Sans aller à une égalité des revenus, une réduction importante dans l’écart des salaires doit être très largement bénéficiaire.
Partout, même sans carotte, il y a toujours des gens qui veulent diriger, organiser,…
Non non pas du tout il ne s’agit pas que tous aient les mêmes revenus ni le même pouvoir d’achat, mais juste d’atténuer un peu les écarts et de donner la possibilité à chacun de profiter de façon plus équitable des bienfaits de notre société.
Il ne faut pas confondre équité et égalité parfaite, et il ne s’agit pas de ça (je ne suis pas sûr même que ça puisse exister).
Pour prendre un exemple, j’ai prévu dans mon projet d’école de parapente, un tarif normal et un tarif réduit pour les QF faibles.
C’est pas énorme, c’est pas super compliqué avec plein de nuances, mais si ça peut permettre à un public un peu moins aisé que la majorité des pratiquants d’accéder plus facilement à notre passion ben je trouve que ça vaut le coup.
Dans le même ordre d’idée je travaille à un projet de stage à destination de jeunes “de banlieues” comme on dit.
C’est pas simple, ça rapporte pas grand chose, mais ça me semble super important que ça existe…
Même si les limites de l’exercice risquent d’être vite atteintes si derrière le stage on ne peut rien proposer de pérenne…
A la question pourquoi certains payeraient plus que d’autres, ben tout simplement par ce qu’ils ont les moyens de le faire sans se mettre en péril financier.
Il s’agit comme pour l’impôt sur le revenu d’avoir des tranches où en fonction de ses revenus, on paye plus ou moins, le reste étant pris en charge par la communauté.
Ou alors on continue le chacun pour sa gueule mais il va falloir penser à se préparer pour quand ça va péter car c’est inéluctable.
Un peu dans le même ordre d’idée, voir Graeber et ses Bullshits jobs qui dit (entre autres) qu’un infirmier ou un éboueur font partie des métiers les plus importants pour la société mais pourtant les moins considérés et donc les moins payés, alors que ce devrait donc être le contraire.
Sinon, merci PiGi sur cet éclairage historique sur la Villeneuve que je n’avais pas (du moins de façon aussi détaillée), même si pour moi qui travaille juste à coté (à faire un vrai bullshit job), ça va me rendre encore plus triste de voir ce que c’est devenu…
Je n’ai lu que ton premier post et pas toutes les réactions, mais p’tain qu’est-ce que ça fait du bien de lire ton témoignage! karma+
J’ai grandi dans une cité dortoir, avec peut-être un peu moins de mixité ethnique, quoique, mais avec la même politique volontariste d’intégration et oui bordel dieu, ça se passait plutôt bien malgré la crise, les chocs pétroliers et un niveau social pourtant pas des plus reluisant…
Comment avons-nous pu merder autant collectivement pour arriver à notre sectarisme et à la ségrégation actuelle?
pour completer les propos dePiGi, le pire dans tout ça c’est que le phénomène est “expotentiel” , mes gamins étaient a l’école du bourg d’eybens (on vas dire le coté “bourge” !) et forcement comme les 3 écoles d’eybens dépendaient du collège des saul, mais vu la réputation du cartier, la plupart des copain de classe de mes enfants sont partie dans d’autre collège (plus ou moins privé) résultat on continu a “isolé” les classe social !
et pourtant, le collège des saul est vraiment pas mal une équipé pédago qui organise pas mal de chose et pas d’insécurité (du moins pas plus qu’ailleurs) .
a titre perso, je trouve que c’est une bonne expérience pour mes enfants qui ont en définitive des potes d’origine et de classe social différents !
Il y a eu une volonté délibéré d’humiliation et d’écrasement des classes “populaires” face à un mouvement général qui voulait tendre à plus de redistribution et une amélioration globale des conditions de vie (plus de revenus pour moins de travail pour tout le monde).
A cela, les intellectuels de gauche n’ont pas su résister et ils ont soit déserté une lutte trop difficile, soit été laminés pour cause d’incompétence économique. Les classes inférieures et moyennes se sont retrouvées livrées à leurs contradictions sans idéologie fédératrice propre à les tirer vers le haut. Si cela reste ainsi, à terme seule la violence trouvera à s’exprimer et la société française deviendra pareille au Brésil.
Plus que jamais ce dont nous avons besoin, c’est d’une pensée progressiste.
Je ne vois pas de redondance et il ne s’agit pas de “taper” sur qui que ce soit, juste faire en sorte que les plus démunies payent moins pour ne pas se retrouver complètement laissé pour compte.
