu fréquentes.
Pour autant et là c’est un avis qui n’engage que moi (autant le préciser d’entrée aussi) il me semble que pour poser en cas de brise forte, cette méthode “une oreille, accéléré d’un pied l’autre sorti du cocon, pilotage à l’arrière côté oreille et frein côté ouvert”, me semble tout de même facteur de risques inutile.

  • En cas de brise forte, le risque de gradient est d’autant plus présent.
  • Un décrochage asymétrique côté oreille ou même un simple départ en négatif est, je le pense, plus probable qu’un décrochage symétrique et surtout “moins annoncé” et le simple départ en vrille peut se transformer surtout avec l’aile accélérée en sketch derviche tourneur à ras du sol sur ce coup.
  • Une fermeture côté ouvert et accéléré n’est pas impossible et là aussi avec l’oreille de mise de l’autre côté, la rotation peut être “brutale” surtout à l’arrivée au sol.
  • Enfin, si on suppose que l’arrivée au sol peut être un peu “lourde”, il me semble que disposer de ces deux jambes plutôt que seulement d’une pour amortir est un véritable plus.

Pour ma part, si je descend aux oreilles accélèrées, je relâche tout, oreilles et barreau et sors mes deux jambes du cocon dans une position centrée et redressée dans ma sellette avant d’être en “prise de terrain” donc après mon approche et ma perte d’altitude et ce qu’importe la prise de terrain décidée.
C’est ainsi voile totalement ouverte et commandes au contact, redressé et train d’attérissage sorti, qu’il me semble être le plus apte à gérer ma voile dans d’éventuels remous aérologique (turbulences, déclenchements, cisaillements ou autre gradient) et aussi, si cela devait malgré tout être le cas, amortir avec mes jambes une arrivée au sol moins réussie que souhaité.

Mon avis est que si l’on doit “sur-complexifier” l’atterrissage (il n’est déjà pas simple et anodin dans tous les cas) c’est que l’on a probablement loupé quelque chose avant.

:trinq:

Là je suis quand même largué car je ne comprends pas.
Par brise forte tu te poses donc accéléré avec seulement une oreille fermée ? :grat:
Je ne saisis absolument pas l’intérêt d’une telle manœuvre dissymétrique jusqu’au sol, mais tu dois avoir tes raisons et si cela te convient, pourquoi pas ?
Il y a vraiment quelque chose qui m’échappe.
Si tu veux vraiment poser accéléré avec les oreilles, pourquoi ne pas fermer les deux oreilles ?

Marc

La question était, descente aux oreilles, jusqu’où ? Une oreille ouverte, une fermée, est une manière de poser que je j’utilise peu dans l’année, essentiellement l’été, en milieu de journée en vallée de montagne comme pas exemple à Castejon de Sos. Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est un site des Pyrénées Espagnoles, où la brise peut être assez atomique, mais où l’on peut faire de beaux vols dans des thermiques puissants et larges.
Wowo, Marc
Je n’avais pas envisagé la dangerosité du procédé, au contraire, j’y trouvais un petit côté rassurant car les mouvements de yoyo sont plus faibles que voile totalement ouverte. Je n’utilise qu’une oreille, car ainsi la vitesse de descente est plus lente qu’avec les deux, et j’ai l’impression, visiblement infondée, que ma voile est plus solide par augmentation de la charge alaire.
Comme en presque 25 ans de pratique, je n’ai jamais eu de sketch dans cette configuration, ni roulé-boulé, pas plus que roulé-vautré, mon sentiment de sécurité est accentué par l’absence de “dégâts”.
Là où je vole principalement, c’est à dire en plaine, même s’il y a de forts déclenchements qui pourrissent l’attéro, j’atterris voile ouverte, debout dans la sellette et jamais avec une ou deux oreilles.
Merci de vos réflexions à tous les deux, je ferais en sorte de changer ma technique si la brise est forte.

C’est une technique originale, pas académique, et de ce fait critiquée, mais elle ne t’a jamais fait de mauvaise surprise, donc peut-être pas dénuée d’intérêt

La critique, ce n’est pas forcément négatif.

Une technique intéressante je dirais. Finalement, tu augmentes légèrement ton taux de chute plutôt que sans oreilles du tout et en plus tu peux tourner des deux côtés plus efficacement qu’avec les deux oreilles ( toujours sans tirer comme un bourrin sur le côté ouvert ).

Pas académique du tout, comme les 360 avec l’oreille extérieure non ?

