Eviter les fermetures

Effectivement, l’amplitude d’une grosse tempo ou du blocage d’une amorce de fermeture - ce qui revient au même - peut être considérable à condition qu’elle soit brève ET qu’elle soit donnée au bon moment.
Dans son speech, Russ Ogden emploie l’expression “bang the brakes” pour bloquer une amorce de fermeture. C’est exactement ça. Mais une seconde de trop les mains enfoncées, ou la même chose si la fermeture est déjà en cours, et c’est la cata.
Si ça part à la fermeture, il vaut mieux pour beaucoup laisser la voile s’auto-démerder (si c’est une A ou une B) et se concentrer sur un bon contre sellette plutôt que de faire des conneries à la commande.
D’où ma mise en garde pour les débutants (cela vaut aussi pour les confirmés qui ne volent pas fréquemment en conditions agitées).

C’est quand même sacrément le bordel vos grappes dès fois. Ça doit aussi faire tout drôle quand tu as une boom qui te tombe sur la gueule après une bonne asym.
Ton lien chelou ne fonctionne pas non, je suppose que c’est la collision?

Non, c’est l’asymétrique de la Boom filmée par le pilote lui-même (on voit bien que la voile verte en-dessous passe pas loin… !).
C’est une vidéo Facebook, on la trouve ici :
https://www.facebook.com/petr.kostrhun1?pnref=story

Je sais pas pour lequel des deux pilotes c’est le plus impressionnant, par ce que celui en IP a eu chaud à la moustache aussi :smiley:

Autre question alors, peut-on croire à une société libre. Une société existe parce que des individus ont choisi d’exister en tant que société en se fixant et en s’efforçant de suivre des règles. En France, si le suicide n’est pas interdit (dans le sens qu’il ne peut pas être empêché) il nest pas autorisé pour autant. Aider un individu a se suicider est un crime pour notre société francaise (il me semble) Ne pas tenter d’empêcher, alors que l’on est témoin ou en connaissance des intentions, le suicide d’un individu est à minima de la non-assistance à personne en danger et juger par notre société comme un délit.

Le pilote qui sous pretexte d’être libre de choisir le niveau de risque qu’il accepte volontairement de courrir, fera courrir des risques aux sauveteurs qui viendront le secourir une fois qu’il aura vu trop grand. Ne me répondez pas, s’il vous plait, que les dits-sauveteurs ont aussi librement choisi… Puis son accident et ses conséquences pèseront inévitablement sur la société, celle du parapente bien sûr mais aussi sur l’emsemble de la société civile. Société qui finira tout aussi inévitablement à se dire qu’il faut intervenir pour pallier à un manque de raison de telle ou telle catégorie d’individus qui la compose. L’exemple de l’histoire la circulation et prevention routière me semble un parallèle intéressant à ce propos.

Est-ce que vraiment l’un d’entre nous prétendait que puisque cela lui donne de bonnes sensations, tel skieur a le droit, a raison d’aller skier un couloir d’avalanches alors que le risque est maximum.

Si se poser la question de la valeur de notre sécurité rapport à celle d’un vol (même exeptionnel) n’a pas de sens pour nous pilotes, alors il ne faudra pas sembler étonner le jour ou des non-volants se la poseront à notre place en se disant que pour le bien de la société, il est temps de mettre un frein à nos tendances à risques intolérables pour la société.

@ 777, est-ce que je plaque mes propres peurs sur le comportement d’autrui ? Un spy pourrait sans doute mieux y repondre après une analyse poussée que toi, moi ou d’autres ici sur le fofo. Perso, je ne me suis pas encore fait le moindre bobo depuis septembre 2000 et mon 1er vol. Mais j’ai eu connaissance quand je n’ai pas été temoin d’accidents ou d’autres, dont des amis se sont fait mal. Des vols ou je me suis dis une paire de fois ; “Merde… Merde… Merde…” avant d’avoir à nouveau les pieds au sol et la voile dans le sac, me sont arrivés. À chaque fois je ne pouvais que me reprocher, pour synthétiser, ma connerie. Jamais la malchance aurait pu être sur le banc des accusés, non juste ma connerie. Alors non, je ne pense pas voler avec la peur comme passagère. Par contre la conviction que pour encore voler dans un futur proche et j’espère lointain, le critère 1er est assurément d’être en bonne santé suivi de prêt par la nécessité d’acceptation de ma (notre) passion par la société dont on fait, bon gré mal gré, partie.

Bonne nuit,

Salut wowo,

Le problème reste quand même de pouvoir estimer objectivement et sans parti pris à partir de quel moment l’autre se trouve dans un comportement suicidaire. Tu sembles estimer que le type avec son ip6 qui va chercher sa pompe sous le vent entre dans ce cas de figure et pas moi (on va pas se chamailler la dessus car ça n’est pas la question), d’autres estiment que ceux qui passent des tumblings le sont aussi, et certains extrémistes (comme mon frangin par exemple) estiment que le simple fait de faire du parapente l’est considérant l’acte comme une façon de se mettre en danger. Devons nous pour autant empêcher tous ces fous volant de risquer de ce mettre en danger en interdisant leur pratique?
Tu le dis toi même, tu t’es déjà retrouvé dans des situations délicates, c’était forcément la conséquence d’un de tes choix, pris librement et où tu t’es retrouvé dans une situation dépassant tes capacités ce qui n’aurait peut être pas forcément été le cas si tes capacités avaient été d’un niveau plus élevées. Si le type avec son ip6 avait été un débutant il n’y aurait aucun doute sur le fait qu’il était vraiment en danger, c’est beaucoup moins évident si le gars a un peu de bouteille.
Je voudrais pas trop m’la péter, mais cette vidéo d’enroulage sous le vent n’est pas une découverte pour moi comme pour beaucoup d’autre sur ce forum, il m’arrive de temps en temps d’aller chercher des pompes sur le versant au soleil sous le vent et je ne me considère vraiment pas comme un individus à comportement suicidaire.

Pourtant je ne peux pas te répondre autre chose. Et il faut croire que les sauveteurs prennent leur pied à prendre des risques parfois mortels pour aller secourir des gens. Et je le comprends.

Une partie de ton argumentaire tourne autour de la question de la mort (à repousser le plus tard possible). Mais tout le monde n’a pas comme horizon indépassable de vivre le plus vieux possible. Pour de nombreuses personnes, la question est “Y-a-t-il une vie avant la mort ?”.
Une fois de plus, la spontanéité de tes sentiments et de tes réflexes mentaux est loin d’être partagée par tout le monde. Ça t’appartient et tu ne peux pas le plaquer sur les autres.

Est-ce que c’est le cas ? Est-ce que là aussi il faut agiter des peurs "au cas ou " ? Est-ce qu’il y a des menaces concrètes sur notre activité ?
Toi tu penses que les menaces sur notre activité c’est notre prise de risques. Moi je pense que les menaces qui doivent concentrer nos efforts c’est la pression immobilière, l’aviation commerciale et le réchauffement climatique accéléré… Alors ?

La peur du pilote en vol, c’est pas la question. Chacun fait avec ce qu’il est. Et ce qui est une connerie pour moi ne l’est pas forcément pour les autres.
Quand personnellement je sur-réagis, c’est toujours que la situation renvoie à mes propres angoisses et que je plaque sur les autres des éléments qui me sont intimes mais qui ne sont pas forcément pertinents pour autrui.
J’ai arrêté de faire le compte des connaissances qui se sont tuées en parapente à 9… et c’était il y a déjà longtemps ! Est-ce qu’il aurait fallu que ces gens-là vivent à tout prix ? C’est leur existence… Une copine parapentiste qui avait échappé à un accident grave est morte 15 ans plus tard d’un cancer… et c’était pas joli… C’est mieux ?

Dans une perspective plus globale, ce que j’aime dans une société c’est sa capacité à accepter et prendre en charge des éléments dits “inutiles”, “parasites”, “irresponsables”. J’aime les sociétés qui ont la capacité de faire vivre la diversité dans un même espace.
Ça fait du bien de côtoyer des gens qui ont des perspectives totalement différentes. Sinon, je pourrais rester uniquement avec des gens qui me ressemblent : des vieux mauvais pilotes expérimentés froussards et prudents ; et ça se finirait à passer son temps à se moquer et dire du mal sur les décollages, ce qui est fun aussi… !

Plumocum :+1:
Triple Seven France :+1:

Cela me rappelle une réflexion de Jean-Marc Boivin, pratiquant polyvalent de très haut niveau de multiples disciplines : ski extrême, alpinisme, escalade, cascade de glace, parapente (décollage du sommet de l’Everest)… qui s’est tué en base jump et qui avait dit quelque chose comme :

" Mieux vaut vivre moins longtemps comme un lion que vivre plus longtemps comme un mouton".

Marc Lassalle

Tsss, tu parles, ma voisine élève des moutons et les 3/4 ne passent pas les 3 mois :affraid: dangereux aussi la vie de mouton.

Un commentaire qui revient souvent est “au fur et à mesure que je vole avec mon aile, je ferme de moins en moins

Du coup, j’ai le sentiment que je devient bon ! :bravo:

Il y a un critère non évoqué qui peut intervenir et qui est sournois.

Au fur et à mesure que l’aile vieillit le calage bouge à cause de nos suspentes en dyneema ! ha il y avait longtemps que l’on en avait pas parlé de ça !

Globalement, il est bien rare que le calage diminue, il a plutôt tendance à augmenter… ça permet dans un premier temps d’avoir un aile plus solide à la fermeture mais si ce calage augmente dans des proportions contre indiquées, l’impression de solidité en turbulence est en fait une épée Damoclès…

Donc si je ferme de moins en moins avec mon aile, c’est pas forcement que je deviens meilleurs mais que la géométrie de l’aile évolue. A surveiller avant de conclure que je deviens meilleurs. :stuck_out_tongue: