J’ai pas dit que ça n’aurait pas fermé.
Mais que c’était mieux que pas de frein du tout !!!
Un contact au brod de fuite aurait entraîné moins de variations de tangage. Donc forcément une fermeture moins imposante. La même config. avec une fermeture à 40 % et le pilote s’en sort sans toucher la planète.
Et pourtant, face à ce genre de pilote qui ne maîtrise visiblement pas la tempo, l’amortissement de la voile en tangage et son comportement en entrée de thermique va faire que pour une aile super amortie il ne va rien se passer (de peu parfois) et pour une autre moins amortie ou plus mordante, elle shootera de quelques degrés de plus et s’effondrera, y’a pas qu’un facteur chance là-dedans, malgré le fait qu’il est indéniable que dans le cas présent il y ait inadéquation niveau du pilote/conditions de vol.
Je ne dis pas que c’est une mauvaise voile cette anakis, je dis juste qu’à l’heure actuelle on fait trop souvent le rapprochement sécurité d’une voile = comportement en sortie de domaine de vol = homologation or il y a rien sur les comportements DANS le domaine de vol et il serait temps qu’on évolue sur ce point. Perso quand je teste une voile je me fais toujours un 3-6 sortie chandelle et évalue l’amortissement naturel de l’abattée bras hauts. Et c’est vraiment se voiler la face de croire que toutes les voiles se comportent de la même façon. De même, en fonctions des choix techniques (profils, rigidifications du BA, tension du tissu et voute, etc) certaines voiles sont plus sensibles à la frontale ou aux fermetures que d’autres, on a eu de nombreux exemples dans le passé malgré l’absence de corrélation avec les rapports d’homologations.
Il semblerait que le pilote a un tour de frein a droite et qu’il essaye de l’enlever.
Personnellement les nouveaux elevateurs light, je les checke plusieurs fois avant de décoller, j’ai tout eu dessus, tour de frein, tour de poulie, et meme la nouvelle suspente de frein sorti de revision qui torrone et qui passe pas/mal dans la poulie.
Alors que 3 ans sur elevateurs standard aucun problème.
0:34 : clignotement du stab gauche qui devrait déjà lui indiquer qu’il se passe quelque chose de moisi de ce côté-là.
Pas de réaction pilote.
0:36 : Entrée dans le thermique se trouvant sur sa droite, provoquant un bon gros roulis des familles. Augmentation de l’incidence.
Le pilote devrait s’attendre à l’abatée qui va suivre.
0:37 : Réaction du pilote qui contre… à gauche (regardez son bord de fuite), et qui par contre, laisse bien sa demi-aile droite libre de shooter ! :affraid:
La question est : pourquoi met-il du frein à gauche.
Je me suis dit qu’il pouvait être tombé dans la sellette, et qu’il avait eu le réflexe “je me raccroche aux branches”, mais la vidéo n’a pas l’air de montrer ça.
Le thermique lui paraît trop violent, et il contre à gauche pour le contourner (???).
Il réagit 3 secondes après (et dans un contretemps parfait) au clignotement du stab gauche.
même analyse
à mon sens il se préparer à enrouler à gauche :affraid:
il hésite vu qu’il sent que ça se passe pas super bien à droite, mais pour autant il n’analyse pas le risque et ne réagit pas du tout.
Rappel : accessoirement le gars est mort. C’est sûr, il fera plus d’erreur.
Si seulement ce genre de vidéo pouvait plus ou moins faire réfléchir chacun sur sa pratique… Car le vrai problème c’est que je suis pas persuadé que la moitié des parapentistes qui volent dans des conditions thermiques ont les compétences pour enrayer ce genre de shoot…
Bref c’est incroyablement cher payé la mauvaise analyse de se mettre en l’air…
Je ne trouve pas l’abatée qui précède la fermeture si forte que cela. On en a tous connu des plus fortes.
Une mauvaise réaction sur un laps de temps de combien: 2 secondes? et le mec est mort… Ca fait réfléchir non? Vous allez me dire qu’il aurait pu contrer la rotation… La aussi, il ne dispose pas de beaucoup de temps, et comme chacun sait c’est pas évident à doser. Bref ça fait flipper, et ça ressemble un peu à de la roulette russe.
Cet été j’ai eu une grosse frontale (il m’a fallu dégager les bras par en dessous vu comment les élévateurs étaient venus s’y poser…). J’étais près du relief, et si la fermeture avait été assymétrique je serais sans doute plus là pour le raconter. Ca fait flipper, vraiment.
Ce n’est pas l’abatée qui provoque la fermeture, sinon ce serait la demi-aile droite qui aurait fermé. (abatée -> diminution de l’incidence -> frontale)
Mais si le gars l’avait contrée immédiatement ou même piloté un peu 3 secondes plus tôt quand il a le stab qui clignote, il n’aurait pas subi le roulis observé, il serait rentré dans le thermique plus symétriquement, et il aurait sorti sa demi-aile gauche de la dégueulante où elle s’est retrouvée.
Si tu te fais violemment soulever d’un côté, tu dois t’attendre à un cisaillement vertical. Pas forcément entre dégueulante et ascendance, ça peut être entre du +4 et du +2. Ça fait le même effet que d’avoir un côté dans du +1 et l’autre dans du -1. ( ça faisait longtemps qu’on n’avait pas parlé de référentiels).
[quote]Une mauvaise réaction sur un laps de temps de combien: 2 secondes? et le mec est mort… Ca fait réfléchir non? Vous allez me dire qu’il aurait pu contrer la rotation… La aussi, il ne dispose pas de beaucoup de temps, et comme chacun sait c’est pas évident à doser. Bref ça fait flipper, et ça ressemble un peu à de la roulette russe.
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Ben ouais c’est tout là le principe des sports un peu “extrême”. Une erreur de concentration d’une seconde et c’est la mort possible. C’est la même chose en ski de pente raide, ou en alpinisme engagé, ou encore en surf de grosses vagues.
Conclusion : si l’on est pas à 100% de ses capacités mentales, techniques et physiques, on ne se mets pas en l’air dans des conditions qui nous dépassent. Comme on ne se lance pas dans une pente à 50° si l’on est pas sur de soi et de son niveau technique à ski.
Ça fait réfléchir ? Non, personnellement, moi ça me fait pas réfléchir, car la réflexion elle doit se faire avant. C’est une démarche personnelle que d’accepter qu’on peut mourir sur une faute technique ou d’inattention. On doit y penser avant de se lancer dans une activité à risque.
Je ne dirais rien de plus sur le coté technique du sketch, tout à été dis et redis déjà.
Sur le comportement des voiles, je suis également convaincu qu’entre une ozone, une niviuk, une advance… d’une même catégorie, certaines sont plus vives que d’autres et demandent un peu plus de pilotage. Chose qui ne ressort pas dans les tests CEN
Oui, a la différence qu’en ski tu vois la pente que t’as devant toi, voir même sa notation si t’es pas hors piste, pareil en surf, tu vois la gueule de la vague. En gros même un débutant peut le voir : cette pente est pas pour moi, cette vague n’est pas pour moi… Là en parapente, tu décolles dans le monde de l’invisible, et donc ce n’est que l’analyse qui peut te permettre d’entrevoir ce qui se cache derrière.
Alors oui, on pourrait dire que la voile bleue montre que c’est joufflue devant, mais bon là encore c’est les réactions et pas l’action que l’on voit.
Si on matérialisait les filets d’air, pas sur qu’on s’envole la plupart du temps d’ailleurs !
Enfin tout ça pour dire que c’est quand même pas si évident de voir cela pour quelqu’un qui n’as pas le niveau et donc souvent pas l’analyse qui va bien.
Apres quand ça ferme d’un coté, c’est toujours facile de son fauteuil (moi le premier) de dire il fallait mettre son poids de l’autre coté. Oui c’est sur, c’est ce qu’il fallait faire.
Mais pour avoir eu le retour de personne pas si mauvaise que ça ayant subit une grosse fermeture de la sorte, ils m’ont tous dit on se casse d’abord la gueule du coté ou ça ferme, car on subit dans les premiers instant et ensuite on contre asap a la sellette. Quand on a un peu de gaz on s’en sort très souvent avec juste une petite remontée de bretelles et sinon ça peut se terminer comme ce pauvre gars.
Vai cun diu comme dirait notre ami liberu
On se rassure en se disant qu’en étant à 100% de concentration et qu’avec du métier on peu se mettre plus ou moins 00à l’abri des risques. Mais on voit bien que même des pilotes de haut niveau vont au tapis. On n’est pas des machines, et même les meilleurs font des erreurs. Et puis l’air est difficile à interpreter. En décodant, devant son ordi, on se persuade qu’on comprend, qu’on maîtrise, mais c’est de la rationalisation ex post plus qu’autre chose.
Pour revenir à ma frontale de cet été, je ne vois pas comment j’aurais pu l’éviter: y a des moments où t’es obligé d’être bras hauts, parce que que t’es dans la dégueulante, parce qu’il faut passer ce petit col sur cette crête, etc. Il y a des moments où tu as une rentrée d’air en sens inverse de ce qui était établi jusque là, et tu peux pas prévoir. Bref, même en pilotant, on est pas à l’abri… On va croiser les doigts et espérer passer au travers.
Salut
A voir comment cela à tourné si dorenavant il m’arrivait la méme chose au premier clignotement de l’aile gauche j’essaierais de tenir la voile coté gauche et d’eviter cette zone en tournant sur la droite. Deux
raisons primo me sortir de la baston et deuxio redonner de la vitesse à l’aile gauche en tournant à droite.
:fume:
Je n’ai presque aucune expérience de cross, mais j’ai le sentiment qu’on est obligé de rien en parapente. Je préfère de plus en plus garder une marge de sécurité, quitte à ne pas aller aussi loin, aussi haut, etc. Facile à dire, je sais. Mais obligé, je ne pense pas.
[quote]Oui, a la différence qu’en ski tu vois la pente que t’as devant toi, voir même sa notation si t’es pas hors piste, pareil en surf, tu vois la gueule de la vague. En gros même un débutant peut le voir : cette pente est pas pour moi, cette vague n’est pas pour moi… Là en parapente, tu décolles dans le monde de l’invisible, et donc ce n’est que l’analyse qui peut te permettre d’entrevoir ce qui se cache derrière.
Alors oui, on pourrait dire que la voile bleue montre que c’est joufflue devant, mais bon là encore c’est les réactions et pas l’action que l’on voit.
Si on matérialisait les filets d’air, pas sur qu’on s’envole la plupart du temps d’ailleurs !
Enfin tout ça pour dire que c’est quand même pas si évident de voir cela pour quelqu’un qui n’as pas le niveau et donc souvent pas l’analyse qui va bien.
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Je ne vois pas bien le rapport ! Cela n’enlève rien au fait que dans toutes ces activités il faut être à 100% de ses capacités et que l’erreur technique ou physique n’est pas tolérée.
Quand au fait qu’on est dans l’invisible, je dirais que c’est à moitié vrai, car l’aérologie s’anticipe quand même ne serait-ce que par l’horaire à laquelle on vole.
On pourra toujours faire une erreur d’analyse, mais quand on se retrouve aux heures chaudes sur un site et que le déco est fortement alimenté en brise, on peut se douter qu’en l’air ce sera pas de l’huile. A fortiori si il y a des perturbateurs (vent météo…)
[quote]Apres quand ça ferme d’un coté, c’est toujours facile de son fauteuil (moi le premier) de dire il fallait mettre son poids de l’autre coté. Oui c’est sur, c’est ce qu’il fallait faire.
Mais pour avoir eu le retour de personne pas si mauvaise que ça ayant subit une grosse fermeture de la sorte, ils m’ont tous dit on se casse d’abord la gueule du coté ou ça ferme, car on subit dans les premiers instant et ensuite on contre asap a la sellette. Quand on a un peu de gaz on s’en sort très souvent avec juste une petite remontée de bretelles et sinon ça peut se terminer comme ce pauvre gars.
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La je suis bien d’accord avec toi. Rien n’est simple et clairement, proche du relief, il ne faut pas fermer !
Cela passe pas le fait d’avoir un très bon niveau de pilotage actif, de jamais lâcher les commandes en sortie de déco,…
Encore une fois on en revient à l’adéquation, aile, pilote, conditions.
[quote]Pour revenir à ma frontale de cet été, je ne vois pas comment j’aurais pu l’éviter: y a des moments où t’es obligé d’être bras hauts, parce que que t’es dans la dégueulante, parce qu’il faut passer ce petit col sur cette crête, etc. Il y a des moments où tu as une rentrée d’air en sens inverse de ce qui était établi jusque là, et tu peux pas prévoir. Bref, même en pilotant, on est pas à l’abri… On va croiser les doigts et espérer passer au travers.
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Oui comme tu dis il y a des fois on peut plus faire autrement, puis c’est aussi le “destin”. Je crois qu’il ne fait pas non plus chercher à tout maîtriser.
Après certains te répondront que ce que tu justifies comme étant une “obligation” peut ne pas l’être [edit : grillée par Michel Mons]
Au même titre que dans nos activités il faut être capable d’être à 100% et de comprendre qu’on a pas le droit à l’erreur ou à l’approximation, il faut aussi accepter que dans ces mêmes activités, le risque 0 n’existe pas et que l’on ne peut pas tout maîtriser. Et qu’il y a parfois des dangers objectifs contre lesquels ont ne peut pas grand chose…
Absolument d’accord. C’est une question d’attitude, magnifiquement résumée par la citation en début du bouquin de PP Menegoz, dont je ne me souviens hélas pas des termes exacts (“il ne faut rien laisser au hasard de ce qu’on peut lui retirer” genre ça).
“Il ne faut rien laisser au hasard, de ce que l’on peut lui retirer, par prudence, ou par necessité.” (Bossuet)
(variante pour Michel Mons : il ne faut rien laisser au quotage, de ce qu’on peut lui retirer sans quoter comme un goret ! :mrgreen:)