En fait il ne s’agit pas forcément d’augmenter les dépenses des plus aisés mais bien de les diminuer pour les moins aisés, ce qui n’est pas tout à fait la même chose.
Les solutions financières existent déjà, mais il faudrait effectivement une réforme en profondeur de nos habitudes budgétaires (au niveau national pas personnel) ainsi que des choix marqués pour une moins grande iniquité financière.
Concernant les aides sociales, je ne connais personne qui vive aussi confortablement qu’avec un salaire décent, ce sont des mythes à la Wauquiez, mettre à l’index les “assistés” pendant que de vraies malversations financières à grande échelle continuent à se dérouler tranquillement.
De plus les aides sociales participent également de l’économie générale en étant réinjectéespar les dépenses de ceux qui les perçoivent, pas les moyens de faire de l’épargne ou des placements juteux pour cette population, ont est plutôt dans la survie.
Bref il est tout à fait possible, moyennant c’est vrai, une réflexion un peu plus approfondie que mon petit point de vue présent, d’avoir à la fois une économie florissante et une grande disparité de revenus.
Au vu du climat ambiant, je pense que nous aurions tous à y gagner “pauvres” comme “riches”, ne serait-ce par des rapports sociaux moins tendus et moins clivés.
Continuons d’augmenter les différences entre les uns et les autres et l’on va voir des groupes sociaux entier se “communautariser”, les antagonismes se multiplier et une société qui va, à terme, se désagréger de plus en plus.
C’est déjà un peu le cas dans les villes, d’un coté des banlieues getthoïsées, de l’autre ces résidences bourgeoises ultra sécurisées (ce qui à mon avis est d’ailleurs purement illusoire) que l’on voit fleurir un peu partout à grand renfort de murs d’enceintes, d’interphones et de caméra vidéo.
L’enjeu pour notre société est primordial, car qui dit misère financière, dit aussi en conséquence misère culturelle, éducative et politique, corollaires quasi systématiques, c’est vrai pour les chômeurs, ça l’est encore plus pour tous les travailleurs pauvres (de plus en plus nombreux en occident).
Je lis ailleurs (sur Facebook) que l’Etat devrait promulguer une augmentation du SMIC (ce qui ne satisferait pas ceux qui sont déjà juste au-dessus), et les contradicteurs qui disent que ça causerait une augmentation des charges salariales et taxes, mettant en danger la compétitivité et l’emploi, voire l’impôt sur les revenus des smicards(!).
Question: les charges salariales, c’est du pur proportionnel, sans progressivité, non?
Une solution ne serait-elle pas d’établir une certaine progressivité (comme pour l’impôt sur le revenu (*) ) ?
En gros, charger plus forteement les très hauts salaires, ne pas changer grand chose pour les salaires “moyens”, baisser les charges sur les bas salaires.
Est-ce que cette notion a déjà été évoquée par certains? Est-ce que je suis (encore une fois) complètement à côté de la plaque?
(*) sans discontinuïté ni effet de seuil par un système de tranches àlakhon comme pour l’IR : de nos jours les ordinateurs sont capables de calculer une courbe et non pas un taux linéaire par parties…
Ca a aussi des effet néfastes, les entreprises ayant tendance à profiter de l’aubaine pour maintenir des bas salaires, vu que le brut complet leur coute moins cher.
S’il y a progressivité (agressive vers les très hauts salaires, plus lente dans les salaires faibles/moyens), ça diminue à terme l’amplitude des écarts de salaire, ce qui est a priori (en tous cas pour moi) un bon objectif.
Baisser les charges salariales est, à mon sens, une ineptie et révèle souvent chez ceux qui la réclame une méconnaissance des us salariaux.
Je rappelle à toutes fins utiles, que les charges salariales (et non patronales) font partie intégrante du salaire.
La confusion vient souvent du fait que les gens confondent “salaire net” (ce qu’ils ont dans la poche à la fin du mois) et “salaire brut” qui inclus les charges salariales.
Ces charges salariales sont une partie (l’autre étant les charges patronales) des cotisations solidaires sur lesquelles reposent les lois dites de “sécurité sociale”.
Baisser les charges patronales serait encore pire (leur montant étant plus élevé).
Donc pour résumer :
Masse salariale (ou salaire “super brut”) = totalité de ce que l’employeur débourse pour payer un salarié
Salaire brut = masse salariale - cotisations patronales
Salaire net = salaire brut - cotisations salariales
Salaire net imposable = salaire net + une part de la CSG et de la CRDS (parties non déductibles).
La grande arnaque démagogique consiste à prôner l’exonération partielle ou totale des charges.
Si ces charges venaient à disparaitre, il faudrait très vite oublier les caisses solidaires au profit de capitalisations individuelles avec toutes les conséquences qu’on connaît (augmentation des disparités, marginalisation des catégories les plus pauvres, impossibilité pour bon nombre de se soigner, peu ou pas d’indemnisation chômage, accroissement des écarts de revenus des retraités, etc…).
Je ne suis pas sûr non plus qu’une progressivité des charges soit plus intéressante.
Il me semble qu’il y a d’autres leviers à actionner pour diminuer les disparités de revenus et surtout pour continuer à alimenter les caisses solidaires.
Par exemple :
Taxation des revenus du capital (taxe Tobin par ex).
Taxation du Kérosène.
Réforme de la TVA (est-il normal de payer les mêmes taxes sur un produit qu’on gagne le smic ou 10000€/mois?!)
Paiement effectif des impôts et lutte réelle contre “l’optimisation fiscale” (amusant d’ailleurs cette appellation, on optimise quoi au juste? sûrement pas le budget de l’état).
Instauration d’un revenu universel minimal (nos sociétés ont largement les moyens de ne pas laisser qui que ce soit au bord de la route)
Reconnaissance et rémunération du travail domestique (combien de femmes (largement majoritaires) au foyer qui n’ont droit à aucun revenu et qui se retrouvent une fois l’âge atteint avec des pensions de retraites misérables?)
Plafonnement des hauts revenus
Instauration d’une fourchette de salaires interdisant des écarts stratosphériques
Présence plus importante des salariés aux conseils d’administration des grandes entreprises.
Actuellement, une poignée de nantis se partagent quasiment toutes les fonctions au sein de tous les conseils d’administration des plus grandes entreprises, ils ne devraient pas avoir le droit de cumuler les conseils d’administration.
Interessement des salariés aux bénéfices (au delà d’une “primette” cosmétique).
Abolition de la “taxe rose”.
etc…
D’autre part, j’y reviens, on peut aussi jouer sur l’autre ressort économique que sont les dépenses des ménages. S’il est difficile d’augmenter les recettes, essayons de diminuer les dépenses…
Par exemple :
gratuité des transports communs
gratuité des autoroutes (déjà largement financées par les contribuables)
Généralisation du QF
régulation des loyers
aménagement du territoire visant à décentraliser les emplois et les services (en gros l’inverse de ce qui se passe actuellement) et à limiter les déplacements quotidiens.
rétablissement de l’ISF
effort accru pour lutter contre l’obsolescence programmée
meilleur contrôle des organismes de crédits à la consommation (véritable péril pour nombre de ménages pauvres)
Retour de la vente “en vrac” (par exemple pour les médicaments, souvent conditionnés en quantité bien supérieure à l’usage réel, mais c’est valable aussi pour les denrées alimentaires et d’autres produits de consommation)
Redistribution des produits alimentaires périmés (mais souvent non impropres à la consommation).
Disparition totale des frais bancaires (la plus grosse arnaque actuelle, non seulement les banques font fructifier notre argent pour en tirer des bénéfices substantiels, mais en plus ils nous le font payer!).
etc…
Listes non-exhaustives bien sûr, car en y réfléchissant bien, on doit pouvoir trouver encore pléthore de choses à faire tant sur les revenus que sur les dépenses.
Le principal problème est de savoir sous quel angle on étudie le problème. Celui de l’ultra-libéralisme actuel nous mène à vitesse grand V vers une catastrophe, il est grand temps de changer de paradigme sous peine de voir s’accentuer les inégalités et le cortège de mécontentements (légitimes) et des violences (quasi incontournables) qui vont avec.
Mais le principal problème n’est-il pas que nos dirigeants (politiques et économiques) n’ont pas (dans leur écrasante majorité) du tout envie que ça change?
On nous rabâche depuis des décennies que notre modèle économique est le seul viable, tant et si bien que beaucoup ont fini par le croire.
Je crois qu’il est temps de faire un choix de société fondamentalement différent, beaucoup plus basé sur la convivialité et la solidarité que sur un individualisme forcené. C’est d’ailleurs à mon sens un oxymore, une “société” (du latin socius : compagnon/associé/allié = relations entre des personnes qui ont ou qui mettent quelque chose en commun) ne peut pas être individualiste.
La Taxe Tobin est plutôt une taxe sur les transactions financières je crois. Parce que acheter une baguette de pain, c’est taxé à 20%, mais acheter un million d’euros d’actions, c’est gratos! (enfin, Piwaille me corrigera surement).
Elle est tellement évidente depuis tellement longtemps celle-là… :grat:
Mais-euh! Je ne parle pas de baisser les charges au global, mais de les rééquilibrer différemment (moins de charges sur les bas salaires, plus sur les hauts). Bien calculé, il n’y a aucune raison pour que ça réduise les ressources des prestations sociales qui en dépendent.
Après, c’est vrai que ça revient plus ou moins au même que de modifier la courbe d’imposition de l’IR (là aussi, je ne comprends pas qu’on maintienne la notion désuète de “tranches” avec cette linéarité-par-parties qui a des effets de bord pervers, au moins au niveau psychologique).
Sauf que, je m’en rends compte en y réfléchissant un peu plus, travailler à réajuster les charges du salariat ne prendrait pas en compte les autres statuts (indépendants, artisans, agriculteurs, etc…) ni revenus (du capital), donc en fait ==> fausse bonne idée.
Désolé Hub, je ne te répondais qu’indirectement, j’avais bien compris que ton message ne parlait pas des baisse de charges, mais c’est dans l’air du temps, et c’est un argument qui revient régulièrement et qu’il m’apparait primordial de le battre en brèche.
Un truc malin serait une taxation de toute plus-value immobilière pour arrêter la folle montée des prix complètement décorrélée des salaires. Une des rares véritables niches fiscales encore existantes.
Les français se réjouissent de cette montée des prix (“effet de richesse”), qui en réalité ne profitent qu’au banques à l’état et aux spéculateurs. Pas du tout aux propriétaires occupants.
Je vais peut-être te choquer PiGi mais il me semble que TOUT ce qui est inscrit sur ta feuille de paye constitue ton salaire (le net, les impôts prélevés type CSG et bientôt IR, les cotisations sociales qu’elles soient salariales ou patronales).
Ta feuille de paye synthétise tout ce que ton patron te paye pour ton temps et ton travail. Quand un employeur décide de te recruter, il calcule ce que tu vas lui rapporter (ta valeur ajoutée) et ce que tu vas lui coûter (l’intégralité de ta feuille de paye + quelques taxes ou obligations indirectes assises sur la masse salariale globale comme le financement du CE ou le 1% logement).
Pour le salaire médian et au-dessus, le coefficient entre le brut et le super-brut avoisine 1,5.
Les cotisations sociales salariales et patronales alimentent les mêmes caisses (maladie, prévoyance, vieillesse, chômage, formation…) et constituent ce que certains appellent le “salaire différé” du salarié…
On aurait pu faire plus simple et ne considérer l’ensemble des prélèvements qu’à partir du Super-Brut. Mais bon plus de 50% du salaire qui part en prélèvements obligatoires, ca peut impressionner les âmes sensibles alors que si on dit que c’est le patron qui paye…
Cette ventilation des charges permet aussi transitoirement d’augmenter de manière indolore les prélèvements sur le salaire en disant qu’on augmente seulement la part patronale : c’est alors une hausse de salaire déguisée imposée à l’employeur alors que le net du salarié ne bouge pas.
Mais comme pour le “mirage” de l’inflation, la réalité comptable reprend vite ses droits avec des salaires bruts qui ne progressent plus pour compenser ou même des licenciements si le salarié coûte alors plus que ce qu’il ne rapporte…
Bien sûr, il ne s’agit que d’une vision simplifiée car la pratique managériale est souvent plus brutale en raison de la financiarisation de l’économie qui a imposé des standards de gestion en terme de “rendement des capitaux propres”. La performance des salariés est scrutée par toute une batterie d’indicateurs de contrôle de gestion qui doivent correspondre à des “ratios” toujours plus exigeants.
Dans les grands groupes, on n’est pas viré parce qu’on coûte plus que ce que l’on rapporte, mais parce que la “rentabilité” des collaborateurs, autrefois acceptable, est jugée insuffisante par le nouveau fonds de placement actionnaire.
Autant dire que ces décideurs, parfois assez peu empathiques, n’ont que faire de nos subtiles distinctions de parts salariale ou patronale et ne raisonnent froidement qu’en terme de “cash-flow” ou de “Net Present Value” et savent très bien ce que leur coûte chaque employé…
Le seul intérêt de ma longue digression précédente (pardon) est de remettre en perspective la taxation des revenus du travail quand on considère son super-brut par rapport aux autres types de revenus, généralement moins ponctionnés.