http://Je pense que de s’imaginer que le racisme est une chose culturelle est assez naif. Quand un groupe de gorille rencontre un autre groupe, en general ils se foutent sur la gueule … pa besoin d’une grande civilisation pour ce genre de comportement …
Et pourtant, dans bien des cas les gorilles se montrent bien plus “civilisés” que nous autres humains…
Tourner en dérision une caractéristique n’est à priori pas du racisme, le racisme ça reste une idéologie considérant qu’il y a des races et que certaines sont supérieures à d’autres, déjà en soit c’est débile, il n’y a qu’une race d’homme avec des caractéristiques différentes, mais le propos est biaisé. On fait passer des caractéristiques d’adaptation pour des critères de supériorité ou d’infériorité.
Le blanc considéré comme supérieur c’est surtout une “idée” ayant court chez les blancs, supérieur en quoi parce qu’un blanc vivant en Afrique aura surement plus de chance de se choper un cancer de la peau, mais en définitive cela n’a rien à voir avec de la supériorité, ni de l’infériorité.
“Les noirs sautent plus haut”, “les trucs courent plus vite”…putaingue mais on s’en branle !
A la racine de ces idéologies et de ces généralisations abusives il y a des rivalités, des tensions, des complexes d’infériorité, en gros et pour schématiser une vague idée de “menace” que l’on tente de résoudre avec des idées simplistes, idées simplistes parce que facile à admettre alors que la plupart du temps elles reposent sur des prémisses bancales, des raisonnements biaisés.
Une fois que l’idée de menace est admise par un sujet, par quelqu’un, cela rend plus facile la désignation et l’admission d’un bouc émissaire. Le noir, le juif, l’arabe, le blanc, le pédé, la femme, le catho, le musulman, le ceci, la cela…il y en a pour tous les gouts. Pour fabriquer un bouc émissaire, trouvez le problème…et vis et versa.
Un fois que l’on a le problème on peut chercher une solution. La désignation de l’autre est la plus simpliste et également la plus abusive.
Pour résoudre le problème il suffira donc d’éliminer l’autre. Simple et efficace si l’on considère le plus simple comme le plus efficace,
Pour résoudre les problèmes de banlieues il suffirait de foutre en prison tous les arabes délinquants, ben oui, ça fonctionne bien comme idée, en apparence c’est simple et efficace, la solution est beaucoup plus rapide que désenclaver les banlieues, fournir du boulot correctement payé aux gens de ces banlieues, lutter contre l’échec scolaire, mettre en place des politiques de fonds, faire du développement social est plus compliqué et plus couteux que de faire de la régression sociale. Enfin plus couteux, ce n’est même pas prouvé, peut être à court terme mais pas à long terme. On ne résout pas les problèmes en éliminant les symptômes.
Bon sinon pour l’humour et le second degré, sur les caractéristiques physiques, religieuses, etc des autres c’est un peu facile. ça reste très primaire et infantile d’abord parce que ça revient un peu à désigner l’autre, une façon de le montrer du doigt, c’est ce que l’on voit dans les cours de récréation. Cette “forme d’expression” est valable lorsque toutes les personnes impliquées la considère comme du second degré mais le problème de cette forme d’expression à plusieurs degré est qu’il peut toujours y avoir “glissement des degrés”. Le second degré peut être pris au sérieux et glisser vers le premier degré. C’est ce qui arrive de plus en plus avec le communautarisme. Le communautarisme prend souvent tout au premier degré pour affirmer son identité et son existence. Si on ne le désigne pas dans ses propres termes, il se sent insulté. C’est chiant mais ça peut se comprendre parce que la plupart du temps c’est suite à “une désignation de l’autre”. Telle ou telle communauté visée par une personne n’appartenant pas à cette communauté. A la base c’est de la dérision d’autrui et non pas de l’auto-dérision.
Par exemple dans l’affaire des caricatures de Mahomet partie du Danemark (sans tenir compte de son développement en France), les hollandais on facilement admis que cela était de l’humour parce qu’ils n’étaient pas désignés comme cible de ces caricatures, c’est “l’autre” qui était visé, par contre les caricatures contre le Roi du Danemark sont beaucoup plus rares et beaucoup plus sujettes à controverse au sein du pays.
Personnellement je préfère l’auto-dérision, c’est beaucoup moins équivoque et souvent plus subtile que “l’humour” consistant à désigner l’autre du doigt, sauf si c’est pour le taquiner sans moquerie.
[quote]Par exemple dans l’affaire des caricatures de Mahomet partie du Danemark (sans tenir compte de son développement en France), les hollandais on facilement admis que cela était de l’humour parce qu’ils n’étaient pas désignés comme cible de ces caricatures, c’est “l’autre” qui était visé, par contre les caricatures contre le Roi du Danemark sont beaucoup plus rares et beaucoup plus sujettes à controverse au sein du pays.
[/quote]
La complexité du débat sur c’est caricature, c’est qu’il y avait une double problématique : la liberté d’expression d’une part et de l’autre l’insulte (en tout cas considérée comme tel par les musulmans) religieuse.
Personnellement étant un fervent défenseur de la liberté d’expression, j’étais pour la publication des caricatures. Mais d’un autre coté étant un fervent partisan de la paix dans le monde, j’étais contre dans le contexte mondial du moment.
Autrement dit, la liberté de caricature, oui, mais avec le minimum de jugeote qui doit aller avec consistant a ne pas jeter de l’huile sur le feu inutilement. En l’occurrence quand Charlie Hebdo les publie a son tour, je trouve ça parfaitement débile, car cela n’a fait qu’atiser la colère de ceux qui se sentaient attaquer, et n’a absolument pas contribué a les convaincre de l’importance d’avoir de l’humour. (Bon, le fait que je sois depuis pas mal de temps en colère contre Val, fausse peut-être un peu mon jugement).
En tout cas au bout du compte j’ai bien du mal a avoir un avis tranché sur cette épineuse question.
D’accord avec toi airnaute, l’autodérision a beaucoup plus de portée que la moquerie, même bien intentionnée.