Parler de critique à propos de mon post me semble un peu exagéré mais après tout chacun lit avec sa sensibilité.

Si en 25 Tipany a su utiliser sa technique sans encombre on peut estimer qu’il l’a maitrise bien. Ceci dit on peut prendre sa 1ère gaufres avant 25 vols ou après 25 années de vol. Je souhaitais juste émettre mes réserves au vu de mon expérience qui est assurément moindre en termes d’années. Surtout aussi que les conseils et méthodes que l’on s’échange ici sur le forum peuvent/sont aussi lu par des pilotes en devenir et là, je pense qu’il est préférable de bien contextualiser nos affirmations (qui fonctionne pour nous perso) pour ne pas laisser d’ambiguïtés sur les potentiels risques qui peuvent en résulter.

:trinq:

En 25 ans, je l’ai peut être utilisée une quinzaine ou une vingtaine de fois de fois, je dirai que c’est un mélange de maîtrise, de voile solide et peut être aussi de chance.
Ne te fis pas au nombre d’année de pratique, c’est les heures de vol qui comptent et cette année qui est compliquée pour moi, je suis à moins de dix heures. L’an prochain ça ira beaucoup mieux , je serais retraité. Lorsque je vois sur ton profil les voiles que tu possèdes, je sais qu’en terme d’expérience , la tienne est plus importante que la mienne.
J’ai pris tes propos et ceux de Marc comme des remarques constructives et pas pour des critiques. On apprend toujours des autres.
Bons vols
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karma+ il n’y a rien de plus vrai. Puis merci d’avoir compris mon intervention telle que je l’avais pensé.

Peut-être qu’un Pro du fofo donnera son avis de :prof: cela serait intéressant

Ce qui l’est aussi, pour moi perso du moins, c’est comment t’est venu cette manière de faire ?

Bienvenu dans le monde des retraités, normalement ton temps de vol va monter en flèche mais tu n’auras plus le temps pour autre chose. Et puis… attention, voler plus fait arithmétiquement grimper le taux de risques potentiels de s’en mettre une si on se laisse gagner par l’euphorie et l’illusion de progresser à nouveau à vitesse grand V comme à ses débuts.

:trinq:

Quand on a les oreilles on pilote à la selette, et plus aux freins.
On relache les oreilles à 40 mètres du sol environ, (à 20 mètres c’est tard si tu as une oreille qui ouvre mal, la situation va se compliquer)
On finit le pilotage au frein, pour l’arondi entre autre.

Peut importe que tu soit en PTU en PTS ou en direct.

Mais je n’ai pas critiqué cette technique !
J’ai simplement dit que je ne la comprenais pas, ce qui n’est pas la même chose.
J’ai même écrit : “mais tu dois avoir tes raisons et si cela te convient, pourquoi pas ?

Je ne vois pas où il y aurait une critique là-dedans. :grat:
Et la teneur du message de wowo était comparable, avec beaucoup plus de détails techniques sur la méca vol de la voile dans cette configuration.

Marc

Je ne sais plus quand j’ai utilisé cette technique la premiére fois.
Quand j’ai besoin de faire les oreilles, je commence par accèlérer legerement puis je fais une première oreille, avant d’accélérer plus fort. C’est seulement aprés avoir fait la seconde oreille que j’accélère plein barreau. J’utilise aussi la technique une seule oreille, lorsque je repose au déco s’il est très alimenté, en arrivant par en dessous, dans la zone ascendante. Voile ouverte côté relief, oreille côté vallée, sans accélérer, les jambes sorties du cocon, la vitesse ascentionnelle est réduite, et si je rate le posé, un coup de frein réouvre en même temps qu’il me fait tourner vers la vallée.
Je ne pose comme ça que sur le site de plaine où je vole le plus souvent et seulement quand le vent est légèrement travers. Je pose donc en crabe, mais quasiment face au vent et avec peu de vitesse. Je tiens à préciser que c’est un déco (presque) falaise avec une pente très forte avant le plat. D’autres que moi posent en suivant le même trajet, mais sans oreille,car ils maîtrisent mieux que moi leur placement dans la masse d’air. Je reconnais que cette technique me permet de compenser mes approximations de pilotage :slight_smile:

Marc, pas de soucis, je n’ai pas vu de critique de ta part, plutôt de la surprise.
PS j’utilise mon téléphonne pour répondre, et le correcteur ortographique me fait défaut :frowning:

Pour autant que je me souvienne de mon apprentissage personnel, pour les oreilles c’est en principe ; une oreille, l’autre, du barreau (1/3 - 1/2) et si tout est Ok et que l’on a besoin de plus de taux de chute et/ou vitesse, on rentre plus de toile et/ou on appuie plus le barreau. Maintenant pour être honnête et dans ma vie réel, je commence par mettre le pied sur le barreau voire l’appuyer un chouia puis je rentre les deux oreilles plus ou moins en même temps.

