je ne pense pas que ce soit un problème de passé. Dans une cour d’école par ex.(ma mère fut longtemps directrice d’école et habitant dans le lieu j’ai eu tout loisir d’observation) tu trouveras toujours des souffre douleurs, des “mis a part”, et comme par hasard ils ont toujours quelque chose de différent. Or, la différence la plus visible, ben c’est celle de la couleur de la peau.
Je trouve l’ex. de stepson sur les 2 mecs qui se foutent sur la gueule pour des histoires économiques très intéressant a un titre : quand la misère pointe son nez, en général le racisme et la ségrégation ne sont jamais bien loin. J’ai compris lors d’un voyage dans le nord (a Maubeuge pour être précis) ce qu’était une région “déshéritée”, avec un taux de chômage très important et une misère sociale ambiante bien palpable. J’y ai vu également un racisme ultra fort, ouvertement dans la rue, les bistrots, et 2 communautés (les blancs et les beurs) prêts a en découdre a la moindre étincelle, il suffirait d’un peu plus de misère encore pour qu’on y arrive. Je pense que c’est plus de l’ordre de l’atavisme de désigner des boucs émissaires quand les choses vont mal. Et le bouc émissaire est quasi systématiquement l’Autre, le Différent, l’estranger.
Bien sur que le racisme n’est pas une exclusivité des blancs, mais force est de constater, que chez nous en occident, le différent ben c’est plutôt le beur, le noir, le jaune et que c’est de très loin eux qui souffrent le plus de ce racisme bien réel et quotidien.
J’espère personnellement que l’on oubliera jamais la shoa, ou le génocide du Rwanda, ou le massacre des cathares, car se serait oublier a quel point l’homme peut-être dangereux et a quel point c’est facile de tomber dans l’horreur absolue. J e trouve contrairement a Makumba, que l’on oublie bien trop vite, et que l’on tire trop peu de leçons de l’histoire.
Ce n’est pas d’une histoire de culpabilité judéo-chrétienne dont je parle, mais bien d’une mémoire indispensable a la compréhension des mécanismes humains et des dérives possibles en tous temps et en tous lieux.
Je comprend Makumba, je me faisais la réflexion il n’y a pas longtemps, nous sommes (les gens de moins de 60 ans) peut-être la seule génération (ou du moins une des très rares)de l’histoire a n’avoir connu ni guerre, ni famines, ni grandes épidémies (non je n’oublie pas le sida) comme la peste ou le choléra, et on peut a se titre facilement penser que tout baigne et qu’il suffit d’oublier le passé pour couler définitivement des jours heureux, hélas mille fois hélas, tous ces maux existent bel et bien dans le monde aujourd’hui, et si l’on peut se donner l’illusion du contraire, cela reste une illusion.
Quand j’étais gamin j’ai passé 9 ans a la Villeneuve de Grenoble, quartier “sensible” s’il en est, et comme par hasard quand on sortait la nuit en ville il suffisait qu’un de mes potes soit un peu “basané” pour que se multiplient les contrôles d’identité, chose qui n’arrivait quasi jamais lorsqu’il n’y avait que des blancs, je ne crois pas aux hasards a ce niveau.
Des comportements, des paroles racistes, si on regarde bien on peut en voir quasi quotidiennement a la ville comme a la campagne. Après il est sur qu’on voit plus facilement les choses auxquelles on est plus réactif.