Bonsoir,
je vais essayer de vous livrer quelques premiers éléments de réflexion sur la lettre qui est le sujet initial de ce fil, sur la démarche fédérale en matière de gestion des risques dans laquelle elle s’inscrit et tenter de répondre aux diverses interrogations du fil depuis le début. Ce premier message sera donc suivi d’autres.
Sur les destinataires de la lettre d’abord, ce sont les encadrants tels qu’ils sont listés en haut de la lettre, c’est-à-dire tous ceux dont la qualification permet de faire voler des personnes.
Les présidents de club ne sont pas destinataires de cette lettre. En revanche ils sont éventuellement concernés par la lettre aux organisateurs d’événements que vous trouvez ici : https://federation.ffvl.fr/pages/securite-et-technique
Ces deux lettres s’inscrivent cependant toutes deux dans un plan d’ensemble d’actions car nous sommes convaincus que pour gérer les risques, il faut une démarche cohérente à plusieurs entrées. Si la solution miracle existait, on se poserait moins de questions ! Nous savons que nos accidents sont souvent plurifactoriels, donc gardons-nous des « yaka/fokon » et des jugements à l’emporte pièce.
Je ne fais ici que lister les principales actions déjà engagées, certaines sont déjà anciennes, d’autres sont plus récentes voire nouvelles et pour les anciennes, des améliorations sont toujours possibles (avec beaucoup de temps de travail pour une bonne part bénévole, Marc et Laurent qui interviennent aussi sur le forum le savent bien !…) :
Informations : bulletins d’alerte, fiches pédagogiques, films sur la sécurité,
Formation continue : notamment le dispositif « voler mieux » qui permet, entre autres des actions de recyclage pour biplaceurs
Amélioration des retours d’expérience par des déclarations d’incidents (on sait que la marge est souvent bien étroite entre l’incident et l’accident…
Mise en place dans les clubs d’un « animateur sécurité » dont le rôle sera de mettre la gestion des risques au cœur des initiatives du club à travers par exemple, l’organisation de soirées dédiées au partage de connaissances, au récit et analyse d’incidents et réflexions sur la construction de solutions. Objectif : prise de conscience collective. Des outils sont déjà disponibles, des clubs ont commencé, un groupe de pilotage se met en place en vue d’une généralisation
Les Icares de la sécurité pour partager les bonnes idées pratiques
Plus de communication sur les accidents mortels
Lutte contre les défauts d’accrochage
Augmentation des compétences des pilotes grâce à une banque de données à mettre en place et des outils pour savoir comment progresser, dans quel domaine
Mise à disposition gratuite du document de P.P. Menegoz téléchargeable sur le parachute de secours
Mieux analyser les accidents déclarés (Corrélation entre ancienneté des diplômes et accidents ? entre fréquence de la pratique et accidents, entre heures de vols et accidents…)
plus de détails avec le lien déjà indiqué ci-dessus :
https://federation.ffvl.fr/pages/securite-et-technique
L’idée d’enquête participe de cette volonté de mieux analyser car pour l’instant nous n’avons à notre disposition que les déclarations d’accidents dont le contenu, parfois par manque de témoins mais pas seulement, est souvent trop pauvre pour qu’on puisse en tirer des leçons. Et l’idée d’élargir nos enquêtes aux accidents graves a bien pour finalité de mieux cerner leurs facteurs et d’augmenter nos éléments d’appréciation pour faire en sorte que la sécurité que viennent chercher les passagers, les pilotes ou les élèves auprès de personnes diplômées et/ou labellisées par la FFVL soit bien au rendez-vous. Mais je reviendrai dans le prochain message sur cette notion d’enquête.
Notre lettre s’adresse aux encadrants professionnels comme associatifs : c’est volontaire car l’histoire de la FFVL et du vol libre repose sur ce travail en commun des clubs et des écoles
La responsabilité des uns ou des autres vis à vis de ceux qui leur font confiance parce qu’ils sont encadrés est la même. Opposer les uns aux autres, chercher des boucs émissaires derrière les étiquettes de « pro » ou « non pro » ne fera pas diminuer l’accidentalité. Bien au contraire, une action comme « voler mieux » montre que le renforcement des liens est riche d’enseignement pour tous.
La suite sur des deux volets enquête et assurance dès que j’ai un peu de temps…