Autant je suis un peu dubitatif sur le bien-fondé de ta méthode pour un atterrissage en “bas” (cf, mes raisons exprimé précédemment) Autant je te rejoint pour son utilisation telle que tu la décrit ici pour un attéro au déco avec une remonté dans le dynamique de la pente. Le contexte n’est pas du tout le même et du coup les risques non plus (cella ne veut pas dire qu’il n’y en a pas)
Quoique je verrai ça plutôt pour une remontée le long d’une pente pentu mais régulière et non pas une qui se termine en falaise (même de quelques mètres seulement) Encore une fois une question de contexte, la rupture brutale de pente d’un déco falaise étant toujours source et lieu de turbulences marquées d’autant plus que le vent/brise est forte et le fait d’aborder cette cassure par le bas pour venir se poser plutôt que par le haut au moment de décoller ne change pas vraiment quelque chose à la donne.

Tu voles ou exactement sur ton site de plaine ?

:trinq:

Douelle dans le Lot

Salut les collègues, je me permet de reposer la question d’un autre post.
Dans le cas improbable où l’on se retrouverait à ne pas vouloir ré-ouvrir les oreilles (pour ‘tuer une cravatte’ que l’on arrive pas à démeler par exemple).
Si on doit poser sur un attero ou l’on pré-suppose un gradient (pas en repose déco alimenté par exemple), le risque principal et avéré est de décrocher tout le paquet dans le gradient -> pas bon du tout.
Garder les oreilles accélérées, cela permet d’avoir une petite réserve de vitesse air supplémentaire. Qui peut faire la diff’.
Ca veut dire un posé à un Vz de 4ms, va falloir prévoir le coup, mais c’est potentiellement mieux qu’en rotation…

Bref, rentrer dans du gradient avec les oreilles accélérées, sur que ca va pas le faire ? ou potentiellement meilleure solution que poser avec les oreilles non accélérées ?

Merci à vous

Poser aux oreilles et en accéléré, ça va sans doute conduire au minimum à une fracture(s)

Potentiellement meilleur, tu relaches l’accélérateurs et le oreilles à quelques mètres, ce sera toujours mieux
tu n’auras pas le temps de partir en rotation avec ta cravatte et avec un peu de chance tu pourras même arrondir.

Pas forcément. J’ai vu un débutant faire ça récemment. Joli cratère et joli fou rire du pilote, mais aucun bobo.

Bonjour,
pourquoi ?
L’aile ne retrouve pas plus de portance en la ouvrant de nouveau ?
Ilona.

C’est pas une question de portance, mais d’angle d’incidence. :prof: L’incidence augmente lorsque l’on fait les oreilles, et reste “augmentée” au moment où on les relâche (avant que l’aile ne retrouve son angle d’incidence normal). De même, entrer dans du gradient a pour effet d’augmenter temporairement l’incidence de l’aile.

Or, les facteurs d’augmentation de l’incidence s’additionnent. Donc ré-ouvrir les oreilles au moment où l’on entre dans du gradient, cela provoque une “double” augmentation de l’incidence, qui peut mener à un décrochage.

Attention Tipapy, il faut d’abord faire les oreilles et ensuite pousser l’accélérateur. Pour sortir de la configuration, il faut relâcher l’accélérateur et puis les oreilles.
J’ai voulu tester avec la M6 l’inverse dans du laminaire modéré à fort et on sent que la voile n’aime pas du tout ça (accélérer et faire les oreilles ensuite).
Sinon avec une Hook 3 à la Montagne Magique en juin, thermiques forts, j’ai atterri oreilles accélérées car en relâchant l’accélérateur je reculais… Et ça se fait bien (pas de cocon à l’époque, plus pratique n’est-ce pas ?). Tant pis pour l’arrondi ou la vitesse, il fallait surtout que je pose !
Des fois on n’a pas le temps de faire comme il faudrait, c’est à dire relâcher progressivement, l’accélérateur puis les oreilles sinon ça remonte ou on recule. Bref, l’idéal est d’essayer de ne pas se retrouver dans cette situation d’urgence et d’anticiper les changements d’aérologie. Ca c’est dans l’idéal :wink: